Léopold II et l'Etat indépendant du Congo

Période de la Colonisation florissante et de la Belle-Epoque.

Léopold II et l'Etat indépendant du Congo

Message par Paul Ryckier » Jeudi 11 Décembre 2008 00:53:40

Sur l'invitation du Baron, mon concitoyen je commence un fil concernant entre autre le livre de Adam Hochschild et les cruautés commises pendant la récolte du caoutchouc dans le Congo Free State (l'Etat indépendant du Congo/Kongo Vrijstaat ). J'ai fais déja une étude pour le même sujet pour le forum histoire BBC.

Je vois maintenant que j'ai déja mentioné le lien dans le fil de BRH: "Un discours du roi Léopold II?" Mon message du 3 Avril 23h45:
http://www.bbc.co.uk/dna/mbhistory/F223 ... ead=735352
Peut-être ce soir déja je fais un résumé des parties qui sont d'importance pour notre discussion ici.

Cordialement,

Paul.
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Re: Léopold II et l'Etat indépendant du Congo

Message par Baron Percy » Vendredi 12 Décembre 2008 17:53:45

Merci d'avoir ouvert ce fil, mon cher Paul.
Il y a en effet beaucoup de choses à dire sur ce sujet.
Etant actuellement en pleine période d'examens et de rédaction de rapports, je ne dispose guère de temps pour vous faire part de mes commentaires.
Mais j'espère néanmoins pouvoir le faire d'ici peu.
Bien cordialement vôtre.
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Re: Léopold II et l'Etat indépendant du Congo

Message par Paul Ryckier » Samedi 13 Décembre 2008 02:14:03

merci mon cher Baron pour votre aimable réplique.

Je voulais vous prévenir repondant sur un autre message de vous que je ne suis pas toujours complètement d'accord avec les "histoires" de certains auteurs, comme un Adam Hochschild. Alors je le fais ici.

Pour commencer peut-être le "plat de résistance" d'abord: la traduction de ma message 37 du 17 Août 2005 du fil du BBC que j'ai mentioné:

Red Rubber.

Quoi que ivoir était le commerce principal par le port d'Anvers, caoutchouc faisait la balance du commerce du Congo Free State largement profitable. La période du "red rubber" (caoutchouc rouge) se déroule grosso modo de 1892 à 1906. Les hommes des villages devaient plus au moins aller deux jours jusqu'à la place de la récolte. Après ils avaient besoin de huit jours pour récolter le latex et puis quelques deux jours de plus pour retourner avec la récolte. ça fait presque deux semaines. Alors ils avaient suelement deux jours pour rester avec leur famille. Les réglements officiels stipulaient que les indigènes devaient seulement travailler pendant 40 heures par mois pour la récolte. Pour être sûr que le travail des indigènes étati bien fait, les répresentants de Léopold avaient des "sentinels" noirs dans chaque village, qui agissaient comme des potentates locaux. Les agents de l'Etat pouvaient aussi prendre des hôtages ou ils pouvaient envoyer une compagnie de l'armée vers les villages pour les punir.

Le fameux portrait de Casement et Morel: les mains coupées. Les officiers de la force publique exigaient que les soldats noirs prouvaient que leurs balles étaient employées pour le seul but: tuer des gens. Dans ce contexte les officiers demandaient comme épreuve du nombre des tués une main coupée des victimes. Parfois ils coupaient des mains des gens blessés. Parfois des gens vivants si les soldats avaient employéés leurs balles pour des autres buts.

Le journaliste américain Adam Hochschild avait raison dans son "King Leopold's Ghost" (phantôme? du roi Léopold), quand il disait que les morts étaient principalement l'effet de meurtre, famine et maladies, qui, les trois, créaient un taux de natalité assez bas. Mais il devient un mauvais historien, quand il extrapole sans épreuve ferme les morts en percentages d'une quantité de population qu'il ne connaît pas et dit que ça doit être la moité de la population de 20 millions, donc quelques 10 millions.

Une étude qui a beaucoup plus de valeur est de Daniel Vangroenweghe: Rood Rubber, Leopold II en zijn Congo (Caoutchouc rouge, Léopold II et son Congo).

Dans une autre étude ils disent: On n'avait pas de données concernant la population du Congo avant le temps du caoutchouc ou aprés. Seulement concernant la population européenne. En 1894 il y avait dans le secteur du "red rubber" seulement 68 blancs. En 1904 239 dont 146 belges. Naturellement et ça c'est ma propre remarque, je suppose que les aides des blancs dans les villages, les "sentinels" noirs, pouvaient avoir aussi commis beaucoup d'atrocités au service de leurs maîtres. Dans une des pires "concessions" où le plus d'atrocités étaient commises, il y avait 35.000 récolteurs. Alors 10 millions? Pour être honnête personne ne le sait.

Je suis d'accord atrocités sont indépendement du nombre, toutefois des atrocités. Mais quelques gens essaient peut-être avec le but de publicité de commencer de l'histoire non prouvée. J'étais heureux de lire trois études nouvelles de 2005, dans lesquelles par leur aargumentation vous vous trouvez à l'aise. Des études qui affaiblissent avec des faits et des données des constatations exagérées seulement faites pour rester dans la publicité et pour avoir du succes. Mais je suis également d'accord que Morel et Casement (j'ai récemment lu deux excellentes et objectives études concernant eux) ont par leurs exagérations atteints leur but: arreter les meurtres dans le Congo Free State du roi Léopold.

Cordialement,

Paul.
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Re: Léopold II et l'Etat indépendant du Congo

Message par Baron Percy » Samedi 13 Décembre 2008 20:44:42

L'une des polémiques en cours porte en effet sur le nombre exact des victimes résultant de l'exploitation intensive de l'ivoire d'abord, du caoutchouc ensuite dans l'Etat indépendant du Congo entre 1884 et 1908.
Les chiffres auxquels aboutit Hochshild proviennent d'extrapolations et non de données sourcées incontestables. Ils sont donc sujet à acution.
Les témoignages fournis par Casement et Morel sont certes interpellants et l'on peut sans aucun doute donner foi à la plupart d'entre eux.
Il serait donc vain et ridicule de nier les atrocités commises durant cette période.
Mais ce qui peut sembler surprenant, c'est que l'Empire britannique et la France se livraient eux aussi à ce type de pratiques dans leurs propres colonies, sans que cela soulève l'indignation de qui que ce soit.
Il est vrai qu'il était plus risqué d'un point de vue politique d'encourir le courroux d'un Etat considéré comme un potentiel allié en vue du conflit mondial qui se profilait que de s'attaquer à la personne d'un homme, fut-il le souverain d'un pays...
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Re: Léopold II et l'Etat indépendant du Congo

Message par Paul Ryckier » Mercredi 17 Décembre 2008 00:30:00

Baron Percy a écrit :Les témoignages fournis par Casement et Morel sont certes interpellants et l'on peut sans aucun doute donner foi à la plupart d'entre eux.
Il serait donc vain et ridicule de nier les atrocités commises durant cette période.
Baron Percy a écrit :Il est vrai qu'il était plus risqué d'un point de vue politique d'encourir le courroux d'un Etat considéré comme un potentiel allié en vue du conflit mondial qui se profilait que de s'attaquer à la personne d'un homme, fut-il le souverain d'un pays...


Cher Baron,

excusez pour le délai. J'ai entretemps fait un peu de recherche sur l'internet. Enfin, pendant une bonne deux heures, spécialement pour Roger Casement et George Eduard Pierre Achille Morel-de-Ville. C'est incroyable comme on trouve peu de URL's en français. Ils sont le plus part en Anglais ou en Néerlandais. Comme celui sur Morel sur le site de "Verzet.org" Site du résistance belge pendant la deuxième guerre mondiale. Et sur Roger Casement je ne toruvé rien en français. Savez vous qu'il est exécuté le 3 Août 1916 comme Irlandais dans l'affaire du bateau avec les 30.000 fusils allemands (je pense q'il y a un film la dedans)? Il était défendu par Conan Doyle et Bernard Shaw et dans son crédit on avait l'affaire du Congo de Léopold II. Incroyable, mais vous devez le voir dans son temps, sa prétendue homosexualité était une chose aggravante...

Oui, je suis complètement d'accord avec vous, Casement et Morel étatient des gens "honnêtes" et ils savaient de ce qu'ils parlaient. Casement avait fait même le même en Amérique du Sud pour les Indiens comme consul britannique pour la même récolte du caoutchouc.

Si j'ai dénigré un peu la valeur des deux hommes, c'est que j'étais en 2005 un peu énervé par certains cercles en Belgique, qui voulaient les noms des rues changer parce qu'elles contenaient une référence au roi Léopold II ou s'il je le rappelle bien jettaient de la peinture rouge sur les statues du roi. Et je suis même pas monarchiste, mais plûtot républicain, mais j'ai un horreur des extrémistes et dogmatistes, qui, dans plusieurs cas ne savaient même pas de quoi ils vraiment parlent. Mais, je suis d'accord, ma dénigration des deux homme honnêtes, n'est pas digne d'un bon historien non plus. Cas aggravant, j'avais crû sans recherche! que Roger Casement était un "agent" des Britanniques pour torpéder le "truc" lucrative du roi belge et en effet comme je l'ai lu ce soir les Anglais empêchaient même leur consul dans ses révélations de peur de qu'on pouvait faire des comparaisons avec leur marchandages. Mais ce qu'il semble vrai , c'est que Cadbury soutenait peut-être Morel pour des raisons de pure économie.

Ca dit, j'ai cherché plus sur le sujet de Léopold II et l'Etat indépendant du Congo. Et de nouveau beaucoup en anglais et néerlandais et presque rien en français. J'ai trouvé avec des mots en français dans Google le Wikipedia en français, il donne beaucoup sur les gueres avec les arabes comme décrit dans le livre de Pakenham: "The Scramble for Africa", que j'ai lu deux fois et qui donne aussi tout ça en détail. C'est dommage que cet excellent livre n'est pas traduisé en français. Mais quand on lit la bibliography de ce Wikipedia, elle est basée sur des livres pas récents à l'opposé des livres récentes et plus au fond que j'ai lu en 2005 et qui donnent des recherches nouvelles et plus approfondies. Et j'ai lu Adam Hochschild aussi, et d'après moi, il est aussi "honnête". C'est plutôt de ce que les gens moins honnêtes faisons de son livre...dans mon humble opinion...

Concernant la deuxième citation. Vous pouvez avoir raison là aussi. Mais il semble ici en Belgique on n'est pas encore parmi les pires. J'ai vu un débat sur le forum histoire du BBC sur l'esclavage. Et d'après que je l'ai lu, on demande en Angleterre non seulement des excuses, mais aussi des compensations pour les gens d'aujourd'hui. J'ai dit ça ce n'est pas possible en France ou en Belgique. Mais on ne doit jamais dire "jamais"...Je pense, si je me souviens bien qu'en Belgique, comme Blair en Angleterre , quelqu'un du gouvernement avait récemment fait des excuses pour les atrocités du temps de Léopold II?

Cher Baron, j'ai un message du BBC sur ce fil que j'ai mentioné, comment Lèopold II est arrivé à sa pensée d'un colonie et comment le gérer (en comparaison avec l'Indonésie et "het batig slot" (le calcul du gain à la fin de la compte)). J'ai aussi un message avec l'histoire du Congo avant l'intervention de Stanley...Si vous voulez une traduction...?

Cordialement,

Paul.
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Re: Léopold II et l'Etat indépendant du Congo

Message par Baron Percy » Mercredi 17 Décembre 2008 20:19:38

Savez vous qu'il est exécuté le 3 Août 1916 comme Irlandais dans l'affaire du bateau avec les 30.000 fusils allemands (je pense q'il y a un film la dedans)? Il était défendu par Conan Doyle et Bernard Shaw et dans son crédit on avait l'affaire du Congo de Léopold II. Incroyable, mais vous devez le voir dans son temps, sa prétendue homosexualité était une chose aggravante...


Effectivement, Hochshild mentionne cet épisode dans son livre.
Arrêté pour avoir débarqué clandestinement sur les côtes irlandaises qu'il voulait libérer du joug britannique, Casement fut emprisonné à la prison de Pentonville, jugé et exécuté comme traître.
Des documents compromettants prouvant ses contacts avec le gouvernement prussien furent retrouvés sur lui et la présence d'armes fut bien évidemment considéré comme un facteur aggravant.
Conan Doyle et Shaw intervinrent en sa faveur en arguant de son combat contre l'esclavagisme au Congo, mais ils ne purent inverser le cours de la Justice.
Casement assura lui-même sa défense et il fut le premier à son époque à proclamer qu'il y avait des points communs entre le combat pour la liberté d'Européens tels que les Irlandais et celui d'Africains tels que les Egyptiens et les Congolais. Sa brillante harangue entra dans les annales de l'anticolonnialisme.
J'ajouterai que Casement était bien homosexuel : il tenait un journal privé qui mentionnait ses rencontres de passage et que Scoland Yard avait retrouvé dans son ancien appartement londonien. Il en fut fait des photocopies qui furent remises à des personnalités telles que le roi, des membres du Parlement et des notables afin de le discréditer et de décourager de nouveaux appels à la clémence en sa faveur. Ces carnets contribuèrent à sceller son sort, car à son époque, cela ne pouvait que jouer contre lui.
Il s'avança vers la potence avec la dignité d'un prince et le bourreau déclara que c'était "l'homme le plus courageux qu'il eut été de son triste devoir d'exécuter".

Il est également intéressant de noter que Morel, qui professait des opinions pacifistes et dirigeait un parti d'opposition au gouvernement, fut à son tour inquiété par la Justice et finalement arrêté à son tour en 1917 sous le prétexte d'avoir violé une loi interdisant l'envoi de littérature contre la guerre dans des pays neutres. Le gouvernement souhaitant s'en débarasser, il ne put bénéficier d'une mise en liberté sous caution et il fut promptement condamné à six mois de travaux forcés.
Sous bonne garde, il fut emmené à la prison de Pentonville où Casement avait été exécuté un an auparavant.
Son incarcération altéra sa santé et quand il fut libéré au début de 1918, il était fortement affaibli. Un témoin le décrit comme "complètement effondré physiquement et mentalement, en grande partie en conséquence de la nourriture insuffisante".
Très populaire en Ecosse, sa patrie d'origine, il fut élu et siégea au Parlement de Londres où il ne tarda pas à devenir le principal et très respecté porte-parole des travaillistes dans le domaine de la politique étrangère.
Il s'éteignit à l'âge de 51 ans le 12 novembre 1924, au cours d'une promenade dans les bois.
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Re: Léopold II et l'Etat indépendant du Congo

Message par Paul Ryckier » Jeudi 18 Décembre 2008 22:50:28

Cher Baron,

un grand merci pour ce message, duquel j'ai appris des données nouvelles, spécialement concernant Morel.

Cordialement,

Paul.
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Re: Léopold II et l'Etat indépendant du Congo

Message par Auguste » Vendredi 03 Juillet 2020 10:25:37

Congo : les regrettables « regrets » du roi des Belges

Le mardi 30 juin 2020, pliant à son tour sous l’air du temps, le roi des Belges a présenté « ses plus profonds regrets pour les blessures infligées lors de la période coloniale belge au Congo ». Des « regrets » qui n’avaient pas lieu d’être. Pour au moins quatre raisons principales :

1) En 1885 quand fut internationalement reconnu l’État indépendant du Congo (EIC), les esclavagistes zanzibarites dépeuplaient tout l’est du pays. Ayant largement franchi le fleuve Congo, ils étaient présents le long de la Lualaba, de l’Uélé, dans le bassin de la Lomami, un des affluents majeurs du Congo, et ils avaient quasiment atteint la rivière Mongala.

Dans cette immense région, de 1890 à 1896, au péril de leur vie, de courageux belges menèrent la « campagne antiesclavagiste ». Au lieu de lassantes et injustifiables excuses, c’est tout au contraire la mémoire de ces hommes que le roi des Belges devrait célébrer. Parmi eux, les capitaines Francis Dhanis, Oscar Michaux, van Kerckhoven, Pierre Ponthier, Alphonse Jacques, Cyriaque Gillain, Louis Napoléon Chaltin, Nicolas Tobback et bien d’autres. Pour avoir voulu arracher les malheureux noirs aux esclavagistes musulmans venus de Zanzibar et de la péninsule arabe, Arthur Hodister et ses compagnons ainsi que le lieutenant Joseph Lippens et le sergent Henri De Bruyne furent massacrés. Les deux derniers eurent auparavant les mains et les pieds coupés par les esclavagistes. Leurs statues vont-elles être déboulonnées ? Probablement, tant l’ethno-masochisme des Européens semble être sans limites.

2) Dans le Congo belge les services publics fonctionnaient et des voies de communication avaient été créées à partir du néant, tant pour ce qui était de la navigation fluviale, que des voies ferrées, des aérodromes ou des ports. Quant au réseau routier, il était exceptionnellement dense, des pistes parfaitement entretenues permettant de traverser le pays d’ouest en est et du nord au sud en toutes saisons. Après l’indépendance, ces voies de communication disparurent, littéralement « mangées » par la brousse ou la forêt.

3) La Belgique n’a pas pillé le Congo. Et pourtant, cette colonie fut une de celles dans lesquelles les profits furent les plus importants. Mais, à partir de 1908, les impôts payés par les consortiums et les privés furent en totalité investis sur place. Le Congo belge pouvait donc subvenir à ses besoins, le plan de développement décennal ainsi que les investissements étant financés par les recettes locales tirées de l’impôt des grandes sociétés.

4) Parmi toutes les puissances coloniales, la Belgique fut la seule à avoir défini un plan cohérent de développement de sa colonie en partant d’une constatation qui était que tout devait y être fait à partir du néant. En matière d’éducation, la France et la Grande Bretagne saupoudrèrent leurs colonies d’Afrique sud-saharienne tandis que la Belgique choisit de procéder par étapes et de commencer par bien développer le primaire, puis le secondaire et enfin seulement le supérieur. Mais, pour que ce plan puisse être efficace, il lui fallait encore une certaine durée. Or, il fut interrompu par l’indépendance alors qu’il fallait à la Belgique au moins deux décennies supplémentaires pour le mener à son terme.

Alors, certes, il y eut une période sombre dans l’histoire de la colonisation belge, avec une politique d’exploitation fondée sur le travail forcé et dénoncée en 1899 par Joseph Conrad dans son livre « Au cœur des ténèbres ». Mais ce ne fut qu’une parenthèse de quelques années. A partir de 1908, le Congo rentra en effet dans l’Etat de droit et ses ressources ne servirent plus qu’à sa mise en valeur.

Voilà pourquoi, en plus d’être regrettables, les « regrets » du roi des Belges sont une insulte à de grandes figures belges et à l’Histoire de son pays.

Bernard Lugan, historien, directeur de la revue L’Afrique réelle
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