L'Énigme des Invalides

Jiem:


abbé Coquereau, aumonier de l'expédition de St Hélène
Lette manuscrite

Jiem:


comme ce n'est pas évident a lire sur le document scanné, je l'ai retranscrit :


Les quatre cercueils qui renfermaient la précieuse dépouille avaient été successivement ouverts. Le satin qui garnissait a l'intérieur les parois du dernier était enlevé; nous imposâmes silence à nos émotions pour voir et bien voir.
Tout le corps paraissait couvert comme d'une mousse légère : on eut dit que nous l'apercevions a travers un nuage diaphane, c'était bien sa tête; un oreiller l'exhaussait un peu, son front large, les yeux dont les orbites se dessinaient sous les paupières, garnies encore de quelques cils; ses joues étaient bouffies, son nez seul avait souffert uniquement dans la partie inférieure. Sa bouche entrouverte laissait apercevoir trois dents d'une grande blancheur; sur son menton se distinguait parfaitement l'empreinte de la barbe; ses deux mains surtout paraissaient appartenir à quelqu'un de respirant encore, tant elles étaient vives de ton et de coloris; l'une d'elle, la main gauche, était un peu plus élevée que la droite, le grand Maréchal, au moment où le cercueil se fermait l'avait baisée et n'avait pu la replacer dans sa position première. Ses ongles avaient poussé après la mort, ils étaient longs et blancs; une de ses bottes s'était décousue en laissant dépasser quatre doigts de ses pieds d'un blanc mat, son habit était celui des Chasseurs de la Garde avec sa forme échancrée sur le devant, ses parements rouges, car les couleurs se reconnaissaient. Ses grosses épaulettes d'or étaient noircies ainsi que la grande plaque et quelques autres décorations qu'on distinguait sur sa poitrine. Le grand cordon de la Légion d'honneur tranchait de sa couleur rouge son gilet blanc; sur sa culotte de Casimir se trouvait son chapeau, entre ses jambes les deux vases contenant son coeur et ses entrailles; un aigle en argent le surmontait. Comme un homme mort de la veille tel nous trouvâmes le corps de l'Empereur. Pendant vingt années qu'avait donc fait la mort... Pendant vingt années la mort avait respecté sa dépouille

Abbé Coquereau : aumonier de l'expédition de Sainte Hélène

BRH:


Merci, cher JIEM.

Est-ce à dire que ce document est en votre possession ?

Jiem:

oui, mais je ne sais pas si c'est un original, le papier est ancien, l'encre parrait un peu délavée .......mais bon .....

Je remarque que contrairement aux autres membres de l’expédition des cendres, l’abbé Coquereau note qu’une seule des bottes de l’Empereur s’était décousue pour laisser apparaître les doigts de pieds.

De plus, Coquereau rajoute par rapport au récit de Gourgaud que c’est la main gauche de Napoléon qui avait été embrasse par Bertrand; mais comme il n’était pas présent en 1821, peut-on lui faire confiance ?

Très intéressant tout ça !
Averell

Intéressant, mais pas nouveau...