L'Énigme des Invalides

J'en suis! Parce qu'alors, la France était puissante, prospère, respectée et dotée d'institutions qui correspondaient à sa nature profonde...

Elle possédait une des premières armées du monde, la deuxième flotte de guerre, un empire colonial. Enfin, un chef d'Etat éclairé, au nom prestigieux, en avance sur son temps!

Ce sont les raisons historiques. Il en est d'autres, plus sentimentales: je connais ceux de mes ancêtres qui ont vécu sous le Second Empire par le témoignage direct de personnes les ayant connus, et j'ai la chance de posséder leurs photos (pour la plupart), chose assez rare pour être signalée...

En peu de mots, voici pourquoi je suis un nostalgique du Second Empire!

Est-ce la maladie qui a rendu Napoléon III un peu "mou" durant les derniers instants du règne?
Il est vrai que cette période est fascinante à tout point de vue, nous sommes dans l'ère industrielle, Beaucoup d'états profitent de cette situation. Mais ne cachons pas le revers de la médaille,....
Question à l'historien, Le neveu étant différent de l'Oncle, est-ce une continuité du premier Empire?
Un petit eclaircissement m' aiderait certainement à me faire une opinion.

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L'art d'être tantôt très audacieux et tantôt très prudent est l'art de réussir. N.

On peut considérer que Napoléon III a cessé de régner en 1866. Bien sûr, c'est l'instant où il essuie un échec diplomatique sans précédent, joué par Bismarck !

C'est aussi le moment où apparaissent les premiers symptômes d'une grave maladie.

C'est la fameuse maladie de la pierre, autrement dit des calculs dans les reins et la vessie...

Comme l'opération est juste mise au point et que les techniques employées sont encore dangereuses, Napoléon III reculera devant une opération et son entourage saura l'en dissuader.

Mais pour échapper aux crises douloureuses qui l'anéantissent, l'empereur se fera prescrire de l'opium, et en quantité de plus en plus importante...

On peut imaginer l'effet sur un organisme allant en se délabrant !

Ceci mis à part, je n'hésite pas à conclure que la politique du neveu est dans la continuité de celle de l'Oncle.

A une réserve près: Napoléon III n'est pas tenté par le rêve du grand empire de Charlemagne !

Sa politique est bien plus sociale. Mais nous avons une application des mêmes principes. Grandeur de la France en politique étrangère et appui aux nationalités (donc, opposition avec les principes du traité de Vienne), et recherche d'une valorisation des classes moyennes en politique intérieure. Napoléon III appuie cette tendance en cherchant l'extinction du paupérisme, cad en veillant à l'amélioration de la condition ouvrière (Napoléon 1er n'avait pas cette préoccupation, car les ouvriers étaient encore moins d'un million sous son règne).

Que dire, si ce n'est que je vous suis intégralement.
Il faut dire qu'il est tout de même bien difficile de ne pas adhérer à un régime aussi efficace et équilibré!
Mais certains parviennent encore à faire plus que la "fine bouche"...

Je n'ai pas le bonheur de disposer de photos des membres de ma famille de cette époque.
Le souvenir familial de ce temps est venu jusqu'à moi à travers la mort de deux collatéraux: le capitaine Antoine Louis de MATRA (tué à Beaune-la-Rolande le 28 novembre 1870) et le lieutenant Jacques Toussaint MASSEI (également tué en 1870 mais j'ignore où; je dois enfin faire des recherches mais je pars assez nu sur le sujet; j'ignore à quelle unité il appartenait, ce qui rend la tache compliquée à Vincennes; quelqu'un sait-il comment je pourrais avancer? Existe-t-il une base de données spécifiquement dédiée aux tués de la guerre de 1870-71?).

Excellent résumé BRH , j'ajouterai l'ingratitude des français envers l'Empereur qui fit tant pour lutter contre la précarité des ouvriers-employés jusqu'à leur construire des logements!!! Sa politqiue d'investissement dans les grands travaux tels les chemins de fer qui désenclava de nombreuses régions de France (obligation pour les compagnies d'investir aussi dans les zones déficitaires), l'oeuvre d'Haussmann tant décriée à l'époque par le corps législatif...etc

Egalement on peut noter le génie politique du neveu, le Prince-Président dont les parlementaires pensaient pouvoir manoeuvrer parce qu'il ne disposait pas de majorité en 1848 (je veux dire de réelle majorité acquise à lui) ne comprirent pas la puissance du suffrage universel qui lui ouvrait la voie...impériale!
On peut meme dire qu'il fut meilleur tacticien politque que son oncle jusqu'à l'année fatale de 1866 que vous citez hélas avec raison.

Il savait s'entourer des meilleurs comme Rouher que l'on qualifiait de "vice-empereur", une bete de travail, le ministre d'état cumulait les portefeuilles, on parlait meme de "rouhernement", c'est dire!
D'un autre coté le régime vieillissait, le personnel politique au gouvernement n'était pas renouvelé, les vieux de la vieille avaient trépassé et les nouveaux venus n'étaient pas à la hauteur ou étaient dans l'opposition cas d'Ollivier par exemple.
On peut dénoncer les coups bas entre membres du gouvernement comme l'opposition entre Rouher et Walewski, Eugénie déclara que si le Prince impérial avait eu 18 ans en 1867, Napoléon aurait abdiqué en sa faveur.

On peut mépriser les députés qui profitèrent de la maladie de Napoléon III pour refuser les crédits permettant dès 1867 de refondre l'armée et de la mettre au niveau de celle de la Prusse et au delà d'ailleurs. L'Empereur prévoyait plus de 800.000 conscrits et surtout la fin des exemptions de service militaire qui se monnayaient jusqu'alors.
Tout cela resta lettre morte et nous eument Sedan alors que la victoire de Sadowa sur l'Autriche ne fut comprise que par le seul Napoléon!

Certains ont l'habitude de dire que sur le plan des relations extérieures, il ne brillait pas, c'est vrai il commettait des bourdes ce qui était facheux (l'expédition du Méxique fut trop hasardeuse), toutefois on ne peut lui reprocher sa politique des nationalités qui permit l'unité italienne (on notera l'ingratitude italienne après la mort de Cavour au passage et l'étroitesse d'esprit de Pie IX) et l'affaiblissement de l'Autriche, d'un autre coté sa logique de soutenir l'unité allemande allait de soi, il espérait obtenir de Bismarck le rattachement du Luxembourg et la Belgique en vertu du meme principe...On connait la suite...

Ce sont les députés qui ont poignardé la France et l'Empereur en refusant de mettre les moyens militaires dans la valise diplomatique de Napoléon III et rien d'autre.

Bien à vous.

Messieurs,

Que de bonne chose parmis vos textes
Je vois que votre passion de l'empire, tient la raison, en affichant les véritées de cette période et vous en félicite !

Question interessante permettant de rejoindre la substitution : Napoléon III avait une pierre dans la vessie, cela le faisait atrocement souffrir par moment, on lui administrait de l'opium pour calmer sa douleur, est-ce que ce remède anti-douleur éxistait sous Napoléon Ier?

Bien à vous.

Sur le défunt forum de "La Tribune", une longue discussion s'était tenue sur les opiacés et leurs dérivés susceptibles d'avoir été administrés à Napoléon.
On avait même suggéré qu'on avait pu lui prescrire de l'arsenic psychotrope.
Mais bien évidemment, aucune preuve formelle n'a pu être établie jusqu'ici.

Je posais cette question parce qu'il parait évident que l'arsenic en guise de soin palliatif semble hasardeux si on a à portée de main de l'opium ou un dérivé!