choffat a écrit :
Quelques éléments sur la défense de Toul en 1814. Les infos sont tirées de la biographie du Maréchal Victor par Jacques Le Coustumier (page 218 notamment).
Merci pour ces éléments précieux.
Citer :
C’est le 16 janvier 1814 que le commandant CHAUDRON (ou CHODRON) ancien aide de camp du Maréchal NEY, est nommé commandant de la place de Toul. « Prudent, il énumère les dégradations désastreuses dans les fortifications de la ville. On ne peut même pas fermer les portes de la place. Elles étaient si mauvaises que pour en éviter la chute, on avait été obligé depuis plusieurs années, de les clouer contre le revêtement intérieur. »
En effet, il semblerait que la nomination de Chaudron soit une décision du Maréchal Ney pour remplacer le gouverneur de la place, jugé trop âgé et qui n'avait rien fait...
Pour les portes de la place, on peut en conclure qu'elles étaient d'époque, remontant probablement au règne de Louis XIV ! Cela dit, je suppose qu'il était possible de les fermer, en les déclouant et en s'y prenant convenablement. Cependant, le plus important, c'était de pouvoir lever les pont-levis. Les portes étaient d'une moindre importance.
Citer :
Le maréchal Victor laisse à Toul un contingent de malades ou de blessés.
Le soir, Caudron apprend du seul garde d’artillerie de la place que l’arsenal ne recèle que deux pièces de 8 en fonte et deux de 4 en bronze. Il n’y a qu’un seul affût en très mauvais état pour ces 4 tubes, de la poudre, c’est vrai, mais pas de gargousses. On a bien vu arriver 12 artilleurs de Metz, mais avec un sergent, ils vaquent sans ordre. Pour tenir la police de la ville, 25 gardes nationaux. Piètre bilan. Il va mobiliser en plus les militaires retraités valides et avec cette garnison, arrêter de la cavalerie, une division d’infanterie et de l’artillerie de siège jusqu’au 20 janvier à midi, rusant et menaçant l’ennemi. »
Les moyens étaient assez pitoyables, en effet. Notamment en ce qui concerne l'artillerie. Tout cela datait de la dernière alerte, en 1792, probablement. Cela étant, il y avait donc 14 artilleurs, de quoi servir 2 pièces, je suppose. Je note une différence pour l'effectif des gardes nationaux. Vaudoncourt parle d'une centaine. Ajoutons-y les 300 éclopés de Victor, on parvient bien à 400 hommes environ.
Il est probable que le commandant Chaudron ait eu à repousser des cosaques ou un parti de cavalerie. C'était bien le moins. Par contre, l'infanterie russe et l'artillerie de siège ne sont arrivées que le 20, date à laquelle il a ouvert les portes.
Citer :
Si le siège n’a pas été très long, on ne peut toutefois pas négliger que la défense de Toul, une ville en bien mauvaise posture, avec très peu de garnison, mérite un bel hommage.
Trois jours, au plus... Et encore, à partir de quand l'investissement a-t-il été complet ? Au vu de ces nouveaux renseignements, si les conditions de la défense sont effectivement très mauvaises, il n'apparaît pas que Chaudron ait repoussé une 1ère sommation sérieuse, ni même que l'ennemi ait ouvert le feu sur la place.
En conclusion, ni le commandant Chaudron, ni la garnison ne me semble mériter un quelconque hommage.
