Inscription : 14 Déc 2002 16:30 Message(s) : 15657
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A lire :
http://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... renees.pdf
Nous partageons les conclusions de l'auteur : avec 32 000 hommes environ, le maréchal Soult n'a pas osé détruire Wellington (41 000 hommes), alors qu'il en avait les moyens. Les Anglais ont, en effet, manoeuvré avec une rivière à dos et ont fait preuve d'une témérité rare de leur part. Wellington a pris de grands risques, face à un adversaire timoré, décidé à demeurer sur la défensive ! Cette bataille aurait pu être une victoire, si Soult avait manoeuvré comme Napoléon à Friedland !
En réduisant de moitié l'effectif de Wellington, Soult aurait pu le repousser jusqu'à la frontière, faire lever le siège de Bayonne et tuer dans l'oeuf l'échappée de Beresford vers Bordeaux. Et ainsi, détacher 10 000 hommes de son armée vers le Nord pour renforcer les faibles effectifs de Napoléon !
"La bataille d'Orthez montre qu'une défense passive est très souvent impuissante face à une offensive ennemie concentrée sur certains points de la ligne, sauf si le défenseur utilise des réserves adéquates pour mener des contre-attaques. La disposition initiale des troupes et le déroulement des combats indiquent que Soult avait l'intention de recevoir la bataille mais qu'il avait planifié d'avance une retraite échelonnée vers le nord-est, en pivotant sur son extrême droite, avec une seconde ligne placée dans le but de recueillir les troupes de la première ligne plutôt que de contre-attaquer avec énergie.
Présent lors du conseil de guerre informel tenu le 26 février, le GD Foy constatait que le duc de Dalmatie hésitait sur la conduite à tenir et comptait sur la valeur de ses positions : "Sans être décidé à donner ou à recevoir la bataille, il espérait que la présence de ses troupes réunies en imposerait aux Anglais. Il ordonna à l'armée de se masser mais en continuant d'occuper Orthez. De tous les partis à prendre, c'était le plus mauvais."
La défaite suscite inévitablement des critiques envers Soult. - Le 26 février, le mouvement de retraite sur Orthez, ordonné par le duc de Dalmatie, livre à Wellington les gués aux environs de Bérenx, où il peut ainsi concentrer le gros de ses forces sur la rive droite du Gave de Pau. - Ce même jour, quatre divisions françaises (Foy, Darmagnac, Taupin et Rouget), réunies à quatre kilomètres de Baigts, ne sont pas employées contre les trois divisions ennemies (Picton, Cole et Walker) qui viennent de franchir le Gave de Pau et sont isolées du reste de l'armée adverse. - Le 27 février au matin, la 3rd ID Piction est restée isolée deux à trois heures, en avant-garde de couverture, sans être inquiétée, en présence immédiate de deux divisions françaises disponibles (Foy et Darmagnac), alors que les trois autres (Taupin, Rouget et Pâris) suffisent à faire face aux mouvements sur Saint-Boès des deux divisions de la colonne de Beresford (Cole et Walker). - Ou bien alors, quatre divisions françaises (Taupin, Rouget, Pâris et Darmagnac) ne sont pas utilisées contre les deux divisions isolées de Beresford (Cole et Walker), tandis que la 1ère DI Foy, appuyée par la 8e DI Harispe et soutenue par la 6e DI Villatte, peut être laissée face à la 3rd Picton, très aventurée, qui attend l'arrivée de la 6th ID Clinton et de la Light Division Alten, franchissant le pont de bateaux en aval de Bérenx et commençant à peine à déboucher. - En s'arrêtant à Orthez mais en abandonnant la tête de pont sur la rive gauche du Gave de Pau, Soult n'a plus de point d'appui offensif qui lui permettrait de menacer le flanc et les derrières des colonnes ennemies cherchant à passer sur la rive droite. Dès lors, il va se borner à une action défensive et subir les manoeuvres de Wellington, en résistant plus ou moins longtemps avec habileté, méthode et fermeté, mais sans vraiment être en mesure de peser sur le cours de la bataille."
Thierry Louchet.
Voir aussi :
viewtopic.php?f=30&t=4115&hilit=Orthez
_________________ "Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."
Napoléon.
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