bastet a écrit :
Bonjour
Ce salon pour évoquer librement est-il mentionné....
donc de ce qui m'intéresse, ici, je pourrai comme sur le Forum d'Albert en parler....
car ce sont moins les faits qui me passionnent dans l'histoire de Napoléon que cette étonnante personnalité que l'on appelle Napoléon
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Si toute vie dans un roman « prend le visage du destin » selon la formule de Camus dans l’Homme révolté elle convient à la vie de Napoléon qui a été jusqu’au bout de son destin, cette « intelligence des choses qui se courbent devant les désirs secrets de celui qui semble subir, mais en réalité provoque, appelle et séduit » ( J. Giono) soit la connivence entre Napoléon et son destin. Le vendredi 13, par exemple, n’est-ce pas l’obsession d’être livré à des forces maléfiques qui feraient revivre les destins sanglants ou atroces des figures tragiques de l’Antiquité , surtout d'être livré aux dieux, ces « messagers d’atroces nouvelles », qui font irruption dans la vie ?….
Le théâtre d’Eschyle montre un individu égaré par l’hybris, la démesure, aveuglé sur sa propre condition par les dieux eux-mêmes qui l’en puniront impitoyablement : Prométhée dérobant le feu pour le donner aux hommes…. Xerxès construisant sur le Bosphore un pont de bateaux pour porter la guerre en Grèce…..Napoléon…. vaincu à son tour....Chaque homme, dit la tradition indo-européenne, reçoit à la naissance sa part de bonheur ou de malheur, les dieux en décident souverainement, ils font le choix d’un destin moïra et le donne à qui bon leur semble….
A propos de la croyance en Dieu de Napoléon j'avoue ne plus savoir qui a dit ce qui suit:
" On a coutume de regarder Bonaparte comme un impie, un athée, etc. Je ne puis pas partager cet avis, et ceux qui l’ont connu dans les années de son Consulat seront de mon opinion. Alors Bonaparte n’était pas dévot, mais il croyait à l’existence de Dieu et à l’immortalité de l’âme. Il parlait toujours de la religion avec respect et plaisantait souvent ceux qu’il croyait athées. Il pensait surtout qu’un peuple ne pouvait pas exister sans religion. Avant de proclamer le rétablissement du culte, et surtout au moment où il méditait ce projet, il parlait dans ce sens à toutes les personnes de son intérieur, sans qu’aucune se doutât qu’il allait le mettre à exécution. Il disait souvent que l’empereur de Russie et celui de Constantinople avaient sur lui un immense avantage, celui de commander aux consciences. Il ajoutait : " Je ne puis pas parvenir à ce degré de pouvoir, mais du moins je ne dois pas m’aliéner les consciences de mes sujets. Il faut donc que je rende au peuple la plénitude de ses droits en fait de religion. Les philosophes en riront, mais la nation me bénira. " Outre le principe de religion, il y avait donc encore un principe de politique qui déterminait sa résolution, et, quoique cet acte n’eût l’approbation d’aucune des personnes qui l’entouraient, il l’exécuta."
Le psychologue s’appuie sur la réalité du psychique, de ces contenus psychiques qui se pressent dans une conscience, et seule l’expérience psychique est immédiate. Un aspect du psychique se manifeste dans les superstitions, les mythologies, les religions et la philosophie, un aspect du psychique de Napoléon, à peine un très, très infime aperçu sur sa vie spirituelle , s’exprime par cette affirmation qu’ " il croyait à l’existence de Dieu et à l’immortalité de l’âme ", illustration de la nécessité irrationnelle d’une vie dite spirituelle qui ne se trouve ni dans les universités, ni dans les bibliothèques, ni dans les églises. Le facteur spirituel est d’une nécessité vitale dont l’importance se retrouve , par exemple, dans les rêves que produit l’inconscient. Mais que sait-on des rêves qui hantaient la vie nocturne de Napoléon