McDonald a écrit :
...
C'est pour cela qu'à mon avis il a déployé le 6e corps face à Frichermont, attendant les prussiens de pied ferme, et que celui ci a été surpris de voir deux divisions prussiennes déboucher sur sa droite par le sud du Bois de Paris.
Nous n'avons aucune trace d'un ordre demandant au VIe corps de se déployer face à Fichermont et, s'il avait été réellement envoyé à cet effet, pourquoi être surpris au débouché des 15e et 16e brigades prussiennes qui, compte tenu des détachements, devaient aligner environ 13000 hommes à 16h?
McDonald a écrit :
Alors soit les patrouilles françaises ont mal éclairé la droite du Bois de Paris et n'ont pas été en mesure de détromper Napoléon, soit ce dernier, auto-persuadé de détenir "la" vérité grâce à son prisonnier a peut être sous estimé la gravité et l'urgence de la menace prussienne sur son extrême droite.
Sur le premier point, c'est une évidence, y compris dans les témoignages français provenant de cette cavalerie légère.
Que Napoléon pense détenir la vérité, c'est très probable mais le prisonnier de la mi-journée pourrait plutôt être un hussard noir (8e hussard) accompagnant les attaques après 16h30 et envoyé à Napoléon pour qu'il accepte de croire que les Prussiens débouchent (selon le récit de Grouchy dont le fils était avec Domon).
Napoléon a juste décalé l'horaire de la découverte des Prussiens dans ses écrits et fait coïncider celui-ci avec une soi-disant découverte du corps de Bulow sur les "hauteurs de Chapelle-st-Lambert".
McDonald a écrit :
Bernard Coppens a écrit :
La déroute totale de l'armée de Napoléon suite à la panique due à la surprise de l'irruption de l'armée prussienne, est un fait qui peut difficilement être révoqué en doute.
Et qui suffit à lui seul à me convaincre que Napoléon n'a pas vu les Prussiens « sur les hauteurs de Chapelle-Saint-Lambert ».
Vous mélangez deux moments de la bataille. L'arrivée du corps de Bulow vers 16h30 a certes surpris partiellement le 6e corps de flanc, mais n'a pas conduit à la déroute de l'armée française. C'est l'intervention de Ziethen après 19h qui a surpris totalement l'armée et a conduit à la déroute.
Chronologiquement oui, mais c'est bien le IVe corps en entier suivi de 2 brigades du IIe (Pirch) qui débouchent sur le flanc et l'arrière de l'armée impériale. Zieten débusque Durutte car il vient renforcer la gauche alliée dont les réserves sont renvoyée au centre pour contrer l'attaque de la garde.
Durutte, dont les troupes ont combattu jusqu'au soir, est sur la liste des "coupables" désignés pour justifier la défaite. Mais, stratégiquement, à quoi servait que la "charnière" résiste si tout le flanc droit était emporté?
McDonald a écrit :
Vous conviendrez sans doute qu'on ne peut pas non plus écarter a priori tout témoignage au seul motif qu'il a été écrit après 1818.
Certainement mais vous avez montré vous-même sur l'autre forum combien Mauduit avait "pompé" Napoléon pour les points les plus stratégique qu'il ne pouvait obtenir de simple témoins locaux.
Je suis fort enclin à suivre l'analyse de Bernard Coppens concernant le fait que de nombreux témoins n'ont jamais imaginé devoir mettre en doute les récits de Ste-Hélène et en on récupéré les parties dont ils ne pouvaient attester directement eux-mêmes.
McDonald a écrit :
Pour ma part je cherche d'abord à rassembler tous les témoignages et ensuite à trouver le plus petit dénominateur commun. En procédant ainsi, on trouve souvent bien plus de points communs entre des témoignages qui peuvent sembler contradictoires. D'autant plus que les principales divergences portent le plus souvent sur la chronologie des événements plus que sur la véracité des faits.
Oui et c'est ce qui change tout.
McDonald a écrit :
Et quand bien même Napoléon n'aurait pas vu les prussiens et n'aurait pas capturé de prussiens à 13h ni même avant 16h, ce que je ne crois pas, cela ne signifierait pas pour autant que l'épisode de la capture est fausse, seul l'horaire serait faux.
C'est toute l'intelligence de Napoléon dans sa réécriture: il concilie des faits très probablement réels (capture d'un hussard...) avec d'autres horaires (avant 13h) pour les utiliser comme preuve d'évènements qui ne se sont vraisemblablement jamais produits (découverte des Prussiens à 8 km, envoi de patrouilles lointaines...).
McDonald a écrit :
Mais je ne crois pas qu'il faille pour autant traiter de menteur ceux qui ont vu un prisonnier prussien aux côtés de Napoléon.
Non mais leur souvenirs se sont adaptés aux faits réécrits surtout lorsqu'il les ont mis sur papier des années (voire des décennies) plus tard après (pour beaucoup) avoir lu les récits très détaillés de Napoléon sur le sujet.
Avec, pour le moment, des interprétations différentes, il me semble que nous cherchons dans la même direction mon cher McDonald.