L'Énigme des Invalides

Son système politique et militaire tenait la route car il était bien et massivement secondé; lorsque ces appuis lui ont fait défaut, malgré toutes ses capacités personnelles, il ne pouvait plus rien. Le dénouement de 1814 et "l'aventure" de 1815 en sont de très claires illustrations. (Henri André)

Parfois, mais pas toujours !

On ne peut nier le Héros victorieux que fut Napoléon dans sa marche de Cannes à Paris ; dans le même temps, nul ne peut dire
qu'il fut, à ce moment-là, "bien et massivement secondé" ...

Quand on accole l'adjectif "brutal" au substantif objectivité, c'est déjà beaucoup moins respectueux.
Et quand en plus vous ajoutez que je fais preuve d'un "réel souhait de critiquer", alors qu'au contraire j'essaie de tendre vers l'objectivité en évitant d'utiliser la prose dithyrambique dont vous êtes coutumière en évoquant Napoléon, vous faites preuve de mauvaise foi.



Je vous retourne donc volontiers le conseil !



Une sortie sans gloire et sans éclat pour une Rose dépourvue d'épines...



Vous semblez oublier le nombre impressionnant de ralliements à la cause impériale lors du trajet qui ramena Napoléon à Paris ainsi que dans les jours qui suivirent.
Sans ceux-ci et le soutien inconditionnel de la plupart des régiments, ce retour n'eut pas été possible.

Par contre, dès que les trahisons et les défections s'enchaînent, l'Empereur se trouve bel et bien dans l'impossibilité d'agir comme il le voudrait.

La conclusion s'impose d'emblée : sitôt qu'il est mal secondé, son génie connaît des limites telles qu'il est contraint de subir les événements plutôt que d'agir sur eux !

On ne peut nier le Héros victorieux que fut Napoléon dans sa marche de Cannes à Paris ; dans le même temps, nul ne peut dire
qu'il fut, à ce moment-là, "bien et massivement secondé" ...

Je voulais compléter cette évidence, Henri André, en soulignant que même si cette marche lui avait procuré une forte impression de bonheur,
ainsi qu'il se plaisait à le confier, c'était quand même bien là qu'il s'était retrouvé seul, sans un sou, sans un soldat, seul contre le monde entier
conjuré pour le faire disparaitre, seul contre toutes les forces matérielles d'un peuple organisées pour lui barrer la route !...

... Et pourtant, son génie opéra une fois de plus, lorsque dans le déroulement de cette marche héroïque, par la miraculeuse action des coeurs
qui battaient contre son coeur même, il parvînt à reconquérir son Empire, et ... sans verser le sang !

Quel prodigieux exploit, et quel courage animait cette grande âme !

A la limite, cette situation n'a perduré que jusqu'à Grenoble.
Après, le changement qui s'opéra fut radical.
Napoléon lui-même le reconnut en déclarant : "Jusqu'à Grenoble, je n'étais qu'un aventurier, après j'étais redevenu prince."

Même si le nombre est réduit, il n'est pas seul et sa petite escorte va "éclairer la meilleure route possible" d'où le passage par un "chemin de traverses" plutôt que l'axe du Rhône bien plus peuplé.
Il n'est pas vraiment seul non plus car je pense qu'il sait que, plus il avancera, plus les gens se rallieront car il règne une certaine déception depuis le retour de la paix et puis la loi du plus fort... ce que Napoléon est en train de redevenir à chaque pas.


Napoléon n'est pas sans information sur le continent et il va les utiliser au mieux. Sa popularité est probablement la plus élevée au sein de l'armée. Se confronter à quelques garnisons/unités envoyées à sa rencontre, commandées par des "anciens" de la grande armée a été une démarche payante et très bien vue.
Cette "conquête" de la France est effectivement exceptionnelle de célérité et d'absence de combat. Pour moi un de ses plus beaux faits militaires car, justement, sans bataille ni perte en vie humaine. Je trouve également "génial" le fait d'avoir compris, comme je le disais plus haut, que cette campagne se gagnerait bien plus en progressant qu'en combattant.

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Cordiales salutations,

Henri André

Bien sûr, lorsque je dis qu'il était seul, c'était comparativement aux nombreux corps d'armée qui l'avaient jusqu'alors toujours accompagné.

Tout-à-fait d'accord avec vous quand vous écrivez que l'Empereur s'était bien renseigné avant de partir, et connaissait le moral de "son" peuple !

Quoiqu'il en soit, cette marche reste un évènement héroïque, couronné par le talent du Grand Homme.

Ce retour avait été prémédité de longue date.
Déjà, en décembre 1814, l'Empereur l'évoquait à demi-mots avec son entourage.
Il était extrêmement bien renseigné quant à l'état de l'opinion publique en France et savait que son coup de poker avait de grandes chances de s'avérer payant.
Il avait donc mis toutes les chances de son côté et savait qu'il ne serait pas seul sur la route qui le ramènerait à Paris.
On peut donc parler de risques calculés de sa part.
Cela n'empêche de saluer ce parcours triomphal qui lui a permis de reconquérir le pouvoir sans avoir à tirer un seul coup de fusil.