Coucou qui revoilà ?
http://www.passion-histoire.net/n/www/v ... a&start=45Le fil "Hoare rencontre Hohenlohe à Madrid", essentiel s'il en est, a été relancé ce matin sur PH.
Martin Allen avait trouvé, sur cette conversation inouïe en temps de guerre et unique pendant toute la guerre (l'ambassadeur anglais disant à un émissaire de Hitler peu avant le 14 mars 1941 qu'il est sur le point de trouver une majorité pour prendre la place de Churchill, virer son propre ministre Eden au profit de Butler et faire la paix), un télégramme italien (signé de l'ambassadeur Lequio) publié en 1986, négligé jusque là et très éloquent. Le refus souvent railleur ou agressif de voir là une information importante a été au coeur de la surchauffe, des fils concernant Hess, sur PH et ailleurs, en cette année anniversaire du vol de Hess que peu d'historiens à travers le monde semblent avoir fêtée par un surcroît de recherches. Ces fils, tant qu'ils n'étaient pas verrouillés ou délestés de gens injustement bannis, étaient et restent une preuve de l'utilité de PH.
Des trolls pseudonommés Plavix et Puyol ont pollué ces discussions sans s'attirer la moindre remarque d'un modérateur. Leur tactique est parente de celle de Fabius Cunctator : ils sortent du bois quand ça leur chante, se barricadent quelques jours dans des messages en boucle et s'en retournent leur coup fait, craignant par dessus tout le dialogue.
Cependant, c'est Puyol qui, cas unique, lance le 26 juillet 2011 un fil sur le télégramme Lequio. Certes il ne s'est pas converti à l'idée que c'est un document essentiel, propre à montrer un tournant de la guerre (la décision de Barbarossa) sous un angle entièrement neuf ! Ses interventions, puis son retrait rapide, montrent qu'il cherche au contraire à se débarrasser de ce document comme le capitaine Haddock du sparadrap exaspérant qui reste toujours collé à un doigt ou un autre.
Mais Puyol disparaît encore plus vite que d'habitude et laisse Plavix ferrailler tout seul pendant une semaine.
Le file tombe en léthargie début août.
Il ne se réveille même pas quand le 27 de ce mois j'y écris, comme sur une dizaine d'endroits de la Toile, une idée qui vient de me venir et bouleverse toutes sortes de conceptions dont les miennes : la décision de Barbarossa n'était pas irrévocable; Hitler, qui rejetait toujours absolument l'idée d'une guerre sur deux fronts -l'un des piliers majeurs de Mein kampf-, avait à faire le point vers le 20 juin 1941 et à choisir, pour faire tomber ce Churchill qui malgré tous ses efforts des dernières semaines n'était pas tombé, entre deux voies :
-soit l'annulation de Barbarossa et son report à l'année suivante, annulation vite constatée par le monde entier (le 22 juin étant la date de départ de Napoléon et la saison devenant ensuite de moins en moins favorable à une victoire rapide); l'annulation transformerait les troupes allemandes notoirement accumulées de la Baltique à la Crète en une terrible foudre susceptible de s'abattre sur les positions britanniques du Moyen-Orient, en occupant la Turquie avec son consentement ou non; il y aurait bien là de quoi faire réfléchir Londres sur la menace d'une catastrophe irrémédiable contre la "route des Indes" : c'est donc une voie plausible pour le renversement de Churchill et son remplacement par le candidat qui paraît le mieux placé, Hoare;
-soit le maintien de Barbarossa en ne faisant pas ou pas seulement, comme on l'écrit toujours, le pari d'une victoire totale contre l'URSS en trois mois mais, d'abord et surtout, celui d'un changement décisif, par le déclenchement même de l'attaque à l'est, du rapport de forces à Londres : si Hoare n'avait toujours pas renversé Churchill, c'est que ce dernier avait réussi à convaincre la direction britannique que Hitler était pro-anglais et antisoviétique. L'épreuve des faits, par l'attaque l'est, allait donc donner à Hoare le coup de pouce qui lui manquait, et provoquer très vite, plus vite encore qu'un éventuel effondrement militaire soviétique, la réalisation du grand rêve nazi d'entente avec Londres pour un partage du monde "à moi l'Europe, à toi les mers".
Il va sans dire que la relance de ce fil rend plus abracadabrantesque encore mon bannissement déjà absurde.