Lentz a écrit :
De façon assez surprenante, alors que c'est plutôt l'affaire du pseudo-empoisonnement de l'Empereur qui « tenait la corde », la thèse de la substitution a refait surface notamment avec une prise de position en sa faveur de Franck Ferrand. Et comme M. Ferrand est bien introduit dans le système médiatique, il a été invité à en parler par Michel Drucker sur Europe 1, Stéphane Bern sur France Inter et ailleurs encore. Après avoir écouté ces émissions, nous avons décidé avec Jacques Macé de repartir au feu, cette fois avec un livre qui devrait toucher un plus large public.
C'est donc les interventions de Franck Ferrand et de Stéphane Bern qui ont contraint MM. Macé et Lentz de "repartir" au feu...
Citer :
Ce qu'il y a de plus important et de dérangeant dans [...]la « substitution », c'est que leur médiatisation a fini par faire croire qu'elles reposaient sur des éléments sérieux et incontestables. Par ricochet, ces « vérités » fausses font passer les historiens qui n'y croient pas pour des « ringards » ou les membres d'on ne sait quelle conspiration du silence.
MM. Ferrand et Bern -si l'on comprend bien- sont coupables d'avoir médiatisé la substitution ! A moins qu'ils ne soient coupables d'avoir cru que cette thèse reposerait sur des éléments sérieux et incontestables... C'est grave, en effet !
Il était urgent d'intervenir...
Au moins, MM. Ferrand et Bern ont-ils le droit de penser ainsi ?
Nous l'espérons encore : il paraît que nous serions en démocratie...
La faute à des "vérités fausses". Nous sommes impatients de les découvrir. Mais il est vrai que ni l'éditeur, ni les auteurs n'ont eu la politesse de m'adresser un exemplaire de leur "somme"...
Alors que le ban et l'arrière ban du Souvenir Napoléonien ont reçu cet exemplaire. Remarquez, c'est une bonne chose : certaines personnes aborderont -enfin- le fond du dossier...
Citer :
on ne pourra jamais rien savoir puisque ça n'est pas l'empereur qui est inhumé aux Invalides mais un imposteur, vulgaire squatter de monuments nationaux qu'il faudra bien un jour expulser. Cela prêterait à sourire et serait à ranger au magasin des énigmes récurrentes qui distraient s'il n'y avait au bout de ce battage l'idée saugrenue d'ouvrir le tombeau des Invalides.
Cette idée serait saugrenue s'il était démontré que c'est incontestablement le corps de l'empereur qui repose aux Invalides. Or, -de ce point de vue- les extraits qu'une main (que ces messieurs jugeront perfide) m'a communiqués ne vont pas du tout dans ce sens. Il n'y a quasiment RIEN de nouveau par rapport à l'article écrit par Jacques Macé...
Citer :
Or, avant d'arriver à cette extrémité, il faudrait que les mystères soient démontrés et qu'il y ait quelque chose de vraiment mystérieux dans la mort et l'exhumation de Napoléon.
C'est pourtant le cas depuis septembre 2000. Mais M. Lentz avait assuré que le colonel Mac Carthy avait parfaitement répondu en 1971...
Citer :
Or, ça n'est pas le cas et nous le montrons dans notre livre.
C'est ce qu'il faudra examiner, même si j'ai quelques doutes sur la pertinence de cette assertion.
Citer :
Ouvrir les cercueils de l'empereur n'est pas un de ces petits projets que l'on peut réaliser comme ça, naturellement et comme si de rien n'était.
Certainement. C'est pourquoi on en parle depuis 1969 et la publication de l'oeuvre de Rétif de la Bretonne.
Citer :
On nous a dit un jour qu'on l'a bien fait pour Yves Montand ! On avouera que quelque soit notre respect pour la chanson et le bon cinéma français, ça n'est tout de même pas la même chose.
Je ne sais qui a osé cette comparaison, mais ce n'est pas moi !
J'ai évoqué Louis XI, ce qui se rapproche plus de l'Empereur, il me semble...
Citer :
Nous l'expliquons par la mise en branle de l'appareil médiatique et par rien d'autre.
Accusation astucieuse, mais quelque peu incompréhensible. Si l'on suit MM. Lentz et Macé, les médias seraient coupables d'avoir fait leur travail ? Curieuse conception d'une presse libre d'enquêter et d'informer !!!
Citer :
Les médias vont naturellement vers le sensationnel. Si on réfléchit aux questions qui se posent à un journaliste dans le cas qui nous occupe, on ne peut s'étonner de ce qui se passe. Entrons dans une salle de rédaction et déclarons : « Napoléon est mort d'une maladie grave et il est inhumé aux Invalides ». Tête des gazetiers. Les plus polis diront : « Comme c'est intéressant »… avant d'aller à la machine à café. Les plus francs lâcheront : « Oui, et alors ? Comment voulez-vous que je propose un papier à mon rédacteur en chef sur une telle banalité ». Dix minutes plus tard arrive un homme qui sait comment faire vibrer les cordes sensibles des journalistes pressés. Il a sous le bras un argumentaire bien fait. Il lance : « En vérité je vous le dit, Jeanne d'Arc a été brûlée par les Russes et, voici le scoop, Napoléon Bonaparte a été empoisonné et on a volé son corps ! ». Les feuillistes ont tendu l'oreille. Déjà ils imaginent un titre, tricotent deux colonnes et envoient à l'impression. Ils ont fait leur travail-de-journaliste, auto-justification suffisante pour écrire vite et sans vérification. Le tour est joué. Le rédac'chef est content. On vend du papier. On forge une opinion et on laisse la porte ouverte aux développements ultérieurs. Le dossier rêvé en quelque sorte. Il ne changera rien au monde ou à sa perception, mais pourra vivre, « créer du buzz » (comme on dit aujourd'hui à la place de « faire parler de ») sans risque et renaîtra en tant que de besoin pour satisfaire un lectorat friand de « révélations ».
A mon avis, cette charge vise Franck Ferrand et Stéphane Bern.
Ce sont eux, les "feuillistes" qui écriraient vite et sans vérification. Voilà un procès rondement mené... Il sera intéressant de connaître l'opinion des personnes qui font figure d'accusés...
Mais M. Lentz doit savoir de quoi il parle, lui qui a l'habitude de fréquenter les salles de rédaction.
Citer :
C'est parce que nous refusons qu'une aussi utile et noble matière que l'histoire soit prise en otage par les manieurs d'opinion que nous avons rédigé ce livre. Nous ne cachons ni notre mauvaise humeur ni notre surprise de voir les mêmes qui hurlent dans leurs colonnes « Liberté pour l'Histoire ! » la manipuler à des fins qui n'échapperont qu'à ceux qui ignorent comment fonctionne la société des médias.
Que voilà de nobles intentions ! Ce n'est nullement pour la recherche de la vérité (puisque celle-ci est censée être démontrée), mais pour contrer les "manipulateurs" médiatiques que ce livre a été écrit. Fâcheux, car -dès lors-
en quoi respecte-t-il la méthode historique ? Citer :
N'importe quel historien attaché à son métier ou à sa passion, s'il regarde les arguments des uns et des autres, puis se documente sérieusement ne peut croire un mot de tout ce qui a été écrit sur « l'empoisonnement » et la « substitution » de Napoléon. Notre livre, au second degré, est un livre « pour » l'histoire et le métier d'historien, pour la méthode contre l'intime conviction, pour l'approche historienne contre l'histoire-spectacle.
Arguments de trétaux et de bâteleurs... :roll:
Philippe Delorme avait lu mon livre, tout comme Jean-François Chiappe. Curieusement, ils n'aboutissaient pas aux mêmes conclusions que MM. Lentz et Macé.
M. Lentz devrait pourtant le savoir, en sa qualité de juriste :
"on ne peut pas être juge et partie" !