L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 11 Juil 2008 0:28 
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Tenter d'apercevoir la Terreur des années 1793-1794 dans la seule Histoire interne de la France, cela reviendrait à considérer une partie d'échecs en n'envisageant que le mouvement des pièces blanches.

En effet, la guerre, les affrontements civils et la Terreur sont le plus souvent liés fatalement ...

Le régime jacobin ne s'opposait pas à moins de six Etats, qui étaient la Grande-Bretagne, la Prusse, l'Espagne, la Hollande et le Royaume de Piémont-Sardaigne, tout en même temps que de nombreux adversaires de l'intérieur, dans l'Ouest et le Sud de la France.
Et contre tous ces ennemis, il alignait quatorze armées, parfois victorieuses, parfois vaincues, mais la situation demeurait périlleuse et engendrait l'anxiété du Pays.
Aussi, tout naturellement, la guerre, plus que toute autre chose, était devenu la préoccupation première des pensées du Général Bonaparte.

Un journaliste jacobin disait que la République avait nationalisé la guerre.
La politique étrangère y était mené en totale opposition avec la tradition diplomatique, avec des débats parlementaires publics sur les problèmes extérieurs ; par ailleurs, des correspondances diplomatiques, en principe "secrètes" , étaient publiées.
La France organisait des élections et tentait d'instaurer la démocratie dans les territoires qu'elle souhaitait conquérir.

Ainsi, l'élément idéologique, loin d'avoir disparu pour laisser place à l'esprit de conquête, était bien le facteur qui amena la République Française à accepter des compromis avec d'autres Etats, de manière significative.

Et c'est cette attitude qui vint ajouter aux relations européennes, une notion de méfiance, de haine et de rancune, qu'il ne faut pas perdre de vue si l'on veut bien comprendre la nature des guerres, ainsi que le rôle des généraux, entre 1792 et 1815 ...

Néanmoins, il est vrai que la première Coalition ne se forma pas seulement par suite du sentiment de révolte de ses membres, due à la Révolution, ou effrayés par son côté subversif.

Avec le temps, ce qui poussa la France vers le désir d'expansion territoriale fut bel et bien ce bon vieil appétit de conquête, les considérations de stratégie militaire , ainsi que la simple nécessité économique, et là, surtout depuis l'arrivée sur scène du Général Bonaparte : il fallait, en effet, que la guerre paie, mais pas seulement dans l'objectif de se financer elle-même, mais aussi pour maintenir le régime en place, et remplir des coffres que l'inflation et la crise économique avaient vidés ...

Maints régimes français s'étaient persuadés que la sécurité nationale du pays ne serait assurée que par l'occupation d'une partie de l'Allemagne jusqu'à la rive gauche du Rhin.
En résumé, la France voulait déjà l'hégémonie de l'Europe occidentale.
L'Angleterre, quant à elle souhaitait "une France faible", en plus du contrôle des mers ...

Et ce fut, globalement, la cause fondamentale de l'affrontement prolongé de ces deux pays.

La guerre, du côté français, avait en outre déjà trouvé une logique et une dynamique qui lui étaient bien propres.
Avec les armées immenses de citoyens réunies grâce à "la levée en masse", la guerre offrait à ces centaines de milliers d'hommes, l'occasion de suivre leur élan révolutionnaire, alors que l'ère des conflits armés internes étaient passés.

Ces immenses armées remportèrent des victoires pour la Révolution, tout en incitant plus encore la République à s'orienter sur l'option militaire.

Pour conclure, je dirai que la France des années 1792-1815 fut un pays, où, bien plus qu'à n'importe quelle autre période de son Histoire, les élites économiques, politiques et militaires aspirèrent à la guerre.


Bonne nuit !


:salut:


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Message Publié : 12 Juil 2008 10:35 
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A ceux qui, sur les fora "napoléoniens" ou prétendus tels, sont les professionnels de la critique stérile et impuissante, aux chantres de la pensée unique, je dédie mon admiration pour l'Epopée :

De Valmy à Waterloo, une génération d'hommes donna ce qu'il y avait de meilleur en eux...Ces hommes allèrent au-delà du possible en Gloire et Dévouement.

Ils défièrent l'Europe monarchique pour batir un nouveau monde.

Et lorsqu'au Mont Saint-Jean le sort des armes sonna la fin de l'Aventure, l'Europe étonnée se réveilla de ce Grand REve.

Après le dernier boulet tiré, après le dernier coup de sabre donné, dans le silence imposé par le Congrès de Vienne, la Légende se développait.

Mais une Légende faites d'exploits extraordinaires et réels...Des batailles gagnées à un contre trois, des villes comme Stettin, prise par deux régiments de hussards.

Des armées commandées par des maréchaux et des généraux de moins de 40 ans...Un vent de jeunesse ardente et irrésistible déferla sur Berlin, Vienne, Moscou, Rome, Madrid, Amsterdam...

Des cavalcades aux confins de l'Europe...Des turanies abattues, des constitutions établies.

Et ceux qui avaient 20 ans, dans les années 1820, n'eurent qu'un regret : ne pas avoir vécu, comme leurs pères, la Prodigieuse Epopée.


GLOIRE A LE GRANDE ARMEE !!! :AI:

VIVE L'EMPEREUR !!!!! :salut:


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Message Publié : 12 Juil 2008 11:53 
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OUI, ils furent "grands et braves" ces soldats de la Grande Armée, et notre devoir est bien de leur rendre hommage, au travers de celui, vibrant, que nous rendons au Grand Homme ...

Ils furent "grands" à double titre :

"Grands" par leur courage, leur détermination, leur endurance, et l'honneur qu'ils rendaient à leur Patrie.

Mais "grands" aussi par leur foi en cet Homme hors du commun, ce Génie qui illumina cette page de notre Histoire, si chère à nos coeurs, et dont certains ont toujours la nostalgie ...

Et cette mélancolie ressentie, qui n'est autre que "le bonheur d'être triste", selon Victor Hugo, hé bien nous la devons à tous ces Militaires dans l'âme, qui ont suivi partout leur Empereur, qui l'ont aimé et protégé, et dont nous envions aujourd'hui le vécu de cette fabuleuse Epopée !


:VE2: :AI: :honneur:




:salut:


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Message Publié : 18 Juil 2008 1:15 
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:salut: C'est Ben Weider qui résumait un peu la France de Napoléon, il disait en gros "que jamais il y n'eut dans toute l'histoire de France un peuple aussi lié à son chef qui l'avait tant désiré qui l'avait tant aimé".
Pour autant on peut ajouter que gouverner la France n'a jamais été facile et ce, quelque fut le régime en place, Napoléon le disait lui-meme d'ailleurs.

La guerre, effectivement était un puissant moteur de cohésion nationale mais ce moteur, avec son génial chef, manqua de carburant de qualité quand beaucoup de chefs, trop repus d'honneurs, n'aspiraient plus qu'à une paix impossible ou déshonnorante au regard de la situation politique en Europe.

Meme le grand Lannes, mourant, aurait maudit Napoléon à Essling.

C'est le grand paradoxe de l'épopée, voilà un homme qui, après tant de victoires, n'a jamais réussi à donner à la France une paix durable.

Bien à vous.
:salut:


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Message Publié : 18 Juil 2008 10:02 
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C'est le grand paradoxe de l'épopée, voilà un homme qui, après tant de victoires, n'a jamais réussi à donner à la France une paix durable. (Reischadt) ...

Bonjour Cher Duc, :2:

Un grand paradoxe en effet, vu sous cet angle...

Mais je serais plus disposée à m'interroger de toute autre façon :

Est-ce vraiment Napoléon qui manqua son entreprise, ou n'est-ce pas plutôt les circonstances qui le défavorisèrent en tous points ?

Nous l'avons vu à ses touts débuts, combien ces circonstances et ce contexte, "favorables" dans le sens où tout était à reconstuire, ont pu propulser, dès l'instant où le génie du Grand Homme sut allumer toutes les capacités d'une intelligence humaine hors du commun et qui fut la sienne...

En 1815, et même un peu avant, la reconstruction de l'édifice, écroulé après le passage du rouleau compresseur de la Révolution, se trouvant grandement rebâti, les lieutenants de l'Empereur, comme vous le soulignez, Cher Duc, n'ont pas jugé utile de poursuivre leurs efforts pour finaliser cette magnifique reconstruction ...

La traîtrise des siens, la haine implacable de "l'ennemie du monde" et de ses alliés, tout concurrut à empêcher Napoléon de réussir le principal objectif, celui-là même qu'Il n'avait cessé de poursuivre depuis son avènement : une paix durable ...



:VE2: :AI:



:salut:


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Message Publié : 19 Juil 2008 1:24 
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:salut: Chère, nous allons rejoindre le fil du "point de rupture", Napoléon ayant à défendre le Grand Duché de Varsovie était militairement mal positionné ou se croyait sur une bonne position, la Pologne entourée par la Russie, la Prusse et l'Autriche. Son mariage autrichien devait lui garantir la paix pour longtemps et on sait que Metternich attendit son heure pour agir, il déconseilla Stein d'embarquer la Prusse dans une attaque contre Napoléon durant la campagne de Russie, il conseilla de temporiser, d'attendre la fin de la campagne pour se positionner, ainsi, la stratégie politique de l'Autriche était simple et claire : tant que Napoléon était vainqueur, pas moyen de se retourner contre lui, le mariage avec Marie-Louise n'a jamais pu désolidariser la Prusse de l'Autriche, en tout cas, les visées de Metternich étaient limpides : tot ou tard l'Autriche devra s'allier avec la Prusse et les Russes pour en finir avec "l'Ogre"!

Sur un autre forum j'avais parlé de cette politique diabolique de Metternich, de sa duplicité et de la personnalité transparente de François Ier d'Autriche qui le laissait faire.
Napoléon fit une erreur grave à mon sens : ne pas avoir complètement démentelé la Prusse qui ne comptait plus au regard de ce qu'elle fut sous Frédéric le Grand! Ainsi son mariage avec une autrichienne aurait pu garantir la paix, l'Europe débarrassée d'un ennemi prussien potentiel intégré à la Confédération du Rhin en partie et désintégré en partie au profit du Grand Duché de Varsovie était très réaliste.
On se souvient des grands travaux que Napoléon entreprit dans la Confédération, il aurait pu, du coup, coiffer réellement la couronne de Charlemagne, le récès de 1803 et surtout le renoncement au titre d'Empreur du Saint-Empire par François II ouvrait cette voie logique! Ce n'est pas utopique car l'éveil allemand se fit peut etre à cause de Napoléon mais ce chemin aurait pu etre tout autre dans les conditions décrites plus haut! Cette réunification "des Francs" était encore possible en 1806.
Son mariage avec Marie-Louise mettait fin à cette éventuelle opportunité et comme je le disais il y a quelques mois, Napoléon dut entrer dans le jeu de l'Autriche pensant qu'il tenait les cartes maitresses alors que celles de Metternich étaient moins fortes mais beaucoup mieux utilisées.

On peut aussi se poser la question de savoir pourquoi etre allé en Russie?
Pourquoi ne pas avoir attendu les Russes à Varsovie et les tailler en pièces?
La réponse tombe toute seule : ne pas aller en Russie c'est admettre ses faiblesses et risquer un retournement de la Prusse et de l'Autriche c'est à dire un front "intérieur (les armées austro prusiennes étant limitées depuis leur défaites, la Grande Armée étant capable de les contenir sans problème)" et deux fronts extérieurs : la Russie et l'Espagne (qui en cas de retournement de la Prusse et de l'Autriche affaiblissait dangereusement la Grande Armée).

Napoléon, quoiqu'on dise, ne pouvait pas affronter une coalition de la Prusse, de l'Autriche et de la Russie.

Bien à vous.
:Madame:


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Message Publié : 19 Juil 2008 10:11 
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Bonjour Cher Reichstadt,

La guerre avec la Russie était une lutte à mort. Pas de place pour deux empires en Europe. Je suis tout à fait d'accord avec vous. Napoléon ne pouvait, psychologiquement parlant, laisser apparaitre une inquiétude de porter la guerre sur le sol russe.

Contrairement à tous ceux qui pensent que Napoléon était un tyran, un autocrate, nous pouvons nous rendre compte qu'Il faisait confiance à l'Humain. Il crut en la solidarité familiale de François d'Autriche, il crut aux promesses frélatées du tsar Alexandre.

De plus, après la victoire sur l'ennemi, il ne faisait pas sentir aux vaincus le vrai poids de sa puissance. Au contraire il proposait un monde nouveau, faisant tomber l'obscurantisme multiséculaire de certains pays...comme l'Espagne où, je l'affirme le plus sérieusement du monde, la présence française pouvait donner lieu à une réelle évolution de la vie politique, sociale et culturelle du pays.

Cordialement :salut:


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Message Publié : 19 Juil 2008 13:49 
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:salut: Lourmarin "Napoléon ne pouvait, psychologiquement parlant, laisser apparaitre une inquiétude de porter la guerre sur le sol russe."

Tout à fait et Napoléon s'était fixé une limite, le nom de la ville russe m'échappe, c'est un nom à rallonge (désolé), bref il avait dit si je ne défais pas les Russes en marchant jusqu'à cette ville, je fais retraite à l'ouest puis repars en campagne au printemps suivant!
La tentation a été trop grande, Napoléon pas habitué à adopter une stratégie défensive à un moment donné, a été déraisonnable, il le savait, il a tenté un coup de poker bien hasardeux, coup de génie s'il avait réussit!
Il ne perdait pas de vue que loin de ses positions sures avec les défections, le typhus et autres maladies, la Grande armée européenne partant de 650000 hommes arriva diminuée à Moscou de 200000 et je ne compte pas l'immense intendance décrite par notre chère Rose qui réduisait les effectifs combattants!
Tout était déjà joué hiver rude ou non, la tactique russe porta ses fruits, le Tsar était conscient qu'il ne pouvait vaincre Napoléon "à la loyale" mais l'affaiblir gravement oui, l'épisode Rostopchine qui incendia Moscou en est la preuve!

S'agissant du terrible hiver russe il amplifia cette retraite désordonnée, les auxilliaires étrangers majoritaires dans l'armée de Napoléon n'avaient plus aucune raison de le soutenir!

Combiné à cela le fruit était mur et Metternich mit en place son plan!
Sans l'entrée de l'Autriche après Lutzen et Bautzen, les Russes et les Prussiens n'avaient aucune chance de succès!
L'Autriche durant la campagne de Russie ne fournit que 35000 hommes avec interdiction de fouler le sol russe!
Du coup en 1813, le réarmement de ce pays fut aisé et on connait la suite!

Cela va vous paraitre incongru, mais j'admire Metternich, toujours à agir dans l'intéret de son souverain, Talleyrand à coté était un nain de jardin, un traite en fait!
Si ce n'est pas fait je vous invite à lire sa bio magistrale écrite par Berthier de Sauvigny!

Bon week end cher Lourmarin! :VE:


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Message Publié : 20 Juil 2008 11:59 
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:salut: Quel souverain légitime??


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Message Publié : 20 Juil 2008 19:34 
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:salut: Louis XVIII n'était pas légitime, non désiré par les Français, traitre à son propre pays qu'il a vendu aux étrangers pour monter sur un trone que le peuple lui a refusé.
Seul Napoléon était légitime donc votre salaud de Talleyrand et l'immonde gros porc de Provence ne méritaient que la potence!
Bien à vous.


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