L'Énigme des Invalides

Ce Maréchal d'Empire , "haut en couleurs" dans tous les sens du terme, est reconnu comme un cavalier émérite.

Il est vrai que ses capacités à conduire des manoeuvres rapides sur les arrières de l'ennemi, ne sont pas discutables.

Ceci dit, "compétence" est loin de rimer systématiquement avec "moralité", et concernant le "roi Franconi", il est une évidence indéniable : les deux ne faisaient pas la paire !

A partir de ce constat, il m'est toujours apparu difficile d'auréoler d'une gloire éclatante cet homme, qui a purement et simplement abandonné Napoléon, dès l'instant où des intérêts personnels plus juteux lui furent proposés ...

Comment tourner le dos à son Chef et beau-frère, dont on a reçu moult honneurs et titres, pour s'en remettre à l'ennemi, en déclarant qu'on est prêt à combattre contre sa propre Patrie, contre l'Armée Française, contre ses propres frères d'armes ??

Jamais, je ne pourrai valider une telle conduite, même si l'on fait miroiter, en parrallèle, des capacités militaires.

D'autres en bénéficiaient également, qui ont su rester fidèles à leur pays, à leur Chef et à leurs convictions premières, dans un élan sans faille de fidélité, de bravoure et de magnanimité de tous les instants.

Mais vous savez bien, chère Rose (ou devriez savoir), que pour le bonheur de la France, Murat aurait dû remplacer Napoléon en janvier 1809 ! Du moins si l'on en croit Fouché et Talleyrand...

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"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.

Effectivement, Cher Bruno ! ...

Et je sais aussi, si l'on en croit des personnages un tantinet moins "célèbres" (quoique!), sans Murat, Napoléon n'eût jamais existé !

Murat, une admiration absolue.....


Murat, un nom qui a enchanté mon enfance, Murat, oui, je sais, il a commis une erreur, (ou une trahison diront d'autres) en 1814...

Je ne nie pas. Les faits sont les faits. Les accrochages entre l'armée du Royaume d'Italie, d'Eugène de Beauharnais et les troupes napolitaines de Murat ont fait 421 morts, si mes souvenirs sont exacts. Quelle tristesse !

Mais, ayez de l'indulgence pour un gamin de huit ans qui découvre, les yeux émerveillés, une gravure d'un cavalier de légende. Ha, les albums de Job...

Conservez cette indulgence pour ce meme gamin qui a frémi d'admiration à sa première lecture de la description de la titanesque charge de cavalerie d'Eylau, ces 80 escadrons menés vers la Gloire par un Murat, resplandissant comme un Dieu, avec seulement une cravache à la main...

Enfin, pardonnez à l'adulte que je suis, de penser à Murat dès que le mot cavalerie est prononcé.

Votre colère à son égard est légitime pour son attitude en 1814, mais ne me maudissez pas pour ma subjective admiration pour ce Héros mythique.

Mais peut-etre ai-je une circonstance atténuante : mes oreilles d'enfant, délaissant "Petit Papa Noel", n'ont écoué de Tino Rossi que "Le Reve Passe"

"Les voyez-vous les hussards, les dragons, la Garde,
Ces glorieux fous dì'Austerltz que l'Aigle regarde..."

En parcourant parfois les routes des environs de Cahors, il me semble entendre le galop d'un cheval et voir passer le plus jeune fils de l'aubergiste de Labastide Fortunière (devenue Labastide Murat) dans une course rapide, ses longs cheveux bouclés flottant au vent.

Gloire au Maréchal Murat !!!

VIVE L'EMPEREUR !!!

Cordialement

Devant une admiration aussi fervente, le premier instinct commande de s'incliner.

Votre enthousiasme, Cher Lourmarin, laisse transpirer une sincèrité louable et respectable.

Ceci dit, le brillant cavalier que fut Murat ne peut effacer l'horrible tache noire de sa trahison, car trahison, il y eût...

Comment, en effet, définir le comportement de ce proche lieutenant de Napoléon, qui donne son accord à l'Autriche pour combattre contre les siens ??

Hissé aux somments les plus élevés de la gloire, il en dégringolera tout aussi rapidement dans l'esprit de ceux qui l'ont admiré, à juste titre, jusqu'en 1812 ...

La défense de sa Patrie, la reconnaissance qu'il eût dû observer vis-à-vis de son Chef suprême, tout partait en fumée dans l'objectif de son seul intérêt personnel !

A l'époque où l'Honneur, la Patrie, le Drapeau et la bravoure sont de mise, je trouve totalement immoral de se comporter comme un Murat après 1812 ...

Car il ne suffit pas toujours d'être "sabreur" pour enfoncer hardiment les lignes ennemies, et poursuivre l'adversaire en fuite pour l'écraser, ou arriver le premier à Vienne pour y récolter tous les honneurs, et une grande popularité pour ses charges héroïques ...

Il faut aussi que ce tempérament fougueux ne nuise pas à l'entourage ; or, chacun sait que Murat n'avait que peu de considérations pour les troupes qu'il commandait ...

Par ailleurs, s'il possédait ce courage qui fît de lui un infatigable cavalier, il lui manquait sûrement cette réflexion qui amène à considérer les conséquences de mouvements aussi impétueux ...

Quant à l'enchantement produit par un cavalier, quant à ces charges formidables qui ne cessent de nous porter admiratifs, je préfère, et de loin, le calme d'un Bessières, excellent Officier de cavalerie, capable d'exécuter les ordres reçus avec intelligence, tout en sachant faire preuve d'audace sur un champ de bataille ...

Austerlitz ...Iéna ... Eylau ... Friedland ...

Ce Fidèle parmi les Fidèles n'a pas manqué de se distinguer par des charges toutes aussi héroïques, notamment à Eylau ...

Napoléon disait, à son propos :

"-Si j'avais eu Bessières à Waterloo, ma Garde aurait décidé de la victoire".