L'Énigme des Invalides

En parallèle avec une autre lecture, j'ai commencé un bon morceau de "De la Guerre" du fameux Clausewitz, ouvrage très interessant mais il y a une question qui me chiffonne, lui qui a servi dans l'autre camp durant toute la période, lui qui a connu défaites sur défaites et surtout qui a été impressionné par les combinaisons tactiques de Napoléon sur divers champs de bataille, comment peut-il privilégier la défense sur l'attaque?

Je veux dire que c'est contradictoire, Napoléon c'est tout de meme 60 batailles, 16 défaites et 44 victoires (le meilleurs palmarès de tous les temps au passage)... Pour Clausewitz c'était "le dieu de la guerre" et on sait tous que Napoléon a toujours été partisan de la guerre offensive.
Alors pourquoi?

Bien à vous.

Bonsoir cher Duc,

Napoléon "partisan de la guerre offensive", certes ; mais je pense que ce qui impressionnait le plus Clausewitz, c'était, plus globalement, la manière fort surprenante qu'il avait de prendre une décision, que ce soit sur le plan stratégique ou sur le plan tactique.

Il ne se bornait pas à l'influence d'une soudaine intuition, mais prenait soin de s'informer, au préalable, d'une multitude de données, et les gardait constamment à l'esprit.

De là s'explique sa promptitude à redresser une situation au dernier moment, et à en varier son dispositif.

Comme tous les grands "artistes", il possédait ce don de discerner rapidement l'essentiel, pour ne retenir que les faits porteurs d'esprit.
Et son intuition tout comme son tempérament n'intervenaient qu'en dernier ressort, pour faire jaillir la décision de son front, tel un fulgurant éclair.

16 défaites ? Non, je n'en connais pas tant !

Me concentrant sur le génie militaire, j'ai en effet laissé passer cet étonnant propos ... que je ne partage pas non plus.

Bah si Napoléon a remporté 44 victoires sur 60 batailles, la différence coule de source non?
Maintenant dans ces 60 batailles Napoléon était-il présent systématiquement sur le champ de bataille, là est la question.

Bien à vous.

Certains esprits "bien intentionnés" y ajouteront à dessein la Bérézina et même Eylau pour qui le terme de succès semble usurpé quel que soit le camp dans lequel on se place...

Semi-victoires ou semi-défaites, comme on voudra, ces deux batailles sont surtout remarquables par le nombre incroyablement élevé de pertes qu'elles engendrèrent...