C'est essentiellement vers la fin de l'année 1813, alors que la guerre ne cessait de braquer la France, qu'une fâcheuse habitude s'installa, celle de rendre Napoléon responsable de tout, et, entre autres, de l'accuser de ne rien y entendre à l'économie ...
Non seulement ceci est faux, mais c'est également injuste.
C'est la Révolution qui fit dérailler l'économie, et à ce titre, il faut reconnaître que le Premier Empire constitua une sorte de hâvre de prospérité et de développement, entérinant la condamnation évidente de nombreuses méthodes économiques dépassées, tout en dotant la France de structures nouvelles, tant financières qu'industrielles, la positionnant ainsi très avantageusement , et la préparant à faire son entrée dans le dix-neuvième siècle.
A bien réfléchir, il est aisé de constater que peu de gouvernants ont eu autant d'influence sur la vie économique que n'eût, à lui seul, Napoléon ...
Pour autant, si le pari napoléonien relatif à l'économie ne vit pas son aboutissement final, il ne fut pas complètement perdu, mais juste interrompu par la défaite militaire ...
Ne savoir juger les idées de Napoléon sur l'économie en n'évoquant uniquement le "mercantilisme" qu'il fut obligé d'adopter dans des circonstances et une période extrêmement difficile, reviendrait à rétrécir injustement la vision que nous devons avoir du Grand Homme ...
D'ailleurs, lorsque le traité relatif à l'accord du libre-échange Cobden-Chevalier fit son apparition en 1860, sous le Second Empire, Napoléon III ne manquera pas dévoquer à cette occasion, les vues et l'héritage intellectuel de son Oncle ...
