Le masque mortuaire de Napoléon a été retrouvé... à Nice L’historien Bruno Roy-Henry a récemment fait sensation en affirmant que le masque mortuaire de Napoléon 1er, exposé aux Invalides, n’est pas le bon et que le vrai se trouve aujourd’hui « chez un particulier dont on ignore le nom » (voir Nice-Matin du 19 août dernier). Une déclaration qui a relancé de façon spectaculaire la polémique concernant l’énigme du masque du prisonnier de Sainte-Hélène. En fait, c’est à Nice qu’il faut se rendre pour admirer l’empreinte véritable, celle, en tout cas, morphologiquement la plus ressemblante du grand homme.
Les mêmes traits... L’effigie en cire conservée au musée Masséna est impressionnante de similitude, avec le menton volontaire, le nez fin, le front carré et proéminent. « Ce sont les mêmes traits que ceux que l’on retrouve sur les bustes commandés aux plus grands sculpteurs de l’Empire, du vivant de Napoléon, tels Canova et Chaudet », soulignent André Barthe, l’adjoint à la culture de Nice, et Louis Mézin, conservateur en chef du musée. Au dos du masque, ces mots gravés : « dr Arnott, Sainte-Hélène, 6 mai 1821. » Chirurgien militaire anglais, Archibald Arnott fut appelé par le geôlier de Longwood, Hudson Lowe, au chevet de l’Empereur le 1er avril 1821. Il veilla sur l’illustre malade jusqu’à la mort de ce dernier survenue le 5 mai 1821 peu avant six heures du soir. « Le docteur Arnott a fait son empreinte très peu de temps après le décès et dans la plus grande discrétion ». Le masque d’Antomarchi (1), exposé aux Invalides, est beaucoup moins « frais », parce que réalisé quelques jours plus tard. Le visage avait déjà été déformé par la chaleur dans cette île de l’Atlantique au climat tropical. Le masque de Nice serait le plus proche de la vérité, victoire historique au bénéfice de l’antériorité.
Le mystère de la cicatrice Mais si la comparaison entre les deux images plaide en faveur de l’authenticité de l’exemplaire niçois, les historiens se veulent prudents. Des incertitudes demeurent. Qu’en est-il, par exemple, de la petite cicatrice, attestée par ailleurs, sur le visage du souverain déchu, qui n’apparaît pas sur le moulage mortuaire des Invalides ni sur celui du musée Masséna ? Pour Louis Mézin, ce détail n’est pas vraiment significatif : « Les techniques de moulage de l’époque étaient plutôt rudimentaires. Si la cicatrice n’apparaît pas, c’est aussi le cas des rides et des pattes d’oie. »
1. Médecin personnel de l’empereur à Saint-Hélène. Philippe Fiammetti Nice Matin
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