L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : Le siège de Bitche.
Message Publié : 21 Nov 2006 20:45 
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Arte propose un téléfilm sur un épisode de la guerre de 1870: le siège de Bitche (sous le titre: "la forteresse assiégée"). Prgrammé pour mercredi soir.

http://www.arte.tv/fr/histoire-societe/ ... 62280.html

Rappelons les faits:

Entourée de collines à 2000 m environ, la placese composait de la ville avec son enceinte presque demi-circulaire et du chateau qui forme comme le diamètre aux extrémités duquel elle vient s'appuyer. Perchée au sommet de glacis à pic, cette forteresse domine de 78 m le fond de la vallée; 1 800 habitants peuplait la ville.

La garnison ne comprenait que 800 hommes, sous les ordres du commandant Louis-Casimir Teyssier, bientôt renforcés par 1 700 soldats rescapés de la bataille de Froeschwiller (Woerth pour les allemands). Essentiellement les débris du 5ème corps.

L'artillerie comprenait 53 pièces dont 6 de 24 étaient rayées, ainsi que 6 de 12. Dans son départ précipité, le général de Failly avait laissé des approvisionnements considérables.

Le 7 août, le canon de la place commençait à se faire entendre, tirant sur les premiers rassemblements ennemis aperçus. La veille, le ministre de la guerre aurait donné comme instructions de ne pas tendre les inondations, de ne pas déblayer les glacis et de ne prendre aucune mesure de défense pouvant donner lieu à des indemnités (cette information mériterait un enquête approfondie, comme émanant d'une certaine propagande républicaine)...

Le maire, bavarois d'origine, proposa de se rendre au 1er coup de canon. Cette demande fut repoussée avec indignation et le sieur Lautenschlager passa à l'ennemi (il fut renommé maire après l'annexion) !

Le 23 août, la canonnade contre la place reprit, sans plus de résultat que la 1ère fois.

Les Bavarois entreprirent alors un investissement en règle, bouleversé de nombreuses fois par les sorties vigoureuses de la garnison. Jusque-là, la ville n'eut pas à souffrir trop fortement des bombardements. Mais, le 11 septembre, exaspéré par cette résistance, l'ennemi ouvrit un feu terrible sur la ville. Le 12, l'incendie éclatait de toutes parts. Il était impossible de le combattre efficacement sous le déluge d'obus et de bombes qui pleuvait sur les maisons, malgré la riposte vigoureuse de la citadelle.

Cette avalanche dura plusieurs jours. Le feu prit même au magasin à poudre dans l'étage souterrain qui contenait 10 tonnes de poudres: le dévouement et le sang-froid de quelques canonniers sauva le fort et la ville d'une destruction complète ! Plus de la moitié des habitations de Bitche furent réduites en cendres...

Les Bavarois alimentaient le bombardement avec 5 batteries de 4 pièces chacune, 4 mortiers et plusieurs pièces mobiles. Après dix jours d'un feu d'enfer, les Allemands renoncèrent à un bombardement que l'énergie du gouverneur et de la garnison rendait inutile. Les assiègeants reculèrent même leurs lignes pour éviter des pertes excessives. De ce fait, le blocus devint moins rigoureux.

"Ainsi, dit une relation publiée dans le Bulletin de la réunion des officiers, attaquée dès le 7 août, la place -bloquée, bombardée, brûlée et détruite- n'ouvrit ses portes que le 27 mars (1871), sur l'ordre formel du gouvernement français.

La garnison refusa de se laisser rendre les honneurs, elle voulut partir entièrement libre. Les Bavarois se tinrent en dehors des vues de la place, et ne firent leur entrée que lorsque le dernier homme fut parti. La garnison, malgré la convention de Versailles, qui livrait tout à l'ennemi, emmenait ses drapeaux, ses armes, ses munitions, ses bagages, ses chevaux, ses voitures et 14 canons."

D'après Amédée Le Faure.

Un autre lien à visiter:

http://www.ville-bitche.fr/histoire2.htm


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Message Publié : 21 Nov 2006 22:34 
Une bien belle page d'histoire que celle-là ! :2:
Et à coup sûr, un documentaire à ne pas manquer... :4:


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Message Publié : 22 Nov 2006 1:16 
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Source Wikipédia:

D'après un compte-rendu daté du 1er janvier 1870, la Citadelle de Bitche abrite au début de l'année 53 canons, 4 662 fusils et 1 399 416 cartouches, plus de 120 tonnes de poudre et 26 128 projectiles de gros calibre. Lorsque le conflit éclate le 19 juillet 1870, il n'y a pas eu de ravitaillement supplémentaire à la forteresse. Peu de temps avant le conflit, le commandant Teyssier, nouvellement arrivé à Bitche et nommé le 9 juillet 1870, s'est installé dans la mairie de la ville. Avant de venir à Bitche, il était chef de bataillon d'un régiment d'infanterie à Thionville. Ce n'est qu'au début des hostilités qu'il transfère son domicile dans la forteresse où la mise en place des canons n'a lieu qu'après la bataille de Frœschwiller-Wœrth et sous la direction d'un capitaine d'artillerie en retraite, le capitaine Rossin.

Bitche est devenu le point de rassemblement du 5e Corps Français sous les ordres du général De Failly. Le 18 juillet 1870, la veille de la déclaration officielle de la guerre, la place abrite dix-sept bataillons d'infanterie et deux régiments de cavalerie.

Le 23 juillet 1870, le général De Failly transfére son quartier général de Bitche à Sarreguemines, laissant la place aux troupes du général Guyot de Lespart avec sa 3e Division composée des 17e, 27e, 30e et 68e régiments d'infanterie. Le 24 juillet 1870, un détachement ennemi composé du 7e Uhlan allemand sabote la voie ferrée de Bitche-Sarreguemines à proximité de Bliesbruck dans le but d'isoler Bitche.


Début du conflit [modifier]
Le 29 juillet 1870, un premier accrochage a lieu à proximité de Breidenbach, à une dizaine de kilomètres au nord de Bitche entre une patrouille du 5e Dragons allemand et une patrouille française. L'avant-garde française réagit en établissant le 31 juillet 1870 des travaux de retranchement sur les hauteurs de Hanviller, village situé à six kilomètres au nord de Bitche. Le 1er août 1870, des chevaux-légers du major Von Egloffstein et des hommes du 12e Prussiens sous les ordres du major Von Parry froment un groupe de cinquante soldats à Eppenbrunn, village-frontière, d'où ils se dirigent vers la route Bitche-Wissembourg. Ces éclaireurs allemands sont attaqués à Sturzelbronn par des éléments de l'infanterie française et doivent batrre retraite en direction de Ludwigswinkel en empruntant les chemins escarpés par la ferme du Mühlenbach. Un hussard allemand est capturé à la ferme du Mühlenbach alors qu'il soigne son cheval blessé.

Lé général de Failly est informé de la prise de Wissembourg par les Allemands et de la progression de la 3e Armée allemande. Il lui est ordonné de rassembler toutes ses troupes à Bitche. Suite à ces directives, la division Lespart qui s'était avancée jusqu'à proximité de Pirmasens se retire sur Bitche le 2 août 1870. Le général De Failly arrive à Bitche avec le reste du Corps dans la soirée du 5 août 1870.


La caserne TeyssierAu matin du 6 août 1870, un ordre du maréchal Mac-Mahon enjoint aux troupes bitchoises d'envoyer sans délai une division à Philippsbourg, à dix-sept kilomètres au sud-ouest, pour rejoindre Wissembourg le lendemain avec le reste du Corps. Au matin du 6 août 1870, la division Lespart quitte la place de Bitche pour se rendre à Philippsbourg où elle apprend la défaite française de Wœrth. Cette mauvaise nouvelle est d'ailleurs télégraphiée à Bitche par le chef de gare de Bannstein vers dix-sept heures. Progressant encore de quelques kilomètres dans la vallée encaissée vers Niederbronn, la division française priend position sur les hauteurs à droite et à gauche de la station thermale. Ces troupes d'observation sont entraînées dans la retraite par les survivants de l'armée de Mac-Mahon vers Saverne et vers Bitche avec quelques milliers de rescapés du 1er Corps.

La brigade Fontanges prend la direction de Saverne tandis que la brigade Albatucci se dirige vers Bitche. A ce moment-là, la garnison bitchoise est composée de 800 soldats du 86e, de 250 artilleurs de réserve, de douaniers, de gardes-mobiles bitchois, d'isolés, d'éclopes, de lignards, de cavaliers, de fantassins, de zouaves et de rescapés de la bataille de Frœschwiller-Wœrth. En fait, cette troupe hétéroclite représente exactement 72 régiments divers. Au nombre de 2 400, ces soldats se sont réfugiés en partie sur la citadelle et dans le camp retranché devant le fort Saint-Sébastien. L'armement à leur disposition est composé de 53 canons dont 17 seulement sont utilisables. Contrairement aux troupes ennemies, les Français retranchés à Bitche n'ont pas encore de chassepots mais de vieux modèles à tabatière.

A Bitche, le général De Failly a vainement attendu des ordres après avoir été informé des combats de l'Hôpital, près de Forbach, et de Wœrth, au sud-ouest. Au soir du 6 août 1870, il prend la décision de quitter Bitche pour la Petite-Pierre avec ses deux divisions, laissant les Trains à Bitche. Le commandement allemand supposant à ce moment-là que Mac-Mahon s'est retranché dans la place bitchoise, ordonne à la 12e Division allemande, placée à côté de Pirmasens, de progresser vers Bitche. Durant son avance, elle reçoit des informations par des éclaireurs qui ont atteint Haspelschiedt et Sturzelbronn le 7 août 1870. Les Allemands constatent, dans la nuit du 7 au 8 août 1870, que des soldats français en déroute traversent Eguelshardt et que de nombreuses unités bivouaquant à Bitche se sont retirées vers le sud.

Mais lorsque le 4e Escadron du 5e Régiment de Dragons allemand s'approche de la Citadelle le 8 août 1870, il est pris pour cible par les pièces d'artillerie de la forteresse et déplore quatre morts (qui sont enterrés provisoirement à Haspelschiedt) et cinq blessés. L'escadron bat alors en retraite. Le même jour, une brigade d'artillerie du 2e Régiment d'Artillerie bavaroise est envoyée vers la ville. Après être montée sur la colline du Kindelberg et après avoir tiré quelques obus sur la citadelle, elle essuie une vive riposte française. Un artilleur est tué et quatre autres blessés. La pièce d'artillerie détruite, les Bavarois battent aussitôt en retraite.

La résistance de Bitche neutralise les principales voies de communication, ce qui gêne considérablement la progression de troupes allemandes. Le 2e Corps bavarois se rend alors à Lemberg en empruntant des chemins forestiers par la colline du Hochkopf après avoir laissé un bataillon d'infanterie et un escadron de chevaux-légers en observation à proximité de Bitche. Quant à la 12e Division allemande venant des environs de Pirmasens, elle gagne le même jour les villages de Lengelsheim et de Schorbach, après avoir emprunté l'ancienne route romaine de Walschbronn à Schorbach par les hauteurs de Bousseviller et de Hanviller. Le 9 août 1870, cette division quitte les villages de Lengelsheim et de Schorbach pour se rendre à Petit-Réderching où le prince Frédéric-Charles est arrivé la veille avec son 4e Corps à partir de Volmunster, dans le but de couper la route à Mac-Mahon que les Allemands supposent toujours à Bitche.


La rue du Maréchal FochLe 11 août 1870, les troupes allemandes d'observation laissées près de Bitche sont relevées par le 1er bataillon du 7e Régiment d'Infanterie bavarois chargé de protéger les ambulances militaires de Reichshoffen et de Niederbronn et chargé d'envoyer des patrouilles d'observation à Bitche. La Citadelle et le camp retranché n'abritent plus, à ce momemt-là, que 2 400 hommes. Pour éviter que les troupes rescapées de Wœrth et de Forbach ne propagent des rumeurs démoralisantes parmi ses propres troupes réfugiées dans la Citadelle et au sein de la population bitchoise, le commandant Teyssier ordonne de regrouper les soldats au fort Saint-Sébastien et dans le camp retranché au pied de ce fort. Pour affermir le moral de ses soldats à la citadelle, Teyssier leur explique l'importance stratégique de Bitche en cas d'une retraite allemande.

Se rendant compte que les troupes bitchoises gênent trop sa stratégie et sa progression victorieuse jusque-là, le commandant allemand créé un détachement spécial à Germersheim, au nord de Karlsruhe, pour réduire la résistance de Bitche. Ce détachement compte 1 850 hommes et est formé par des membres du 2e bataillon du 4e Régiment d'Infanterie bavarois, du 29e bataillon de réserve, d'un officier et de huit cavaliers, avec 4 canons de 12 livres à 44 coups et à obus incendiaires. Sous les ordres du colonel Kohlermann, avec 112 chevaux et 13 véhicules, ce détachement arrive à Niederbronn le 22 août 1870 et fait aussitôt sommation au commandant de la citadelle lui demandant de rendre la place.


Bombardement [modifier]
Dans la nuit du 22 au 23 août 1870, les Bavarois installent avec grande peine une batterie d'artillerie sur la colline du Grand-Otterbiel, située à 1 100 mètres au nord de la Citadelle. Cette colline présente l'avantage de se trouver à la même altitude (366 mètres) que la Citadelle. Au matin du 23 août 1870, les assiégés de la place sont réveillés par des explosions. Le troisème obus tombe sur la Grosse-Tête de la Citadelle, plus exactement sur la prison où se trouvent enfermés plusieurs prisonniers allemands dont l'un est blessé. Les tirs allemands se poursuivent deux heures durant, faisant s'abattre sur la Citadelle cinquante-deux obus à fragmentation et vingt-cinq obus incendiaires. Comme il n'y a aucun résultat à la riposte de la Citadelle, le colonel Kohlermann fait stopper le feu à sept heures du matin et envoie un parlementaire pour demander une nouvelle fois à Teyssier de se rendre. Celui-ci réitère son refus et Kohlermann comprend qu'il lui faudra une artillerie plus puissante pour réduire la place. Se retirant dans un bivouac situé entre Lengelsheim et Hanviller, il décide d'y attendre la livraison d'un armement plus efficace.

Notons que la riposte française à ce bombardement matinal fait subir des pertes à l'assaillant allemand : un officier et deux servants sont blessés par les tirs français. Du 23 au 27 août 1870, l'activité allemande se réduit à des travaux d'approche dans le bois des côtes de la Rosselle, creusant des retranchements et installant des positions d'artillerie. Le commandant Teyssier décide alors de harceler l'assaillant.

Dans la nuit du 29 au 30 août 1870, à deux heures du matin, quatre cents soldats français quittent le camp retranché en trois colonnes pour harceler les positions allemandes installées au sud de la route de Sarreguemines sur le plateau de la Rosselle. Cette diversion permet aux Français de détruire des emplacements destinés aux pièces allemandes et de tirer sur les bivouacs de ces derniers. Le 31 août 1870, deux parlementaires allemands se présentent à nouveau au pied de la Citadelle avec des journaux destinés à démontrer aux assiégés l'inutilité de leur résistance. Sur les ordres de Teyssier, le lieutenant Mondelli les fait éconduire. Ce même jour, les troupes allemandes reçoivent des renforts avec l'ordre de réduire définitivement la place de Bitche.


Grüss aus BitschEncouragés par le succès de leur sortie précédente, les Français livrent une légère escarmouche le 1er septembre 1870 à seize heures trente à proximité de la route de Sarreguemines. Dans la nuit du 3 au 4 septembre 1870, Teyssier fait exécuter une autre sortie de diversion à partir du camp retranché. Huit cent soldats se divisent en trois groupes distincts avec les missions suivantes :

la colonne de droite doit fouiller les bois, attaquer les Allemands et occuper les positions sur la Roselle au nord de la route de Sarreguemines,
la colonne du centre est chargée de neutraliser les fermes du Freudenberg, du Simserhof et du Légeret,
la colonne de droite doit harceler les Allemands en effectuant un mouvement tournant au sud de la route de Sarreguemines.
Mais les Allemands sont sur leurs gardes, l'effet de surprise échoue et le combat qui suit dure trois heures, obligeant finalement les Français à battre en retraite. Les pertes bavaroises s'élèvent à neuf soldats, deux officiers et à vingt-neuf blessés, alors que les soldats de Teyssier déplorent neuf tués, soixante-deux blessés et trente hommes faits prisonniers par les Bavarois. Ces violents combats ont lieu à l'endroit appelé Milchenbach à gauche de la route de Sarreguemines. Le quartier général allemand se trouve d'ailleurs non loin de là, dans la ferme du Freudenberg. Ce jour est pourtant un jour de joie pour les Allemands qui apprennent la défaite de Sedan.

Quant au commandant Teyssier, il est informé de la débâcle de Sedan le 2 septembre 1870 par un émissaire venu de Metz. Pour ne pas briser le moral de ses troupes et de la population bitchoise, il préfère taire la nouvelle. Le lendemain, le 1er bataillon du 8e Régiment d'Infanterie bavarois vient renforcer les assiégeants. Venu de Germersheim, il se fractionne par moitié entre Schorbach et Reyersviller tandis que le bataillon du 4e Régiment d'Infanterie se réunit au centre de la ligne aux fermes du Simserhof et du Légeret. De l'artillerie lourde est placée à la tuilerie de Hottviller. La place de Bitche est maintenant isolée.

Le 5 septembre 1870, les Allemands reçoivent un renfort de seize pièces de douze livres et quatre pièces de six livres avec deux cent obus par pièce. Le bombardement de Bitche est imminent. Le 6 septembre 1870, les troupes allemandes prennent les positions suivantes :

le 1er bataillon du 8e Régiment d'Infanterie bavarois s'installe près de la route de Lemberg et créé des postes à Reyersviller,
les 5e, 7e et 8e compagnies du 4e Régiment d'Infanterie s'installent sur la route de Sarreguemines à la ferme du Légeret,
le 3 e bataillon du 4e Régiment d'Infanterie prend place à la ferme Susel près de Schorbach,
le 3e bataillon du 8e Régiment d'Infanterie reste en réserve au Simserhof,
huit cavaliers patrouillent en permanence pour observer les routes de Deux-Ponts, de Wissembourg et de Haguenau.
Les troupes allemandes installent six batteries avec trois cent obus chacune du 6 au 11 septembre 1870, alors que la pluie tombe sans interruption. Les effectifs allemands comptent alors 3 788 hommes et 24 pièces d'artillerie. Ces pièces sont regroupées en six batteries situées de la façon suivante :

une première au nord-est de Reyersviller à la lisière nord-est de la colline du Schimberg recouverte de forêts et distante de 1 700 mètres de la citadelle,
la seconde se trouve sur la route de Reyersviller à 1 800 mètres de la citadelle,
trois autres batteries occupent la Roselle entre le chemin de Reyersviller et la route de Sarreguemines, donc à 2 000 mètres de la place,
la dernière batterie est placée à la lisière de la forêt du Schiesseck à 500 mètres au nord de la route de Sarreguemines, à la lisière de la forêt.
Les emplacements des pièces d'artillerie dominent d'environ trente mètres le sommet de la Citadelle : le bombardement peut commencer. Le 11 septembre 1870, le bombardement commence sans avertisesement à dix heures du matin avec vingt-quatre pièces qui se mettent à cracher le feu. La Citadelle réplique aussitôt avec ses quatorze canons et les échanges de tirs se poursuivent presque toute la journée. Près des bâtiments embrasés sur la Citadelle, les canons français cessent de répliquer vers midi alors que les Allemands continuent leurs tirs jusqu'à vingt-trois heures.

Ces tirs reprennent dans la nuit, ce qui force la Citadelle à répliquer jusqu'au matin du 12 septembre 1870 à neuf heures. Les canons allemands poursuivent leur bombardement sur le camp retranché derrière le Fort Saint-Sébastien et, à partir de dix-huit heures, les canonniers allemands, excédés par la résistance bitchoise, reçoivent l'ordre de bombarder les maisons de la ville épargnée jusque là. La vision devient dantesque : les bâtiments sur la Citadelle et les maisons enflammées de la ville illuminent la nuit, alors que le ciel rougeoyeant est obscurci par des nuages de fumée. En ville, soixante-dix maisons s'embrasent ainsi que la mairie.


Vue de la gare et de la citadelleLe lendemain, le 13 septembre 1870, Monsieur Lautenschlager, maire de la ville, demande au commandant Teyssier de suspendre des tirs afin de demander au colonel Kohlermann, le chef des assiégeants, de permettre à ceux qui le désirent de quitter la ville. Kohlemann refuse tout d'abord, puis déclare que la population qui partirait le ferait sous sa propre responsabilité. Teyssier prend alors des dispositions pour l'évacuation. Il n'est pas mécontent d'économiser ainsi des vivres pour ses troupes rationnées. En ce 13 septembre 1870, un certain nombre de Bitchois quitte la ville pour s'installer dans les villages environnants, principalement à Mouterhouse et à Baerenthal, mais aussi à Lemberg, Goetzenbruck, Meisenthal, Saint-Louis, Haspelschiedt et Eguelshardt. Il existe une controverse entre historiens sur le nombre de ces partants : le nombre variant de 500 à 1 760 selon les sources.

Après le départ de ces volonaires (y compris le maire et le curé), le commandant Teyssier désigne une commission municipale présidée par Monsieur Lamberton. Il faut pourtant noter un fait très important : les Allemands repoussent à l'intérieur de la ville un groupe de malades touchés par la variole, peut-être dans le but de contaminer aussi la garnison récalcitrante. Les tirs reprennent le 14 septembre 1870 sur la Citadelle, sur la ville et le camp retranché. Une épaisse fumée flotte au-dessud de la vallée soumise à ce bombardement continu. Un drame faillit se produire ce jour-là sur la Citadelle : un bâtiment en feu situé sur la Grosse-Tête abritait une casemate avec dix tonnes de poudre en barils. L'incendie est maîtrisé in-extremis et il est aisé d'imaginer ce qui aurait pu se passer si la poudre avait pris feu.

Les obus continuant à tombre nuit et jour sur la Citadelle, les soldats français perdent la notion du sommeil. Les vivres sont rationnées, l'incendie et la fumée prend les hommes à la gorge, l'eau du puits devient trouble et les hommes réfugiés dans les souterrains n'entendent plus que le bruit sourd des obus qui explosent en surface et les cris des bêtes qui se trouvent dans les souterrains. Ceux-ci abritent non seulement un hôpital, mais aussi des toilettes, des chambres pour les officiers, des salles pour la troupe, une boulangerie, une boucherie, un puits, une salle-étable, des magasins de vivres et de munitions. Les 16 et 17 septembre 1870, les Allemands utilisent quatre nouvelles pièces de campagne pour bombarder Bitche : elles sont installées à la lisière de la forêt du Rothenstieg et sur le terrain situé entre les collines du Grand- et du Petit-Otterbiel. Les bombardements ralentissent à partir du 18 septembre 1870, ce qui n'empêche pas les pièces françaises de riposter en permanence. Le 19 septembre 1870, le commandant Teyssier décide de porter la ration de riz à quarante grammes par tête et par jour.

Dans la soirée du 20 septembre 1870, les Allemands stoppent progressivement leurs tirs. Un parlementaire vient annoncer à Teyssier que la République est proclamée à Paris et que Guillaume Ier se trouve sous les murs de la capitale. Teyssier renvoie le parlementaire après avoir déclaré qu'il désire des preuves. Le bruit des canons cesse le 21 septembre 1870 : les tirs sur la Citadelle et sur la ville de Bitche ont duré exactement dix jours et dix nuits. Le bilan de ce bombardement est très lourd. Les 7 100 projectiles allemands qui s'abattirent sur Bitche et sur sa Citadelle semèrent la mort et la destruction : sur les 390 maisons que compte la ville, 121 bâtiments sont entièrement détruits et 184 autres partiellement endommagés. 135 foyers bitchois perdent leur maison. Quant à la Citadelle, tous les bâtiments sauf la chapelle sont détruits par les obus incendiaires. Ce qui motive l'arrêt des bombardements allemands est un ordre du général-gouverneur d'Alsace, le comte de Bismarck-Bohlen, qui se rend compte que le siège et le bombardement coûtent trop de matériel et immobilisent trop de troupes. Sur son ordre, les pièces allemandes sont enlevées le 25 septembre 1870.


Blocus de Bitche [modifier]
A partir du 25 septembre 1870, le véritable blocus de la ville se met en place. Les Allemands se bornent à observer l'activité de la petite cité, bloquent les routes d'accès de Niederbronn et de Lemberg en installant des baraquements derrière le Pfaffenberg et à Schwangerbach, tout en effectuant des patrouilles au nord et à l'ouest de la ville. Le résultat des bombardements et du siège ne se fait pas attendre : une épidémie de typhus et de variole se déclare au sein de la population déjà très éprouvée. Le commandant Teyssier organise le transport par des ambulances avec l'aide des femmes de la ville et ses Sœurs de la Charité. Il improvise un hôpital au collège des Augustins et un drapeau blanc est hissé au dessus de l'Insitut transformé en hôpital militaire.


PanoramaLa tactique des troupes françaises assiégées est dorénavant de harceler les Allemands par des patrouilles extérieures. Bien que ceux-ci aient fait afficher des pancartes bilingues disant que " toute action et toute tentative de ravitaillement de la place seraient punies de mort ", la ville est ravitaillée de jour et de nuit par les habitants des villages voisins, même par des femmes et des enfants qui y apportent des vivres. Quatre compagnies françaises effectuent une sortie de diversion dans la nuit du 29 septembre 1870 et repoussent des travaux d'approche allemands sur la route de Sarreguemines. Une autre sortie le 2 octobre 1870 aboutit à l'incendie de la ferme du Freudenberg au cours d'une escarmouche qui fait six tués français, six tués allemands et six blessés allemands. D'autres sorties sont effectuées vers la route de Wissembourg, vers la Cense aux Loups et vers la route de Phalsbourg.

Le 7 octobre 1870, un nouveau parlementaire allemand se présente à la Citadelle. Le commandant Teyssier charge l'adjudant de la place de le faire éconduire avec pour réponse : " toute démarche est inutile : nous ne rendrons pas ! ". A Sarreguemines et à Niederbronn se créent des comités de soutien qui réussissent à faire parvenir des lits, des matelas, des vêtements et de vivres à la population bitchoise. Ce blocus devient encore plus rigoureux par la pluie et la neige. Au début du mois de novembre 1870, l'adjudant Mondelli peut s'évader de Bitche pour se rendre à Tours et procurer la solde à la garnison. Pour adoucir le sort des troupes qui campent sous des tentes au camp retranché au pied du Fort Saint-Sébastien, des wagons sont enlevés à la gare et transférés dans ce camp pour servir d'abris aux soldats transis.

Une situation assez étrange s'installe dans la ville assiégée et particulièrement démpolie : sur la requête de la population soutenue par la création d'un comité de défense, les portes de la ville sont ouvertes de 7 heures du matin à 17 heures, laissant une vie presque " normale " se développer sous les yeux des observateurs allemands. Pour soutenir le moral de la garnison, Teyssier a même organisé une fanfare grâce à des instruments de musique découverts dans les caisses du magasin de la Citadelle. Lors du retour de Tours de l'adjudant Mondelli le 18 novembre 1871, de nombreuses promotions sont rapportées aux assiégés. Le remaniement du régiment est alors fait avec le bataillon des assiégés et les autres troupes de la ville : le nouveau 54e Régiment d'Infanterie, avec 10 compagnies de 160 hommes chacune, est créé. Afin de payer la garnison, Teyssier a envoyé une requête au Consul de France à Neuchâtel en Suisse. Il obtient ainsi la somme de 50 000 francs, fin novembre. C'est à ce moment-là que 25 officiers français quittent Bitche pour rejoindre des troupes à l'intérieur de la France, ce qui laisse la ville en ce début du mois de décembre 1870 avec 79 officiers et fonctionnaires, 2 800 soldats, 2 officiers et 160 soldats dans les abris sanitaires, et 1 347 personnes civiles.

Cette population globale de 4 334 personnes, bien qu'assiégée, réussit à vivre presque normalement grâce à l'approvisionnement par les villages environnants. A la fin du mois de janvier 1871, un journal parvient aux assiégés leur apprenant la reddition de Paris. Malgré cette nouvelle, le drapeau français continue de flotter sur la Citadelle. L'armistice du 28 janvier 1871 ne modifie en rien la situation de la cité.

Un nouveau parlementaire allemand vient annoncer officiellement la conclusion d'un armistice le 1er février 1871. Teyssier rejete cette nouvelle comme étant " sans valeur " pour la garnison bitchoise. Le 5 février 1871, deux nouveaux parlementaires apportent un pli cacheté qui contient la copie française du traité. Teyssier peut constater que Bitche est devenue la victime des divergences des deux autorités gouvernementales existant, l'une à Paris et l'autre à Bordeaux puisqu'elle est tout simplement oubliée. Sur ces entrefaites, Mondelli nouvellement nommé capitaine, est chargé par Teyssier de chercher des instructions officielles à Bordeaux où il arrive le 17 février 1871. Le capitaine Mondelli reviend à Bitche avec une lettre du ministre français de la Guerre.


Bitche en 1870Le 7 mars 1871, le commandant Teyssier expose alors la situation à ses troupes et aux habitants de la ville. L'évacuation des troupes françaises est décidée. Dans la soirée du 9 mars 1871, un nouveau parlementaire allemand apporte à Teyssier un autre ultimatum envoyé par le comte de Bismarck-Bohlen et transmis par le colonel Kohlermann qui est le chef des assiégeants de Bitche. Teyssier refuse toute directive allemande et réclame des instructions du gouvernement français. Il a déjà fait démonter et transporter des pièces de 12 et de 24 de la Citadelle jusqu'à la gare afin de les ramener en France et de les soustraire aux Allemands.

Le 9 mars 1871, le conseil municipal décide de faire confectionner et livrer aux défenseurs de la ville un drapeau français avec l'inscription : " La Ville de Bitche à ses défenseurs - 8 août 1870 - 12 mars 1871 ". Le 11 mars 1871, un codicille concernant Bitche est signé à Ferrières en Seine-et-Marne, mais le gouvernement français néglige d'en informer la ville. Le 12 mars 1871, un parlementaire allemand vient présenter au commandant Teyssier une lettre de Jules Favre par laquelle il lui est ordonné d'évacuer Bitche avec les honneurs de la guerre. Trois jours plus tard, le 15 mars 1871, une cérémonie a lieu au camp retranché : le drapeau confectionné par la ville est remis à Teyssier devant les troupes au garde-à-vous et qui défilent peu après devant les représentants de la municipalité. A cette même occasion, le commandant Teyssier reçoit une couronne de laurier de la part d'un comité de dames de Niederbronn.

Dans le but de trouver l'argent nécessaire pour la mise en route de ses troupes et pour soustraire l'équipement de la Citadelle, Teyssier ordonne de détruire la poudre qui reste et fait démolir portes, fenêtres et grilles en fer du pont-levis et d'autres ouvrages pour les vendre à l'usine métallurgique de Niederbronn. Il procède de même avec les excédents de vivres. Cela lui rapporte la somme de 100 000 francs d'époque pour procéder à l'évacuation imminente. Les détails de celle-ci sont discutés le 22 mars 1871 entre les délégués de Teyssier et de Kohlermann dans une maison située au-delà de la voie ferrée sur la route de Strasbourg, mais cette entrevue aboutit à un échec, un désaccord régnant sur les modalités de l'évacuation.

Le colonel Kohlermann fait une sommation à Teyssier : si la garnison française n'évacue pas la ville, elle sera considérée comme " usurpatrice du territoire allemand ". Des pièces de gros calibre sont amenés par les Allemands jusqu'à Bitche pour intimider Teyssier et lui signifier ainsi une éventuelle reprise des bombardements. Le gouvernement français télégraphie alors à Teyssier de quitter la ville " avec les honneurs de la guerre ". Entêté, ce dernier récuse le terme puisqu'il n'y a pas eu de capitulation bitchoise. Teyssier prétend que, depuis le 11 mars 1871, il ne peut être traîté en prisonnier et que les Allemands se doivent de le reconnaître " en mission à Bitche ". Les Allemands demandent en fait l'évacuation de la Citadelle sans leurs armes et la mise à dispostition de Teyssier au chef des troupes allemandes à Lemberg.


Dénouement [modifier]
L'arrêt des pourparlers allait avoir des conséquences concrètes et fâcheuses lorsque Mondelli réussit à nouveau à contacter Gambetta à Bourges, ce qui décida Teyssier à procéder à l'évacuation de la ville. Finalement, le 25 mars 1871, la garnison armée quitta la ville en emportant le drapeau confectionné par les habitants pour les défenseurs de leur ville. Les troupes de Teyssier quittèrent Bitche par la voie ferrée : elles passèrent par Haguenau, Saverne, Sarrebourg, Lunéville, Gray, Dijon, pour rejoindre leur nouvelle affectation à Nevers. Quant à Teyssier, nommé lieutenant-colonel, il resta à Bitche pour la passation officielle de la Citadelle, et ne quitta la ville que le 3 avril 1871.

Le 26 mars 1871, les troupes allemandes pénétrèrent à Bitche par la porte de Phalsbourg où le commandant Teyssier remit les clefs de la place au colonel Kohlermann. Il faut mentionner un fait très significatif mais très important pour décrire l'état d'esprit de la population bitchoise à ce moment-là. Le jour précédant l'entrée allemande, le maire de Bitche, Monsieur Lamberton, avait demandé à ses concitoyens de ne pas huer les Allemands par crainte de représailles. Après avoir été française depuis 1766, la ville de Bitche devenait allemande.

Le bilan humain du siège de la ville fut de dix-neuf morts allemands qui furent enterrés dans les cimetières de Reyersviller, de Schorbach et dans une fosse commune, le Bayerngrab, au-dessus de Schorbach. Les Bavarois durent cmpter également soixante-deux blessés dans leurs rangs. Il faut aussi ajouter quatre soldats bavarois tués et enterrés à Haspelschiedt. Quant aux pertes françaises, lesc chiffres ne sont pa définis exactement : quatre-vingt-treize soldats français décédés en ville furent enterrés à côté de la Chapelle de l'Étang dans le jardin de l'Hospice Saint-Joseph. Les victimes tuées à la Citadelle ne sont pas connues de façon précise. Le 86e Régiment d'Infanterie français (transformé plus tard en 54e RI) qui avait occupé la Citadelle, eut à déplorer vingt-et-un soldats tués dans les ambulances ou hôpitaux de fortune. En outre, la multitude des régiments qui représentaient les troupes assiégées de Bitche compta soixante-douze autres soldats appartenant aux 17e, 27e, 30e, 46e, 68e, 84e, 88e et 96e Régiments d'Infanterie, aux 9e et 16e Chasseurs, au 1er Régiment de Tirailleurs Algériens, au 2e Régiment de Zouaves, au 1er Régiment du Génie, aux 3e et 5e Régiments de Hussards et au Corps des Douaniers. Les soldats français tombés sur la Citadelle de Bitche furent enterrés dans les fossés de la Citadelle.

La population civile eut à déplorer six morts, chiffre relativement faible par rapport à l'importance des dégâts subis. Il est à noter que la défense militaire de Bitche par Teyssier fit sensation dans les milieux militaires français, suscitant un intérêt considérable dans l'instruction militaire au point de figurer longtemps au programme d'études de l'École Supérieure de la Guerre.


Sources
Le Pays de Bitche, Didier Hemmert 1990.
Bitche et son pays, André Schutz 1992.
Les grelots du vent, images et mirages du Pays de Bitche, abbé Bernard Robin 1984.
Un sablier de brumes, abbé Bernard Robin, 1989.
Manteaux de grès et dentelles de sapin, abbé Bernard Robin 1992.
Bitche et son canton, des origines à 1945, Francis Rittgen 1988.


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Message Publié : 26 Nov 2006 13:12 
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J'avoue avoir été un peu déçu par cette émission.

D'abord, par la caricature qui a été faite de Napoléon III: il a été vraiment présenté comme une vieille baderne, plus ou moins sous l'influence de l'impératrice. Ce qui n'est pas faux pour l'influence de celle-ci.

Ensuite, les "spécialistes" n'ont guère expliqué pourquoi d'un plan offensif les Français en sont restés à une posture défensive.

Si l'accent a été mis sur la supériorité de l'artillerie allemande, on n'a point souligné assez la supériorité du chassepot, ni l'intérêt des 1ère mitrailleuses (canon à balles) !

J'ai revu avec plaisir mon ami le général Etienne Copel (le temps passe vite), mais j'étais un peu étonné de le voir donner son avis sur cette guerre de 1870: il n'a jamais été un spécialiste.

Enfin, trop de considérations extérieures à cette guerre. Même si le machiavélisme de Bismarck a bien été souligné.

Sinon, les vues sur la citadelle, les quelques reconstitutions des combats étaient de bonne qualité.

On n'a évidemment pas échappé au rappel de la commune et au temps des Cerises... :diablotin:


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Message Publié : 26 Nov 2006 22:22 
N'est-ce pas justement la guerre de 1870 qui a enfanté la Commune ?
Il était donc difficile de la passer sous silence... :4:


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Message Publié : 28 Nov 2006 14:57 
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La commune est un triste épisode de notre histoire. c'est une guerre civile fratricide qui arrangeait bien les alemands. j'ai vu cette émission et je l'ai apprécié. Napoléon III n'y est pas présenté à son avanyage, c'est bien vrai mais le pauvre homme n'était guère en situation de briller. il n'a pas su s'entourer et chosir de bons généraux.
L'histoire de la guerre de 70 est désepérante; c'est la guerre des occasions manquées et des capitulations prématurées. on espérait un général doué qui prendrait le flambeau. Mais ni chanzy ni Faidherbe ne furent ces hommes-là: leur en a t'on donné les moyens d'ailleurs? ce n'est pas certain.


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Message Publié : 28 Nov 2006 15:25 
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Chanzy, en effet, fut un grand espoir. Mais de Gambetta, surtout... Le général républicain eut un peu trop tendance à suivre les volontés du ministre. Toutefois, il apparaît qu'il eût les coudées plus franches que son prédécesseur d'Aurelle de Paladines, le vainqueur de Coulmiers.

Si la guerre avait duré, il s'imposait comme généralissime.


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Message Publié : 29 Nov 2006 16:18 
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et Paladines, qu'en pensez vous? n'était-ce pas un officier royaliste? Donc, Gambetta s'en méfiait, non...


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Message Publié : 01 Déc 2006 20:35 
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D'Aurelle de Paladines, sans être génial, était un général méthodique. Monarchiste de coeur, il fut quelque peu dédaigné du temps de l'Empire. Néanmoins, il avait subi l'excellente formation des officiers du temps de la monarchie de Juillet.

Gambetta lui confia à contre-coeur le commandement de la 1ère armée de la Loire qui aboutit à la victoire de Coulmiers et permit ainsi la reconquête d'Orléans, base de départ pour une marche en masse sur Paris.

D'Aurelle n'y était pas favorable, surtout à la nouvelle de la capitulation de Metz qui permettait au prince Frédéric de Prusse de marcher à sa rencontre.

Il préférait l'attendre à l'abri du camp retranché d'Orléans. Mais Gambetta en décida autrement: Charles de Freycinet, son délégué, joua les stratèges en chambre et divisa les forces d'Aurelles qui se montaient à 240 000 hommes en trois tronçons: 100 000 à l'ouest avec Chanzy, 40 à 50 000 au centre et 90 000 environ sous le général Thomas.

En face, les Allemands n'étaient pas 140 000... Néanmoins, en marchant un peu comme Bonaparte, ils parvinrent toujours à être suffisamment nombreux pour opposer aux mouvements français une défensive invincible et meurtrière... Ayant vaincu les Français aux ailes à Beaune-la-Rolande et à Loigny, ils purent ensuite marcher en masse sur Orléans.

Les lignes préparées par d'Aurelle n'étaient pas achevées et insuffisamment garnies de troupes. Nos soldats durent reculer et ce fut bientôt la débandade...

D'Aurelle assista -impuissant- au désastre qu'il avait prédit. Il fut bientôt relevé de son commandement pour avoir eu raison ! :11:


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Message Publié : 02 Déc 2006 10:59 
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Peut-on considérer que Gambetta est responsable de l'échec d'Orléans ? Peut-on vraiment lui imputer les échecs de Beaune et Loigny ? Je veux dire que si pour ces 2 batailles, il porte une part de responsabilité, la rapide conquête d'Orléans n'est-elle pas du à Paladines ? Si les retranchements n'étaient pas achevées, c'est le chef qui est coupable. Si les forces n'y étaient pas suffisantes, c'est pareil, non ? :6:


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