L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : Napoléon et Louis XVII ?
Message Publié : 18 Nov 2006 12:57 
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En raison de la confiance dont témoigne le document suivant, de la part de Bonaparte à l'égard de Bosredon-Ransijat, il est impossible que Bonaparte n'ait pas été informé de la présence de Louis XVII à Malte SI Louis XVII a été capturé et emmené à Malte le 24 mars 1799.

Est-ce qu'une telle information est compatible avec tout ce que vous connaissez de la vie de Napoléon Bonaparte ?


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ARRÊTÉ
Paris, 23 janvier 1801

ARRÊTÉ

ARTICLE ler. - Le citoyen Bosredon-Ransijat, ex-président du gouvernement de Malte, résidera à Paris et sera chargé, pour le ministre des relations extérieures, de la distribution des secours aux Maltais. ART 2. Il jouira d'un traitement de 12,000 francs par an, qui lui sera payé à compter du ler vendémiaire au IX. ART. 3. - Le ministre des relations extérieures est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui ne sera pas imprimé.

Correspondance de Napoléon - réalisation Medusis

http://kultur.medusis.com/napoco/docs/1801_08_0018.html


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Message Publié : 18 Nov 2006 13:08 
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D'abord, le contexte et un rappel: avant toute recherche, je commence toujours par le dictionnaire Napoléon, sous la direction de Jean Tulard.

Pas de Bosredon-Ransijat dans l'édition de 1999.

Force est de s'en remettre à la correspondance de Bonaparte:



AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF

Quartier général, Malte, 25 prairial an VI (13 juin 1798)

Nous sommes arrivés le 21, à la pointe du jour, à la vue de l'ile du Gozzo. Le convoi de Cività-Vecchia y était arrivé depuis trois jours.

Le 21 au soir, j'ai envoyé un de mes aides de camp pour demander au Grand Maître la faculté de faire de l'eau dans différents mouillages de l'ile.

Le consul de la République à Malte vint me porter sa réponse, qui était un refus absolu, ne pouvant, disait-il, laisser entrer plus de deux bâtirnents de transport à la fois, ce qui, calcul fait, aurait exigé plus de trois cents jours pour faire de l'eau.

Le besoin de l'armée était urgent et me faisait un devoir d'employer la force pour m'en procurer.

J'ordonnai à l'amiral Brueys de faire des préparatifs pour la descente. Il envoya le contre-amiral Blanquet du Chayla avec son escadre et le convoi de Cività-Vecchia, pour l'effectuer dans la cale de Marsa-Scirocco. Le convoi de Gênes débarqua à la cale Saint-Paul, celui de Marseille à l'ile du Gozzo.

Le général de brigade Lannes, le chef de brigade Marmont, descendirent à la portée du canon de la place. Le général Desaix fit débarquer le général Belliard avec la 21e. Il s'empara de toutes les batteries et de tous les forts qui défendaient la rade et le mouillage de Marsa--Scirocco.

Le 22 à la pointe du jour, nos troupes étaient à terre sur tous les points, malgré l'obstacle d'une canonnade vive, mais extrêmement mal exécutée.

Le 22 au soir, la place était investie de tous les côtés, et le reste de l'ile était soumis.

Le général Reynier venait de s'emparer de l'ile du Gozzo; le général Baraguey d'Hilliers, de tout le midi de l'ile de Malte, après avoir fait plusieurs chevaliers et 200 hommes prisonniers. Le général Desaix était à une portée de pistolet du glacis de la Cottonera et du fort Riccazoli; il avait fait aussi plusieurs chevaliers prisonniers.

Les malheureux habitants, effrayés au delà de ce qu'on peut imaginer, s'étaient réfugiés dans la ville de Malte, qui se trouva, par ce moyen, suffisamment garnie de monde.

Pendant toute la soirée du 22, la ville canonna avec la plus grande activité. Les assiégés voulurent faire une sortie; mais le chef de brigade Marmont, à la tête de la i 9e, leur enleva le drapeau de l'Ordre.

Le 23, je commençai à faire débarquer l'artillerie. Nous avons peu de places en Europe aussi fortes et aussi soignées que Malte. Je ne m'entins pas aux seuls moyens militaires, et j'entamai différentes négociations; le résultat en a été heureux.

Le Grand Maître m'envoya demander, le 23 au matin, une suspension d'armes.

J'ai envoyé mon aide de camp, chef de brigade Junot, au Grand Maître, avec la faculté de signer une suspension d'armes, s'il consentait, pour préliminaires, à négocier de la reddition de la place.

J'envoyai les citoyens Poussielgue et Dolomieu pour sonder les inten-tions du Grand Maître et des habitants.

Le 3, à minuit, les chargés de pouvoirs du Grand Maître vinrent àbord de l'Orient, où ils conclurent dans la nuit la convention dont vous trouverez ci-joints les articles.

A la tête de la députation du Grand Maître était le commandeur Bosredon-Ransijat, chevalier de la ci-devant Langue d'Auvergne, qui, du moment où il vit que l'on prenait les armes contre nous, a sur-le-champ écrit au Grand Maître que son devoir, comme chevalier de Malte, était de faire la guerre aux Turcs et non à sa patrie; qu'en conséquence il déclarait ne vouloir prendre aucune part à la mauvaise conduite de l'Ordre dans cette circonstance. Il fut sur-le-champ mis en prison, et il n'en sortit que pour être chargé de venir négocier.

Hier 24, nous sommes entrés dans la place, et nous avons pris possession de tous les forts. Aujourd'hui, à midi, l'escadre y est venue mouiller.

Je suis extrêmement satisfait de la conduite de l'amiral Brueys, de l'harmonie et de l'ensemble qui règnent dans toute l'escadre. J'ai beau-coup à me louer du zèle et de l'activité du citoyen Ganteaume, chef de division de l'état-major de l'escadre.

Le citoyen Motard, capitaine de frégate, a commandé les chaloupes de débarquement; c'est un jeune officier d'espérance.

Nous avons trouvé à Malte 2 vaisseaux de guerre, 1 frégate, 4 ga-lères, 1,200 pièces de canon, 1,500,000 livres de poudre, 40,000 fu-sils, etc. On vous en enverra incessamment l'état.

Vous trouverez ci-joint différents ordres' que j'ai donnés pour l'établissement du gouvernement de cette ile.

Vous trouverez ci-jointe la liste des Français résidant à Malte, la plu-part chevaliers, qui, un mois avant notre arrivée, ont fait des dons pour la descente en Angleterre.

Je vous prie d'accorder le grade de général de brigade au citoyen Marmont.

BONAPARTE





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Message Publié : 18 Nov 2006 13:11 
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Une question, cependant: qu'est-ce qui peut laisser croire que Louis XVII aurait été emmené à Malte le 24 mars 1799 ?

Yves Wirbel de Larfeul prétend avoir lu des lettres de Desaix à sa soeur, faisant état de la présence de Louis XVII à Malte en 1798.

Malgré tout l'intérêt de cette communication, il sera fait observer que ce monsieur n'en a pas pris copie, ni même réalisé des clichés qui viendraient un peu étayer ces dires. Il ne suffit pas de dire que ces lettres doivent se trouver aux archives de Clermont-Ferrand.

Pour en revenir à Bosredon-Ransijat, j'ignorais tout de ce personnage. Je suis même très surpris que le 1er Consul lui accorde le titre de "président du gouvernement de Malte".

Le général Vaubois avait été nommé Gouverneur de Malte et Régnault de Saint-Jean-D'Angély, commissaire civil.

Comme la lettre ci-dessus le laisse entendre, Malte et ses dépendances avait été réunie à la République...


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Message Publié : 18 Nov 2006 14:02 
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Bonaparte organise la nouvelle conquête:

Le 28 prairial (16 juin) Bonaparte, membre de l'Institut, général en chef ordonnait:

«Article Premier. Tous les habitants de Malte sont désormais égaux en droits. Leurs talents, leur mérite, leur patriotisme et leur attachement à la République Française établissent seuls entre eux la différence.

«Article Second. L'esclavage est aboli. Tous les esclaves connus sous le nom de Bonavogli sont mis en liberté et le contrat, déshonorant pour l'espèce humaine, qu'ils ont fait, est détruit.....

«Article Quatrième. Tous les habitants de l'île de Malte et du Gozo sont tenus de porter la cocarde tricolore. Aucun habitant de Malte ne pourra porter l'habit national français, à moins qu'il n'ait obtenu la permission spéciale du Général en Chef. Le Général en Chef accordera la qualité de citoyen français et la permission de porter l'habit aux habitants de Malte et du Gozo qui se distingueront par leur attachement à la République, par quelque action d'éclat, trait de bienveillance ou de bravoure.

«Article Cinquième. Dix jours après la publication du présent ordre, il est défendu d'avoir des armoiries soit dans l'intérieur, soit à l'extérieur des maisons, de cacheter des lettres avec des armoiries, ou de prendre des titres féodaux.

«Article Sixième. L'Ordre de Malte étant dissous, il est expressément défendu à qui que ce soit de prendre les titres de Bailli, Commandeur, Chevalier, etc.....»


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Message Publié : 18 Nov 2006 15:26 
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Des détails sur ce Bosredon:

Jean de Bosredon, "senhor" de Ransijat
né en 1741 et décédé en 1812

de Hubert de Bosredon (1702- ?)
et de Jeanne Françoise de Gain de Linars

La seigneurie de Ransijat au Portugal serait en "Casamentos (?)"




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Message Publié : 18 Nov 2006 16:29 
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Stupéfiant despotisme contre la dernière puissance organisée pour s'opposer au Djihad ! Bientôt suivront les actes de foi de Bonaparte en faveur de l'Islam et contre le Christianisme ! Pouvez-vous nous les donner aussi Bruno , puisqu'on est sur le chemin du Caire ?

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Message Publié : 18 Nov 2006 16:56 
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ah non, merci bien ! Je ne cours pas deux lièvres à la fois... :ange:


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Message Publié : 18 Nov 2006 17:17 
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Disons plutôt que nous sommes au coeur de vos contradictions , Bruno...

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Message Publié : 20 Nov 2006 19:21 
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Nicolas Léonard Bagert Beker, comte de Mons, né à Obernai le 18 janvier 1770 et mort en 1840. Il fut général de division en 1806, comte de l'Empire en 1807 et investi du redoutable honneur, en juillet 1815 d'accompagner l'empereur Napoléon du Château de Malmaison à l'île d'Aix.

Il servait dans un régiment de dragons lorsque la révolution française arrivant, lui fit franchir rapidement tous les grades inférieurs. Successivement adjudant - général et général de brigade, le général Beker a épousé la sœur de Desaix. Il fut promu au grade de général de division sur le champ de bataille d'Austerlitz. Membre de la chambre des représentants dans les Cent-Jours , pair de France en 1819.

Fouché savait que le général Beker avait personnellement à se plaindre de l'Empereur: il lui fit donner la commission, par le gouvernement provisoire, de garder Napoléon Ier à la Malmaison, et de le surveiller. Ce fut par lui, que l'Empereur envoya offrir au gouvernement provisoire de marcher comme simple citoyen à la tête des troupes pour, repousser Blücher et continuer aussitôt sa route.

Napoléon avait comblé Beker de ses faveurs. On ne sait pas positivement la cause des disgrâces qui suivirent de près ces faveurs. On a prétendu qu'il avait blâmé publiquement le système militaire suivi par Napoléon. Quoi qu'il en soit, on l'exila pendant plusieurs années dans le commandement de Belle-Isle en mer.

Le général Beker quitta Rochefort après que Napoléon se fut fatalement embarqué sur le Bellérophon. Arrêté à Orléans par les Prussiens et conduit à Paris comme prisonnier de guerre, il fut mis immédiatement en liberté. On lui offrit un commandement qu'il refusa.

Arrêté de nouveau à Poitiers, comme il retournait à son château de Mons, il demeura en surveillance jusqu'à la publication de l'ordonnance du 9 septembre 1816. Nommé grand-croix de la Légion d'honneur le 21 mars 1831, il mourut à son château de Mons, le 18 novembre 1840.

Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Etoile, côté sud.

Le cimetière d'Aubiat abrite la sépulture de Beker. Son épouse Françoise Antoinette Desaix (1764-1816), sœur aînée du Général Desaix repose à ses côtés.

***************************************************************************************


Félix Victor Martha-Beker, (Comte de Mons), (°1808, † 1885) neveu du précédant, est l'auteur d'une importante biographie sur le Général Desaix rédigée d'après les papiers et les manuscrits rapportés d'Égypte par Desaix (Le Général Desaix. Étude historique, édition Perol, Clermont-Ferrand, 1852.)

Source: Wikipedia.


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 Sujet du message : Plus de détails, par Hansi...
Message Publié : 20 Nov 2006 20:11 
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Obernai comme tant de communes d’Alsace, a fourni à Napoléon un contingent de braves et vaillants soldats, elle aussi s’enorgueillît d’avoir donné le jour à un héros de l’épopée : le général Becker, comte de Mons.

En réalité, il s’appelait Boegert, mais comme ses camarades ne savaient comment prononcer ce patronyme, il prit le nom de Becker. Né en 1770, fils de petit bourgeois, destiné à la carrière sacerdotale, il se sauva du séminaire, s’engagea au régiment Languedoc-dragons et gagna ses premiers galons en cette campagne de Vendée, où il prouva que son cœur de soldat n’était pas inaccessible aux sentiments d’humanité et de bienveillance. Nous le voyons sous-lieutenant aux houzards en 1793, chef de bataillon en 1795, et adjudant-général en 1799. Il traversa les mers pour accompagner le général Hédouville à Saint-Domingue ; en 1799, nous le retrouvons sur les champs de bataille d’Italie ; à la sanglante affaire de Cassano il eut deux chevaux tués sous lui, fut grièvement blessé et fait prisonnier. Libéré, il épousa la sœur du général Desaix, et Bonaparte tint à contresigner lui-même l’acte de mariage. Il fut aux cotés de l’Empereur à Austerlitz où il se distingua par sa bravoure et devint général de division. Il fit avec l’Empereur l’entrée à Berlin, fut félicité dans le Bulletin de la Grande Armée pour avoir chargé l’ennemi à la tête d’une brigade de dragons et nous le retrouvons à Varsovie et à la bataille d’Essling qui lui valut d’être nommé Grand Officier de la Légion d’honneur. Mais son franc-parler le fit tomber en disgrâce et l’on ne se souvint de lui qu’aux mauvais jours, car il fut désigné pour accompagner l’Empereur jusqu’au Bellérophon. L’ancien volontaire mourut dans sa propriété du Puy-de Dôme en 1840, comme défenseur de l’ordre et du trône, chargé d’ans et d’honneurs, lieutenant-général de l’Etat-major royal, pair de France.

Jean-Jacques Waltz (Hansi) Au pied de la montagne Sainte Odile.



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