Drouet Cyril a écrit :
Ne rien dire sur la Guadeloupe et Saint-Domingue dans le décret du 20 mai facilitait la repise en main opérée par les troupes consulaires.
Vous oubliez la Guyane. Je suis moins affirmatif que vous: Bonaparte aurait-il pu agir de la même manière si Toussaint s'était soumis en février 1802 ? Je ne le crois pas. L'opinion publique n'aurait pas été si favorable.
Ne l'oublions pas. Quand les évènements tragiques de Saint-Domingue furent connus, ce fut une réprobation générale. Beaucoup pensèrent et dirent que les noirs n'étaient pas dignes d'être libres, qu'ils étaient incapables d'user raisonnablement de cette liberté. Rappelons qu'à cette date, seule la France avait aboli l'esclavage. Le lobby des marchands et des spéculateurs que vous dénoncez à juste titre se frotta les mains. Toussaint avait bien travaillé pour eux...
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Une fois ses positions assurées, Bonaparte pouvait mettre en place le rétablissement en partie annoncée dans sa lettre du 27 avril, affirmant ainsi son autorité sur un empire colonial en devenir tout en réamorçant ses grosses pompes à fric.
La victoire des marchands et des spéculateurs face au rêve né une certaine journée de février 1794...
Sinistre.
Il s'en tînt prudemment à ce qui avait été annoncé, même si -en effet- son esprit penchait de plus en plus vers une restauration intégrale de l'esclavage...
Sinistre, certes ! Surtout si l'on songe aux évènements dramatiques qui se déroulèrent ensuite à Saint-Domingue et leur contrecoup qui se fait encore sentir aujourd'hui à Haïti...