Diana Borelli a écrit :
Lorsqu’on parle de masques, mortuaires, de théâtre ou de carnaval, il s’agit toujours de la partie antérieure de la tête, c'est-à-dire le visage et rien que le visage.
La prise de l’empreinte de la face humaine se fait en une seule pièce, qui comprend généralement la partie du visage allant jusqu’à la racine des cheveux au dessus du front, à ras des tempes, ensuite s’arrêtant à ras des oreilles là où se trouve l’articulation de la mâchoire et par la suite, descendant le long de cet os et s’arrondissant légèrement en dessous de la mâchoire formant le menton. Ceci pour des moulages pris sur des personnes vivantes.
Pour des masques mortuaires on peut prendre l’empreinte jusqu’au dessus du crâne qui sera rasé et parfois descendre en dessous du menton pour prendre une petite partie du cou généralement juste en dessous de la pomme d’Adam.
Ce que l’on a essayé de faire pour Napoléon ne s’arrête pas, à mon avis, à reproduire un simple masque mais à la réalisation future d’un buste complet avec les empreintes des parties postérieures de la tête, généralement deux moitiés, une troisième pièce comprenant la partie antérieure du cou allant du menton jusque, plus ou moins, à la hauteur des clavicules et finalement la face, le vrai masque.
Toutes ces pièces sont ensuite unies et collées avec de la barbotine de plâtre, bien entendu, après avoir été parfaitement adaptées par ponçages aux mesures exactes du modèle. Cette mise en forme n’est pas un travail d’amateur, plutôt celui d’un sculpteur avec des connaissances certaines en anatomie.
Une fois réalisé le montage des pièces, on obtient, enfin, un négatif complet qui servira à mouler, avec les matériaux choisis, le buste définitif.
L’opération de démoulage pour extraire le buste complet sacrifiera l'empreinte.
En tant que médecins, sûrement, Burton et Antonmarchi devaient avoir déjà pratiqué des moulages. Je me permettre de dire que le plus expert des deux doit être, en tant qu'anatomiste, Antonmarchi, mais employant un matériau de qualité.
Personnellement, je ne vois pas la raison de briser l’empreinte pour éviter une détérioration du positif, au contraire, gardé dans le moule il se trouverait protégé comme dans un étui fait sur mesure.
Si le positif a pu être dégagé sans casse, rien de mieux que de le garder dans sa matrice en les isolant l’un de l’autre avec un tissus léger par exemple.
L’objet réalisé en plâtre est tendre et peut se rayer avec l’ongle, moins on le touche (surtout lorsqu’il est encore humide) et moins il souffrira.
Lorsqu'on pense que tous les petits défauts de la surface peuvent être gommés très facilement avec un papier émeri ultra fin lorsque le plâtre est bien sec et avec un tissus légèrement rugueux lorsqu’il est encore un peu humide. En atelier j’ai souvent employé pour le lissage, des bas nylon avec un résultat ultra fin.
La cause est entendue !