L'Énigme des Invalides

Nous sommes actuellement le 28 Mars 2024 12:51

Le fuseau horaire est UTC+2 heures




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 12 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2  Suivant
Auteur Message
Message Publié : 08 Fév 2005 16:56 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15597
Un honorable historien, diplômé de la faculté d'histoire de Liège, publie un argumentaire définitif sur ma "thèse".

"La thèse de BRH reprise de Rétif est qu'il y a un lien étroit entre la substitution du masque et la substitution du corps. L'individu qui aurait pris la place de Napoléon dans le cercueil serait le même que celui sur lequel on aurait pris le faux masque. La preuve qu'il avance est que plusieurs témoins de l'exhumation ont reconnu dans le visage de l'exhumé le visage du masque.
La conclusion la plus logique qu'on pourrait tirer d'un tel constat est que l'exhumé était bien Napoléon, mais BRH récuse absolument une telle conclusion sans avoir vraiment d'autre argument que de répéter que le masque est faux. Il en arrive comme bien souvent à un syllogisme quelque peu aberrant que l'on pourrait résumer par la formule suivante :
"Le masque est faux donc l'exhumé n'est pas Napoléon donc le masque est faux."
Ce faisant, BRH écarte délibérément une hypothèse somme toute plutôt vraisemblable. Les témoins de l'exhumation n'avait pas sous les yeux le masque d'Antommarchi pour effectuer des comparaisons. Ils ne gardaient donc au moment où ils ont rédigés leurs impressions qu'un souvenir assez vague du visage de l'exhumé qu'ils n'avaient pas pu observer plus de trois minutes. Ils peuvent donc avoir amplifié la reconnaissance du masque dans le visage de l'exhumé voire même s'être inspiré de l'image du masque pour faire leurs descriptions du visage de l'exhumé."

Reprenons ce texte élaboré par un digne représentant de l'Université Liégeoise:

- "La thèse de BRH reprise de Rétif est qu'il y a un lien étroit entre la substitution du masque et la substitution du corps. L'individu qui aurait pris la place de Napoléon dans le cercueil serait le même que celui sur lequel on aurait pris le faux masque. La preuve qu'il avance est que plusieurs témoins de l'exhumation ont reconnu dans le visage de l'exhumé le visage du masque."

En effet, je n'ai rien inventé: c'est bien Georges Rétif qui -le premier- a conçu ce raisonnement. Encore ne se basait-il que sur les observations indirectes de Pons de Las Cases et de l'abbé Coquereau, tout entières résumées dans le dessins de l'exhumé par Rigo.

- "La conclusion la plus logique qu'on pourrait tirer d'un tel constat est que l'exhumé était bien Napoléon, mais BRH récuse absolument une telle conclusion sans avoir vraiment d'autre argument que de répéter que le masque est faux."

C'est exact, c'est la conclusion la plus logique que l'on doit tirer de ce constat, bien qu'un mexicain s'y soit longtemps refusé. La plupart des "légalistes" n'en démordent pas d'ailleurs. Il n'y a aucun argument à leur opposer, si ce n'est -en effet- que le masque antommarchi est un faux. Mais, contrairement à ce qu'il affirme faussement, je ne me suis pas contenté de répéter cette vérité, je l'ai démontrée. Comme il est communément admis que les parties périphériques du masque ont été reconstituées (qu'elles sont donc fausses), je me suis penché sur l'authenticité de la partie centrale. Singulièrement du nez. Or, toutes les représentations les plus fidèles de Napoléon marquent à l'envie que JAMAIS Napoléon n'eût de nez si long et si bossu. Il suffit pour s'en persuader de contempler les premiers profils du général Bonaparte

Constant, l'illustre valet de chambre, va jusqu'à proférer qu'il avait "un nez grec", ce qui revient à dire que la courbe de son profil aquilin était harmonieuse et non pas brisée par la difformité constatée sur le nez antommarchi. On peut en dire autant des yeux et du menton.


- "Il en arrive comme bien souvent à un syllogisme quelque peu aberrant que l'on pourrait résumer par la formule suivante :
"Le masque est faux donc l'exhumé n'est pas Napoléon donc le masque est faux."

Ce résumé est un tantinet provocateur et mériterait un plus long développement. Le syllogisme exact est le suivant:

Les témoins ont reconnu le visage du masque antommarchi dans celui de l'exhumé.
Or, le masque est un faux.
Donc, l'exhumé est un faux Napoléon.

Naturellement, par un jeu de l'esprit puéril, il sera facile de soutenir que j'ai soutenu un autre syllogisme:

L'exhumé est un faux Napoléon.
Or, les témoins ont reconnu le visage du masque antommarchi dans celui de l'exhumé.
Donc le masque est un faux.

On voit l'artifice, mais il s'agit sans doute de mettre les rieurs de son côté, plutôt qu'une véritable démonstration...

Il oublie d'ailleurs d'énoncer le troisème syllogisme:

L'exhumé est un faux Napoléon.
Or, le masque est un faux.
Donc, les témoins qui ont reconnu le visage du masque antommarchi dans celui de l'exhumé, ont menti sur l'identité de Napoléon, mais pas sur la fausseté du masque.

Gageons que ce sera pour la prochaine fois...


- "Ce faisant, BRH écarte délibérément une hypothèse somme toute plutôt vraisemblable. Les témoins de l'exhumation n'avait pas sous les yeux le masque d'Antommarchi pour effectuer des comparaisons. Ils ne gardaient donc au moment où ils ont rédigés leurs impressions qu'un souvenir assez vague du visage de l'exhumé qu'ils n'avaient pas pu observer plus de trois minutes. Ils peuvent donc avoir amplifié la reconnaissance du masque dans le visage de l'exhumé voire même s'être inspiré de l'image du masque pour faire leurs descriptions du visage de l'exhumé."

C'est l'hypothèse oubliée. En quoi est-elle plus vraisemblable ?

Les témoins n'avaient pas (je passe sur la faute d'orthographe, mais comme l'aimable diplômé se fait un devoir de corrriger celles de ses contradicteurs, il faut être charitable) le masque pour effectuer des comparaisons.

Or, ils n'avaient qu'un souvenir assez vague du visage de l'exhumé.

Donc, ils "peuvent" avoir amplifié la reconnaissance du masque dans le visage de l'exhumé.

Et ils sont quatre à être tombé dans ce travers, ce qui -reconnaissons-le- est fâcheux. Mais, hâtons-nous de le dire, ce n'est pour notre brillant universitaire, qu'une hypothèse. Même si -pour les besoisn de la cause- ils se sont inspirés (tiens, encore une autre faute), de l'image du masque pour faire leurs descriptions du visage de l'exhumé !

Est-ce à dire qu'ils avaient emporté avec eux un masque antommarchi sur la Belle-Poule ? Dans le cas contraire, cette observation devient inopérante. A moins de supposer que l'image du masque s'est imposée à eux dès la contemplation du visage de l'exhumé. Ce qui revient à dire que la ressemblance était frappante !

Car on ne peut tout de même pas imaginer qu'ils aient eu la berlue, au point de reconstituer l'image devant eux pour en faire celle du masque !

Chinois ? C'est sans doute une spécialité de l'université liégeoise... Illustrée par un de ses membres les plus éminents !




[/b]


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 08 Fév 2005 23:24 
Je connaissais les spécialités liégeoises que sont la gaufre et le peket, mais je découvre que la Cité ardente possède d'autres atouts et d'éminents historiens qui savent manier le syllogisme avec un art consommé. :4:
Quel soulagement que de constater que l'hypercriticisme a encore de beuax jours devant lui... :diablotin:


Haut
  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 10 Fév 2005 16:00 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15597
Pierre Bar a écrit :

napoleonfigurines a écrit:
Je pense que de nos jours, il faut dissocier les deux éléments 1/ (la substitution du corps) et 2/ (Les faux masques).

Ce serait effectivement plus logique d'étudier ces deux questions indépendamment l'une de l'autre, car l'étroite intrication que BRH veut leur donner ne fait qu'embrouiller les choses. En soutenant a priori une liaison entre la fausseté du masque et celle du corps, il s'empêche d'examiner les choses avec la sérénité nécessaire et considère que tout élément qui irait dans le sens de démontrer l'authenticité du masque nuirait à sa thèse de la substitution du corps et doit donc être combattu avec la plus grande énergie. Il en arrive donc à rejeter même les constatations de simple bon sens, comme le fait que rien n'indique qu'Antommarchi se serait dessaisi du masque dont il s'était emparé au risque de poursuites judiciaires à son retour en Angleterre.


La question du masque est -en effet- indépendante de l'affaire de la substitution. Mais pas l'inverse. C'est donc avec toute la sérénité voulue que j'ai examiné l'affaire du masque. Son authenticité a toujours été contestée et ceci depuis l'origine, ce que Pierre Bar fait semblant d'oublier.

C'est bien pourquoi j'ai étudié très attentivement les arguments de Veauce qui concluait à l'authenticité de la seule face. En réalité, cette théorie avait pour but de s'affranchir des données incontestables connues sur le crâne de Napoléon: crâne volumineux, front large et même sur son visage: menton proéminent.

On comprend mal qu'Antommarchi ait si mal reconstitué le front et la moitié du crâne. Le problème se résume au nez: est-il authentique ? Pierre Bar veut le croire. En fait, il est persuadé que le masque Antommarchi -probablement légèrement remanié- est bien authentique !

D'ailleurs, il soutient contre toutes les preuves qu'Antommarchi ne s'en est jamais déssaisi. Mais ce dernier lui-même a indiqué que le masque mortuaire de Napoléon avait été expédié -via la douane anglaise- par mer vers l'Italie.

Pierre Bar ne s'est pas donné la peine d'étudier cette question autrement qu'en critiquant mes écrits. Il est donc incompétent, au mieux...

Citer :

napoleonfigurines a écrit:
1/ La thèse sur la substitution du corps est entourée d'éléments et de faits qui soulèvent un bon nombre de questions, sème le doute dans nos esprits, sans pour cela apporter de réponses satisfaisantes.

Plusieurs anomalies qui soulèvaient le doute selon BRH ne résistent guère à un examen plus approfondi.

Outre le fait que BRH n'a jamais été en mesure d'expliquer en quoi la présence d'un cercueil surnuméraire était une preuve de l'existence d'une substitution, il est faux d'affirmer comme il le fait que tous les témoignages concernant 1821 signalent la présence de seulement trois cercueils et que ceux de 1840 en mentionneraient tous quatre.


Un simple cercueil surnuméraire ne serait pas en soi un indice de substitution. Dans la mesure où on aurait trouvé un autre cercueil en acajou contenant celui de plomb et de fer blanc. Mais Bertrand n'a noté aucun cercueil en bois ou en acajou entre le fer-blanc et le plomb. Ce n'est pas seulement là ce qui résulte du PV de Montholon, contresigné par Bertrand et Marchand. C'est ce qui résulte de ses écrits.

Citer :
Le témoignage de Millington, rédigé en 1838 (donc avant l'exhumation), mentionne bien les quatre cercueils dans la version qui nous est actuellement connue. BRH l'avait toutefois écarté sous le vague prétexte qu'il ne parvenait pas à retrouver le texte original de ce témoignage et qu'il ne pouvait ainsi lui accorder aucun crédit, ce qui reste une curieuse manière d'utiliser les témoignages.


Cette question fait l'objet d'un examen. Pierre Bar nous livre une information que je voudrais bien pouvoir vérifier: le témoignage de Millington a été rédigé en 1838 ! Ce serait très indiqué de donner la source de cette info. Je n'ai d'ailleurs jamais soutenu que l'on ne pouvait donner aucun crédit à ce témoignage. Mais considéré qu'il fallait le recouper. Ce travail a été partiellement accompli, mais pas d'une manière qui dissipe tous les doutes. Cette question est donc pour l'instant réservée...

Citer :

Le même témoignage de Millington indique le placement des vases dans le cercueil en 1821 aux endroits mêmes où ils ont été retrouvés en 1840. Cela élimine donc à nouveau une de ces anomalies que Jacques Macé avait essayé d'expliquer par la théorie des vases baladeurs dont s'étaient tant amusés les substitutionnistes à l'époque où cela avait été publié.


Mais pour soutenir cela, il faut être certain de l'existence de ce témoignage. Comme dit ci-dessus, la lumière n'est pas entièrement faite. Il convient donc de rester prudent quant aux énonciations contenues dans le témoignage "Millington"!

Citer :
napoleonfigurines a écrit:
2/ Le masque et ses faux : D'après ce que j'ai lu sur le sujet car bien sur je ne suis pas un expert en la matière, aujourd'hui nous pouvons dire sans se tromper que l'original est un faux.

Je ne sais pas ce que vous avez lu, mais une telle affirmation me paraît assez téméraire.


Elle est évidemment téméraire aux yeux de Pierre Bar qui ne veut pas que ce soit vrai.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 11 Fév 2005 0:55 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15597
M. Bar ne sait d'ailleurs plus trop ce qu'il dit:

Voici ce qu'il écrit sur un autre forum:

"Les divers montages informatiques que Martin a réalisés sur son forum l'ont toutefois conduit à admettre que le masque de Londres n'était pas le masque de Napoléon (il a d'ailleurs essayé ensuite de démontrer de manière assez vaine qu'il s'agissait d'un masque de Joseph).
Ayant ainsi perdu son vrai masque, il a essayé d'en trouver un autre et il a présenté le masque de Baden comme étant le véritable masque mortuaire, oubliant qu'il citait sur son site un texte qui démentait une telle hypothèse :

Citation:

Ce plâtre n’évoque en rien un mort et semble plutôt avoir été moulé sur un sujet en pleine santé d’une quarantaine d’années."

En effet, il est fort possible que le masque de Londres ne soit pas celui de Napoléon, mais celui de son fils Walewski. Nous sommes en train de chercher à résoudre ce dernier mystère.

Par contre, il oublie de dire que le texte cité est celui du colonel Chaduc, que je contredis. Le "lebendmaske" puisque c'est de lui dont il s'agit pourrait bien avoir été réalisé à l'île d'Elbe, à moins que ce ne soit là le travail de Canova, ayant rajeuni le death mask.

Mais si nous n'avons plus de certitudes concernant le masque authentique de Napoléon, il n'en demeure pas moins que le masque signé par Antommarchi n'est pas celui de l'Empereur !


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 11 Fév 2005 2:19 
Il est réconfortant de constater que notre ami Bruno ne se laisse pas abattre par un coup de Bar ! :rire2:


Haut
  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 11 Fév 2005 11:47 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15597
LEs coups continuent de pleuvoir...

Pierre Bar a écrit :
Bruno Roy-Henry a écrit:
En effet, il est fort possible que le masque de Londres ne soit pas celui de Napoléon

Il n'y a guère, on se faisait traiter de tous les noms si on avait le malheur de signaler que le premier possesseur certain de ce masque l'avait acheté à un escroc notoire. Son authenticité ne pouvait être mise en doute et il fallait être d'une totale mauvaise foi pour ne pas voir l'évidente ressemblance de ce masque avec le visage de Napoléon.

Bruno Roy-Henry a écrit:
mais celui de son fils Walewski. Nous sommes en train de chercher à résoudre ce dernier mystère.

Un faux masque de Napoléon est un faux masque de Napoléon. Essayer d'y voir le masque authentique d'un membre de sa famille ne rime à rien. En l'absence de témoignages, il est impossible de déterminer comment le faussaire a fabriqué son faux. Cela présente d'ailleurs un intérêt très réduit dès le moment où ce n'est pas l'activité du faussaire qui intéresse, mais simplement le souci de minimiser l'erreur de ceux qui se sont laissé prendre à son escroquerie.

Bruno Roy-Henry a écrit:
Par contre, il oublie de dire que le texte cité est celui du colonel Chaduc, que je contredis.

Voici en fait comment BRH "contredit" le lieutenant-colonel Chaduc :

Citation:
En effet ! Mais ce n’est pas aux enfants de Neipperg et de Marie-Louise que ce masque servait de jouet. C’est aux enfants de leur intendant, le baron de Werklein, qui avait comme consigne de le soustraire à la curiosité de l’Aiglon, l’infortuné Napoléon II. Comme Albert Martin, nous pensons que ce masque a pu être réalisé du vivant de Napoléon, probablement lors de son exil elbois…

Je ne vois pas trop où est la contradiction avec le texte cité précédemment, d'autant que BRH ajoute :

Citation:
Je dois admettre qu’au départ je ne voyais guère de ressemblance avec l’Empereur.


Il n'y a guère que Pierre Bar à s'être fait "tancer"! D'ailleurs, même Jacques Macé a fini par reconnaître que ce masque avait une certaine ressemblance avec les membres de la famille Bonaparte...

Ce n'est pas grave: "un faux masque de Napoléon reste un faux masque de Napoléon"! si l'on veut... Mais si ce masque est celui de Walewski, il n'était en rien un faux masque de Napoléon à l'origine. Suivant un processus que nous ne comprenons pas pour l'instant (dans le cas où il serait démontré qu'il est bien le masque du fils de l'Empereur), ce masque serait tombé dans les mains de l'escroc en question 32 ans au minimum après sa réalisation. William Reeves soutenait en effet qu'il possédait ledit masque depuis 1910. Comment le masque a-t-il pu échapper à la famille Walewski pour aboutir entre les mains du Prince Masséna, c'est là une énigme. Car ce masque est bel et bien celui d'une personne réelle. Ce n'est pas un faux. Mais bel et bien un moulage pris sur un mort. Aucun de ceux qui l'ont étudié sérieusement ne l'a nié.

L'auteur de ce moulage n'était donc pas un faussaire. Il est exclu que William Reeves en soit l'auteur. Il n'avait ni les talents, ni les capacités de réaliser un faux si parfait ! La défense de M. Bar est habile, mais elle ne tient pas. Et pendant ce temps, il évite de parler du principal: la fraude d'Antommarchi !

En ce qui concerne le "Lebendmaske", M. Bar demeure prudent. Et tourne autour du pot. Je ne vois guère où se situe le problème: au départ, je ne connaissais de ce masque que la photo qui en était donnée par Eugène de Veauce. Sous un mauvais angle qui ne permettait guère de conclure à une ressemblance avec Napoléon.

C'est le mérite d'Albert Martin que d'avoir été le phographier à Baden en Autriche permettant ainsi le morphing que les connaisseurs de la question ont bien intégré désormais. Ce qui m'a permis d'obtenir de nouveaux clichés de ce masque ainsi que ses mensurations.

Malheureusement, notre brouille empêche que M. Martin continue ses investigations. Du moins, officiellement.

Pour le reste, il faut bien convenir que les propos de M. Pierre Bar n'ont plus grand chose de commun avec la méthode historique !


Haut
 Profil  
 
Message Publié : 23 Jan 2008 10:25 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15597
Pierre Bar qui passe ses loisirs à passer au tamis de l'hypercritique mes écrits, ne s'est guère interrogé sur ceux du baron de Veauce.

On sait que celui-ci a radicalement écarté l'hypothèse du death mask (Rusi mask) aux motifs que ce serait un faussaire (William Reeves) qui l'aurait vendu à Charles Alder en 1939, étant précisé qu'il ne pouvait l'avoir acquis précédemment du prince Masséna.

Or, Veauce n'a jamais produit aucun document établissant le passé pénal de William Reeves. J'attends toujours des renseignements à ce sujet du directeur du Musée de l'Armée.

Le fils du 4ème prince Masséna (ce dernier étant décédé en 1910), André Masséna, aurait démenti avoir jamais vu un tel masque dans les collections de son père. Mais là, il s'agit d'une pure assertion de Jacques Jousset qui n'a jamais produit aucun document à ce sujet.

Par contre, nous savons aujourd'hui que ce 5ème prince Masséna (André, Victor) a bien cédé de nombreux articles censés provenir de Napoléon à Charles Alder en 1939, comme cette canne travaillée dans une corne de narval et vendu récemment pour 97 000 € avec les certificats de garantie du Rusi Museum !

Sur ces questions, nous n'avons reçu aucune réponse du Musée de l'Armée...

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


Haut
 Profil  
 
Message Publié : 24 Jan 2008 11:41 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15597
Voici la réponse de Pierre Bar:

Citer :
Diana a écrit:
- démontrer que ce masque n'est pas le masque mortuaire de Walewsky

Pour moi, il n'y a aucune ressemblance entre la photo de Walewski et le masque de Reeves. Tous les morphings réalisés pour accréditer l'existence de cette ressemblance sont trompeurs. Les personnes qui les ont réalisés n'ont pas pu ne pas voir les incompatibilités flagrantes entre ces deux portraits que les traits que j'ai tracés ont fait apparaître de manière incontestable. Cela ne les a toutefois pas empêchées de fournir ces montages, en formulant peut-être quelques réserves qui n'ont malheureusement pas été communiquées avec ces montages comme cela aurait dû être fait si ces travaux avaient réellement eu pour but d'essayer de nous rapprocher de la vérité.
Mais il est désormais tellement bien connu que les défenseurs de la thèse de la substitution ne présentent que les documents qui vont dans le sens de leur théorie qu'il est inutile d'insister à nouveau sur ce point.
Ayant une certaine pratique du dessin (même si cela n'a jamais été professionnel), il ne fait aucun doute pour moi que ces visages n'ont rien de commun. Mais exprimé comme cela, ce point de vue apparaît comme éminemment subjectif (même s'il est juste). Les divers montages que j'ai fait avaient pour but de mettre en lumière de manière plus "objective" ces dissemblances. Je ne dispose malheureusement pas des outils les mieux adaptés pour ce genre de choses.
Diana a écrit:
- que cela pourrait être, malgré tout, celui de Napoléon

Même s'il existait de réelles ressemblances entre ce masque et la photographie de Walewski, il n'aurait pas été possible de prouver de cette manière que ce masque était celui de Napoléon.
D'une part, parce que la ressemblance avec le fils n'aurait pas permis de prouver une ressemblance avec le père.
D'autre part, parce que le seul élément qui a amené à dire que ce masque était celui de Napoléon est qu'il a été vendu pour tel en 1939 par William Reeves à Charles Alder.
Or, avant cette date, ce masque n'était pas connu.
On sait aussi que William Reeves a vendu ce masque à Charles Alder en utilisant le faux nom de Louis-Charles de Bourbon avec d'autres pièces manifestement fausses comme le collier de la Légion d'Honneur "que Napoleon portait à Sainte-Hélène" et qui s'avèrait être une croix d'officier de la Légion d'Honneur du modèle en usage sous Napoleon III.
Reeves avait prétendu que ce masque venait de la famille Masséna. En 1957, Jacques Jousset écrivait qu' "interrogé au sujet de ce masque, M.André Masséna, Prince d'Essling, a déclaré qu'un tel objet n'avait jamais fait partie des collections de son père et qu'il n'y avait pas un mot de vrai dans les déclarations du pseudo Louis Charles de Bourbon".
BRH entend réfuter les dires de Jacques Jousset en ces termes :
BRH a écrit:
Le fils du 4ème prince Masséna (ce dernier étant décédé en 1910), André Masséna, aurait démenti avoir jamais vu un tel masque dans les collections de son père. Mais là, il s'agit d'une pure assertion de Jacques Jousset qui n'a jamais produit aucun document à ce sujet.

Par contre, nous savons aujourd'hui que ce 5ème prince Masséna (André, Victor) a bien cédé de nombreux articles censés provenir de Napoléon à Charles Alder en 1939, comme cette canne travaillée dans une corne de narval et vendu récemment pour 97 000 € avec les certificats de garantie du Rusi Museum !

Il donne l'impression de bien savoir de quoi il parle. Mais si on consulte la page suivante : http://pages.prodigy.net/ptheroff/gotha/massena.html, on n'a plus tout à fait la même impression en se rendant compte qu'il s'est trompé dans sa numérotation des princes Masséna. Celui qu'il appelle le 4e prince est en fait le cinquième (VICTOR Masséna, 5th Prince d'Essling, 4th Duc de Rivoli (Paris 14 Jan 1836-Paris 28 Oct 1910)) et celui qu'il dénomme comme le 5e est le 6e (ANDRÉ Prosper Victor Eugène Napoléon, Pr d'Esslingen, Duc de Rivoli (Paris 7 Jul 1891-Neuilly 5 Oct 1974)).
Décédé en 1974, il a donc été plus que probablement interrogé par Jacques Jousset lui-même en 1957 (ou avant). Il n'y a donc pas lieu d'écarter ce témoignage sous le prétexte erroné que la source ne serait pas citée.
Diana a écrit:
- prouver par contre que ce n'est pas celui de Napoléon, mais celui de Walewsky.

Cette théorie n'a jamais eu aucun sens et elle n'intéresse personne.
Diana a écrit:
- ou tout simplement que ce masque n'ai rien a faire ici.

Le jour où l'humaniste Lorenzo Valla a démontré que la donation de Constantin était un faux est une des grandes dates dans la mise au point des techniques de la critique historique. Les discussions autour de ce masque, aussi faux soit-il, ont donc bien leur place ici.

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


Haut
 Profil  
 
Message Publié : 24 Jan 2008 12:15 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15597
Citer :
Pour moi, il n'y a aucune ressemblance entre la photo de Walewski et le masque de Reeves. Tous les morphings réalisés pour accréditer l'existence de cette ressemblance sont trompeurs. Les personnes qui les ont réalisés n'ont pas pu ne pas voir les incompatibilités flagrantes entre ces deux portraits que les traits que j'ai tracés ont fait apparaître de manière incontestable. Cela ne les a toutefois pas empêchées de fournir ces montages, en formulant peut-être quelques réserves qui n'ont malheureusement pas été communiquées avec ces montages comme cela aurait dû être fait si ces travaux avaient réellement eu pour but d'essayer de nous rapprocher de la vérité.


Pour lui, c'est bien avant tout son opinion qui compte, mais cela n'en fait pas une vérité. Nous allons bientôt comparer avec le masque Antomarchi et il verra à quel point l'incompatibilité est flagrante, alors que tous les témoignages indiquent que Walewski ressemblait bien à son père. Aucun contemporain n'a soutenu le contraire ! Prétendre que les incompatibilités entre Walewski et le death mask sont flagrantes ressort donc d'une démarche partisane et non d'une démarche historienne...

Citer :
Mais il est désormais tellement bien connu que les défenseurs de la thèse de la substitution ne présentent que les documents qui vont dans le sens de leur théorie qu'il est inutile d'insister à nouveau sur ce point.
Ayant une certaine pratique du dessin (même si cela n'a jamais été professionnel), il ne fait aucun doute pour moi que ces visages n'ont rien de commun. Mais exprimé comme cela, ce point de vue apparaît comme éminemment subjectif (même s'il est juste). Les divers montages que j'ai fait avaient pour but de mettre en lumière de manière plus "objective" ces dissemblances. Je ne dispose malheureusement pas des outils les mieux adaptés pour ce genre de choses.


Les divers montages en question sont quand même favorables à la démonstration d'une ressemblance certaine. Mais Pierre Bar s'acharne à prétendre le contraire...

Citer :
Diana a écrit:
- que cela pourrait être, malgré tout, celui de Napoléon

Même s'il existait de réelles ressemblances entre ce masque et la photographie de Walewski, il n'aurait pas été possible de prouver de cette manière que ce masque était celui de Napoléon.
D'une part, parce que la ressemblance avec le fils n'aurait pas permis de prouver une ressemblance avec le père.
D'autre part, parce que le seul élément qui a amené à dire que ce masque était celui de Napoléon est qu'il a été vendu pour tel en 1939 par William Reeves à Charles Alder.
Or, avant cette date, ce masque n'était pas connu.
On sait aussi que William Reeves a vendu ce masque à Charles Alder en utilisant le faux nom de Louis-Charles de Bourbon avec d'autres pièces manifestement fausses comme le collier de la Légion d'Honneur "que Napoleon portait à Sainte-Hélène" et qui s'avèrait être une croix d'officier de la Légion d'Honneur du modèle en usage sous Napoleon III.
Reeves avait prétendu que ce masque venait de la famille Masséna. En 1957, Jacques Jousset écrivait qu' "interrogé au sujet de ce masque, M.André Masséna, Prince d'Essling, a déclaré qu'un tel objet n'avait jamais fait partie des collections de son père et qu'il n'y avait pas un mot de vrai dans les déclarations du pseudo Louis Charles de Bourbon".


La ressemblance du fils avec le masque n'aurait pas pu prouver la ressemblance du masque avec le père... C'est assez gros mais juste sur un point: ça n'est pas une preuve au sens scientifique du terme. Il faudrait pouvoir disposer des mensurations exactes du visage de Walewski, ce que nous n'avons pas évidemment et qui exigerait une exhumation de Walewski comme me l'a suggéré le Dr Charlier. Néanmoins, il n'y a pas lieu de renoncer à cette voie pour faire la lumière sur le death mask, surtout si l'on tient compte de la "cicatrice-fossette" dont Pierre Bar continue de nier l'existence avec tous les furieux du forum "néo-légaliste"...

Ensuite -sans faire une critique plus approfondi des écrits du baron de Veauce (ça, ce n'est pas conforme à la méthode historique)- Bar prétend que William Reeves aurait vendu le masque sous le nom de "Louis de Bourbon". C'est une interprétation des écrits de Veauce ERRONNEE !!! Celui-ci n'a pas écrit ceci, mais bien que Reeves se faisait passer pour Louis de Bourbon, ce qui aurait entraîné sa condamnation comm escroc: ce dernier point est possible, mais n'a jamais été étayé par aucun document. Je les attends toujours de la part du Musée de l'Armée puisque ce sont ses conservateurs qui affirment cela...

Mais la transaction conclue avec Charles Alder ne mentionne pas cette identité ! Et ce dernier a affirmé avoir vu les documents qui établissait l'origine du death mask. Là encore un manque de précisions regrettable fait valoir que Reeves aurait acquis ledit masque de Victor Masséna, décédé en 1910. En réalité, c'est bien plutôt d'André Masséna qu'il a acquis ce masque, avec d'autres objets hétéroclites comme cette fameuse canne travaillée dans une corne de narval et qui était accompagnée d'un écrit certifiant son appartenance à la collection du prince Masséna !!!

Citer :

BRH entend réfuter les dires de Jacques Jousset en ces termes :
BRH a écrit:
Le fils du 4ème prince Masséna (ce dernier étant décédé en 1910), André Masséna, aurait démenti avoir jamais vu un tel masque dans les collections de son père. Mais là, il s'agit d'une pure assertion de Jacques Jousset qui n'a jamais produit aucun document à ce sujet.

Par contre, nous savons aujourd'hui que ce 5ème prince Masséna (André, Victor) a bien cédé de nombreux articles censés provenir de Napoléon à Charles Alder en 1939, comme cette canne travaillée dans une corne de narval et vendu récemment pour 97 000 € avec les certificats de garantie du Rusi Museum !

Il donne l'impression de bien savoir de quoi il parle. Mais si on consulte la page suivante : http://pages.prodigy.net/ptheroff/gotha/massena.html, on n'a plus tout à fait la même impression en se rendant compte qu'il s'est trompé dans sa numérotation des princes Masséna. Celui qu'il appelle le 4e prince est en fait le cinquième (VICTOR Masséna, 5th Prince d'Essling, 4th Duc de Rivoli (Paris 14 Jan 1836-Paris 28 Oct 1910)) et celui qu'il dénomme comme le 5e est le 6e (ANDRÉ Prosper Victor Eugène Napoléon, Pr d'Esslingen, Duc de Rivoli (Paris 7 Jul 1891-Neuilly 5 Oct 1974)).


Amusant ! Pour noyer le poisson, Bar se focalise sur le rang des Princes Masséna. Je n'ai fait que reprendre certaines rubriques sur le sujet, l'erreur provenant de ce que le 2ème prince d'Essling avait laissé le titre de 2ème duc de Rivoli à son cadet dont la postérité porte les deux titres, son aîné n'ayant pas laissé d'enfant mâle.

Si c'est intéressant de rétablir l'exactitude sur ce point, il est troublant de constater que Bar passe allègrement sur l'existence de la "canne de narval". Ce qui nous donne la fâcheuse impression d'avoir affaire à un historien de carnaval... :hahaha:

viewtopic.php?f=33&t=4031&p=38230&hilit=Mass%C3%A9na#p38230

Citer :

Décédé en 1974, il a donc été plus que probablement interrogé par Jacques Jousset lui-même en 1957 (ou avant). Il n'y a donc pas lieu d'écarter ce témoignage sous le prétexte erroné que la source ne serait pas citée.


Il est possible que le prince Masséna ait été interrogé par Jacques Jousset. Mais aucun document ne paraît disponible, ce qui est léger par rapport à la méthode historique. Nous ne sommes donc pas certain que qu'André Masséna ait démenti quoi que ce soit. Cela aurait été plus convaincant s'il avait pu démentir également avoir jamais possédé une canne de narval réputée provenir de Napoléon. Il semble -au contraire- avoir donné tous les documents voulus à charles Alder à ce sujet sur lesquels les administrateurs très hoonorables du Rusi n'ont jamais eu le moindre doute: les mêmes au départ n'ont d'ailleurs pas hésité à présenter le death mask comme étant celui de Napoléon. Avouons que cela fait désordre et que ceci amoindrit considérablement la critique de Pierre Bar... La source n'est pas citée, en ce sens qu'il est fait allusion à une simple déclaration d'André Masséna et qui allait dans le sens de Jacques Jousset qui voulait démontrer à tout prix que le masque antomarchi est bien le masque authentique de Napoléon. Il n'est donc pas erroné de l'écarter, en tout cas de la considérer avec suspicion !

Citer :
Diana a écrit:
- prouver par contre que ce n'est pas celui de Napoléon, mais celui de Walewsky.

Cette théorie n'a jamais eu aucun sens et elle n'intéresse personne.


Encore un aphorisme dont Pierre Bar a le secret: une belle sentance ex cathedra, comme il aurait aimé en proférer s'il avait été au bout de son doctorat en histoire...

Mais il se trompe, puisque cette question m'intéresse, tout comme Diana ou un certain Martin il y a quelques années... Et je peux ajouter sans crainte d'être démenti: tout comme elle intéresse le prince Charles Napoléon, son frère et ses soeurs. :16:

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


Haut
 Profil  
 
Message Publié : 25 Jan 2008 10:56 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15597
Voici la réponse de Pierre Bar qui continue son carnaval:

Citer :
Voici ce qu'écrivait Mac Carthy :
Citation:
Pour l'auteur, le véritable masque n'est pas celui que nous connaissons et dont l'archétype appartient au baron de Veauce, mais bien celui du Royal United Service Museum de Londres. Or ce dernier est justement celui de tous les soi-disant masques mortuaires de Napoléon qui est jugé " le plus inacceptable " par tous les spécialistes. Je renvoie le lecteur aux ouvrages aussi passionnants que documentés du baron de Veauce et à l'article de notre regretté collègue Jacques Jousset. Qu'il nous suffise de dire que le masque du Royal United Service Museum provient de M. Charles Alder, qui l'avait acheté en 1939 avec d'autres prétendues reliques napoléoniennes à un certain Louis, Charles de Bourbon ; cet imposteur a été démasqué en son temps par le périodique anglais " John Bull " ; bien entendu, il n'avait pas la moindre parenté avec l'auguste famille dont il avait usurpé le nom pour mieux couvrir son trafic. Parmi les soi-disant " souvenirs authentiques " accompagnant le masque figurait le collier de la Légion d'honneur que " portait Napoléon à Sainte-Hélène ". Cette pièce, déposée avec le masque au Musée de Londres, fut envoyée pour examen au Musée de l'Armée en 1956. C'est un collier de mesquines dimensions en métal quelconque auquel est suspendue une croix d'officier de la Légion d'honneur du second Empire. Ce voisinage suffirait à lui seul à prouver que le masque est, lui aussi, un faux. Son examen attentif permet de constater que, par certains détails, ce visage diffère de celui dont il prétend nous reproduire l'image. Tous les portraits de Napoléon, qu'ils aient été exécutés par des artistes de renom ou par des amateurs plus ou moins habiles, montrent que celui-ci avait une lèvre supérieure particulièrement courte. On sait, de plus, que l'Empereur avait, à partir de la quarantaine, un système pileux peu fourni, au point que plusieurs de ses familiers prétendaient qu'il n'avait ni cils, ni sourcils. Le masque du Royal United Service Museum est celui d'un homme ayant une lèvre supérieure très haute et les cils ainsi que les sourcils abondamment fournis. L'inscription franco-anglo-italienne " L'Empereur Napoleone à Saint-Hélena " qui figure au dos de ce masque ne contribue pas à rendre cet objet plus authentique.

J'ai essayé de voir si, dans son livre, BRH mentionnait cet élément pour y répondre.
Voici ce qu'on peut lire :
BRH a écrit:
Sa provenance est douteuse, on doit l'admettre. Le précédent propriétaire, M. Charles Adler [Alder chez McCarthy], l'avait acheté en 1939, avec d'autres prétendues reliques napoléoniennes, à un personnage qui, pour mieux duper et escroquer ses victimes, avait usurpé l'identité de la famille royale et se faisait appeler Louis-Charles de Bourbon; mais son vrai nom était William Reeves.

Jusque là, il admettait donc sans rechigner la thèse de "William Reeves, escroc notoire" (ce que, pour ma part, je n'ai, il me semble, jamais repris à mon compte, mais que j'ai toujours mentionné en indiquant qu'il s'agissait d'une opinion formulée par d'autres). Ensuite le ton change :
BRH a écrit:
L'inventaire à la Prévert de toutes ces fausses reliques ferait sourire, si cela ne servait à discréditer la pièce essentielle d'un lot hétéroclite.

Il est évident que Jacques Jousset qui citait cette liste comptait bien faire rire aux dépens du malheureux Alder sinon il n'aurait pas conclu à propos du collier de la Légion d'honneur par cette remarque assassine :
Citation:
Sacha Guitry lui-même, pour son film Napoleon n'en aurait pas voulu.

Malheureusement, BRH est incapable de rire quand une information ne lui plaît pas, même si elle est réellement amusante.
Et puis, alors qu'il semblait admettre que Reeves était un escroc, il opère un revirement complet et tente d'annuler l'argument pourtant solide de MacCarthy en ajoutant :
BRH a écrit:
Pour autant, cette étrange opération ne disqualifie pas le Death mask of Napoleon. Il est fréquent qu'un escroc, comme tout bonimenteur qui se respecte, mélange les pièces authentiques aux fausses pour mieux gruger sa victime : c'est l'enfance de l'art ! Par conséquent, il est un peu facile d'écarter cette pièce principale d'un revers de la main au simple motif qu'un voyou l'a eue en sa possession à un moment donné...

Quand il écrit "Il est fréquent qu'un escroc, comme tout bonimenteur qui se respecte, mélange les pièces authentiques aux fausses pour mieux gruger sa victime : c'est l'enfance de l'art !", BRH parle-t-il d'expérience ?
Cette argumentation (qu'il a d'ailleurs abandonné aujourd'hui puisqu'il m'invitait récemment sur son forum à réexaminer de manière critique les textes qui présentent Reeves comme un escroc) présente cependant des faiblesses évidentes. On peut sans doute admettre qu'un escroc pourrait mélanger quelques pièces authentiques à des pièces fausses pour donner un caractère de vérité à ses fausses pièces. Mais il paraît peu vraisemblable qu'il puisse s'agir d'une pièce aussi importante que le seul et unique masque authentique de Napoléon. Si Reeves avait été convaincu que cette pièce était authentique, tout en sachant que d'autres qu'il présentait étaient des faux grossiers, il n'aurait probablement pas couru le risque de compromettre la vente de cet objet de réelle valeur en le mélangeant avec d'autres pièces dont la fausseté aurait sauté aux yeux de quelqu'un qui peut faire la différence entre une légion d'honneur du 1er et du 2d empire.
Reste que BRH pourra encore argumenter en disant que Reeves n'avait pas vraiment conscience de la valeur de ce masque. Et ainsi de suite...


Bar retarde. Il ne tient aucun compte de cette information postée sur ce forum le 2 septembre 2007:

"Vendredi, j'ai bien eu l'expert Jean-Claude Dey en ligne.

Il m'a confirmé que la famille Alder (et non Adler), avait cédé -après inventaire- un certain nombre d'objets de l'époque impériale, comme provenant de la collection du prince Victor Masséna. Ledit inventaire datant de 1964.

René Johnson, marchand réputé d'objets d'arts à Paris (à l'enseigne "au bon Chic), l'aurait acquise cette même année, puis revendue en 1966 au sieur Steff.

En 1979, quand le propriétaire de la Collection Lejeune l'acquiert à son tour, il obtient du Rusi une attestation, comme quoi l'objet provenait bien de la collection Alder, elle-même provenant du prince Masséna !

Tout ceci est spécifié à la page 89 du catalogue de la vente organisée à Fontainebleau par l'étude Osenat...

Il n'a été fait mention -à aucun moment- de "l'escroc notoire" William Reeves (plus connu sous le nom de Louis Charles de Bourbon), cité par des générations de conservateurs aux Invalides...

Il serait assez surprenant que Charles Alder soit crédible pour une canne, ainsi que les autorités du Rusi, et ne le devienne plus quand il s'agit du death mask..."

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 12 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+2 heures


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 14 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  
cron
Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB