L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 03 Fév 2005 21:41 
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LETTRE OUVERTE AU Lieutenant-Colonel CHADUC

Mon Colonel,

[…], j’ai pris connaissance de votre position sur l’histoire des masques mortuaires de l’Empereur Napoléon 1er.

Vous écrivez :

« Depuis la mort de Napoléon 1er le 5 mai 1821, il a existé de très nombreux masques mortuaires dont les plus authentiques sont les masques dits « héléniens ». Viennent ensuite certains véritables moulages exécutés plus tard en Europe, qui sont très rares, enfin une quantité de masques apocryphes de toute nature. »



Rien n’est moins certain ! Les masques héléniens (entendre de type Antommarchi) ne sont pas nécessairement les plus authentiques et il est loin d’être prouvé qu’ils ont été moulés à Sainte-Hélène.





Masque de type Antommarchi



« L’exécution du masque, ou plus exactement la prise de l’empreinte, est effectuée le 7 mai par le docteur Burton (…) assisté du
dr Antommarchi (…) avec un plâtre de mauvaise qualité provenant de l’île. L’empreinte est prise en trois parties : une partie centrale dite faciale allant du milieu du front à la partie inférieure de la bouche, une deuxième partie englobant le menton, le cou et les faces latérales de la tête, et enfin une troisième partie comprenant le haut du front et la partie crânienne supérieure et antérieure. »



Cette assertion est loin d’être démontrée : c’est la thèse du baron de Veauce, complaisamment reprise par vos prédécesseurs. Aucun élément ne permet d’affirmer que le masque mortuaire de l’Empereur comportait trois parties : bien au contraire ! Il résulte du témoignage du Docteur Graves, cousin de Burton (il eût en mains les papiers du chirurgien anglais et les publia dans le « London Medical and Surgical Journal » du 18 juillet 1835, source : de Veauce, l’affaire du masque mortuaire de Napoléon, p.64) que l’empreinte du visage, effectuée le 7 mai à 4 heures du soir, avait les limites suivantes : « (…) Uniquement le masque, c’est-à-dire cette partie du moulage qui correspond à la seule figure, à l’exclusion des oreilles et de la partie supérieure du front et sans dépasser vers le bas le retour du menton (…) ».

Il en résulte qu’il existait une autre partie comprenant les parties antérieures et postérieures du crâne, celle précisément pour laquelle Antommarchi prêta son concours. C’est l’évidence ; d’ailleurs procéder au moulage de la tête d’un défunt en deux parties est conforme à la technique employée encore de nos jours. En conséquence, soutenir que le masque de Napoléon comportait trois parties, c’est non seulement méconnaître les témoignages historiques, mais c’est encore ignorer les enseignements de cette technique particulière que constitue le moulage du visage des défunts !



« Le 8 mai, lorsque Burton veut entreprendre un premier moulage de l’empreinte, la partie centrale a disparu. En fait, elle avait été volée par madame Bertrand (…) en vue de la remettre à Antommarchi. Finalement, Burton quitte l’île rapidement avec les deux parties restantes (note : non, cf. supra). Antommarchi, resté à Sainte-Hélène, entreprend alors de reconstituer le premier moulage du masque mortuaire de Napoléon avec la seule partie faciale. Pour reconstituer les parties manquantes, Antommarchi utilise les services d’un certain Rubidge, jeune artiste anglais de passage, qui avait réalisé des croquis de Napoléon sur son lit de mort. Voilà donc l’origine probable du masque du type Antommarchi à partir duquel d’autres moulages sont effectués à Sainte-Hélène même, avant le retour d’Antommarchi en Europe. »




Docteur Burton Docteur Antommarchi




Tout ceci est purement conjectural ! Rien ne permet d’affirmer qu’Antommarchi a réalisé ses essais à Sainte-Hélène… Ce qui est sûr et prouvé, c’est qu’il possède l’empreinte faciale de Napoléon, ou plus exactement le masque facial, cette épreuve tirée par Burton et qui lui a été dérobée par la comtesse Bertrand. A ce sujet, le témoignage de Saint-Denis (dit Ali) est capital :



« Je ne sais pas pourquoi Antommarchi n’a pas publié la partie antérieure de la tête ; il en avait cependant tiré le moule. Ce que je sais, c’est que le docteur, après avoir tiré le moule de la face, a détruit celui-ci pour qu’il ne fût plus possible d’en avoir d’autres épreuves. Cette destruction qui, à bien dire, fut un acte de vandalisme, est d’autant plus regrettable qu’après ce moule [l’empreinte] il était resté des cils des paupières et des poils des sourcils. Antommarchi a probablement eu ses raisons pour en user ainsi, mais quelles qu’elles eussent été, elles étaient mauvaises, puisqu’elles privent la postérité d’un objet d’un prix inestimable. »



Saint-Denis est un témoin oculaire des évènements. Certes, il ne dit pas tout ou ne connaît pas l’entière vérité… De plus, il doit rester solidaire de ses compagnons d’exil ; il ne peut donc condamner les agissements d’Antommarchi. Mais sa réprobation éclate à chaque ligne : « cette destruction fut un acte de vandalisme (…). Elles privent [note : les mauvaises raisons] la postérité d’un objet d’un prix inestimable. »

En réalité, on comprend très bien qu’Antommarchi, sur l’ordre de Madame Bertrand, s’est emparé du masque facial de l’Empereur pour empêcher son exploitation par Burton. Est-ce seulement pour de basses raisons financières ? Non, car il s’agissait d’empêcher la diffusion d’une image funèbre de l’Empereur jugée trop laide. Revenons à Ali :

« Il est bien regrettable que l’on n’ait pas songé plus tôt à prendre le masque, car, le 7 mai, les chairs étaient déjà devenues trop molles pour obtenir une empreinte régulière des traits ».

Reprenons le témoignage de Marchand, six heures après le décès de l’Empereur : « le docteur [Antommarchi] replaça la mentonnière que nous avions retirée pour la toilette funèbre ; dans cet état L’Empereur avait sa figure de Consul. La bouche légèrement contractée donnait à sa figure un air de satisfaction ; il ne paraissait pas avoir plus de trente ans (…). Le calme de cette figure laissait plutôt croire au sommeil qu’à la mort. Si dans ce moment on eût pris le plâtre, il eût été beaucoup mieux que celui pris deux jours
après… »

Cela ne suffit pas ? Voici ce qu’en dit Bertrand (cf. cahiers de Sainte-Hélène, janvier-mai 1821, p.196, à la date du 6 mai) : « A huit heures, on devait faire le plâtre de la figure de l’Empereur, mais on n’avait pas ce qu’il fallait. La figure de l’Empereur paraissait encore plus jeune qu’il n’était : il avait l’air d’avoir environ quarante ans [nota : plus le temps passe et plus les traits du visage se décomposent] . A quatre heures du soir [nota : toujours le 6 mai, mais huit heures plus tard], il avait l’air plus âgé qu’il n’était réellement. »

Et maintenant, l’aveu final de Bertrand : « A quatre heures [16 heures, le 7 mai, soit 24 heures plus tard], on a fait le plâtre de la figure de l’Empereur, qui était TOUT DEFIGURE et exhalait une très mauvaise odeur (ibid : p.199) ».

Dans ces conditions, comment croire que le masque Antommarchi –même pour sa partie faciale- soit conforme à la Vérité ? C’est évidemment un montage, voire un modelage, une fraude et une imposture ! La physionomie de ce masque reflète les traits d’un homme qui ne fait pas plus de quarante ans. Possible le 6 mai, cette fixation des traits de l’Empereur le 7 mai était donc devenue impossible : au mieux, l’on obtiendra l’image d’un homme d’une soixantaine d’années. Il suffit d’écouter et de croire les témoins oculaires ; point n’est besoin de sortir de Saint-Cyr pour se rendre à l’évidence !

« Quatre masques « héléniens » sont connus :

le masque dit « Burguersh » qui est l’exemplaire exposé au musée de l’Armée. Ce masque apparut lors de la succession de madame Rose Weigall, fille de Lord Burguesh. Sous le socle du masque se trouvait un manuscrit en anglais : « Ce moulage de la tête de Napoléon [nota : nous venons de démontrer que c’est totalement faux] fut pris à Sainte-Hélène, après son décès par le docteur Antommarchi, le médecin italien qui lui était attaché, et expédié par ses soins (par le canal des autorités anglaises) à Lord Burguersh alors ministre britannique à Florence pour l’usage du sculpteur Canova. Celui-ci le restitua ensuite et Antommarchi l’offrit à Lord Burguersh ».

Quelle valeur historique peut avoir ce récit ? Aucune ! Le baron de Veauce a tenté par de savantes digressions d’établir la vérité historique de ce récit. Disons tout de suite que l’origine en est indifférente : peu importe que l’auteur soit une duchesse anglaise ou pas ! Déjà, il est établi que seul le moulage de la seule face est authentique « éventuellement » ! Surtout, Rose Weigall, intentionnellement ou pas, a voulu faire croire que notre docteur corse aurait adressé ce moulage original, authentique, à Canova, pour permettre à celui-ci de l’immortaliser dans le marbre ; et ceci, par le canal de Lord Burguersh. Hâtons-nous de le proclamer : jamais il n’y a eu la moindre preuve de ceci : aucune trace dans les écritures de Canova, décédé en 1822 ! Aucun témoignage de ses apprentis ou de ses aides. Et cerise sur le gâteau, Antommarchi se serait empressé d’offrir gratuitement cet exemplaire au ministre anglais. Ceci a tout d’une fantaisie !



« Par la suite,ce masque fut acheté par le baron de Veauce.Il présente sur sa surface de nombreux raccords,extérieurs à la partie faciale. »



Et alors ? Si ces raccords témoignent d’un assemblage, ce serait scientifiquement à étudier ! Sont-ils seulement en surface ? Il est permis d’en douter ! Pour les avoir scrutés (autant que faire ce peut), il m’est apparu –bien au contraire- que ces raccords sont simplement les lignes de partage d’un masque qui a été brisé ! En témoigne la séparation au milieu du visage… Le masque Burguersh a t’il été passé aux rayons X ? Jamais, à ma connaissance… (je suis tout près à reconnaître mon erreur, au cas où…) ! En tout cas, il y a aussi des raccords qui séparent la partie faciale en deux…

« Il est donc permis de penser que le bloc de la partie centrale correspond à l’empreinte prise le 7 mai c’est-à-dire au bloc remis par madame Bertrand. »

C’est là le point faible de la démonstration : s’il est permis de le penser, il est loisible de penser tout le contraire ! Mieux, c’est impératif, car le nez –selon les propres termes du baron de Veauce- ne correspond pas à celui de l’Empereur : « le front des portraits est plus haut (…) ; L’ensemble front-sinciput est plus large et plus volumineux (…). Le nez est plus droit. Même dans les profils de Pontorni et et de Dutertre, il présente une courbe régulière et non une bosse. (…) La bouche dont l’expression est d’une fermeté réfléchie, est d’un dessin remarquablement uniforme. La lèvre supérieure paraît moins courte. »

Voilà ce que le baron de Veauce a écrit sur cette fameuse partie centrale qui serait la seule authentique ! Disons le tout net : c’est une farce, car comment la faire coïncider avec les joues flasques, l’aspect vieillardé des chairs relevés par les témoins autorisés ?

« Ce bloc englobe l’oreille gauche et le haut du menton [note : c’est plutôt le signe d’une brisure accidentelle]. Le masque Burguersh apparaît comme un composite de moulage et de modelage »

C’est ici qu’il convient de marquer un désaccord total et de dénoncer ce raisonnement : pour faire « coller » la physionomie du masque Antommarchi avec celle de Napoléon, Veauce a inventé cette fumeuse théorie : pourquoi le corse, s’il avait véritablement « remodelé » les parties extérieures au bloc central, n’aurait pas pris la peine de les faire à la ressemblance de Napoléon ? Car, ce front et ce menton sont bel et bien ceux d’un individu réel : les bosses sur ce crâne –d’un volume dissymétrique- de même que pour le menton, sont les preuves d’une copie naturelle et non pas artificielle ! Notre conclusion, c’est que le masque Antommarchi a bien été entièrement moulé (et en rien modelé) !

Seulement, le reconnaître, c’est admettre que c’est le masque d’un autre individu que Napoléon ! Le périmètre crânien annoncé par Antommarchi pour Napoléon est de 56,20 cm, ce qui correspond exactement aux dimensions de son masque légèrement extrapolé (puisqu’il manque la partie arrière de la boîte crânienne) ! Or, Constant (valet qui fut 14 ans au service de Napoléon et qui brisait ces chapeaux) est formel : le périmètre crânien de Napoléon était de 59,65 cm ! Antommarchi est pris en flagrant délit de mensonge et d’imposture ; mais rien n’y fait, l’on continue de falsifier la vérité…

« (…), mais ce travail a-t-il été effectué à Sainte-Hélène ou à Londres ? Le baron de Veauce penche pour la version hélènienne, car deux autres épreuves du même modèle existent mais sans raccord et sans fêlure, faites avec un plâtre de meilleur qualité.

Le masque d’Exeter appartenant à la municipalité d’Exeter. Il aurait été rapporté de Sainte-Hélène par le docteur Arnott à qui Antommarchi l’avait donné.

Le masque Sankey en dépôt à la Maison française de l’Université d’Oxford. Il appartient à monsieur Sankey descendant du révérend Richard Boys, aumônier à Sainte-Hélène.

Le masque Boys, dont l’origine est identique au précédent. »

Hâtons-nous de dire que tous ces masques sont du type « Burguersh » avec des variantes ! Comment ont-ils pu être « fabriqués », c’est ce que nous ignorons. Nous estimons qu’Antommarchi a pu vouloir se servir de l’empreinte à sa disposition à Sainte-Hélène pour faire un ou deux « essais », afin de vérifier qu’il serait possible de s’en servir pour confectionner le masque officiel de Napoléon ! Nous sommes persuadés que cette empreinte était celle du visage de Cipriani, le maître d’hôtel de l’Empereur à Sainte-Hélène, décédé brusquement le 27 février 1818, dans des circonstances non-élucidées… Les Anglais, présents au moment du départ des Français de Sainte-Hélène, ont compris le pot aux roses : ils ont flairé la bonne affaire. La preuve, c’est qu’ils ont attendu « l’officialisation » du masque Antommarchi pour exhiber « leur propre masque » ! Alors, on a vu sortir de l’ombre, les Sankey-mask, Giley-mask et autres Boys-band ! Tout cela n’est pas sérieux… Et ce n’est pas fini !

« Il existe également des surmoulages du masque Burguersh effectués par Antommarchi à son retour en Europe. »

Oui… A moins que ce soit des surmoulages de l’archétype dont Antommarchi a pris la copie en cire pour la confier à son ami suisse, le fameux Noverraz (autre valet servant à Sainte-Hélène). Ce masque en cire qui comporte des poils de barbe et de sourcils ; ces poils –après analyse- s’avèrent ne pas être ceux de Napoléon (aucune trace d’arsenic). Mais, poursuivons la lecture du roman officiel… :



masque Noverraz




« C’est le cas du masque « Bertrand » appartenant au prince Napoléon, probablement réalisé en 1821 et du masque exposé à la Malmaison, qui lui daterait plutôt de 1822 [note : allez savoir !]. Pour terminer sur les masques de provenance hélénienne, il faut mentionner les masques Gilley qui seraient des essais d’Antommarchi antérieurs au type classique. Ces masques du type « Antommarchi » furent rapidement contestés entre autres à cause de leur manque de ressemblance avec l’effigie de l’Empereur à la fin de sa vie [c’est nous qui soulignons]. Dès lors, d’autres masques apparurent, parmi les principaux faux masques, il y a lieu de retenir les types suivants… »

Ah bon ! Parce que les autres, ceux dont on vient de parler, seraient les vrais masques ? Nous venons de voir qu’il n’en est rien, que le masque Burguersh, soit –disant réalisation de l’archétype du masque « Antommarchi », est un masque d’un autre individu que Napoléon, qu’il ne peut pas en être autrement ! Examinons-les, cependant, comme le propose le colonel Chaduc, car il pourrait bien se trouver parmi eux le véritable masque mortuaire de l’Empereur !

« le masque du type Arnott : On connaît trois exemplaires du type Arnott, il aurait été fait à partir d’une empreinte en cire prise clandestinement (à l’insu des membres de la suite de Napoléon) par le docteur Arnott dans la nuit du 5 au 6 mai. Il ne ressemble en rien au type Antommarchi. »



masque de type Arnott




Et pour cause ! Car il est beaucoup plus ressemblant que l’Antommarchi ; photographié par Badié en 1861 aux Tuileries. Napoléon III le tenait pour un masque authentique –comme son oncle Jérôme- preuve que les Bonaparte se défiaient du masque « officiel » ! Personnellement, je pense que c’est un « vrai-faux » : Arnott, sachant l’imposture commise par Antommarchi, a décidé d’en profiter ; il aurait soudoyé le jeune comte Léon (enfant naturel de Napoléon) pour mouler son visage et le faire passer pour celui de son père. Pour l’instant, ceci reste une hypothèse : ce qui est avéré, c’est la présence de Léon en Allemagne en 1827, date à laquelle apparaît le masque Arnott…

le masque du comte Pasolini : il proviendrait d’un surmoulage réalisé clandestinement à Sainte-Hélène par des fidèles serviteurs de l’empereur. »

Sans intérêt : fabriqué à partir de papier mâché trempé dans du lait ; si cela était vrai, le résultat n’en demeure pas moins nul !

° « le masque du Royal United Service Museum de Londres provient d’un imposteur qui se faisait appeler « prince » Louis Charles de Bourbon. Ce masque est de provenance totalement inconnue, il présente un personnage joufflu et édenté ressemblant en rien à Napoléon en 1821. »





copie du masque Burton,
déposé au Royal United Service Institute (Rusi), de 1947 à 1973.




Napoléon par Girodet





Alors là, c’est le summum de la désinformation et de la mauvaise foi ! Ce masque a été donné par Charles Alder en 1952 à l’Angleterre. Les autorités britanniques ont « déposé » ledit masque au Royal United Service Museum. Quand cette institution s’est transformée en Royal United Service Institution, le masque a disparu, aux environs de 1972… Charles Alder le tenait d’un escroc, le fameux « prince », de son vrai nom William Reeves. Ce dernier assurait avoir acquis le fameux masque « par échange ou achat de feu Victor Masséna, prince d’Essling » ! Le sieur Alder a témoigné avoir eu en mains les documents signés du prince Masséna et authentifiant ladite relique. En tout cas, sa provenance est loin d’être totalement inconnue, même si elle est discutable…




- Le Masque de Londres la machoire replacée, - Profil de Plon-Plon, - Profil de Napoléon 1er à Sainte-Hélène




Comme est très discutable –pour ne pas dire plus- l’opinion des Conservateurs aux Invalides qui se succèdent à ce poste, assurant ne voir aucune ressemblance entre la physionomie de ce « death mask of Napoleon » et l’Empereur, alors même que cette ressemblance est indubitable, notamment avec les photographies de Jérôme (frère de Napoléon) et de son fils, surnommé « Plon-Plon » ( neveu de Napoléon). En témoigne toute l’enquête réalisée en coopération avec Albert Martin, webmestre du site napoleon1er.com, qui établit notamment par les techniques du morphing la cohérence de ce masque avec le « lebendmaske » , propriété du Rolletmuseum à Baden, en Autriche. L’informatique est impitoyable pour la thèse encore défendue aujourd’hui par le Lt-colonel Chaduc. C’est sans doute pourquoi mon courrier établissant ces faits auprès du général Devaux, directeur du Musée de l’Armée, est resté sans réponse à ce jour ! Voyons donc ce que l’on pense du « lebendmaske » :


° « Le masque du musée de Baden prétendument offert par Antommarchi à l’ex-impératrice Marie-Louise, remariée au comte Neipperg, aurait servi de jouet à leurs enfants. Il est ensuite intercepté par le docteur Rollet puis déposé par son fils au musée de Baden. Ce plâtre n’évoque en rien un mort et semble plutôt avoir été moulé sur un sujet en pleine santé d’une quarantaine d’années. »




Le masque du musée de Baden




En effet ! Mais ce n’est pas aux enfants de Neipperg et de Marie-Louise que ce masque servait de jouet. C’est aux enfants de leur intendant, le baron de Werklein, qui avait comme consigne de le soustraire à la curiosité de l’Aiglon, l’infortuné Napoléon II. Comme Albert Martin, nous pensons que ce masque a pu être réalisé du vivant de Napoléon, probablement lors de son exil elbois… Je dois admettre qu’au départ je ne voyais guère de ressemblance avec l’Empereur. La superposition informatique du death mask et du Lebendmaske m’a ouvert les yeux : même structure osseuse, même forme des yeux, même emplacement de la mâchoire (sauf de profil, où c’est un peu moins vrai). Tous ces résultats ont été communiqués aux autorités ; sans que jamais elles n’y donnent aucune suite ! La volonté de faire l’impasse sur cette enquête est manifeste…

« A l’étude des différents masques, le masque de type Antommarchi apparaît bien comme le plus authentique même s’il présente quelques anomalies [c’est un euphémisme !] . On lui reproche son manque de ressemblance, mais il ne faut pas oublier que tous les témoignages des assistants s’accordent à dire que l’empereur était comme rajeuni dans la mort [note : immédiatement, après le décès ; et encore 6 heures après la mort (30 ans) ; et le matin du 6 mai, à 8 heures (quarante ans) ; le soir à 4 heures (plus que son âge : 52 ans) : le lendemain 7 mai à 4 heures du soir –lors de la prise du masque- certainement plus de 60 ans : c’est exactement la physionomie du death mask !] . D’ailleurs, dans un premier temps Antommarchi se refusa à prendre l’empreinte de Napoléon le jugeant trop peu ressemblant [ Cet argument est grotesque ; il était certainement plus ressemblant 12 heures après la mort que 48 heures plus tard ! Et c’est parce qu’Antommarchi n’avait pas de plâtre qu’il a renoncé à tenter un moulage le 6 mai…] . Ce n’est qu’une fois que Burton se décida qu’il l’assista de peur d’être écarté du projet [le Lt-colonel Chaduc reconnaît donc bien que c’est Burton et non pas Antommarchi qui est l’auteur de la partie faciale] . D’autre part, il ne faut pas oublier que le masque réalisé par Antommarchi n’est le résultat d’un moulage que pour la partie centrale, le reste est issu d’un modelage. »

Que de contradictions dans cette conclusion, et que de contre-vérités ! Nous pensons avoir fait justice de cette thèse saugrenue du « bloc central », invention pure et simple du baron de Veauce qui en mettait lui-même en doute la plausibilité… Une enquête confiée à un organisme scientifique et certifié conduirait immanquablement à reconnaître la fraude et la supercherie ! Quelle est la raison qui empêche la proclamation de cette vérité ? A vrai dire, c’est l’existence d’une autre fraude, d’une autre supercherie, dont celle-ci n’est que la partie émergée de l’iceberg : la non-présence des Cendres de Napoléon dans le cercueil de porphyre rouge sous le dôme des Invalides !

Dans ces conditions, Mon Colonel, je vous prie instamment de mettre fin aux errements du passé et de diligenter auprès des organismes compétents (CNRS ou autre), l’enquête scientifique qui s’impose. Et vous prie de croire en l’assurance de mon très respectueux dévouement.


Dernière édition par Bruno Roy-Henry le 28 Nov 2006 10:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message : Date?
Message Publié : 04 Fév 2005 21:03 
Quand avez-vous envoyé cette lettre, Bruno?

Pas la moindre réponse à l'horizon?

(et, tout innocemment, je viens "tester" si mon inscription fonctionne! :4: )


Josée


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Message Publié : 04 Fév 2005 21:07 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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ça remonte à 2002, chère Josée...

Jamais eu de réponse, comme vous devez bien vous en douter !

Elle figure à la page masque, sur mon site.


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Message Publié : 06 Fév 2005 16:05 
elle date d'ailleurs tellement qu'elle est fausse.


Le masque rusi n'est pas celui de Napoléon mais sans doute celui de Walewski, fils de Napoléon.


http://www.empereurperdu.com/forum/phpB ... &start=100

Bonne journée :4:


Martin Stalla


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Message Publié : 06 Fév 2005 19:03 
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Possible, pour Walewski, mais il faut pouvoir le prouver...


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Message Publié : 06 Fév 2005 22:21 
j'aimerais juste une photo de face et de profil de Walewski d'une qualité aussi bonne que celle du masque de Baden...

La marge d'erreur serait sinon trop importante, et je ne suis pas sûr que sans cela on aurait vu la différence de moustache entre les deux profils...

:4:


Martin Stalla


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Message Publié : 06 Fév 2005 22:27 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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Eh oui, Martin: nous aussi... :ah!?:

Nous espérons mettre la main sur une photo de profil. Et avec une photo prise de face ?


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Message Publié : 06 Fév 2005 22:30 
la photo prise de face n'est pas mauvaise, mais le problème c'est que les photos de face font mal ressortir le relief du visage...


Martin Stalla


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Message Publié : 07 Fév 2005 20:32 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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En travaillant avec 2 longueurs sur le death mask et la photo de W, ceci donne des proportions. On obtient des résultats analogues.

On pourrait donc en conclure qu'il s'agit de la photo et du masque d'un seul et même individu !

Petite curiosité: on trouve sur le death mask une crispation au coin gauche de la bouche, ce qui correspond au "rire sardonique".


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Message Publié : 07 Fév 2005 21:58 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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J'ai mesuré le nez par rapport à la hauteur de la "moustache", ou l'écartement des 2 yeux (externes), par rapport à ces deux mesures...

Au compas ! Eh oui, les bonnes vieilles méthodes. La marge d'erreur est de l'ordre du millimètre: c'est peu et beaucoup ! :grands yeux:

Et pour la photo de W aggrandie, comme mon imprimante est décidément en panne, j'ai mesuré directement sur l'écran (sans forcer sur la pointe)!


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