Albertuk a écrit :
Concernant les récits de 1821, vous ne considérez que le rapport de Lowe, évidemment un récapitulatif de détails qui s'étaient déroulés depuis le 5 mai, et celui de Darling dont vous doutez de l'authenticité (alors qu'il contient des détails extrêmement précis qu'un faussaire aurait eu du mal à inventer en début 1900 si ce récit n'avait pas existé réellement).
Le rapport de Lowe est authentique. A priori, il n'y a pas lieu de remettre en cause son authenticité. La théorie du rapport étalé du 7 au 14 mai est intéressante, mais elle nécessiterait l'intervention d'un véritable historien, je pense... Restons-en donc au texte : "a plain coffin lined with tin".
Citer :
Mais ce ne sont pas les seuls témoignages, loin de là. Je peux mentionner le PV officiel du docteur Rutledge qui était en charge de la surveillance, depuis l'autopsie jsuqu'à la mise en bière et fermeture des (3 premiers) cercueils. Son PV est officiel et il parle bien de la caisse en fer blanc, puis celle en bois (il écrit wooden case), puis celle en plomb. Ce PV n'est pas un mémoire écrit 50 ans après les faits mais est un rapport de mission remis après la mission (donc probablement remis le 8 ou 9 mai) donc on ne peut pas faire plus officiel. Hormis ce rapport de mission, qui lui est détaillé, il y a le mémo envoyé à Hudson Lowe par Rutledge le 7 mai au soir:
I have the honor to inform your excellency that pursuant to instructions I witnessed the depositing of the body of Napoleon Buonaparte together with two silver vases containing his heart & stomach into three of the coffins prepared for the reception and which finally closed in my presence at eight o’clock P.M. on Monday the 7th of May 1821.
Ce mémo officiel de Rutledge a été rédigé donc AVANT l'arrivée du 4è cercueil.
Ce sont des pièces nouvelles qui nous étaient inconnues. Il conviendrait de les sourcer. Je retiens cependant que Rutledge a évoqué "a wooden case" !!!
Une caisse en bois ! C'est ce que je dis depuis neuf ans : le fer blanc était soutenu par une simple caisse en bois qui n'a pas été jugée digne d'être mentionnée par Bertrand en 1821 !
Citer :
Et il y aussi la lettre de Darroch à sa mère. On peut aussi rejeter cette lettre sous divers prétextes mais elle est authentique avec des détails impossibles à inventer 100 ans plus tard. Cette lettre a l'avantage de mettre en lumière la confusion entre le nombre des cercueils à deux dates de rédaction différentes.
Même chose que le journal de Darling. Les originaux ne sont pas consultables, il convient donc de ne leur donner qu'une valeur relative. On préfèrera le rapport Rutledge.
Citer :
Quant au rapport de Hudson Lowe à Bathurst, si on considère qu'il devait être correct dans ces détails, on peut aussi considérer qu'il parle bien de 4 cercueils: l'un en bois tapissé de fer blanc (donc 2 caisses), puis celui en plomb et enfin celui en acajou. Donc pas de contradiction si c'était ce qu'il avait voulu dire.
On peut considérer beaucoup de choses : c'est le flou britannique, très éloigné de la précision des pays latins... Car, si l'on écrit : "pas de contradiction si c'était ce qu'il a voulu dire", on relèvera immédiatement qu'il y en a une si ça n'était pas ce qu'il a voulu dire !
Citer :
D'ailleurs cela correspond aussi à une lettre de Ste Hélène, rédigée le 15 mai, et publiée dans le Times du 9 juillet. Elle donne: The body of Buonaparte is enclosed in three coffins, of mahogany, lead and oak.. Donc deux cercueils en bois, dont un nécessairement tapissé de fer blanc mais pas mentionné.
Cette information a été reprise, en effet, dans le journal des débats et au Moniteur.
Citer :
Le Times du 11 juillet publie une autre lettre anonyme d'un officier naval en station à Ste Hélène. Elle est précise et dit: His body lay in state, dressed in regimentals, for two days, when he was put in a tin coffin, wood, lead then in a handsome plain mahogany one donc 4 cercueils avec ordre correct.
Cette lettre m'était inconnue. Il faut donc remercier Albert d'en faire part. D'un certain point de vue, il est très dommage que M. Lentz n'ait pas eu l'idée d'implorer sa collaboration. Lui -au moins- il travaille !!!
Par conséquent, on rejoint ce que j'ai écrit déjà : une simple caisse en bois contenait le cercueil (ou plutôt la feuille) de fer blanc et cela n'était pas jugé digne de figurer au PV de Bertrand. Cette explication est donc avérée, si l'on en croit le Dr Rutledge, sous réserve de vérification.
Citer :
On arrête là, non?
On le pourrait, si Albert consentait à reconnaître qu'une caisse en bois n'est pas un cercueil d'acajou. Pourtant, c'est bien ceci qui est mentionné à l'exhumation. Et non une caisse en bois. Et comme MArchand ni Montholon, ni Bertrand n'avaient mentionné de second cercueil en acajou en 1821 auprès de Joseph, Marchand a préféré n'en rien dire dans sa lettre qu'il écrivit ensuite à l'ex-roi d'Espagne...
Pour le reste, on notera le silence d'Albert sur le sarcophage d'ébène...
