En "léger différé"...
Monsieur le Rédacteur en chef,
Tout manquement à la rigueur scientifique voire à la méthode historique ne peut être que préjudiciable à l'objectivité indispensable à ce type de débat.
C'est pourquoi je regrette l'article non signé me concernant paru dans S&V du mois de janvier [note BRH: 01/2003], le n°1024. Sa tonalité, clairement partisane, est encore assombrie par des erreurs historiques: c'est ainsi que son auteur fait dire au Dr Antommarchi que "Quant au Grand Cordon de la Légion d'Honneur avec une croix terminale en sautoir, posé sur l'habit selon Antommarchi, sans croix et reposant sous l'habit, selon plusieurs témoins, le médecin se sera encore une fois trompé (...)"!
Malheureusement, jamais Antommarchi n'a avancé une telle chose, bien au contraire! Ce sont Marchand (valet de chambre) et Bertrand (Grand Maréchal du Palais) qui -par leurs écrits- ont pu permettre cette analyse! Le Grand Maréchal Bertrand -notamment- a évoqué des "cordons", ce qui signifie qu'il y en avait au moins deux (Général Bertrand, Cahiers de Sainte-Hélène, janvier-mai 1821, Albin Michel, 1949, p. 197).
Sur l'affaire du cancer, trop d'avis divergeants pour faire confiance uniquement aux médecins. Un moyen très simple d'en finir avec ce serpent de mer, l'ouverture des cercueils aux Invalides. On doit y trouver le coeur et l'estomac de Napoléon, conservés dans des récipients soudés qui contenaient de l'esprit de vin... Peut-être en restera-il assez pour permettre des analyses définitives ? A moins -bien entendu- que ce soit quelqu'un d'autre... Une recherche sur l'ADN mitochondrial serait très utile pour le problème de la substitution !
Un morceau d'épiderme de l'exhumé de 1840 (que l'on dit être Napoléon, mais je n'en crois rien...) traîne aux Invalides!
J'en ai demandé l'analyse pour vérifier qu'il s'agit bien de Bonaparte ! Il suffirait de le comparer avec l'ADN mitochondrial d'une des descendantes en ligne féminine de Caroline, reine de Naples, qui fut la soeur de Napoléon.
Refus du gouvernement. A dire vrai, il n'y a aucune justification historique ou scientifique à ce refus. Je ne ne vois que des raisons politiques ou diplomatiques...
Je vous remercie, Monsieur le Rédacteur en chef, d'insérer cet article dans une de vos plus prochaines publications. Et vous prie de recevoir mes salutations distinguées.
Bruno Roy-Henry Auteur de :
"Napoléon: l'énigme de l'exhumé de 1840" Editions de l'archipel Paris, septembre 2 000.
Dernière édition par Bruno Roy-Henry le 05 Nov 2004 14:42, édité 2 fois.
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