L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 17 Sep 2007 18:03 
Les Lowe papers...Il convient donc de relativiser la bile déversée par le gouverneur je suppose...


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Message Publié : 17 Sep 2007 19:56 
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Albertuk a écrit :
Concernant Bertrand, peut etre pouvez vous m'eclairer sur les points
suivants:

- ayant ete condamne a mort par contumace en France, comment se passe alors
son retour en 1821? A t il procede a une revision de cette conndamnation et
quand?

- quel est ce Comte de Bauvet qui est l'emissaire du paquet douteux en
octobre-novembre 1817?

- a son retour en Europe, Bertrand et Montholon ont il eu des communications
avec la famille Bonaparte? Antommarchi a rendu visite a Marie-Louise a Parme
(sans succes) mais qu'en est il des 2 grands dignitaires de Napoleon?
Gourgaud, pour sa part, daigne ecrire a Hortense, notamment, en ete 1821
lorsque la nouvelle de la mort de N se fait connaitre, et il propose
d'oeuvrer aupres des nations pour faire revenir le corps de N en Europe...
Il semble, de part ses actes, que Gourgaud ait eu un caractere difficile
mais etait plutot droit; ce ne semble pas etre le cas du couple
Bertrand/Montholon; si vous avez des anecdotes et contre-anecdotes sur
l'attitude Bertrand, ca aiderait

Une hypothese comme une autre serait que, apprenant sa condamnation en
France, Bertrand ait cherche a travers Montchenu (le commissaire francais a
S-H) a se faire racheter... en precipitant la mort de l'Empereur. Le paquet
douteux circule donc par les voies diplomatiques francaises en Atlantique
Sud (toute correspondance via Londres aurait ete eventee) jusqu'au dernier
troncon Le Cap -> S-H; c'est aussi a cette epoque que Montchenu s'interesse
de plus en plus a... la sante de l'Empereur... Il fait meme des remarques de
mauvais gout a Lowe du genre "si Bonaparte veut mourir, pourquoi l'en
empecher?" (octobre 1817); a partir de cette epoque, il demontre de plus en
plus a Lowe son souhait que Napoleon meurre... comme si il essayait de
preparer le terrain; c'est tres suspicieux ce changement d'attitude; comme
si le gouvernement Louis XVIII avait pris ce plan, avec l'aide necessaire
sur place: Bertrand comme "cerveau" (comme rachat de sa condamnation a mort)
et Montholon comme "executant" (en remplacement necessaire du maitre
d'hotel...).



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Message Publié : 17 Sep 2007 22:21 
Dont acte.
Mais je me fais l'écho de la réflexion de marc : les Lowe papers sont-ils une source historiquement plus crédible que les documents qui jusqu'ici présentaient Bertrand sous un jour nettement moins défavorable ?
Jusqu'à preuve du contraire, je n'en suis pas intimement convaincu.


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Message Publié : 18 Sep 2007 9:07 
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A priori, je répondrais OUI !

Quels sont les documents fiables sur Bertrand ? Ses cahiers (où il se met peu en scène, mais se présente implicitement comme un collaborateur dévoué et fidèle) et les autres mémoires des compagnons.

Dans l'ordre de publication: Le mémorial de Las Cases (1823), les Souvenirs d'Antommarchi (1825), les mémoires de Montholon (1847), le journal de Gourgaud (1898), les souvenirs de Saint-Denis (1926), les cahiers de Bertrand (1949-1959), et les mémoires de Marchand (1950-1955).

Dès le mémorial, les rôles sont distribués par Las-Cases. Il s'en tient au protocole et campe un Bertrand tâtillon, parfois rétif aux ordres de l'Empereur, mais néanmoins dévoué. Montholon est parfois égratigné ainsi que Gourgaud, mais l'ensemble donne l'impression d'une solidarité profonde autour de l'Empereur. Cela, c'est pour la galerie...

Antommarchi a joué là-dessus et a gravé l'image de Bertrand dans le marbre. Il lui devait bien cela, puisqu'il l'a cocufié... :diablotin:
Il n'est guère critique sur Montholon. Bref, on sent qu'il veut prendre rang derrière les 4 "évangélistes" !

Montholon s'est mis en avant dans ses mémoires, au point de se quereller avec Bertrand. Mais on notera que cette querelle ne sera pas poussée très loin et que Bertrand ne mettra jamais Montholon en cause en quoi que ce soit !

Dès-lors, on peut se demander s'il était un parfait crétin, ou s'il avait de bonnes raisons de ne point salir Montholon en aucune façon.

Quand on serre la question de près, en dehors d'une certaine rivalité entre les épouses, on constate que Bertrand et Montholon sont finalement comme les deux doigts de la main.

Dans ces conditions, si Montholon est coupable de quoi que ce soit, il est finalement peu vraisemblable que Bertrand ne se soit aperçu de rien...


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Message Publié : 18 Sep 2007 20:41 
Bref, si je vous suis bien Bruno, sous les dehors d'une rivalité de façade, il y aurait eu, selon vous, une certaine forme de complicité entre Montholon et Bertrand.
Au minimum une complicité passive - il aurait fermé les yeux sur des agissements dont il aurait eu connaissance - voire davantage même.
Cette thèse est tellement inhabituelle qu'elle ne peut manquer de surprendre et d'interpeller.
Elle mérite en tout cas un examen attentif.


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Message Publié : 18 Sep 2007 20:57 
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C'est à dire que ce sont plutôt les réflexions d'Albert qui étaient inhabituelles à l'époque qui induisent cette complicité !

Et elles étaient puisées aux meilleures sources ! Nous en avons parlé, mais sans isoler un élément décisif permettant d'être affirmatif.

J'étais quelque peu prisonnier de "l'histoire figée". Et soupçonner le Général Bertrand me semblait incongru... C'était déjà pénible d'apprécier le cas de Montholon.

Et finalement tout ce petit monde copinait en ne songeant qu'à une chose: rentrer le plus vite possible en France ! D'où la tentation pour Bertrand de négocier son amnistie qui surviendra très vite, en effet: amnistié, "rétabli dans tous ses droits, titres, grades et honneurs", dès le 26 octobre 1821; ensuite, il se retire dans ses terres de Chateauroux sans être le moins du monde inquiété (même si -pour la bonne forme- on assure que la police le surveillera jusqu'en 1830).

En fait, il s'agit plus de surveiller les visiteurs du "dernier compagnon" de l'Empereur qui -à ce titre- voit défiler tous les notables bonapartistes...

Mais pour le principal collaborateur de l'Usurpateur, quelle mansuétude royale ! :diablotin:

Louis XVIII si chagrin avec les Bonapartistes s'était surpassé dans la clémence !


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Message Publié : 18 Sep 2007 21:55 
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----- Original Message -----
From: Albert
Sent: Thursday, February 28, 2002 9:10 PM
Subject: Bertrand - depute pour l'Ile Bourbon


Pour info, il y a eu un certain Bertrand, depute pour l'Ile Bourbon en 1791... Ca semble reboucler certains faits.

Qui est ce Bertrand de 1791? Meme famille que notre Bertrand de St Helene? A t il alors servi de relais entre son frere et le regime de Louis XVIII en 1817 afin de faire annuler la condamnation par coutumace de son frere?

Notre Bertrand s'en sort plutot bien vu que cette condamnation est carrement annulee en octobre 1821 pour lui permettre de s'etablir en France... et se tenir tranquille dans sa ville de Chateauroux... jusqu'a la fin des Bourbons et d'unseul coup, il s'interesse a la politique et se fait depute de Chateauroux en 1830 dans le regime Louis Philippe.

A enqueter...


BRH:

Il convient, en effet, de reprendre le cas Bertrand ! J'avoue que vous me surprenez sur ce point: Bertrand, le plus fidèle, les plus serviable des compagnons de sainte-Hélène!

Je n'en sais guère plus sur Bertrand... A ma connaissance, il n'avait pas de parenté avec le député de la Réunion: mais c'est à fouiller...

Ceci étant, son effacement peut s'expliquer par la disparition d'une cause à laquelle il ne croit plus. La Révolution de Juillet est pour lui une "heureuse surprise"! Comme tant d'autres, promis à une retraite ignominieuse.

Il faudrait aussi essayer d'avoir des renseignements sur les travaux effectués sur et dans le caveau après 1821: ceci, on en est sûr! Les Anglais -au minimum- ont été contraint de retirer le cercueil pour aménager les parois et le sol du tombeau... Or, personne n'a produit jusque-là de documents probants! Pourquoi ce mystère ?


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Message Publié : 18 Sep 2007 22:49 
Citer :
amnistié, "rétabli dans tous ses droits, titres, grades et honneurs", dès le 26 octobre 1821; ensuite, il se retire dans ses terres de Chateauroux sans être le moins du monde inquiété


Je serais tenté d'abonder dans votre sens.
La clémence royale à son égard est pour le mois surprenante, comparée au sort réservé à d'autres collaborateurs de l'Empereur - Ney, La Bédoyère... - dont la fidélité était beaucoup moins proverbiale.
Bizarre autant qu'étrange... :7:


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Message Publié : 19 Sep 2007 12:11 
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Albertuk a écrit :
Message du 4/03/2002.

- Bertrand: personnage efface, sans grand charisme, repetant simplement ce que l'E dit ou veut; mais montrant un devouement envers la cause qui le fait rester a S-H malgre les souhaits de sa femme de retourner en Europe, notamment pour elever les enfants; Bertrand s'empresse de faire bebe sur bebe a sa femme pour la retenir; cette strategie ne pouvait cependant lui faire voir la fin du tunnel a moins que... N mourrait...

Vers fin 1817, il y a une correspondance tres suspecte a mon sens: le gouverneur de Cape Town (Mr Somerset) met en garde Lowe qu'un paquet a destination de Bertrand lui parait contenir des substances chimiques suspectes (poison?) et de s'en soucier. Or, quelques semaines apres cette lettre, et donc vers le temps de l'arrivee de ce paquet chez Bertrand, N se plaint de douleurs intestinales,de vomissements et de nausees... pour la premiere fois (janvier 1818) et ensuite Cipriani meurt de facon subite a cause de memes symptomes...

Moi, je pencherai pour la these que Bertrand etait de connivence avec Montholon sur la necessite de mettre un terme a l'exil prolonge et sans espoir de l'Empereur; les deux personnages etaient les seuls aussi a avoir les soucis de famille (femme et enfants) sur les bras et ne pouvaient ni satisfaire ces besoins, ni repartir en Europe sans ramener le courroux des bonapartistes sur leur abandon de l'Empereur... Que faire pour ceux ci?

La mort de l'E parait etre la seule solution. Peut etre un "essai" sur Cipriani leur a permis de voir l'effet du poison eventuel (donc leur desir d'enterrer Cipriani tres tres vite, moins de 24 heures apres sa mort! et sans autopsie alors que Bertrand aurait eu sous la main possibilite de demontrer que l'atmosphere de Longwood etait malsaine aux habitants...!!!) et leur a fait prendre des mesures plus vigilantes (petites doses) afin de ne pas attirer les soupcons lors de l'autopsie future... En tout cas, l'attitude de Bertrand me parait aussi douteuse que celle de Montholon a dire vrai ! Peut etre ceux ci ne s'entendaient pas avec Gourgaud et voulurent se debarasser de lui (hors de Longwood) afin d'avoir le champ libre pour terminer l'exil de N... Gourgaud avait l'air de se plaindre d'une "cabale" contre lui a Longwood... et celle-ci ne pouvait venir que des deux officiers restants sur place, Montholon et Bertrand.




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Message Publié : 19 Sep 2007 12:20 
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Cette correspondance de notre ami Albert est capitale ! Elle montre combien Bertrand paraît aussi suspect que Montholon.

Surtout, elle fait état d'un fait matériel grave: Bertrand a reçu un paquet du Cap qui contenait des substances toxiques fin 1817 et l'Empereur éprouve ses premiers soucis gastriques en janvier 1818. Et le comble de ceci, c'est que Cipriani meurt à la fin de février...

A propos de Cipriani, je dois reconnaître que je me suis trompé !!! :13:

Il n'a pas trahi et il a bel et bien été empoisonné... A l'évidence, les deux compères Bertrand et Montholon se sont débarrassés de lui, car il était trop dangereux !



Dernière édition par Bruno Roy-Henry le 19 Sep 2007 17:52, édité 1 fois.

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