L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 02 Juil 2005 19:50 
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Message Publié : 09 Juil 2005 13:54 
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Merci pour cette précision.

Qui confirme la présence d'un arsenic très toxique dans la medulla des cheveux de Napoléon.

Prétendre encore que cela serait dû à un conservateur ou à un dopant, ne serait que de la désinformation, assimilable à la propagation de fausses nouvelles... :diablotin:


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Message Publié : 19 Sep 2007 23:08 
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On me pardonnera (surtout notre ami Albert) de relancer le débat ici, mais j'avoue ne pas très bien comprendre. Il semblerait donc nécessaire de revenir de près aux conclusions des différents experts.

Albertuk a écrit :
Cependant, le professeur Chantal Bismuth, toxicologue et auteur de plusieurs livres, a rejeté la conclusion hâtive que l'arsenic trouvé dans le corps de Napoléon avait été fatal (et pour cause: aucun autre symptôme attendu dans le cas d'empoisonnement n'a été remarqué!) et qu'il fallait donc trouver ailleurs la cause de son décès.


Je n'ai pas lu les ouvrages de Chantal Bismuth, mais j'ai fait mieux: j'ai entendu sa conférence lorsqu'elle a prononcé ces énormités !

En réalité, des symptômes constatées dans une intoxication arsenicale, il manquait simplement les fameuses bandes de Mees sur les ongles. Ce que Mme Bismuth a souligné. Et quelques autres observations tout à fait contestables.

Cela dit, on sait parfaitement que ce n'est pas l'arsenic qui a tué Napoléon. C'est le sel de mercure qui s'est formé après l'ingestion de sirop d'orgeat en se combinant à l'arsenic. D'où l'effet de petits plombs constaté sur les parois de l'estomac à l'autopsie et affaiblissant l'organisme.

Ensuite, c'est la dose massive de calomel ayant entraînée une hémorragie
stomacale qui est la cause du décès, ravivant au passage la perforation ulcéreuse, jusqu'ici bouchée par des adhérences au foie.

A proprement parler, l'intoxication arsenicale n'est pas la cause directe de la mort. Mais le sel de mercure, si ! En irritant violamment l'estomac et en le rendant impropre à toute digestion...

Dans cet état de faiblesse et de langueur où se trouvait l'Empereur, le calomel (10 g), ne pouvait que l'achever. En ce sens, Arnott a bien réalisé un empoisonnement dont on peut discuter s'il a été volontaire ou non.

Citer :
Je ne faisais que rétablir ses propres opinions exprimées publiquement cad qu'il croit fermement à une intoxication arsenicale mais que ses tests ne peuvent véritablement le prouver scientifiquement. Car Kintz, lui, sait bien qu'un empoisonnement, ou une intoxication fatale , à l'arsenic aurait dû laisser des traces bien visibles sur le corps mais... qui n'ont pas été notées sur Napoléon. Bien entendu les empoisonnistes préfèrent ignorer ce bémol plutôt majeur. Une autre toxicologue comme Bismuth a relevé ce même bémol et a conclus cette question comme Kintz.


Une intoxication fatale à l'arsenic aurait dû laisser des traces sur le corps. A part les bandes de Mees, lesquelles manqueraient ? N'étant pas un expert, ni un spécialiste, j'essayer de me forger "une intime conviction" !

Merci de me donner acte que j'aborde ce débat sans vouloir imposer une conclusion plutôt qu'une autre, bien que je sois plutôt convaincu d'un empoisonnement. Les éléments développés il y a 5 ans par Albert (et trop longtemps oubliés de mon côté), n'y sont pas pour rien... :4:


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Message Publié : 20 Sep 2007 16:56 
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Albertuk:
1- Il y a de nombreux signes d'un empoisonnement à l'arsenic (ou d'une intoxication chronique fatale). Certains signes sont communs à d'autres maux, donc peu intéressants, et d'autres sont spécifiques à l'arsenic. Ces signes spécifiques sont notamment: a- de trouver de l'arsenic dans les cheveux, b- de noter les fameuses lignes de Mees dans les ongles, et quelques autres. Or les empoisonnistes se sont focalisés sur la seule présence d'arsenic dans les cheveux et ne retiennent pas les autres signes incontournables. C'est la raison pour laquelle Kintz et Bismuth ont tous deux admis que, sans ces signes, il était impossible d'affirmer que Napoléon était mort par empoisonnement ou intoxication à l'arsenic.


Alors, c'est mal poser le problème, car Napoléon n'est pas mort simplement d'une intoxication à l'arsenic. Je pense qu'il faut sortir de cette "querelle arséniale" parce qu'on oublie complètement le sirop d'orgeat, administré à Napoléon en mars et avril 1821...

Enfin, Mme Bismuth elle-même a confirmé que les symptômes suivants appartiennent bien à une intoxication chronique à l'arsenic:

-difficulté à se tenir debout;
-tachycardie; pouls faible, maux de tête; sueurs; anxiété;
-plaintes constantes relatives au froid aux extrémités et demande de bains chauds en permanence;
-inappétence, abattement.

Par contre, 3 symptômes n'ont jamais été constatés:

-pas de mélanodermie
-pas de bandes de Mees sur les ongles
-pas de kératinisation des pieds.

Quant aux autres ci-dessus décrits, elle affirme qu'il sont communs avec le cancer digestif et l'insuffisance cardiaque terminale.

Cependant, rappelons que les professeurs Lucien Israël et Henri Pujol, cancérologues de réputation internationale, ont rejeté la possibilité d'un cancer digestif évolué.

Principalement et avant tout, parce que l'environnement périgastrique n'est pas celui d'un cancer de l'estomac évolué.


2- Personne ne conteste néanmoins cette présence d'arsenic mais, comme elle ne peut point être l'origine du trépas de Napoléon, et donc exclut tout acte criminel, alors on peut sans doute rechercher des causes variées de cette présence. Des mesures ont été faites depuis longtemps mais l'intérêt de l'approche Kintz est de démontrer que TOUTES les mesures antérieures doivent être considérées comme nulles et non avenues. Pourquoi? Deux raisons: a- avant sa méthode, on ne pouvait dissocier l'arsenic d'une autre substance comme l'antimoine et donc, les mesures précédentes cumulaient les taux arsenic+antimoine, et non arsenic seul; de plus, b- on ne savait pas dissocier de l'arsenic ingéré par rapport à l'arsenic reçu par contamination externe. Bref, toutes les mesures antérieures à celles de Kintz sont démontrées étant inutiles. Alors il faut se contenter des mesures récentes.

Admettons la nullité des mesures antérieures. Il n'en demeure pas moins qu'il est très imprudent de conclure que l'arsenic ne peut pas être à l'origine du trépas !

Dans la mesure où il était présent de manière chronique, son association avec le sirop d'orgeat était de nature à provoquer l'apparition d'un sel de mercure (cyanure de mercure), très nocif pour l'estomac et qui ne pouvait qu'aviver l'ulcère dont souffrait Napoléon.


3- C'est pour cette raison, je pense, que Weider avait demandé à Kintz de faire des tests en vue d'éliminer la part externe de la présence d'arsenic car, sans cela, les antagonistes avaient beau jeu de dire que l'arsenic présent dans les cheveux de Napoléon provenaient de contaminations externes quelconques. Le problème est ensuite le nettoyage utilisé par Kintz. Celui-ci trempe les cheveux pendant 4 heures pour décontaminer ceux-ci de l'arsenic externe. Est-ce suffisant? On peut en douter car une expérience menée par d'autres chercheurs (Munich) après Kintz a montré qu'un tel nettoyage n'avait réussi à éliminer que 40% de l'arsenic de cheveux volontairement contaminés pendant 10 jours. Notez que je n'ai jamais affirmé que je supposais que les mèches utilisées par Kintz avaient dû être trempées dans de l'arsenic pendant 200 ans ! Je disais simplement que la méthode (ou durée) de nettoyage avait été contestée par d'autres experts qui en ont déduit que la preuve de Kintz n'était pas suffisante. D'ailleurs Kintz l'a ensuite aussi affirmé en 2002, quoiqu'il reste sur sa conviction personnelle, mais non prouvée de façon scientifique, qu'on a bien affaire à une intoxication chronique chez Napoléon. Mais, voire point 1, il admet que cette intoxication n'a absolument pas pu être fatale à cause du manque des fameux signes complémentaires d'une mort par arsenic.

Je n'ai pas connaissance d'autres experts qui aient contesté les travaux de Kintz, sauf le pharmacien Yvan Ricordel, selon un protocole toujours non communiqué ce jour et dont on ne sait toujours pas qui a payé la facture...

C'est à la suite de cette contestation que Kintz a repris ses travaux qui ont donné lieu de sa part au rapport de 2005, où il note la présence incontestable d'arsenic minéral, autrement dit, la mort-aux-rats de l'époque...



4- Partant du principe qu'il n'a toujours pas été possible de séparer de façon indéniable l'arsenic ingéré de l'arsenic externe, on en reste au point précédent, à savoir que, compte tenu du manque de signes suffisants, on doit admettre que la plupart de l'arsenic trouvé dans les cheveux de Napoléon doit nécessairement provenir de contaminations externes depuis 200 ans, sans qu'il soit absolument nécessaire de connaitre lesdites causes de ces contaminations. Certaines causes ont pu trouver leur origine du vivant de Napoléon (par exemple contamination due à l'émanation de vapeurs arsenicales se fixant sur les cheveux de son vivant; ces vapeurs ont pu être causées par l'atmosphère d'étuve endommageant le papier peint de Longwood), et certaines causes ont pu trouver leur origine post-mortem (par exemple par la conservation depuis 200 ans dont, notamment, un trempage dans une solution de conservation même si celle-ci n'a eu lieu que pendant quelques semaines ou mois, et non 200 ans). On ne peut évidemment pas connaitre les causes externes exactes mais on ne peut que les admettre du fait des points précédents.


Ces arguties sont évidemment irrecevables au vu des analyses de Kintz en 2005. Sa conclusion est irréfragable: l'arsenic trouvé dans les cheveux et convenablement lavés cette fois, est bel et bien d'origine endogène et nulement EN AUCUN CAS, d'origine exogène. S'il a écrit le contraire, merci de m'en donner les références !

5- Y-a-t'il eu néanmoins une intoxication par de l'arsenic ingéré? Bien entendu elle a eu lieu, mais elle n'était pas criminelle et n'était pas suffisante à tuer Napoléon. Quelles sont les sources connues de cette ingestion? Dans le passé, on a cité les éléments possibles: a- les médicaments qu'avaient pris Napoléon (notons que Mme de Montholon qui en prenait aussi en quantité a elle aussi eu des cheveux avec un taux arsenic élevé et elle n'en est pas morte de cette cause pour autant), b- l'atmosphère d'étuve causant les émanations arsenicales du papier peint et autres, et donc causant à la fois une contamination externe (l'arsenic se fixant sur les cheveux) et une intoxication interne (l'arsenic étant inhalé), c- la longue histoire de Napoléon dans des campagnes militaires (l'arsenic se trouvant -apparemment- présent dans des munitions) ayant pu causer des inhalations dûes aux fumées arsenicales. Et il y a certainement d'autres possibilités compte tenu que l'arsenic se trouvait présent dans de nombreuses substances de cette époque. Mais toutes ces doses ne furent pas mortelles chez Napoléon (et Mme de Montholon) du fait du point 1 ci-dessus.

Voilà qui constitue une singulière contradiction avec le point 4 ? Napoléon a-t-il ingéré de l'arsenic, nous dit Albertuk, après avoir repoussé cette hypothèse ? Oui, mais cela pouvait être d'origine médicamenteuse...

Eh non, cela n'est pas. On n'utilisait pas l'arsenic minéral pour les préparations, même à cette époque. Enfin, Napoléon se défiait des potions et autres remèdes des charlatans (comme il appelait les médecins de son temps) !

Et puis, encore une fois, on oublie le sirop d'orgeat...


Je crois aussi fermement qu'il est inutile de se fatiguer trop à résoudre les points 2-5 sans avoir élucidé le point 1.

Je dois ajouter que, comme BRH, Weider et d'autres, je suis tout à fait partisan de l'ouverture du tombeau des Invalides pour en avoir le coeur net une fois pour toutes.


Je pense que les observations convenables ont été faites pour le point 1.

Pour le reste, je trouve la réflexion curieuse: si Napoléon n'a pas été empoisonné et que cela soit démontré, pour quelle raison ouvrir le tombeau ?

Voir si c'est bien lui ? Mais c'est une autre histoire...


Dernière édition par Bruno Roy-Henry le 20 Sep 2007 21:16, édité 1 fois.

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Message Publié : 20 Sep 2007 20:43 
J'ai de plus en plus la pénible impression que sur ce sujet on aura dit tout et son contraire.
Pas évident de s'y retrouver dans ces conditions... :ah!?:


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Message Publié : 21 Sep 2007 11:10 
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Albertuk:

Je ne crois pas qu'on ait repris les mèches utilisées par Forshufvud au début des années 60. De toute façon, les mesures de l'époque était basée sur une technique toute naissante (nucléaire) donc sans trop de recul. On s'était d'ailleurs trompé dans le procès de Marie Bernard en 1955 à cause de mauvaise interprétation sur des tests d'arsenic. De plus, les premières mesures avaient été faites sur des segments de cheveux extrêmement courts, cad du type 1 à 2 mm, je crois. Or il est convenu depuis que, à moins de 5 mm, tout résultat serait très très incertain, ce qui explique sans doute l'écart de résultats entre un bout de cheveu et un autre, ou peut expliquer le fait d'avoir trouver un taux élevé sur un bout de cheveu de 1805. Pour ma part, je considère que toutes les mesures pré-2000 doivent être mises aux oubliettes. Il serait évidemment utile de reprendre TOUTES les mèches testées dans le passé et de les re-tester avec la méthode élaborée par Kintz de séparation des substances, mais en y ajoutant une durée bien plus longue de décontamination par exemple. Mais le problème de fonds reste cependant que l'on n'a toujours pas abordé la question du manque de signes physiques d'un empoisonnement à l'arsenic, tels que les lignes de Mees. Sans ces signes, une intoxication arsenicale n'a pas pu être mortelle à Napoléon. C'est ce sur quoi les toxicologues sont tombés d'accord depuis 2002.


On ne peut évidemment pas réutiliser les cheveux analysés puisqu'ils sont détruits en vue des analyses: réduits en poussière pour en analyser les particules !

Ceci étant, je suis d'accord, il vaut mieux oublier les analyses d'avant 2 000.

Comme je l'ai dit, il est absurde de tenir ce raisonnement: pas de bandes de Mees, pas d'intoxication mortelle ! Il est absurde, parce que mal formulé !!!

Les toxicologues ne se sont pas exprimés de cette manière. Ils disent, pas de bandes de Mees, pas d'intoxication massive, avec une dose léthale qui entraîne la mort à brève échéance... C'est tout différent !

Cela ne signifie pas qu'il n'ait pas existé une intoxication arsenicale chronique, avec les symptômes que l'on a décrit déjà ici. Il est tout à fait surprenant qu'Antomarchi n'ait rien remarqué, d'où la question de sa propre complicité dans le processus final... Alors que c'est lui qui préconise le sirop d'orgeat.


D'ailleurs, toujours en 2002, un autre toxicologue (Ivan Ricordel du labo de toxicologie de la PJ de Paris !) avait dit que si l'arsenic avait bien été la cause de la mort de Napoléon, alors il faudrait considérer que l'empereur aurait dû mourir au moins 3 fois entre 1805 et 1821, compte tenu des taux élevés que son corps portait selon les mesures présentes et passées. Il n'y a en effet que peu de logique à dire qu'une personne accusait un taux d'arsenic 10 à 30 fois supérieure à la normale en 1805, 1814, 1816 etc. et continuait de rester en vie jusqu'en 1821... Ajouter à cela le manque d'autres signes extérieurs sur le corps, comme déjà exprimé, et chacun ici peut convenir que la théorie empoisonniste a bien du plomb dans l'aile. Ou alors, pour pouvoir poursuivre leur théorie de façon solide, il faudrait que les empoisonnistes daignent enfin répondre aux questions légitimes sur les mystères restés sans réponse.

D'une, Ivan Ricordel n'est pas toxicologue, mais pharmacien des Armées. On peut croire qu'un autodidacte est plus brillant qu'un professeur reconnu sur le plan mondial, j'aimerai pourtant que l'on me l'explique, dans ce cas-là...

Deuxio, il a été répondu jusqu'à satiété sur l'argument des symptômes extérieurs. Il dommage que notre ami Albert continue par ailleurs ses discours dont il est démontré ici qu'ils sont obsolètes...


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Message Publié : 21 Sep 2007 13:56 
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:salut: L'élément important tout de meme et qui ne doit pas etre occulté est que les travaux de Kintz ont non seulement permis de déceler de l'arsenic de type mort aux rats au coeur du cheveu mais surtout de dater les prises de l'arsenic qui sont corroborées par les témoignages d'époque relatifs aux maux de l'Empereur.
Tel jour : telle prise d'arsenic.
Egalement les analyses de Kintz ont montré toutes les substances ingérées de manière répétitive par Napoléon durant sa captivité.

Les medecins anglais (si je me souviens ils étaient 4) et Antommarchi qui ne voulut point s'en méler, donnèrent une forte dose de calomel qui se révéla fatale car elle était mélangée avec le sirop d'orgeat déjà ingéré.
Ce retrait d'Antommarchi est très bizarre non?

Bien à vous.
:2:


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Message Publié : 23 Sep 2007 18:29 
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Albertuk:

Mais il y a d'autres symptômes d'une telle intoxication lente et prolongée. Par exemple les lésions ou altérations cutanées, non observées chez Napoléon. Où avez-vous lu des témoignages parlant de choses telles que "éruptions, furoncles, pustules, jusqu'au visage" chez Napoléon?
De plus, une telle intoxication pendant plusieurs années, et qui serait devenue fatale en 1821, n'aurait pas manqué d'altérer le foie lui-même car c'est cet organe qui aurait tenté d'éliminer les toxines présentes chez Napoléon mais sans succès compte tenu du décès hypothétique dê à l'arsenic. Or l'autopsie avait signalé un foie sain, i.e. sans lésions ni tâches visibles, même après qu'Antommarchi l'avait ouvert en deux.


Il me semble que notre ami Albert devrait relire les mémoires de Marchand et l'ouvrage de Sten Forshusvud. Les sommnolences, la surdité, la pilosité déficiente, la phobie de la lumière -entre-autres- sont des symptômes très réel d'un empoisonnement à l'arsenic.

Antomarchi a signalé que le foie était plus gros qu'au naturel. Il y a d'ailleurs eu polémique et Lowe a insisté auprès du Dr Short pour qu'il réécrive sa version de l'autopsie... Afin de souligner que le foie était parfaitement sain ! :7:



Mais bon, tout ceci devrait être un débat d'experts qui devraient logiquement tomber d'accord sur quelque chose. Or, s'ils ne sont même pas d'accord entre eux, comment pouvons nous l'être? Le seul point à remarquer, cependant, est qu'ils sont tous d'accord sur un seul point: Napoléon n'a pas pu mourir à cause de l'arsenic !!! Même Kintz l'a dit en 2002. Idem pour Bismuth et Ricordel. Et c'est simple à comprendre pourquoi: l'intoxication n'ayant pu avoir lieu que de façon prolongée pendant des années, sans être mortelle d'un seule coup, elle aurait laissé des séquelles physiques et visibles chez Napoléon. Pour le reste, personne ne conteste que Napoléon ait absorbé de l'arsenic. On en trouve partout dans la nature, et des taux jusqu'à 10 ppm sont considérés comme normaux, i.e. le corps (surtout le foie) peut les assimiler sans problème. Mais des taux de trente fois supérieurs auraient sans aucun doute provoqué une intoxication aigüe i.e. mort subite avec des traces qu'on aurait retrouvées dans le système digestif dont l'estomac.
Il faut enfin ajouter qu'il n'y avait pas de "science" de l'empoisonnement chronique donc prolongé à cette époque. Il aurait été difficile pour un supposé empoisonneur de connaître le dosage exact qui aurait affaibli Napoléon pendant des années sans le tuer ni ne laisser aucune trace dans la peu, dans les ongles, dans le foie ou l'appareil digestif. Même aujourd'hui, on ne pourrait faire un crime aussi parfait, compte tenu que ledit dosage peut varier d'une personne à une autre, i.e. une personne peut donner certaines réactions symptômatiques avant d'autres personnes. La force de tels symptômes dépendrait du dosage et de la capacité pour la personne à absorber (par le sang et le foie) de telles toxines livrées à faibles doses. Un empoisonnement pendant de longues années et qui s'avèrerait fatal mais ne laisserait aucun symptôme visible du vivant et après autopsie relèverait de l'incroyable (j'allais dire de l'imaginaire!).


L'arsenic à dose légère induit un empoisonnement chronique. A lui seul, il ne peut provoquer la mort, mais altère cependant gravement la santé du "patient"....

Si vous y ajoutez du sirop d'orgeat, cela provoque des dommages irrémédiables au niveau de l'appareil digestif.

Il suffit alors de prescrire du calomel pour envoyer ad-patres le patient. C'est exactement ainsi que les Anglais ont procédé. Merci, Dr. Arnott ! :15:

Les dernières considérations d'Albert me font douter qu'il aborde ce débat de manière réellement objective. :6:


Le commentaire de Ricordel voulait sûrement faire référence aux diverses affirmations précédentes des empoisonnistes qui n'avaient pas de sens car elles parlaient d'un empoisonnement lent depuis 1805 et à des taux trente fois supérieurs à la normale. Selon lui, qui est expert dans ce domaine à la PJ, le niveau aurait dû provoquer une mort plus rapide chez Napoléon, i.e. sans attendre 1821. Il faut se rendre à l'évidence aujourd'hui: les mesures d'avant 2000 ont toutes été fausses car elles prenaient en compte un taux arsenic+antimoine, et non arsenic seul.

Merci de citer lesdites références ! Je n'ai jamais rien lu de tel, ni chez Ben Weider, ni chez René Maury ! Alors, peut-être était-ce dans le 1er ouvrage de Forshusvud, mais il serait agréable de les avoir sous les yeux, puisque l'on nous les oppose !!!

Références, please ? :grands yeux:


A supposer qu'on sache différencier aujourd'hui, le problème reste ensuite de pouvoir séparer arsenic ingurgité comparé à l'arsenic fixé par contamination externe. C'est une technique encore récente qui n'offre guère de recul suffisant, d'après ce que j'en comprends, d'où le désaccord entre experts sur notamment la méthode et durée de 'nettoyage'.

Ben voyons... Il y a quand même une forme de pédantisme à faire ce genre d'observations. Ceci devrait être laissé aux toxicologues. Enfin, il y a expert et experts... Pascal Kintz est dans les meilleurs, sinon "Le Meilleur" !

Citer :
Enfin, au delà, les expertises de toxicologie ne pourraient être prises comme seule preuve d'empoisonnement, comme le font les empoisonnistes depuis 1960, alors que l'on se trouve manifestement en présence de... l'absence de symptômes concurrents.


Répéter la même erreur n'en fait pas une vérité. Voyez, cher Albert, les ouvrages de Weider et de Maury qui recensent tous les symptômes d'une intoxication à l'arsenic... :diablotin:

Ma conclusion, c'est que -vu les efforts considérables pour prouver qu'il n'a pas été empoisonné- j'en déduis qu'il l'a bien été, crime que l'Angleterre cherche à cacher encore aujourd'hui !!!

En effet, un empoisonnement éventuel n'amoindrirait en rien la gloire impériale. On peut donc s'étonner qu'une partie des associations napoléoniennes y gaspillent une grande part de leur énergie ! :11:


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Message Publié : 23 Sep 2007 23:30 
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Albertuk:

Les mesures d'avant 2000 sont difficilement exploitables car il est indéniable que Napoléon ait aussi bien été intoxiqué par l'antimoine que par l'arsenic, car ces deux substances composaient certains médicaments qu'il avait pris. De plus, la portion de l'arsenic comprend aussi bien de l'arsenic externe que de l'arsenic ingéré. Or c'est ce dernier qui seul intéresse la théorie empoisonniste. Comment faire la part de chaque substance dans une mesure passée qui combine les trois? Il faudrait refaire les tests mais les mèches de 1805 sont celles du Musée de l'Armée qui avait autorisé les tests de Forshufvud à l'époque. Le Musée à changé d'attitude depuis la publication de la théorie empoisonniste, et ne se prétera à d'autres mesures, j'imagine.


Napoléon aurait pris des médicaments à base d'arsenic et d'antimoine ? Quand ? Comment ? Quels sont les témoignages qui étayent ces assertions ? :grands yeux:

Pour le reste, Albert en remontrerait aux plus savants... Ne croirait-on pas qu'il fait la leçon à Kintz ? Je ne m'aventurerai pas sur ces rives. :16:


Je me suis cependant trompé en allouant à Kintz les premiers tests distinguant arsenic et antimoine. Car il y a eu de tels tests sur des cheveux de Napoléon depuis 1982 (source: magazine Nature). Il en était ressorti que le taux d'antimoine dans ces cheveux était bien plus élevé que celui d'arsenic. Grosso modo le ratio des deux substances serait de l'ordre de 2 (moyenne des mesures sur 2 cheveux testés). Ce qui semblerait induire qu'un test ancien montrant un taux total de 30 ppm, on aurait une part de 20 ppm en antimoine et 10 ppm en arsenic. Dans le taux d'arsenic, il faudrait alors séparer l'arsenic ingéré de l'arsenic externe. Si on admet un ratio pifométrique de 50-50, alors on obtiendrait que pour un vieux test à 30 ppm, il n'y aurait que 5 ppm d'arsenic ingéré. Mais, bon, on n'en sait rien. Mais ceci montre cependant les grosses incertitudes sur les résultats de ces tests. Peut être que des tests futurs, plus précis, jetteront un peu plus de lumière sur cette affaire. En attendant, on ne peut pas conclure à un empoisonnement sur des résultats aussi douteux, et encore moins à une mort par arsenic (comme tous les experts en toxicologie sont d'accord à présent).

Je ne me souviens pas de cela. Où donc est-ce mentionné ? Est-ce cité par Weider ? :grands yeux:


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Message Publié : 24 Sep 2007 0:20 
Cher Bruno

Citation:
Les dernières considérations d'Albert me font douter qu'il aborde ce débat de manière réellement objective.


Je viens de m'apercevoir que mes posts sur l'autre forum étaient commentés ici. Je suis heureux de pouvoir participer à ce débat ici aussi mais, SVP, restons zen. Car, si on vient à des attaques personnelles pour tout argument envers lequel on n'est pas d'accord, alors autant stopper le débat de suite, non?

De plus, j'ai noté ici une chose inexacte:

- Ivan Ricordel: il n'est pas un simple pharmacien sans expertise aucune; j'ai lu qu'il était chef du service de toxicologie à la PJ de Paris; d'où vient cette affirmation de pharmacologie? Celle de son vrai rôle est mentionnée dans les articles de 2002 lorsqu'il avait fait son commentaire sur le cas Napoléon, ainsi que dans le décret No. 2004-18207 de la Préfecture de Police. Je n'ai que la version anglaise de celui-ci mais il commence avec:

Article ler
Delegation of signature is given to Mr Ivan RICORDEL, responsible for the functions of chief of the laboratory of toxicology,...

Je dois ajouter que je ne connais pas ce monsieur et ne faisais que noter son opinion d'expert en toxicologie (criminelle, il va sans dire).


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