J'ai lu quelque part qu'il ne faudrait pas perdre de vue que l'Empereur souffrait, malheureusement, de suffisamment de maux "naturels" pour l'amener au décès.
Mais, on ne nous dit pas lesquels...
Les preuves, concernant cette mort due à la maladie, seraient irréfutables, nous dit-on pourtant. Ah bon, première nouvelle ! Nous attendons toujours de les connaître...
Ce serait loin d'être le cas pour les tenants de la thèse "empoisonniste" pour lesquels la méthode historique ferait constamment défaut pour étayer leurs dires. Une bonne fois pour toute, plutôt que de nous seriner cet axiome, il vaudrait mieux nous expliquer en quoi consiste la méthode historique, et en quoi lesdits "tenants" y dérogent...
Mieux, en cas d'intoxication, nous n'aurions JAMAIS la preuve qu'elle fut la cause de la mort de Napoléon !!! Mais, comment cela ? L'arsenic, combiné au mercure, n'attaque-t-il pas la paroi stomachale ?
Et il faudrait encore distinguer l'intoxication de l'empoisonnement... La nuance étant de taille. Peut-être. Mais une intoxication à la mort-aux rats possède toutes les chances d'être un empoisonnement. Car elle ne saurait être accidentelle !
De plus, il paraît que les partisans de l'empoisonnement ne se sont généralement livrés à aucune recherche documentaire pour étayer leur thèse à l'encontre de Montholon, qui ne reposerait finalement que sur des analyses de cheveux et une conjecture ingénieuse !
C'est ce que nous aimerions voir démontrer. Au passage, l'auteur d'un pareil jugement ne doit pas avoir lu les livres de René Maury et de François de Candé-Montholon... On ne peut pas tout savoir même si l'on s'exprime d'une manière péremptoire !
Et l'on nous dit que le seul historien a avoir sérieusement étudié l'affaire, Jacques Macé, a d'abord été en faveur de la théorie de l'empoisonnement, mais après plusieurs années de recherches en vue de la rédaction d'une biographie de Montholon, il serait devenu très dubitatif.
Je ne savais pas que Jacques Macé était historien; il m'avait dit qu'il était ingénieur en aéronautique. Admettons, cependant. Comme cela, je puis prétendre ainsi à la qualité d'historien !
Le meilleur pour la fin, comme toujours: la génération actuelle des "coupeurs de cheveux empoisonnés en quatre " aurait donc réussi à semer le doute dans certains esprits, même si, le jugement des médecins légistes modernes aurait révélé que les affections naturelles découvertes lors de l'autopsie, suffisaient largement à tuer Napoléon, d'une façon ou d'une autre.
Quels médecins-légistes ? Le bon docteur Di-Costanzo ? Je le croyais cancérologue...
Si l'on pose comme axiome que Napoléon était atteint d'un cancer de l'estomac, alors évidemment, on ne pourrait que souscrire à ce jugement. Mais d'éminents praticiens comme les Professeurs Lucien Israel et Henri Pujol contestent ce diagnostic ! Pas assez modernes, sans doute ?
Enfin, le clou, si je puis dire: cela devrait, logiquement, tordre définitivement le cou à la thèse de l'empoisonnement. Et l'on attend enfin une démonstration irréfragable...
Hélas, rien de tout cela mais bel et bien des banalités à la place: la logique ne triompherait pas toujours dans l'histoire des hommes, tandis que l'exagération des effets de certaines interrogations atteindrait habituellement son but.
Les "non-empoisonnistes" ne sont pas seulement des charlatans, ce sont aussi de grands philosophes...