L'Énigme des Invalides

Bataille d'experts autour de la mort de Napoléon

Napoléon dans une posture bien connue, la main droite à hauteur de l'estomac. Ce tableau de David est conservé à Washington.
De quoi est mort Napoléon ? Une étude suisse publiée mardi veut renforcer la thèse du cancer de l'estomac, mais le laboratoire Chemtox d'Illkirch affirme détenir de nouvelles preuves sur un empoisonnement à l'arsenic.


Peut-on mourir d'un cancer de l'estomac quand on a mené la Grande Armée à Austerlitz et survécu à la retraite de Russie ? Ne serait-ce pas plutôt les Anglais qui, par calcul, auraient précipité la mort de Napoléon Bonaparte en l'empoisonnant à l'arsenic pour économiser quelques pennies sur sa pension ? La mort de l'Empereur en 1821 n'en finit pas de passionner scientifiques et sociétés napoléoniennes, et de les diviser.
Deux thèses principales s'affrontent. La première est l'officielle. Napoléon est mort à cause de « l'érosion de la paroi gastrique par l'ulcération néoplasique, ouvrant des brèches vasculaires », un trou dans l'estomac en termes plus clairs, selon une étude du Dr Jacques Di Constanzo, gastro-entérologue au centre hospitalo-universitaire de Marseille et spécialiste de la mort de Napoléon. « Le rapport d'autopsie du médecin personnel de Napoléon, Francesco Antommarchi est très clair, précise le Dr Di Constanzo. Les lésions constatés sur les organes de l'Empereur sont tout à fait cohérentes avec sa mort. »


Empoisonné ?


Mais voilà, d'autres scientifiques ont retrouvé en 1961 de l'arsenic en grande quantité dans les cheveux de Napoléon. L'Empereur aurait été empoisonné et serait mort par intoxication, car son poids à la fin de sa vie était incompatible avec un cancer de l'estomac.
Une étude publiée mardi à Bâle s'est justement attaquée au problème du poids de l'Empereur à sa mort. En comparant ses vêtements, trois chercheurs de l'hôpital de Bâle ont prouvé que Napoléon avait perdu 11 kg dans les cinq mois précédant sa mort, après avoir pesé plus de 90 kg en 1820 pour 1m67.
Quant à la présence d'arsenic dans ses cheveux, à l'origine de la thèse de l'empoisonnement, les scientifiques bâlois l'expliquent par la coutume des vignerons de l'époque de nettoyer leurs tonneaux et leurs cuves avec de l'arsenic. Or, Napoléon était grand amateur de vin. D'autres scientifiques expliquent que les cheveux des grands personnages de l'époque étaient souvent donnés aux proches et conservés grâce à des produits à base d'arsenic.


Nouvelles preuves
promises


« Cette étude est fantaisiste », explique le Dr Pascal Kintz, de l'institut de toxicologie ChemTox à Illkirch-Graffenstaden. « De toute façon, personne ne conteste que l'Empereur avait un ulcère de l'estomac, bouché par un lobe du foie. Il recevait également un traitement à base de sirop d'orgeat contre sa déshydratation et du calomel pour faciliter sa digestion. Traitement contre-indiqué puisque cela renforçait l'acidité dans l'estomac. Il souffrait aussi d'une tuberculose contractée lors de son voyage en Egypte. Mais nous avons maintenant la preuve qu'en plus de tout cela, Napoléon était intoxiqué à l'arsenic. »
La grande révélation est prévue le 2 juin avec la caution de la Société napoléonienne internationale. « Grâce à de nouvelles technologies, reprend le Dr Pascal Kintz, nous pouvons déterminer très précisément les quantités d'arsenic et d'autres produits retrouvés dans ses cheveux [mercure, antimoine]. Mais surtout, nous démontrons que l'arsenic est bien présent à l'intérieur du cheveu, ce qui implique une ingestion et non un dépôt externe. Et de plus, nous sommes en mesure de dire si l'arsenic présent a été ajouté dans sa nourriture ou faisait partie de son environnement. »
Cependant, le Dr Kintz reste prudent : « s'il est prouvé que l'Empereur a bien été intoxiqué volontairement, la cause réelle de sa mort reste inconnue. Tout juste peut-on évoquer que l'arsenic est venu s'ajouter à une série de pathologies déjà potentiellement mortelles. »



Pierre France

Honorable et réputé Dr Kintz. En voilà un qui mérite sa croix d'Honneur. Son talent, ses connaissances, sa persévérance, honorent sa profession !

Voilà en tout cas un sujet qui n'a pas fini de faire débat.
Les experts se renvoient la balle avec brio.
Personnellement, je suis partisan de la thèse de l'empoisonnement.
Et jusqu'ici, aucune étude réalisée afin de conclure à une mort par cancer ne m'a réellement convaincu.

"Alessandro Lugli et ses collaborateurs ont donc décidé de reconstituer les variations de poids de l'empereur. Ils ont aussi comparé l'épaisseur de la couche de graisse sur l'abdomen de l'empereur, mesurée par son médecin personnel, avec 270 mesures effectuée sur des sujets de sexe masculin.

Avec ses 75,7 kg pour 167cm, Napoléon était certes enveloppé mais il arrive que des malades atteints de cancer de l'estomac montrent une surcharge pondérale, ont conclu les médecins bâlois.

Ils ont aussi voulu savoir si le Corse le plus célèbre de l'Histoire avait beaucoup maigri, autre symptôme d'un cancer, pendant les derniers mois de sa vie, en examinant neuf pantalons qu'il a portés entre 1804 et 1821.

Les mesures montrent que Napoléon est passé de 67,8kg en 1804 à 82,6kg en 1815 pour culminer à 90,7kg en 1820 et qu'il a perdu plus de 11kg dans les cinq mois précédant sa mort.

Les scientifiques bâlois se sont ensuite focalisés sur l'évolution du poids de Napoléon les derniers temps avant sa mort, à partir de la taille de ses pantalons. Ils ont établi leur base de calcul en fonction du rapport entre la taille et le poids de 121 personnes saines de toute l'Europe. Les chercheurs ont ensuite mesuré neuf pantalons portés par l'empereur avant et pendant son exil et conservés dans les musées de Malmaison et de Fontainebleau. Il apparaît que son poids a passé de 67,8 kilos à 82,6 kilos entre 1804 et 1815, pour culminer à 90,7 kilos en 1820, un an avant sa mort. Les représentations d'époque étayent d'ailleurs la transformation du général élancé en empereur enrobé.

Cette méthode évalue à 79,7 kilos le poids de Napoléon à sa mort, contre 75,9 avec la méthode de l'épaisseur de graisse. Pour les scientifiques, la perte de 12 à 15 kilos en quelques mois est déterminante. Elle permet de supposer que l'empereur a très probablement souffert d'une tumeur maligne dès l'automne 1820. Son état s'est alors aggravé jusqu'en mai 1821. Une hémorragie digestive, expliquent-ils, a sans doute précipité la fin de L'Empereur."

Le poids de Napoléon aurait culminé à 90, 7 kg en 1820.

Et aurait été encore de 79, 7 kg à sa mort !

On s'apercevra que nous n'étions pas loin de la vérité !:

http://www.empereurperdu.com/forum/phpB ... sc&start=0

Par conséquent, le raisonnement d'Albertuk ne tient plus... Perdre 11 kg, c'est entendu représente un fort amaigrissement dû notamment au peu de nourriture que Napoléon a pu absorber en avril 1821.

Mais ce n'était pas assez pour entraîner son décès à si brève échéance...

Avec 79 kg pour 1,67 m (ne manque-t-il pas un centimètre ?), Napoléon ne pouvait pas avoir un visage maigre et émacié !!!

Voilà ce qui disqualifie encore s'il en était besoin l'imposture du faux masque d'Antommarchi !

Notons également l'aveu de culpabilité de Montholon !

"Cependant, en tenant compte du témoignage d'Arnott comme de celui d'Antommarchi, on constate que Montholon est un vil menteur: "Il est maigre comme en 1800"... "Je parais gros et gras à côté de lui"!

Pourquoi de tels mensonges ? N'est-ce pas parce que Montholon voulait à tout prix accréditer l'idée du cancer ? C'est un aveu implicite de culpabilité. Montholon a bien empoisonné Napoléon !"

Mes observations dans le sujet sur le poids de l'empereur...

En 1804, Napoléon aurait pesé 67, 8 kg !

Certainement guère plus de 60 en 1800...

Et à sa mort, encore de 75 à 79 kg ! Soit 15 kg de plus, au minimum qu'en 1800 !

Voilà bien une preuve des mensonges de Montholon et d'Antommarchi !!!

Je suis également intimement convaincu de la culpabilité de Montholon.
Ses mensonges et ses faux-fuyants accréditent cette thèse.
Pour rappel, il était l'intendant de Longwood et possédait les clés de la réserve.
C'est donc lui qui contrôlait les stocks de nourriture et de boissons, mais aussi ceux d'arsenic destinés à combattre les rats qui pullulaient dans l'île.
Il avait également accès au vin de Constance réservé au seul usage de l'Empereur.
Nanti d'un, voire de plusiers mobiles et possédant les moyens de commettre son forfait, il fait vraiment figure de coupable tout désigné.

Hier après-midi, l'article a également été publié par le Nouvel Obs :
http://permanent.nouvelobs.com/sciences ... S5921.html

Merci pour cet intéressant lien, CC !
Je note que l'hypothèse du cancer à l'estomac avait été rejetée en raison de l'embompoint de Napoléon à sa mort.
Ce qui corrobore nos propres observations et conclusions.
Les analyses des chercheurs suisses ne me convainquent toujours pas...

N'est-ce pas demain qu'on devrait connaître d'autres d'étails à ce sujet?

Il me semble que j'ai lu ça dans un article, il était annoncé une conférence de presse pour le 2 juin.