L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : La mort de Walewski
Message Publié : 18 Jan 2019 17:14 
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27 septembre 1868 : la mort de Walewski, l’homme des plus hautes missions diplomatiques, à travers la presse
Bruno Martin-Gay
Dans Napoleonica. La Revue 2017/3 (N° 30), pages 109 à 118

https://www.cairn.info/revue-napoleonic ... ge-109.htm

1
Il arrive qu’une journée vouée à bouleverser le jeu diplomatique s’achève par un baisser de rideau dramatique. Le dimanche 27 septembre 1868 en offre peut-être une illustration. Retiré de la vie publique active, le comte Alexandre Florian Joseph Colonna de Walewski se rend à Strasbourg. Fils naturel de Napoléon Ier mais reconnu par le comte Athanase Walewski, l’époux de sa mère Marie, il est né le 4 mai 1810 dans le château de Walewice, en Pologne  [3]
[3]Éric Anceau, « Colonna Walewski », in Dictionnaire des…
. À 58 ans, il mène une existence dynamique et voyage beaucoup. Sa santé paraît excellente  [4]
[4]Le Mémorial de la Loire de St-Étienne, du 29…
, mais cache plus sûrement une fragilité, le comte ayant du reste pris de l’embonpoint depuis un an et demeurant sujet aux hémorragies nasales qui le fatiguaient déjà durant sa présidence du Corps législatif, entre 1865 et 1867  [5]
[5]L’Événement, du 30 septembre.
. Son arrivée à Strasbourg se décide tardivement, probablement le jour même à en juger par la réservation effectuée dans la journée, par une dépêche partie d’Ulm, d’appartements pour sa famille et sa suite à l’hôtel de la Ville de Paris, rue Mesage  [6]
[6]Le Courrier du Bas-Rhin, du 30 septembre relate les détails des…
. Sa femme – la comtesse Walewski, née Marie-Anne de Ricci- l’accompagne ainsi que leur fille, Élise, deux domestiques et la mère de la comtesse, la marquise Piccolellis  [7]
[7]Le Gaulois, du 2 octobre ; Françoise de Bernardy, Walewski…
, qui rejoint le cortège à la station Oos à Baden-Baden  [8]
[8]L’Époque, du 30 septembre ; La Gazette des étrangers, du…
.

2
Ce voyage reste voilé de mystère. Il semble toutefois que le comte, parti de sa villa d’Amphion, sur le lac de Genève  [9]
[9]L’Union libérale de Tours, du 29 septembre.
, ait Paris pour destination finale. L’Empereur l’attend pour un entretien de la plus haute importance. La plupart des journaux affirment que l’ancien ministre des Affaires étrangères doit lui rendre compte de sa mission confidentielle en Allemagne  [10]
[10]Parmi les innombrables exemples, Le Courrier de la Vienne…
. D’autres journaux suggèrent que Walewski s’apprête à aller à Munich  [11]
[11]Le Mémorial de St-Étienne, du 29 septembre. ; Le Moniteur du…
. Que ce dernier rentre de la capitale bavaroise ou se prépare à s’y rendre, la mission demeure. Elle porte sans nul doute sur la question prussienne. Celle-ci constitue le centre des préoccupations du comte, convaincu et alarmant le chef de l’État depuis Sadowa, deux ans plus tôt, qu’un affrontement avec la Prusse devient inévitable  [12]
[12]Éric Anceau, « Napoléon III, l’Allemagne et l’Europe en…
. Pour se préparer à l’épreuve, il incombe au diplomate de se rapprocher de la Bavière et, selon d’autres publications, du Wurtemberg, c’est-à-dire les principaux États de l’Allemagne du Sud, en vue d’obtenir leur neutralité  [13]
[13]« (…) il s’agissait de rattacher la Bavière à la France en cas…
, le cas échéant au moyen de concessions territoriales  [14]
[14]« (…) offrir, soit à la Bavière, soit au Wurtemberg, un…
. D’aucuns avancent même son retour au Quai d’Orsay  [15]
[15]Le Figaro, du 30 septembre : « D’après des rumeurs accréditées,…
.

3
Dans ce voyage crucial, Strasbourg marque une halte. Le cortège entre en gare dans la capitale alsacienne à 17h15  [16]
[16]V. le récit des dernières heures, La Liberté, du…
. Une voiture le conduit jusqu’à l’hôtel. Notre personnage paraît en parfaite santé, contrairement à sa femme qui montre des signes de fatigue. Il donne quelques ordres et aide la comtesse à rejoindre l’appartement réservé. À cet instant, il est à Strasbourg depuis moins de 10 minutes et depuis moins de 5 minutes à l’hôtel. Il installe son épouse sur un canapé. Puis il passe une autre pièce pour prendre connaissance d’une dépêche et de deux lettres qu’on vient de lui remettre. Dans la seconde suivante, il lance un cri désespéré : « un verre d’eau, à moi, un médecin, vite ! ». Sa fille accourt, en vain. D’apparence si solide quelques minutes auparavant, Walewski est affaissé sur un canapé : il est mort. Les médecins arrivent en toute hâte. Ils tentent l’impossible en pratiquant des saignées. Mais il est trop tard  [17]
[17]Le Courrier du Bas-Rhin, de Strasbourg, du 30 septembre.…
. Le comte est décédé instantanément, foudroyé par une hémorragie cérébrale. Le procès-verbal de l’autopsie cadavérique, établi par le docteur Stahl, le pharmacien M. Baer et Michel Spada, le valet de chambre du comte défunt, indique que la mort est intervenue subitement entre 17h15 et 17h30, juste après l’arrivée à l’hôtel  [18]
[18]Fonds d’Archives Walewski ACW/BIO/32/3. L’autopsie sommaire de…
. Le Moniteur, journal officiel de l’Empire ayant reçu « l’ordination gouvernementale »  [19]
[19]L’expression est de Louis Combes, dans un article paru…
, annonce la nouvelle sobrement, en quatre lignes : « Nous recevons à l’instant la douloureuse nouvelle de la mort du comte Walewski, qui a succombé ce soir à Strasbourg, à une attaque d’apoplexie foudroyante »  [20]
[20]Le Moniteur universel, 28 septembre.
.

4
Pris de court, l’Empire réagit sans tarder. Un service funéraire se tient le lendemain matin, à neuf heures, en l’Église de Saint-Pierre-le-Jeune  [21]
[21]L’Événement, du 30 septembre.
, avant l’organisation de funérailles à Paris. Informé par sa sœur, Charles, le fils cadet du comte  [22]
[22]Charles-Zanobi-Rodolphe est né le 4 juin 1848 à Florence, fils…
, part à Strasbourg par un train spécial, tandis que l’autre fille du comte et Alexandre  [23]
[23]Alexandre-Antoine-Jean est né le 3 novembre 1844 à…
, le fils issu de l’ancienne et notoire liaison – entre 1842 et 1846- de l’ancien ministre avec la tragédienne Rachel  [24]
[24]Au moment du décès de son père, il est consul de France à…
, restent à Paris  [25]
[25]La France centrale de Blois, du 30 septembre.
. Deux amis de ce dernier font aussi le trajet alsacien afin de ramener les dépouilles dans la capitale : le marquis de Banneville, ambassadeur de France à Rome, et M. de Billing, directeur aux affaires étrangères. Pendant ce temps, les scellés sont apposés au domicile du défunt, au 32 avenue Montaigne, par les soins de MM. les ministres d’État et de la Maison de l’Empereur  [26]
[26]Le courrier du Bas-Rhin de Strasbourg, du 29 septembre.
. Dès le 28 septembre, le corps est officiellement remis au comte de Mosbourg pour le transport à Paris  [27]
[27]Fonds d’Archives Walewski 1/ACW/BIO/321.
, la préfecture du Bas-Rhin ayant autorisé le transport par voie de chemin de fer  [28]
[28]L’Événement, du 30 septembre. Fonds d’Archives Walewski…
.

5
Si la décision d’organiser les obsèques à Paris est rapidement prise, reste à préciser les modalités. La prise en charge du règlement de la cérémonie ne rencontre aucune difficulté. Elle échoit au ministre de la Maison de l’Empereur, attendu que Walewski est mort en qualité de membre du Conseil privé  [29]
[29]Le Courrier du Bas-Rhin de Strasbourg, du 29 septembre.
. Les instructions de l’Empereur demeurent néanmoins attendues. Napoléon III séjourne alors à Biarritz, avec Eugénie  [30]
[30]Ibid.
, comme de coutume lors de chaque mois de septembre depuis 1854  [31]
[31]Éric Anceau, Napoléon III, Paris, Taillandier, 2008, p.…
. Il fait immédiatement montre de sa peine et de sa compassion envers la veuve, anciennement sa maîtresse  [32]
[32]Ibid., p. 331.
, en lui adressant une lettre autographe de condoléances  [33]
[33]D’après les journaux, cette lettre est envoyée immédiatement…
, télégraphiée par Rouher  [34]
[34]Le Pays, du 30 septembre.
. Aux frais de la Liste civile  [35]
[35]É. Anceau, « Colonna Walewski », in Dictionnaire des…
, les obsèques sont fixées au samedi 3 octobre, à midi précise indique le faire-part, en l’Église de la Madeleine à Paris  [36]
[36]Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323,…
.

6
La cérémonie souffre de quelques absences de très haut rang, certes pour des raisons légitimes : l’usage n’étant guère établi de voir un chef d’État présent en cette circonstance, Napoléon III et Eugénie sont représentés par le général Fleury, aide de camp de l’Empereur, grand écuyer, et par le comte de Rayneval, chambellan ; le Prince Napoléon mandate le colonel Ferry Pisani, l’un de ses aides de camp et le capitaine Villot, l’un de ses officiers d’ordonnance ; la princesse Mathilde est représentée quant à elle par le général Chauchard, son chevalier d’honneur ; l’abbé Deguerray, curé de la paroisse, se charge du service divin à la place de l’archevêque, l’absoute étant donnée par Mgr Surat, pronotaire apostolique ; le vice-président du Sénat Royer supplée le président Troplong ; parmi les ministres, Magne, titulaire du portefeuille des Finances, est absent de Paris mais s’assure de la présence de son chef de cabinet  [37]
[37]Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323,…
. Sous ces réserves, les obsèques réunissent la famille ainsi que les grands dignitaires du régime, le personnel diplomatique étranger en poste dans la capitale ou encore la quasi-totalité des agents des deux ministères ayant été sous les ordres de Walewski. Il revient aux deux fils du défunt, Charles et Alexandre Walewski, de conduire le deuil  [38]
[38]Ibid.
. Pour ce dernier, l’instant indicible par nature concrétise symboliquement sa reconnaissance dès 1844 puis son adoption par le comte, deux ans après la mort de Rachel ; la presse évoque d’ailleurs sans gêne cette filiation  [39]
[39]Il est alors consul de France à Beyrouth. Fonds d’Archives…
.

7
La cérémonie est marquée par une grande solennité. Des suives d’artillerie tirées sur le quai d’Orsay annoncent son commencement comme sa fin. L’Église est tendue de noir et décorée par des draperies portant les armes et les initiales du comte Walewski. Au milieu de la nef, un magnifique catafalque surplombe le corps, sous le regard et le recueillement notamment des hautes personnalités, toutes placées selon un ordre strict  [40]
[40]Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323,…
. Les artistes de l’Opéra exécutent plusieurs morceaux de chant et de musique sacrée comme le De Profondis  [41]
[41]Ibid.
. Puis, le transfert du corps de l’Église de la Madeleine au cimetière du Père Lachaise, où se ponctue l’enterrement du défunt dans le caveau de famille, donne lieu à une grande procession rassemblant les dignitaires de l’Empire à la population. Outre les officiels et les troupes entourant le corbillard, une foule immense évaluée à 300 000 personnes se range à gauche et à droite des boulevards pour saluer la mémoire du comte  [42]
[42]Ibid.
.

8
Après les dernières prières de l’Église, deux discours funèbres sont prononcés, l’un par le marquis de Moustier, ministre des Affaires étrangères  [43]
[43]Il décède deux mois plus tard. F. de Bernardy, Walewski…,…
, l’autre par M. Lehmann, président de l’Académie des Beaux-Arts  [44]
[44]Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323,…
. Le premier déclare apporter « l’adieu suprême de l’Empereur et du pays à l’homme éminent » qui disparaît  [45]
[45]Ibid.
. Il retrace la carrière du comte, insistant en particulier sur son rôle diplomatique. La période polonaise est soulignée ainsi que la première mission en Algérie voyant Walewski dissuader l’émir Abd-el-Kader d’attaquer une province française. L’œuvre au Quai d’Orsay fait évidemment l’objet d’un rappel, assorti d’un accent spécial sur le rapprochement avec l’Angleterre défendu avec constance et conviction par le comte depuis son ambassade à Londres à partir de 1851 : « On n’a pas oublié l’Angleterre, et je me plais à rappeler la dignité, le tact, la fermeté, l’à-propos dont il fit preuve pour préparer et constituer le rapprochement intime des deux nations, pour substituer enfin aux rivalités du passé une émulation généreuse à marcher de concert dans les voies de la civilisation et du progrès »  [46]
[46]Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323,…
; Moustier aurait du reste pu dater cette position plus tôt, Walewski publiant en 1834 ses réflexions anglophiles au moyen d’une brochure intitulée L’Alliance anglaise  [47]
[47]Ibid.
.

9
Lehmann s’emploie quant à lui à rendre d’abord hommage à la personnalité du comte, son prédécesseur à la tête de l’Académie. Il le dépeint affable et simple, malgré les hautes fonctions exercées, charmant et attachant « tous ceux qui l’approchaient »  [48]
[48]Ibid. : « Alors même que le rôle de nos confrères libres se…
, l’authenticité de ces vertus émanant davantage du cœur que des origines élevées du comte  [49]
[49]Ibid. : « Sa naissance et ses goûts avaient placé le comte…
. Walewski est ensuite loué pour son libéralisme, non pas en matière politique qui est connu, mais artistique. L’orateur lui est reconnaissant d’avoir beaucoup œuvré, en tant que ministre d’État, en faveur des arts et des artistes. Parmi d’autres exemples, il cite les suivants : l’institution d’une commission consultative des beaux-arts – qui sera abandonnée par ses successeurs –, la création de la bibliothèque de l’École, les acquisitions du musée Campana pour le Louvre et de la collection Louis Clapisson pour le Conservatoire de Musique, le concours pour la construction du nouvel Opéra, qui le conduira à poser la première pierre  [50]
[50]Raphael Lahlou, « Walewski, un ˝Aiglon˝ grand commis », in…
, ou encore les différentes expositions  [51]
[51]Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323,…
. Lehmann souligne enfin le rôle fondamental joué par Walewski, en qualité de président du Corps législatif, dans l’instauration d’une législation en matière de propriété littéraire et artistique  [52]
[52]Ibid.
.

10
La disparition soudaine et dramatique de Walewski provoque donc une émotion sincère dans le pays. Elle revêt aussi une dimension politique, difficile à évaluer mais vraisemblable. Aucune suite à la mission du comte n’est connue. À peine deux ans plus tard, le 2 septembre 1870, avec la Bavière et le Wurtemberg pour alliés, la Prusse défait la France et condamne l’Empire  [53]
[53]« Mystère et résignation ! Les évènements et le temps nous…
.

11
La presse rend abondamment compte de la mort et de la vie de Walewski, où se mêlent la complaisance et la distance parfois ironique. L’émotion nationale ne prédispose guère à la critique. Il reste que le décès de Walewski constitue le premier grand événement national que les journaux sont amenés à commenter depuis la loi du 11 mai 1868, défendue d’ailleurs par le comte  [54]
[54]« Dans le fameux conseil des ministres qui précéda le vote de…
, instaurant un régime libéral de la presse annonciateur de la future loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 sous la Troisième République  [55]
[55]Bruno Martin-Gay, « Le coup d’État en permanence » ?…
.

12
Alexandre-Florian-Joseph Walewski est né des amours de Napoléon Ier et de Marie Walewska. Même si sa parenté illustre est de notoriété publique, les journaux évitent de la mentionner explicitement. Le plus souvent, lorsqu’ils abordent ce sujet  [56]
[56]Nombre d’articles renseignent seulement l’année assortie…
, ils se contentent de reprendre les termes de la note qui figurent dans le Dictionnaire universel des contemporains de Gustave Vapereau  [57]
[57]Gustave Vapereau (1819-1906), est l’auteur de cet ouvrage de…
indiquant que notre personnage est « le fils d’une Polonaise »  [58]
[58]« Fils d’une Polonaise, il alla dès l’âge de dix-neuf ans,…
. Parfois, usant de références plus moins suggestives à son père naturel, des articles recourent à des sous-entendus certainement compris  [59]
[59]Le comte est « le fils de cette séduisante comtesse Walewska…
. Certains écrits s’écartent toutefois de cette doxa. Un premier type reprend dans les mêmes termes un développement pointant, avec une fausse candeur, le silence des dictionnaires biographiques sur l’identité du père de Walewski et se garde de la dévoiler  [60]
[60]« Le comte Colonna Walewski (…) était né à Walewice en 1810,…
. Plus explicite, Le Constitutionnel, pourtant de tendance gouvernementale et considéré, avec La Patrie et Le Pays, comme l’un des trois journaux officieux  [61]
[61]R. Bellet, Presse et journalisme…, p. 46.
, précise cette paternité en soulignant par surcroît, ce qui n’échappe à personne, la ressemblance avec l’Empereur  [62]
[62]« Alexandre-Florian-Joseph Walewski-Colonna, né en 1810, était…
.

13
Nombre d’articles louent la personnalité du comte. Sont soulignées la sympathie  [63]
[63]Le roi de Bruxelles, du 30 septembre : « Dans les relations…
, y compris dans des journaux élitistes  [64]
[64]Le Mémorial diplomatique, du 1er octobre : « L’inexorable mort…
, et l’honnêteté de celui-ci  [65]
[65]A. Mauduit, in L’Observateur d’Avesnes, du 1er octobre :…
. Néanmoins, la mise en exergue de ces vertus ne rencontre pas l’unanimité. Le désintéressement du comte vanté par nombre d’articles  [66]
[66]Le Figaro, du 30 septembre : « On parle beaucoup de la probité…
suscite des sarcasmes dans certains autres qui rappellent les dons immobiliers de l’Empereur à Walewski, telle une propriété dans les environs de Bordeaux d’une valeur de trois millions  [67]
[67]Le Réveil, du 1er octobre.
. Sa droiture devient parfois sujet de moquerie chez ceux voulant faire ressortir la médiocrité politique qu’ils prêtent au personnage  [68]
[68]L’Avenir d’Auch, du 1er octobre : « Comme homme privé, il…
. Quant à son libéralisme, il est connu et évidemment pointé  [69]
[69]La Franche comté de Besançon, du 30 septembre.
; « le comte Walewski était le lien naturel entre le parti libéral et l’Empereur », écrit en guise de résumé Cucheval-Clarigny, dans Le Courrier du Bas-Rhin  [70]
[70]Anathase Cucheval-Clarigny, in Le Courrier du Bas-Rhin, de…
. Mais les journaux d’opposition, tel Le Réveil, hebdomadaire littéraire républicain à peine créé  [71]
[71]Le rédacteur en chef est Charles Delescluze, future grande…
, rivalisent d’ironie pour viser l’autoritarisme supposé du régime  [72]
[72]Le Réveil, du 1er octobre.
. Le plus corrosif est Le Nain jaune. Ce bi-hebdomadaire libéral remet en cause l’humanisme et le libéralisme du comte en livrant l’anecdote suivante en conclusion d’un article nécrologique jusqu’alors mesuré : « Terminons par une petite anecdote, où M. Walewski joua un certain rôle. C’était un homme assez absolu d’opinions : partisan d’un système, il l’eût soutenu jusqu’à la mort. Ainsi reconnaissant l’utilité et la nécessité de l’application de la peine de mort à certains crimes, il poussa peut-être un peu plus loin la pratique de sa théorie, un certain jour. C’était à l’époque où il était lié d’amitié avec Lord Palmerston. Un homme, misérable assassin d’ailleurs, avait été condamné à mort à Jersey, chose insolite dans ce pays où l’on n’avait pas vu d’exécution depuis un siècle. Le malheureux était sur le point de voir sa peine commuée, grâce à une lettre éloquente de l’illustre auteur du Dernier jour d’un condamné, signée par tous les Jerseyais. M. de Walewski apprit ce fait, et trouvant cette clémence dérisoire et peut-être aussi à cause du nom de l’auteur de la lettre, insista tellement auprès de lord Palmerston, que celui-ci, ne voulant pas refuser la première grâce que lui demandait son nouvel ami, refusa la commutation de peine et fit exécuter promptement la sentence »  [73]
[73]Archives diplomatiques. Personnel 1re Série 4158 Carton 323…
.

14
Sur la carrière de Walewski, la presse est majoritairement élogieuse. Elle revient sans surprise sur les grands moments, notamment le passage au Quai d’Orsay, entre 1855 et 1860, avec le Congrès de Paris en 1856 pour point d’orgue  [74]
[74]Henry d’Escamps, in Le Pays, du 3 octobre. Ce journal est un…
. Mais elle traite aussi des débuts de la carrière du comte. Le futur ministre français commence sa vie publique avant l’âge de 20 ans comme émissaire à Londres du gouvernement insurrectionnel de Pologne né du soulèvement, le 29 novembre 1830, contre la domination russe qui entraîne dans la foulée une guerre russo-polonaise. Walewski n’y joue pas le premier rôle mais, avec un mélange de courage et d’adresse, parvient à étoffer progressivement et substantiellement son poids politique. À cette occasion, la presse lui décerne d’autant plus ses premiers titres de gloire qu’elle est largement acquise à la cause polonaise. Elle relaie donc avec complaisance l’hostilité à la Russie attribuée à Walewski  [75]
[75]Par exemple, Le Salut public de Lyon, du 29 septembre :…
. Celle-ci est en outre remise dans la perspective de la jeunesse du comte. Avec sa mère, celui-ci fuit en direction de Genève les persécutions infligées par Constantin, grand-duc de Russie et commandant de l’armée de Pologne  [76]
[76]Ibid. : « Il dut fuir avec sa mère les persécutions atroces du…
. Tout en rappelant son courage, la presse insiste sur son action diplomatique menée auprès du cabinet Saint-James  [77]
[77]Le Courrier de l’Ain, de Bourg, du 29 septembre, Le…
. Cet épisode constitue un tournant pour Walewski. Certes, la mission demeure un échec puisque les négociations n’aboutissent pas à lever les réserves britanniques pour intervenir de concert avec la France contre la Russie  [78]
[78]L’Époque, du 29 septembre : « C’est lui qui en 1830 fut envoyé…
. Mais le jeune négociateur révèle de grandes qualités  [79]
[79]Le Courrier de Marseille, du 29 septembre : « Walewski a montré…
. Parfois dans des termes strictement identiques, les journaux soulignent les relations durables qu’il noue avec l’élite anglaise  [80]
[80]Le Courrier du Havre, du 29 septembre. L’Union libérale de…
, et même le lien d’amitié avec Lord Palmerston, qui convaincra Louis-Napoléon Bonaparte à le nommer ambassadeur à Londres, en 1851, en vue de faire accepter par l’Angleterre le coup d’État du 2 décembre  [81]
[81]Le Figaro, du 30 septembre.
. C’est même lui que le maréchal de Sébastiani, ministre des Affaires étrangères  [82]
[82]Horace François Bastien Sébastiani, comte de La Porta et de…
, charge d’annoncer à la Diète le refus français d’intervenir. À cette adresse, il répond : « je n’ai qu’une réponse à faire à votre communication : je cours m’enrôler dans les rangs de l’insurrection »  [83]
[83]Par exemple Le Salut public de Lyon, du 29 septembre.
. Son panache n’est pas seulement verbal. Il tient parole. Aide de camp du vieux général Joseph Chlopicki, il participe avec bravoure, sous le commandement de ce dernier, à la principale bataille de la guerre, celle de Grochow, commençant le 25 février 1831 et voyant les Polonais remporter de beaux succès contre l’ennemi russe avant d’être terrassés par ce dernier  [84]
[84]Le Salut public de Lyon, du 29 septembre : « Walewski, nommé…
. Il obtient la Croix de Guerre. Relayant les exploits militaires du comte, Le Gaulois du 1er octobre rappelle que celui-ci aimait dire qu’aucune médaille ne lui avait plus de plaisir que cette Croix  [85]
[85]Le Gaulois, du 1er octobre : « Walewski eut un cheval tué…
. Le plus bel hommage à ce passé polonais glorieux est finalement enveloppé dans la formule suivante : « Pour les Polonais, hier doit être un jour de vrai deuil »  [86]
[86]Le Moniteur du Calvados de Caen, du 29 septembre, Le…
.

15
En définitive, la première et l’ultime missions diplomatiques de Walewski se rejoignent et confèrent une unité à cette longue carrière. Dans les deux cas, celui-ci mène une secrète mission diplomatique de salut national pour la Pologne d’abord, pour la France ensuite. L’entreprise échoue à chaque fois. Mais les conditions de la réussite ne sont guère réunies. En 1830-1831, le jeune Walewski s’efforce de convaincre les grandes nations à soutenir la Pologne d’après la lettre du traité de Vienne alors que, pour celles-ci, l’esprit s’y oppose ; en 1868, le diplomate chevronné tente de rallier la Bavière et peut-être le Wurtemberg qui sont en fait déjà arrimés à la Prusse. À l’aurore comme au crépuscule de sa vie publique, Florian-Alexandre-Joseph Walewski est donc l’homme des missions existentielles et improbables de ses deux nations successives.
Notes

[1]
Sauf indication contraire, la source dont émanent les titres de presse est constituée du Fonds d’Archives Walewski avec la référence suivante : Archives Colonna Walewski. Chronologie d’une vie. Revue de Presse. Tous ces titres sont évidemment parus en 1868. Seul le jour et le mois feront donc l’objet d’une précision. D’autres éléments du fonds sont parfois utilisés ; lorsque tel est le cas, la référence est précisée.
[2]
Unless otherwise noted, the source for all the press articles is the Fonds d’Archives Walewski, referenced as follows: Archives Colonna Walewski. Chronologie d’une vie. Revue de Presse. All these articles were (of course) published in 1868. In the notes, only the days and months will be specified. When other elements from this archives are used, their references are given in full.
[3]
Éric Anceau, « Colonna Walewski », in Dictionnaire des députés sous le Second Empire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1999.
[4]
Le Mémorial de la Loire de St-Étienne, du 29 septembre ; La Presse, du 29 septembre ; Le roi de Bruxelles, du 30 septembre.
[5]
L’Événement, du 30 septembre.
[6]
Le Courrier du Bas-Rhin, du 30 septembre relate les détails des derniers moments du comte repris dans nombre de publications, notamment : La Patrie, du 30 septembre ; Le Monde, du 30 septembre ; Journal de Paris, du 30 septembre ; Le Temps, du 30 septembre ; Journal des Débats, du 30 septembre, etc.
[7]
Le Gaulois, du 2 octobre ; Françoise de Bernardy, Walewski Le Fils polonais de Napoléon, Paris, Perrin, 1976, p. 353.
[8]
L’Époque, du 30 septembre ; La Gazette des étrangers, du 30 septembre.
[9]
L’Union libérale de Tours, du 29 septembre.
[10]
Parmi les innombrables exemples, Le Courrier de la Vienne de Poitiers, du 29 septembre ; Le Figaro, du 29 septembre, L’Union libérale de Tours, du 29 septembre ; Mémorial d’Amiens, du 29 septembre ; Journal d’Ille-et-Vilaine de Rennes, du 29 septembre, etc.
[11]
Le Mémorial de St-Étienne, du 29 septembre. ; Le Moniteur du Calvados, du 29 septembre ; Le Courrier de la Vienne de Poitiers, du 29 septembre ; L’Union de l’Ouest d’Angers du 30 septembre.
[12]
Éric Anceau, « Napoléon III, l’Allemagne et l’Europe en 1866 », in 1866, une querelle d’Allemands ? Perceptions croisées et mémoire(s) d’un moment de l’histoire européenne, sous la direction de Jean-Noël Grandhomme, Bruxelles, Peter Lang, 2018, p. 311.
[13]
« (…) il s’agissait de rattacher la Bavière à la France en cas d’événements européens, et de s’assurer contre la Prusse le concours du principal État de l’Allemagne du Sud ; mais le temps aura manqué au négociateur pour venir rendre compte de sa mission ». La France centrale de Blois, du 30 septembre.
[14]
« (…) offrir, soit à la Bavière, soit au Wurtemberg, un accroissement de royaume en échange d’une douce et complaisante neutralité envers la France ». L’Avenir d’Auch, du 1er octobre.
[15]
Le Figaro, du 30 septembre : « D’après des rumeurs accréditées, M. Walewski rentrait à Paris à toute vapeur pour y prendre le portefeuille des affaires étrangères ».
[16]
V. le récit des dernières heures, La Liberté, du 30 septembre.
[17]
Le Courrier du Bas-Rhin, de Strasbourg, du 30 septembre. Le journaliste Donna écrit dans La Presse, du 29 septembre : « Sa mort a surpris tous ceux qui connaissaient sa santé robuste et l’activité de sa vie ».
[18]
Fonds d’Archives Walewski ACW/BIO/32/3. L’autopsie sommaire de la poitrine révèle que le péricarde était considérablement distendu et sa cavité complètement remplie par un caillot sanguin. La recherche de la cause de l’hémorragie montre que, vers la base de l’oreillette gauche, un peu en arrière, une déchirure de 6 à 8 millimètres par laquelle le sang s’était épanché dans le péricarde. L’autopsie devait initialement être réalisée à Paris du fait du transfert le lundi. Finalement le transfert est retardé au mardi 29 septembre, obligeant à la mise en œuvre de l’autopsie à Strasbourg, à 15h, quelques heures avant le départ.
[19]
L’expression est de Louis Combes, dans un article paru dans Le Nain jaune, le 24 octobre 1867. V. Roger Bellet, Presse et journalisme sous le Second Empire, Paris, Armand Colin, 1967, p. 46, note 14.
[20]
Le Moniteur universel, 28 septembre.
[21]
L’Événement, du 30 septembre.
[22]
Charles-Zanobi-Rodolphe est né le 4 juin 1848 à Florence, fils légitime du comte et de la comtesse Walewski.
[23]
Alexandre-Antoine-Jean est né le 3 novembre 1844 à Marly-le-Roi. De de son premier mariage avec Lady Catherine Montagu, Walewski eut un fils, Georges, mais qui mourut à 14 mois (7 mars 1834-9 mai 1835).
[24]
Au moment du décès de son père, il est consul de France à Beyrouth. Le Nouvelliste de Rouen, du 30 septembre ; Le Mémorial d’Amiens, du 30 septembre ; Le Salut Public de Lyon, du 30 septembre ; La Franche Comté de Besançon, Le Journal de Genève, L’Union bretonne de Nantes, Le Courrier des Ardennes de Mézières, Le Courrier de l’Eure d’Evreux, L’Union bourguignonne de Dijon, du 30 septembre.
[25]
La France centrale de Blois, du 30 septembre.
[26]
Le courrier du Bas-Rhin de Strasbourg, du 29 septembre.
[27]
Fonds d’Archives Walewski 1/ACW/BIO/321.
[28]
L’Événement, du 30 septembre. Fonds d’Archives Walewski 1/ACW/BIO/32/2. En l’espèce, le préfet, M. le baron Pron, étant empêché, c’est le secrétaire général, M. Bessières, en qualité de préfet faisant fonctions, qui signe l’autorisation du transfert des dépouilles de Son Excellence le comte de Walewski, Sénateur, Membre du Conseil privé.
[29]
Le Courrier du Bas-Rhin de Strasbourg, du 29 septembre.
[30]
Ibid.
[31]
Éric Anceau, Napoléon III, Paris, Taillandier, 2008, p. 322. L’auteur indique que le couple impérial se rend chaque année à Biarritz depuis 1854, sauf en 1860 et en 1869.
[32]
Ibid., p. 331.
[33]
D’après les journaux, cette lettre est envoyée immédiatement après le drame. « Il paraît que la noble veuve de M. le comte Walewski a reçu une lettre autographe de l’Empereur, qui est venue adoucir aujourd’hui l’immense douleur à laquelle elle est en proie ». Mémorial d’Amiens, du 29 septembre ; Nouvelliste de Rouen, du 29 septembre ; La France, du 29 septembre ; Le Salut Public de Lyon, du 30 septembre. Françoise de Bernardy avance une réaction plus différée, datant ce courrier au 7 octobre, Françoise de Bernardy, Walewski Le Fils polonais de Napoléon, Paris, Perrin, 1976, p. 355.
[34]
Le Pays, du 30 septembre.
[35]
É. Anceau, « Colonna Walewski », in Dictionnaire des députés…
[36]
Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323, feuillets 16 à 22.
[37]
Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323, feuillet 48.
[38]
Ibid.
[39]
Il est alors consul de France à Beyrouth. Fonds d’Archives Walewski. Le Nouvelliste de Rouen, du 30 septembre, Le Mémorial d’Amiens, du 30 septembre, Le Salut Public de Lyon, du 30 sept., La Franche Comté de Besançon, Le Journal de Genève, L’Union bretonne de Nantes, Le Courrier des Ardennes de Mézières, Le Courrier de l’Eure d’Evreux, L’Union bourguignonne de Dijon, du 30 septembre.
[40]
Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323, feuillet 48.
[41]
Ibid.
[42]
Ibid.
[43]
Il décède deux mois plus tard. F. de Bernardy, Walewski…, p. 355.
[44]
Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323, feuillet 48.
[45]
Ibid.
[46]
Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323, feuillet 48.
[47]
Ibid.
[48]
Ibid. : « Alors même que le rôle de nos confrères libres se borneraient à former un lien naturel et nécessaire entre l’Académie et l’élite de la société, nul choix n’eût pu être plus heureux (…) Ni les soucis ni l’éclat des fonctions qui l’élevaient au sommet de la hiérarchie politique n’avaient altéré en lui l’affable simplicité qui charmait et attachait tous ceux qui l’approchaient ».
[49]
Ibid. : « Sa naissance et ses goûts avaient placé le comte Walewski dans un milieu élevé, mais sa haute distinction y tenait d’une source plus intime et plus sûre : il y avait du cœur dans sa parfaite urbanité ».
[50]
Raphael Lahlou, « Walewski, un ˝Aiglon˝ grand commis », in Napoléon III Magazine, n° 9/2010.
[51]
Archives diplomatiques. Personnel 1ère Série 4158 Carton 323, feuillet 48.
[52]
Ibid.
[53]
« Mystère et résignation ! Les évènements et le temps nous apprendront si M. Walewski a perdu sa peine en Allemagne ». L’Avenir d’Auch, du 1er octobre.
[54]
« Dans le fameux conseil des ministres qui précéda le vote de la loi sur la presse, M. Walewski membre du conseil des ministres, fut seul, avec M. de La Valette, ancien ministre de l’intérieur, à appuyer franchement l’article 1er, abolissant l’autorisation préalable ». Le Français, du 30 septembre.
[55]
Bruno Martin-Gay, « Le coup d’État en permanence » ? L’agent public et l’enjeu césarien de la candidature officielle sous le Second Empire, Paris, de Boccard, 2015, p. 283.
[56]
Nombre d’articles renseignent seulement l’année assortie parfois du lieu de naissance, sans aucune référence à la filiation. Parmi d’autres exemples : « M. le comte Colonna Walewski était né en Pologne le 4 mai 1810 ». Le Courrier du Centre de Limoges, du 29 septembre ; Le Journal de Bordeaux, du 30 septembre ; Le Propagateur du Nord, de Lille, du 30 septembre ; « M. Walewski était né en 1810 ». Le Français, du 29 septembre.
[57]
Gustave Vapereau (1819-1906), est l’auteur de cet ouvrage de référence paru d’abord en 1858 puis en 1861, 1865 et 1870. Le Dictionnaire est couramment désigné « Vapereau ».
[58]
« Fils d’une Polonaise, il alla dès l’âge de dix-neuf ans, entamer à Londres avec les hommes d’État les plus éminents de l’Angleterre, des négociations en faveur de la Pologne ». Le Courrier du Havre, du 29 septembre ; L’Union libérale de Tours, du 29 sept ; Le Temps, du 29 septembre ; Le Journal de Rouen, du 29 septembre. Plus minimalistes, nombre de journaux précisent simplement que Walewski est « Polonais d’origine et de naissance ». L’Époque, du 29 septembre ; Mémorial d’Amiens, du 29 septembre ; Nouvelliste de Rouen, du 29 septembre ; Salut public de Lyon, du 30 septembre ; Journal d’Ille-et-Vilaine de Rennes, du 30 septembre ; Journal de Genève, du 30 septembre.
[59]
Le comte est « le fils de cette séduisante comtesse Walewska qui brilla un instant à la cour de Napoléon Ier ». A. Mauduit, in L’Observateur d’Avesnes, du 1er octobre. Une note rédigée par Frédéric Lock dans les termes suivants pour Le Temps est reprise par d’autres publications : « Fils d’une Polonaise qu’a rendue célèbre son attachement à Napoléon qu’elle aida dans les préparatifs d’évasion de l’île d’Elbe. Ces souvenirs napoléoniens ne furent pas inutiles à la carrière politique d’Alexandre Walewski sous la Monarchie de Juillet et surtout sous le Second Empire ». Parmi d’autres exemples, Le Courrier de l’Ain, de Bourg, du 29 septembre ; Le Propagateur de l’Aube, Troyes, du 30 septembre.
[60]
« Le comte Colonna Walewski (…) était né à Walewice en 1810, d’une Polonaise (les dictionnaires biographiques se taisent sur le nom de son père) ». C. Cahuzac, in L’Union de l’Ouest d’Angers, du 30 septembre ; Gentry Magre, in L’Émancipation de Toulouse, du 30 septembre.
[61]
R. Bellet, Presse et journalisme…, p. 46.
[62]
« Alexandre-Florian-Joseph Walewski-Colonna, né en 1810, était fils de cette comtesse Walewska, dont la beauté fut si célèbre en Pologne (…) Son père lui légua sa ressemblance. La figure du comte Walewski était signée : Napoléon ». Le Constitutionnel, du 29 septembre.
[63]
Le roi de Bruxelles, du 30 septembre : « Dans les relations privées, M. Walewski était un homme droit, tellement fidèle à ses amis qu’il n’en a perdu aucun. Très sympathique à la Chambre des députés qu’il présidait, il est peut-être le seul qui se soit considéré comme le président de la Chambre tout entière, et pas seulement de la majorité, également impartial envers tous » ; L’Époque, du 29 septembre : « Homme du monde dans toute l’acception du terme, d’un commerce charmant, esprit délicat et très sûr (…) ».
[64]
Le Mémorial diplomatique, du 1er octobre : « L’inexorable mort vient d’enlever, dans toute la force de l’âge, un des personnages les plus éminents et les plus sympathiques de la France impériale ».
[65]
A. Mauduit, in L’Observateur d’Avesnes, du 1er octobre : « Quel que soit le parti auquel on appartienne, on ne peut s’empêcher de regretter [Walewski], car ce fut avant tout un honnête homme, et à notre époque les gens honnêtes ne sont pas tellement communs qu’il faille les dédaigner ».
[66]
Le Figaro, du 30 septembre : « On parle beaucoup de la probité politique et du désintéressement du comte Walewski, sorti des plus hautes fonctions dans un état de médiocrité de fortune des plus honorables » ; La France centrale de Blois, du 30 septembre. « M. Walewski n’avait pas une grande fortune… ».
[67]
Le Réveil, du 1er octobre.
[68]
L’Avenir d’Auch, du 1er octobre : « Comme homme privé, il était, prétend-on fort aimable, de relations affables, comme le monde en fournit ; l’homme politique était plus que médiocre, et toute sa valeur consistait dans son intimité avec le souverain ».
[69]
La Franche comté de Besançon, du 30 septembre.
[70]
Anathase Cucheval-Clarigny, in Le Courrier du Bas-Rhin, de Strasbourg, du 30 septembre.
[71]
Le rédacteur en chef est Charles Delescluze, future grande figure de la Commune de Paris. R. Bellet, Presse et journalisme…, p. 307.
[72]
Le Réveil, du 1er octobre.
[73]
Archives diplomatiques. Personnel 1re Série 4158 Carton 323 Feuillet 47 Le Nain jaune, 1er octobre 1868.
[74]
Henry d’Escamps, in Le Pays, du 3 octobre. Ce journal est un quotidien politique pro-impérial. V. R. Bellet, Presse et journalisme…, p. 306.
[75]
Par exemple, Le Salut public de Lyon, du 29 septembre : « …je n’aurai pas de peine à vous faire comprendre que sa première haine fut contre la Russie ».
[76]
Ibid. : « Il dut fuir avec sa mère les persécutions atroces du dictateur Constantin et chercher un asile sur une terre neutre ; il abandonna donc la Pologne pour Genève (…) ».
[77]
Le Courrier de l’Ain, de Bourg, du 29 septembre, Le Propagateur de l’Aube, Le Progrès, du 30 septembre : « Lorsque éclata, en 1831, l’insurrection de Pologne, le jeune Walewski se rendit dans sa patrie, prit part à la guerre de l’indépendance, et, après la victoire des Russes, revint en France, puis alla en Angleterre, où il essaya, sans succès, de plaider la cause polonaise » ; Le Courrier du Havre, du 29 septembre : « Fils d’une Polonaise, après avoir montré, dans toute son éducation, une précoce activité d’esprit, il alla, dès l’âge de 19 ans, à Londres, entamer des négociations en faveur de la Pologne, avec les hommes d’Etat les plus éminents de l’Angleterre, qui restèrent depuis en relations avec lui ».
[78]
L’Époque, du 29 septembre : « C’est lui qui en 1830 fut envoyé à Londres pour tâcher de négocier avec le cabinet de Saint-James une intervention armée de concert avec la France. La révolution de 1831 étant écrasée et ses démarches n’ayant point abouti, il se réfugia à Paris et s’engagea dans les hussards ».
[79]
Le Courrier de Marseille, du 29 septembre : « Walewski a montré une aptitude remarquable pour les affaires politiques ».
[80]
Le Courrier du Havre, du 29 septembre. L’Union libérale de Tours, du 29 septembre. Le Figaro, du 29 septembre, Le Courrier du Centre de Limoges, du 29 septembre, Mémorial d’Amiens du 29 septembre, Journal d’Amiens, du 29 septembre, Le Constitutionnel, du 29 septembre, Le Journal de Bordeaux, du 30 septembre, etc. : « (…) il alla dès l’âge de 19 ans entamer à Londres, avec les hommes d’Etat les plus éminents de l’Angleterre, des négociations en faveur de la Pologne… » ; Journal de Rouen, du 29 septembre ; Le Journal d’Amiens, du 30 septembre : « Après avoir reçu une éducation brillante, il prit part à Londres, dès l’âge de dix-neuf ans, à des négociations en faveur de la Pologne, et les qualités heureuses de son esprit le firent accueillir par tout ce que la société anglaise offrait de personnages éminents dans la politique et la diplomatie ».
[81]
Le Figaro, du 30 septembre.
[82]
Horace François Bastien Sébastiani, comte de La Porta et de l’Empire, est élevé à la dignité et au grade de maréchal de France en 1830 et devient ministre des Affaires étrangères durant trois ans, de 1830 à 1833.
[83]
Par exemple Le Salut public de Lyon, du 29 septembre.
[84]
Le Salut public de Lyon, du 29 septembre : « Walewski, nommé aide de camp, assiste à ses [le général Chlopicki] côtés au gigantesque duel de Grochow, bataille de six jours, lutte sans merci, qui se termina par la victoire et l’anéantissement des forces de l’indépendance ».
[85]
Le Gaulois, du 1er octobre : « Walewski eut un cheval tué sous lui ; le brave général Chlopicki l’avait choisi pour aide de camp, et il fut émerveillé de tant de courage, d’audace et de gaieté. La première décoration donnée sur ce terrain sanglant alla décorer la poitrine du vaillant volontaire. Jamais aucune croix ne m’a fait autant de plaisir que celle-là, répétait quelque fois le ministre des affaires étrangères, qui les avait toutes ! ».
[86]
Le Moniteur du Calvados de Caen, du 29 septembre, Le Figaro, du 29 septembre. Une autre formule élogieuse est à relever : « L’émigration polonaise perd un de ses plus considérables représentants dans le comte Colonna Walewski, qui appartenait par ses origines à la double nationalité polonaise et italienne ». Le Journal de l’Aisne, de Laon, du

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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 Sujet du message : Re: La mort de Walewski
Message Publié : 23 Jan 2019 16:16 
vous ne craignez pas d'être poursuivi pour copié/collé illicite ? :grands yeux:


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