L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : Le sergent Hoff...
Message Publié : 08 Déc 2009 19:30 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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[...] "Hoff Ignace fils de Rinhard Hoff et de Marie-Anne Dietrich est né le 20 juillet 1836 à Marmoutier (Bas Rhin). Il quitta de bonne heure la maison paternelle pour faire son tour de France comme ouvrier plâtrier. Appelé par la loi du recrutement il fut incorporé à partir du 29 novembre 1857, il se rengagea pour 7 ans à partir du 31 décembre 1863. On raconta sur lui de telles aventures qu'il devint difficile de découvrir la vérité. Elle se fit jour enfin, et le sergent Hoff, accusé d'avoir servi d'espion aux Prussiens sortit de cette odieuse calomnie aussi pur qu'il le méritait. Lorsque commence le siège de Paris, Hoff a 13 ans de service et son nom est inconnu hors de son régiment. A la fin du siège il a tué 27 prussiens comme l'attestent ses états de services officiels signés par les membres du conseil d'administration, conformément au règlements militaires et d'après l'ordre du jour du gouverneur. C'est en respirant l'air de Paris que cet homme devenait un héros. Le peuple adopte le sergent Hoff et en fait son idole. Simple ouvrier, il parle peu et se montre toujours modeste. Tout naturellement les ouvriers sont fiers de ce compagnon, qui, dans l'histoire, est leur personnification. [...] Le sergent Hoff, qui n'avait jamais combattu observa pendant quelque temps et fut surpris de la tranquillité de nos avant-postes qui voyaient d'un oeil assez indifférent les patrouilles ennemies passer et repasser à portée de fusil. Sa première pensée avait été d'attaquer seul l'un de ces petits détachements pendant une nuit obscure, mais la discipline le retint. Il demanda l'autorisation à ses chefs qui d'abord repoussèrent sa demande. Il insista, et obtint la permission de réunir une quinzaine d'hommes résolus pour tenter quelque aventure. A la tête de braves camarades, Hoff partit un soir vers 10 heures pour s'embusquer dans un fossé le long de la Marne, en face des premières maison de Bry. 4 heures s'écoulèrent dans un profond silence, Hoff et ses compagnons couchés dans le fossé, les fusils armés. Vers 2 heures du matin, des cavaliers allemands paraissent sur le chemin de halage. Ils sont près de 300, calmes et sans la moindre inquiétude. On entend leurs conversations, on voit le feu de leurs pipes. D'un geste de la main, le sergent Hoff ordonne de ne pas tirer. Il laisse approcher les cavaliers et, lorsqu'ils sont à bonne portée, un second signe fait partir les 15 fusils. Pas un coup n'a manqué son homme, les chevaux se cabrent et tombent, les cavaliers jettent de cris, le désordre est à son comble, on ne peut fuir tant la rue est étroite, des coups de fusil se succèdent, et les chevaux sans cavaliers se cabrent et tombent. En fin des maisons de Bry sortent des fantassins prussiens qui commencent à riposter. En même temps des coups de feu se font entendre vers la gauche. Craignant d'être enveloppé, Hoff ordonne la retraite à voix basse, et ses compagnons disparaissent pour rentrer au camp. Telle fut l'une des expéditions du sergent. Toutes ses expéditions étaient calculées, car le sergent ne laissait rien au hasard. Il exigeait de ses compagnons une obéissance passive. On devait garder le silence, ne pas fumer, et préférer l'arme blanche au coup de feu. Il marchait le fusil armé, le revolver au flanc, le sabre baïonnette passé à la ceinture, sans fourreau, pour éviter le bruit. [...] Dans les causeries du peuple de Paris Hoff surgit tout à coup. Le 10 novembre les journaux annoncent qu'il a déjà tué ses 30 Prussiens. Seul ou presque seul, il s'éloigne dans les champs, se glisse de buisson en buisson, s'approche à pas de loup des sentinelles ennemies, s'élance sur elles, les frappe sans coup de fusil, surprend les postes et disparaît comme par enchantement. On trouvait un charme dans ces récits et l'orgueil national se sentait. Tout à coup, lorsque l'héroïsme du sergent Hoff était sur toutes les lèvres, on sut qu'à Champigny le sergent Hoff avait disparu. On chercha. Il n'était ni parmi les morts ni parmi les blessés ; un journal fit savoir que l'intrépide sergent n'était qu'un espion prussien. Il se nommait Hentzel, lieutenant en premier aux chasseurs bavarois. Ce journal ajoutait, qu'en sa qualité d'allemand, il traversait les lignes, en qu'en retour de ses rapports, on lui donnait des armes qu'il rapportait comme trophées. Quelques camarades de Hoff qui l'avaient accompagné dans ses expéditions protestèrent en vain. Le coup était porté, et le Parisien honteux de son enthousiasme de la veille, accabla d'outrages le pauvre sergent. Pendant que son nom était voué au mépris le brave sergent, prisonnier de guerre, se rendait en Allemagne sous l'escorte des uhlans. Fait prisonnier à Champigny, il fut conduit en Allemagne, dans le camp de Grimpert, aux environs de Cologne. Pendant sa captivité, il lut dans les journaux les odieuses calomnies qui l'accusaient de n'avoir été qu'un espion. Il en pleurait de rage. [...] Lorsqu'il rentra en France, le sergent Hoff fut incorporé dans dans un corps que formait à la hâte le général Clinchamp pour marcher contre la Commune. Dans la rue de Lisbonne, non loin de la gare Saint-Lazare, le sergent faisait le coup de feu, lorsqu'il reçut une blessure grave, conduit d'abord à l'hôpital Beaujon, il fut évacué sur la ville d'Arras. [...] Hoff s'est marié. Après avoir été pendant cinq ans gardien de la colonne Vendôme, il le fut ensuite à l'arc de triomphe".Le sergent Hoff avait été décoré de la légion d'honneur le 6 novembre 1870 et mis à l'ordre du jour par le général Trochu le 19 novembre 1870 : 107eme de ligne, Hoff (Ignace), sergent a tué le 29 septembre, 3 sentinelles ennemies, le premier octobre un officier prussien ; le 5 en embuscade avec 15 hommes a mis en déroute une troupe d'infanterie et de cavalerie ; le 13 octobre a tué 2 cavaliers ennemis. Enfin dans divers combat individuels il a tué 27 Prussiens. Le sergent Hoff est décédé à Paris le 25 mai 1902, sa sépulture est une concession gratuite par arrêté préfectoral du 20 août 1902. La statue qui orne sa tombe est l’œuvre du sculpteur Bartholdi.
Texte extrait du livre Récits Militaires par le général Ambert, le Siège de Paris 1870-1871. Édition Bloud et Barral Paris, non daté.


_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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 Sujet du message : Re: Le sergent Hoff...
Message Publié : 09 Déc 2009 14:34 
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 Sujet du message : Re: Le sergent Hoff...
Message Publié : 09 Déc 2009 15:36 
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