En lisant les mémoires d'Emile Ollivier, il ressort d'une lettre écrite par le prince Napoléon à ce dernier, faisant état de propos de Gramont, que les Prussiens ne voulaient pas considérer Napoléon III comme leur prisonnier. Bismarck voulait traiter immédiatement. Napoléon III faisant valoir qu'étant prisonnier, il ne le pouvait pas, Bismarck puis le Roi Guillaume soutinrent qu'il ne l'était pas, qu'il était libre de se rendre par la Belgique où il voulait, en Angleterre ou ailleurs. L'empereur, sans acquiescer, prêta alors une oreille attentive aux propositions de Bismarck : La France rendrait Strasbourg et une petite part de l'Alsace, avec une indemnité d'un milliard. Cela ne pouvait convenir à Napoléon III. C'était la révolution assurée s'il avait souscrit à ces conditions.
Malgré son refus, les Prussiens persistèrent à ne pas le considérer comme prisonnier. Devant passer par la Belgique, l'Empereur était libre de gagner toute résidence de son choix. Mais ce dernier persista à demander à être interné en Allemagne. C'est alors qu'on lui offrit la résidence de Wilhemshöhe, près de Cassel.
Il est probable (mais pas prouvé) que Napoléon III proposât alors de doubler l'indemnité financière moyennant l'abandon des revendications territoriales allemandes. Ce que Bismarck ne pouvait que refuser évidemment...
Napoléon III aurait pu proposer que le territoire contesté soit soumis à plébiscite, conformément au principe des nationalités. Mais pour Bismarck, la force primant le Droit, il n'avait aucune chance d'être entendu.
Est-ce que Napoléon III rentrant à Paris, porteur de ces conditions et l'armée française de Sedan seulement neutralisée, aurait pu en convaincre le pays ? C'est douteux. Il paraît que lui-même n'y croyait pas...
_________________ "Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."
Napoléon.
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