L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 10 Sep 2004 3:53 
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Également extrait du livre :
Histoire Militaire du Pays de Langres et du Bassigny
écrit par Léonce de Piépape"

Voici une dépêche télégraphique de Rolampont pour Langres portant le Nº CXXX dans les archives municipales de Langres

"À MONSIEUR L’ OFFICIER COMMANDANT LES AVANT - POSTES DE LA GARNISON DE LA PLACE DE LANGRES ÉTABLIS À ROLAMPONT.

Le 1er février à 1h.20 du matin.

Le commandant du détachement des troupes allemandes en garnison à Chaumont a l’honneur d’avertir l’officier commandant les avant-postes de la garnison de la place de Langres établis à Rolampont, qu’un armistice qui à partir du 31 de ce mois janvier suspendra pour un temps de 8 semaines les hostilités entre les armées belligérantes françaises et allemandes, vient d’être conclu à la date du 28 janvier entre M. Jules Favre, comme délégué du gouvernement de la défense nationale de Paris, et M. le comte de Bismarck comme délégué de Sa Majesté l’empereur d’Allemagne, et que demain un parlementaire sera envoyé d’ici, auprès de M. le commandant de la place forte de Langres pour faire constater si cet armistice sera respecté par ce dernier.

Chaumont, le 31 janvier 1871.

Signé : HENSEL, lieutenant-colonel
Commandant le détachement.

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Message Publié : 10 Sep 2004 11:07 
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Voilà qui est intéressant ! Langres avait une situation un peu particulière en 1870: bien qu'environnée partout par les colonnes allemandes, étant ainsi comme encerclée avec son arrière-pays par l'occupant, Langres ne fut jamais l'objet d'une attaque en règle, si bien que la ville de vint un dépôt et un arsenal pour les colonnes de francs-tireurs qui attaquaient les Prussiens.

Merci de ce nouvel ajout, Diana ! :20:

Mais, d'où tirez-vous ces bulletins municipaux ? :salut:


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Message Publié : 11 Sep 2004 2:46 
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Cher Bruno,

:2: C'est une très chère amie qui possède un exemplaire du livre de Léonce de Piépape, dont je fais référence, et qui me permit de scanner les pages concernant les situations militaires se rapportant à des évènements de 1814/15 et 1870/71.

Quelques petites informations concernant l'auteur :

"Léonce Marie Gabriel PHILPIN DE PIEPAPE, né le 16/5/1840

Entré à ESM en 1858 (entré 21 sur 259, sorti 13 sur 248)
Ecole d’EM en 1861 (sorti 11em sur 23). Nommé lieutenant d’EM le 26/2/63
Passe six ans de stage en régiments. Campagne d’Algérie (1865-1866).
Guerre de 1870 : affecté à l’état major du 3em corps Bataille de Sedan, deux blessures, un cheval tué sous lui. Prisonnier de guerre.
Réalise d'importants travaux historiques sur la Franche Comté (lauréat de l’Académie Française). Témoignages de satisfaction du ministre pour ses travaux cartographiques.
Commandant le 10/7/80 21em RI, puis chef d’EM de la 14 DI (gl Négrier) de 1883-1887. Au 134 RI de 87 à 89 « Fait des efforts pour apprendre le métier d’infanterie. Néglige parfois les détails ».
Lieutenant colonel 89-93 (54 RI).
Colonel 80 RI (93-95), réclame un régiment du sud de la France pour se remettre de ses blessures. (Il y succède au colonel Caron) Noté comme bon chef de corps, mais préfère le travail d’EM. Un peu pris par ses travaux littéraires. Chef EM 11em Corps (Gl Vosseur puis Brault) 1895-1899
Général de brigade 1899-1902 : gouverneur de Dijon Commandeur LH 30/12/01 Chevalier ordre du mérite militaire d’Espagne (1880) Officier d’Académie
Décédé en 1925 "

_________________
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Message Publié : 08 Avr 2006 17:22 
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1870 : OCTOBRE - TELEGRAMME : «Général Langres à préfet Chaumont (octobre 1870) : Faites partir demain pour Rolampont et Hûmes toute la légion mobilisée à Vassy, qui est déjà habillée et équipée : ceux qui ne peuvent partir armés, recevront des fusils de Langres quand ils seront arrivés à Hûmes et à Rolampont. La 2e légion (Coty) arrivera à Chaumont demain dans l'après-midi ; il est à désirer qu'elle soit logée en ville, de façon à être promptement assemblée ; la légion de Vassy devra quitter Chaumont d'assez bonne heurepour céder la place à la légion Coty ; elle fera route à pied. Un officier de la 2e légion attendra à Rolampont le commandant de la 3e légion, pour lui faciliter l'installation de sa troupe à Rolampont et à Hûmes. Un bataillon mobile de la Haute-Savoie part pour Montigny, mais je n'envoie pas la légion Dianous à Bourbonne. Envoyez de suite à Langres tous les effets qui sont à la préfecture, destinés à la garde mobile ; c'est indispensable pour passer les marchés nécessaires, afin de compléter l'habillement.» (Le 1er bataillon de la 3e légion de mobilisés fut formé à Vassy et envoyé à Langres. On l'arma de fusils rayés à piston, et on l'installa sous des baraquements dans la promenade de Blanche-Fontaine.)
cf. PIEPAPE (DE), Léonce, Histoire militaire du pays de Langres et du Bassigny, 1884, 1984, p. 280.

27 OCTOBRE - TELEGRAMME ADRESSE PAR LE COMMANDANT SUPERIEUR AU GENERAL GABRIEL DE BESANCON - Le 50e, le génie, l'artillerie, la mobile du Gard, étaient à Langres même. 600 hommes et 35 pièces de canon garnissaient chacun des forts de Peigney, la Bonnelle, Buzon et Brevoine. Le reste des troupes était réparti en cantonnement dans les villages voisins ou à la garde des batteries et ouvrages détachés. Enfin, pour compléter la défense de la contrée, on avait mis 1,800 hommes à Chaumont, 900 à Montigny-le-Roi, Hûmes et Rolampont.
cf. PIEPAPE (DE), Léonce, Histoire militaire du pays de Langres et du Bassigny, 1884, 1984, p. 282.

Le siège de Strasbourg à peine terminé, les troupes du XIVe corps allemand reçurent une destination nouvelle. Le 2 octobre, elles se mirent en marche pour la région de Langres, par les Vosges et la vallée de la Saône. En même temps, Chaumont était menaçé ; car des détachements ennemis maîtrisaient le chemin de fer de Blesmes à Bologne. Il y eut dans ces parages deux engagements assez malheureux entre les Prussiens et la 1re légion de mobilisés, l'un à Provenchères, l'autre à Brettenay. Cette légion ne pouvait tenir contre les forces disciplinées et supérieures en nombre qui marchaient sur elle. Un général improvisé, M. Colin, et le préfet de la Haute-Marne, M. Spuller, montèrent à cheval et vinrent haranguer les mobilisés avant l'affaire de Provenchères ; puis ils disparurent, et on ne les revit plus. Chaumont ne fut pas défendu et tomba sans coup férir entre les mains de l'ennemi qui s'avança librement jusqu'auprès de Foulain. Le général Arbellot dirigea sur ce point toutes les troupes dont il put disposer, et fit barrer la vallée de la Marne à Rolampont. La garde mobilisée trouva dans ces dispositions hâtives l'occasion de faire quelques marches un peu longues, dont elle supporta convenablement les fatigues. Mais elle ne put empêcher l'invasion de se répandre autour de Langres.
cf. PIEPAPE (DE), Léonce, Histoire militaire du pays de Langres et du Bassigny, 1884, 1984, p. 288.

15 & 16 NOVEMBRE - L'AVANT-POSTE DE ROLAMPONT OU SE TROUVE UNE GARNISON DE QUATRE COMPAGNIES EST ATTAQUE UNE PREMIERE FOIS.

18 DECEMBRE - LES TROUPES ALLEMANDES prirent le parti (...) de gagner le nord par les bois du Trou d'Aix et le vallon de la Mouche. Dans son mouvement sur Perrogney et Voisines, le 30e fusiliers allemand refoula les gardes mobiles qui couvraient les abords du plateau ; le général de Goltz les fit aussi canonner. Ce mouvement donna lieu à d'autres escarmouches entre l'ennemi et les troupes des garnisons de Marac, Faverolles, Hûmes et Rolampont. Les Allemands s'établirent dans la vallée de la Suize, pour couvrir les lignes d'étapes de la IIe armée. Puis, sur ordre du général Werder, ils s'étendirent plus à l'est, de manière à mieux assurer les communications du XIVe corps contre les entreprises possibles de la place de Langres.
cf. PIEPAPE (DE), Léonce, Histoire militaire du pays de Langres et du Bassigny, 1884, 1984, p. 307.

1871 : 4 JANVIER - SOUSCRIPTION EN FAVEUR DES BLESSES FRANCAIS LAISSES A L'AMBULANCE DE ROLAMPONT

14 JANVIER - DANS LA JOURNEE DU 14 JANVIER , LE 1ER BATAILLON DE LA HAUTE-SAVOIE FUT ATTAQUE DANS SES CANTONNEMENTS DE BUGNIERES ET DE MARAC PAR UNE COLONNE FORTE DE 2 A 3,000 HOMMES. AYANT DEVANT LUI DES TROUPES PLUS NOMBREUSES, LE COMMANDANT DU BATAILLON SE REPLIA, MAIS PRIT POSITION EN ARRIERE POUR OBSERVER LES MOUVEMENTS DE L'ENNEMI. LA NUIT SUIVANTE, IL FIT REOCCUPER MARAC A L'AIDE D'UNE ATTAQUE A LA BAIONNETTE ET GAGNA ENSUITE ROLAMPONT, SANS ETRE INQUIETE. DEUX AUTRES AFFAIRES EURENT LIEU ENTRE VESAIGNES ET FOULAIN.
cf. PIEPAPE (DE), Léonce, Histoire militaire du pays de Langres et du Bassigny, 1884, 1984, p. 319

17 JANVIER - L'AVANT-POSTE DE ROLAMPONT EST ATTAQUE UNE SECONDE FOIS. LES HABITATIONS SUBISSENT D'IMPORTANTS DOMMAGES.


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Message Publié : 08 Avr 2006 17:26 
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Diana Borelli a écrit :
:livre:

Dépêche télégraphique

Préfet à général Arbellot et à général Petit, Langres

Chaumont, le 21 octobre 1870 à 10h.55

Général, 4000 hommes des cantons de Clefmont, Montigny, Bourbonne, Laferté et Varennes ont étés réunis hier sous les ordres du lieutenant-colonel Bordet et occupent les forêts de la ligne gauche de l’Amance depuis Soyères, Guyonvelle, Laferté, jusqu’à Velles ; ils sont tous armés et très résolus : ils ont emporté des vivres et je leur ai donné l’ordre de faire des réquisitions. Hier, j’étais au milieu d’eux, il est de la plus extrême importance de maintenir ces troupes dans leur attitude résolue ; pour cela il faut que leur exemple soit imité, c’est une tâche à laquelle j’appelle le général Petit ; le général Arbellot nous secondera, je le prie de vouloir bien, non seulement ne pas retirer des mains de ces hommes les 150 fusils Chassepot, qu’ils ont ramassés derrière la garde mobile et l’infanterie ; mais leur envoyer des munitions pour ces armes. Ceux qui les portent, sont devant l’ennemi ; il est impossible de les désarmer.

:yeux:

Le colonel Coty au général Arbellot


Humes, le 15 novembre 1870.

Mon général,
Je vous envoie la situation, j’ai l’honneur de vous rendre compte que les hommes désertent en masse toute la nuit ; ils sont partis, abandonnant leurs vêtements et leurs fusils dans les logements. L’indiscipline règne parmi le reste des hommes, quoique cette nuit la poignée d’hommes qui est ici, demande de quitter Humes ; j’ai beau leur dire que je n’ai pas un ordre pour cela ; rien n’y fait, ils sont affolés.
Telle est, mon général la triste vérité.
Le colonel de la 2º légion.
Signé : Ph. Coty


archives de la ville de Langres
Nº CXVI et Nº CXXI


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Message Publié : 13 Avr 2006 12:38 
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:salut" "Ceux qui les portent, sont devant l’ennemi ; il est impossible de les désarmer."

Euh j'ai du mal à saisir, ceux qui portent les fusils ou les cartouches? Il est impossible de les désarmer, qui eux ou les ennemis?

Merci.
:2:


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Message Publié : 01 Juin 2006 13:58 
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Comme il est fait mention des chassepots, ceux qui les portent sont effectivement les porteurs de fusils... :4:


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