L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : Le Rapport du Docteur Stéphany
Message Publié : 30 Juin 2004 10:12 
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Dr. Stéphany, Médecin-Légiste à Tournai:

Lors de l’autopsie réalisée par le docteur Antommarchi le 6 mai 1821, on constate, au niveau abdominal une “distention du péritoine produite par une grande quantité de gaz”. Un tel phénomène est caractéristique d’un commencement des phénomènes habituels de putréfaction .
Il est accepté que dans les premiers temps des phénomènes de putréfaction, La paroi abdominale présente une augmentation de volume sous la poussée des gaz putréfactifs avec coloration verdâtre de la peau au niveau de l’abdomen.
Ces phénomènes entraînent également une boursouflure de la face, du tronc, et des bourses.
A ce stade également, les yeux font sailli.
L’épiderme se détache du plan sous-jacent et provoque l’apparition de phlyctènes ressemblant à des brûlures du deuxième degré.
Une fois ces phénomènes mis en route, le processus continue. Il ne ressort pas du rapport d’autopsie du docteur Antommarchi qu’il ait employé après son autopsie de produits susceptibles d’avoir stoppé ces phénomènes.
Même si de tels produits avaient été employés, ils n’auraient pas permis de faire rétrocéder les phénomènes putréfactifs déjà présents.

A la lecture du procès verbal dressé par le chirurgien-major Guillard lors de l’exhumation du corps de l’Empereur la nuit du 14 au 15 octobre 1840, c’est-à-dire 19 ans après le décès, il ressort qu’il n’y avait plus d’altérations extérieures du cadavre tant au niveau de la face qu’au niveau du tronc.
Retenons également que le docteur Guillard ne fait pas état des stigmates de l’autopsie du 6 mai 1821, traces de l’ouverture du corps effectuée. Il est à signaler à ce sujet que lors de l’autopsie, il est habituel d’ouvrir le tronc du haut du sternum jusqu’au pubis et que le corps est ensuite refermé par suture au “gros fil”.

Ce pose le problème des processus possibles de la conservation des cadavres:
La décomposition cadavérique peut être en effet ralentie ou inexistante par des processus spontanés ou artificiels:
- la chaleur sèche: elle aboutit à la conservation du corps avec réduction de volume et parcheminement des tissus de la peau. Il faut qu’elle soit supérieure à 40°C.
- le froid intense et prolongé: un froid à moins de 40°C permet une conservation quasi indéfinie…
- la création d’adipocire: il s’agit de la transformation post mortem des tissus adipeux en “savon”. Ce processus demande un grand taux d’humidité ( cadavres empilés dans des grottes, dans l’eau, tombe inondée,…).
- La carbonisation…

Il ressort tant de l’étude des modalités d’inhumation de l’Empereur que des constatations du chirurgien- major Guillard qu’aucun de ces mécanismes ne peut être retenu.

En conclusion l’état du cadavre tel qu’il est décrit par le docteur Guillard en octobre 1840, n’est pas la suite logique de l’état du corps examiné par le docteur Antommarchi en mai 1821.
En effet, nous n’avons aucune raison de croire que le phénomène de putréfaction observé en mai 1821 ait été interrompu par des événements artificiels et naturels.


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Message Publié : 30 Juin 2004 10:40 
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Message Publié : 30 Juin 2004 10:53 
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Je suppose que le Dr Stéphany a apporté cette précision en fonction du témoignage d'Ali qui croit distinguer une raie verdâtre sur le gilet blanc du cadavre de l'exhumé en 1840, insinuant par-là que c'est bien la marque de la suture faite en 1821.

Ali (Saint-Denis), est le seul à avoir noté ce détail. Ajoutons que Cipriani (lui aussi) a été éviscéré des intestins, examinés par le Dr Baxter, le 27 février 1818 !


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Message Publié : 30 Juin 2004 13:00 
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Le docteur Stéphany constate que le docteur Guillard ne remarque pas ce fait. Rien n'est repris dans son procès verbal à ce sujet.

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Message Publié : 30 Juin 2004 14:04 
averell00 a écrit :
Ce rapport confirme ce que nous pressentions depuis quelques temps : Ce n’est pas Napoléon qui a été exhumé en 1840.

Encore une fois, vous formulez la chose de la plus maladroite des façons. D'une part, dire que vous pressentiez depuis quelques temps que ce n'était pas Napoléon est plutôt comique qu'autre chose. Tout le monde sait très bien que c'est quelque chose que vous affirmez avec force et conviction indépendamment de toute nécessité de preuve. Une telle formulation donne donc l'impression que vous vous moquez impérialement du monde.
D'autre part, il est clair que ça ne sert à rien de répeter pour la xième fois que ce n'est pas Napoléon qui a été exhumé en 1840. Vous l'avez déjà tellement dit que cela n'a plus de poids ni d'effet, sinon de hérisser le poil des légalistes.
Relisez plutôt la conclusion du docteur Stéphany.

Citer :
En conclusion l’état du cadavre tel qu’il est décrit par le docteur Guillard en octobre 1840, n’est pas la suite logique de l’état du corps examiné par le docteur Antommarchi en mai 1821.

Il n'écrit nulle part que le corps n'est pas celui de Napoléon, mais simplement que la description du docteur Guillard pose problème et n'est pas logique par rapport à celle d'Antommarchi en 1821. Vous en concluez que ce n'est pas le corps de Napoléon. On peut tout aussi bien conclure que le rapport du docteur Guillard écrit après les observations et non pendant ces observations n'est pas le reflet de la réalité, mais de ce que l'on voulait que soit cette réalité.
Plutôt donc que de chanter victoire en disant : "La preuve est faite, ce n'est pas Napoléon", car, dans quelques jours, vous n'aurez plus de voix pour continuer à vous époumoner de cette manière, posez plutôt la bonne question :
Le témoignage de Guillard ne peut être exact si le corps de l'exhumé est celui de Napoléon à moins d'un miracle ou d'un autre phénomène inexplicable. Quelles raisons impérieuses s'opposent à ce que l'on utilise des analyses ADN pour apporter des éléments nouveaux susceptibles de permettre de résoudre cette énigme ?


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Message Publié : 30 Juin 2004 14:40 
Citer :
Tout le monde sait très bien que c'est quelque chose que vous affirmez avec force et conviction indépendamment de toute nécessité de preuve. Une telle formulation donne donc l'impression que vous vous moquez impérialement du monde.


Que non point, cher Invité!

C'est bien vrai que les "substitutionnistes" sont évidemment tous plus ou moins persuadés que ce n'est pas Napoléon qui est aux Invalides. Normal qu'ils croient cela, non? D'ailleurs, l'étiquette qui leur est accolée le démontre assez.

Cependant, ce rapport va dans leur sens.

Ce n'est donc pas "se moquer impérialement du monde" que de le faire remarquer.



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Message Publié : 01 Juil 2004 11:35 
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Le Dr Stéphany constate que le corps décrit en 1821 par Antommarchi lors de l'autopsie, ne peut pas être celui qui est décrit par Guillard en 1840.

Là se bornent, en effet, ses constatations.

L'écrivain que je suis qui travaille sur l'histoire en tire la seule conclusion logique: l'exhumé n'est pas Napoléon.

A dire vrai, on pourrait en tirer une autre conclusion -tout aussi logique- c'est que Guillard a menti...

Mais ceci semble impossible du fait des 39 autres témoins qui -selon les "légalistes"- n'ont pas menti !

Il y a bien une 3ème conclusion possible: c'est que le 8 mai, Napoléon aurait été embaumé à la barbe des Anglais (ou avec la complicité des Anglais présents).

Mais, historiquement, une telle hypothèse ne tient pas. J'attends toujours la production de la lettre par laquelle Antommarchi indiquait qu'il avait embaumé Napoléon.

Michel Martineau -le consul de Sainte-Hélène- me l'avait promis. J'attends encore...


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Message Publié : 01 Juil 2004 12:36 
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Et puis même mon cher Bruno, le corps de L'Empereur subissait le phénomène de la putréfaction , le processus inverse est impossible.
"Même si de tels produits avaient été employés, ils n’auraient pas permis de faire rétrocéder les phénomènes putréfactifs déjà présents".

...donc impossible de retrouver le corps en meilleur état qu'avant. :4:

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Message Publié : 01 Juil 2004 12:43 
... ni même en l'état, c'est à dire au commencement de la dégradation.

Le processus entamé se poursuit, non?


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 Sujet du message : une comparaison précieuse...
Message Publié : 10 Août 2004 16:31 
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ci-dessus, nous voyons sur le cercueil un logo principal : "Brevet d'invention, embaumement Gannal".

Maintenant, nous sommes certains, que le corps d'Hahnemann a été embaumé par un des premiers spécialistes de l’embaumement de son temps.

La société Gannal existe toujours, au 6, rue de la Seine.

J’ai eu la chance de pouvoir rencontrer, le Dr Gannal, le fils et successeur du Dr Gannal Père, qui seconda son père, lors de l’embaumement du corps d'Hahnemann, et qui encore, s’en souvient.

Selon sa déclaration, Hahnemann fût embaumé avec du sulfate d’aluminium (Sulfate d’alumine, procédé Gannal), bien que le Dr Süss-Hahnemann, qui était également présent, affirme que la substance chimique utilisée, était l’arsenic.

Dans les grands livres comptables, de la société Gannal nous pouvons toujours lire ces mots :

"3 juillet 1843, embaumement du Dr Hahnemann, 2000 francs".

Aujourd'hui, le docteur Gannal est parmi les personnes présentes, et attache une grande valeur au fait de pouvoir assister à l’exhumation du Docteur Hahnemann.

J'ai donc réuni dans l'ordre, les preuves de l'authenticité du corps du Dr Samuel Hahnemann, les voici :

(1) Hahnemann est enterré dans le caveau des Léthière (concession à perpétuité) et non dans la tombe des Hahnemann, comme l’atteste les registres du cimetière ainsi que ceux de Paris ; mais également par le témoignage d’un témoin oculaire, le Dr Süss-Hahnemann, le petit fils d'Hahnemann ; ceci concorde, avec le témoignage écrit de Mde von Boenninghausen, fille adoptive de la veuve du défunt, Mde Mélanie Hahnemann, ainsi qu’avec tous ceux qui ont écrits sur la vie du Maître, dans leurs publications.

(2) Le cercueil d'Hahnemann, qui se trouve dans le caveau Léthière (concession à perpétuité) est le seul sur lequel on puisse lire la mention : "N° 1252, 1 er arrondissement, 1843".

Car

(A), le numéro 1252 se voit très bien sur le cercueil, et il est identique à celui qui figure sur le registre des inhumations du cimetière.

(B) La rue de Milan, où Hahnemann mourut, appartient maintenant au 9 ème arrondissement, qui était en 1843, le 1 er arrondissement de Paris.

(C ) Seul Hahnemann, mort en 1843, fût inhumé dans le caveau Léthière, où 2 autres cadavres se trouvaient déjà, l’un enterré en 1832, et l’autre à une date antérieure à 1832.

(3) Le cachet de l’embaumeur, avec la référence de l'embaumement par le Dr Gannal est une nouvelle preuve.

Et enfin, Messieurs, afin de lever tous les doutes, j'ai reçu la permission de la Préfecture, d'ouvrir le cercueil supérieur : nous assisterons à un spectacle émouvant, qui comptera dans nos vies ; nous contemplerons les restes de celui qui est toujours quotidiennement notre exemple et notre maître.

Ainsi, les restes du célèbre Hahnemann, qui ont dormi durant cinquante cinq ans, verront la lumière de nouveau, et cela pour la dernière fois.

Ouverture du cercueil

Quand les discours successifs et les constatations, furent terminés, les ouvriers commencèrent à remonter le cercueil.

En présence du Commissaire de Police, les ouvriers ont sorti le cercueil du caveau ; il a été placé sur les planches, qui ont recouvert l’excavation faite, lors de l’exhumation de Madame Hahnemann.

Le Docteur Gannal, qui surveillait le travail, fit remarquer que le couvercle du cercueil d'Hahnemann, avait été seulement vissé, et non pas soudé ; il exprima aux médecins des réserves, quant à la bonne conservation du corps du défunt.

Les ouvriers dévissèrent le couvercle du cercueil.

Le couvercle de plomb, fût entrouvert, et les personnes présentes, aperçurent les pieds d'Hahnemann, enveloppés dans un drap, contre la face latérale du cercueil.

Ses pieds semblaient bien conservés, mais lorsque le couvercle fût un peu plus ouvert, on se rendit compte, de la présence d’eau dans le cercueil, et on se mit à douter de la bonne conservation du cadavre.

Enfin le couvercle fût complètement enlevé, et le corps d'Hahnemann, enveloppé dans des linges soyeux, devint visible.

La structure du corps, comme on le vit, sous les linges, employés lors de l'embaumement, semblait bien préservée.

Le cadavre est légèrement rétréci (rabougri), mais ce qui stupéfie surtout les personnes présentes, c’est de constater la petitesse de la taille d'Hahnemann.

Nous demandons à ceux qui avaient connu Hahnemann, si il avait une si petite taille, et effectivement, on nous répondit que le Fondateur d'Homéopathie était un petit homme.

Le corps est couché dans de l'eau ; ce liquide n'est pas produit par l'embaumement, mais par l'eau qui s'est infiltrée de l'extérieur.

Le fond du Cimetière Montmartre, suivant les experts, est constamment infiltré par de l'eau qui coule sur un sol d'argile.

Mais si le cercueil, en 1843, avait été soudé au lieu d’être simplement vissé, l'eau n'aurait pas pénétré dans la bière mortuaire.

La présence d'eau, dans le cercueil, a naturellement occasionnée, une décomposition irrécupérable du corps.

L’embaumeur avait pris grand soin, de recouvrir la tête et les mains, non seulement avec des bandages en soie, mais aussi avec des morceaux d'ouate, imbibés avec d’essences naturelles ; après un demi-siècle, ces morceaux d'ouate se sont imbibés d’eau, se transformant ainsi en de grandes éponges, recouvrant la tête d'Hahnemann et ses mains, qui avaient été croisées sur son corps.

Le Docteur Gannal, débarrasse les mains et le visage, des linges de soie, et constate qu’ils sont mieux conservés que le reste du corps.

Il cherche la tête d'Hahnemann, mais retrouve seulement, une masse molle formée de tissu décomposé et d’os.

Il cherche les yeux d’émail, qui avaient été placés dans les orbites.

Le corps d'Hahnemann était complètement décomposé ; le docteur Gannal retire une longue tresse de cheveux féminins, qui étaient enroulés autour du cou du défunt ; c'était probablement les cheveux de Madame Hahnemann.

Bien qu'il fût impossible de reconnaître les traits d'Hahnemann, le docteur Gannal pût heureusement, retirer du cercueil, quelques objets qui ont garanti l'authenticité du corps.


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