En fait la méconnaissance du réel état de l'armée prussienne et l'incertitude de sa direction vont conforter Napoléon dans sa croyance qu'ils sont hors jeu (au moins pour un temps) donc qu'il n'y a pas de menace directe. Il ne se hâtera pas à orienter et pousser Grouchy vers telle ou telle direction et ce dernier s'assurera de la direction à prendre et se maintiendra à distance constante de l'armée impériale. Rien de très entreprenant certes, mais rien de très choquant après remise en contexte. (Henri André) ...
Je trouve votre réflexion un peu superficielle, Henri André.
En effet, à vous lire, déjà, le maréchal Grouchy n'a rien fait de compromettant pour la suite des évènements ... Quant à déclarer qu'il na rien fait de "très choquant", cela m'interpelle beaucoup !
Car s'il possédait habituellement le coup d'oeil et la vigueur sur le terrain, force est de constater qu'en l'état actuel des choses, il n'a eu aucun discernement
dans la direction générale des opérations, et pour un officier d'avant garde chargé d'éclairer une armée, je trouve cela plus que choquant, voire dramatique !
Aucune reconnaissance de sa part sur sa gauche, ni sur sa droite, et en se séprant de Napoléon à Sombreffe, il avait couru sur Namur...
Pour faire court, ce qu'il y avait de plus "supposable", c'était bien que les Prussiens cherchaient à se réunir aux Anglais pour combattre avec eux, en avant ou en arrière de la forêt de Soignes.
Ce qui l'était moins, c'était qu'ils retournent vers le Rhin ; et ce qui ne l'était pas du tout, c'est qu'ils décident de se partager entre ces deux directions ...
Ce fut pourtant à cette dernière supposition que le maréchal Grouchy s'arrêta ...
Autre raison qui aurait dû décider le maréchal dans son choix, c'est que s'il avait le sentiment de s'être trompé en se dirigeant sur Wavre, il n'y avait pas grand mal, car les Prussiens gagnaient alors le Rhin, sans poursuites, certes, mais il aurait apporté à l'Empereur un renfort non négligeable contre les Anglais !
Alors qu'à contrario, en marchant vers Liège, le danger était mortel de laisser les Prussiens gagner Wavre tranquillement, se rapprocher des Anglais, et accabler ainsi Napoléon avec leurs forces réunies.
Cette pensée, dans un esprit clairvoyant, n'aurait pas dû permettre le doute et l'erreur.
Malheureusement ,il n'en fut rien, et Grouchy sembla bel et bien avoir oublié sa mission essentielle qui consistait à suivre les Prussiens, et de les
empêcher de revenir sur Napoléon pendant qu'il livrerait combat aux Anglais.
Cela résultait quand même bien des instructions verbales de Napoléon et de l'évidence de sa tactique !
