L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : Davout et Napoléon...
Message Publié : 19 Sep 2004 10:47 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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Davout avait un sale caractère et ne cirait pas les bottes. Sa victoire tout à fait personnelle à Auerstaedt à fait beaucoup d'ombre à Iéna, car elle était en fait plus importante.! Il était d'une fierté exceptionelle et ne s'abaissait jamais. Napoléon n'aimait pas.

Napoléon était jaloux ! ce fut pareil à la Moskowa, à Wagram. Quant au jugement de Napoléon envers lui, il est toujours dicté par la jalousie, aussi comme on le fait d'un chien il l'acccusa de la rage ! J'exagère ertainement, mais rien d'autre n'explique ces jugements primaires et injustifiés.

Napoléon n'était pas un Dieu et il sut se montrer homme au plein sens du terme, avec panache, brillance d'esprit, mais aussi avec les péchés traditionels : jalousie et parfois mesquinerie.Avec Davout ce fut le cas.

Et si Davout lui ne le rejeta pas Napoléon en 1814 et 1815, c'est par bravade, panache, fierté maladive, exagérant les limites du sens de l'honneur . Mais certainemment pas par amour envers l'Empereur.

Comme quoi l'un envers l'autre refusant de ceder du terrain devant leurs valeurs réciproques, ils se sont comportés comme deux mules...Une corse et l'autre Bourguignone !Un bel bel exemple de stupidité..

Dom - Pierre
Mercredi 26 décembre 2001 à 12:01

Posté le: Lundi 04 Fév 2002 14:35 Sujet du message: Le fléau de Hambourg

On constate qu'en général , Davout est bien vu parmi les amateurs de l'Empire mais qu'en même temps ils comprennent mal les réserves de Napoléon à son égard . L'explication de l'aversion viscérale de Bonaparte pour tout rival potentiel s'applique indiscutablement dans le cas de Davout comme dans bien d'autres , comme Desaix ou Moreau , même si la docilité manifestée par Davout a permis d'éviter tout affrontement pendant l'épopée.
En tous cas , Napoléon veille à ne pas reconnaître des mérites supérieurs à Davout. Cela se vérifie dans son appréciation sur Auerstaedt rapportée par Montholon et selon laquelle , que Davout y eût ou non remporté un succès , la victoire d'Iéna était de toute manière assurée.
Cela transparaît encore dans une exclamation qui échappe à Napoléon , presque comme un cri de dépit , alors que l'action de Davout prépare la victoire de Wagram : " Vous verrez que Davout va encore me gagner cette bataille !" Quel aveu que cette phrase !
Enfin , le même sentiment hostile suinte encore de cette mention portée en marge d'un rapport par Napoléon lui-même lorsque Davout est à Hambourg : " Dire à Davoust qu'il ne se mêle pas de discuter des choses qu'il ne peut pas comprendre..."
Cependant , il y a au moins deux autres explications encore à l'animosité de Napoléon . La première tient au comportement de Davout comme "proconsul" en Pologne et en Allemagne . La seconde tient à ses palinodies.

A Hambourg , il a pressuré la ville , lui imposant une contribution de 48 millions avec prise d'otages , ce qui lui valut le surnom de "fléau de Hambourg" et une plainte de la ville après sa libération . Auparavant , Napoléon avait reçu une semblable plainte des Polonais , qui qualifiaient Davout de nouveau Verrès , et l'ambassadeur de Pradt qui vint après lui à Varsovie écrit que Davout " avait rempli d'effroi la Pologne " et qu'il " a entendu rapporter des scènes détestables qui avaient établi de grands préjugés contre lui et les Français". Fressinet et Bourrienne évaluaient à 1 500 000 F les rentes de Davout qui , républicain parmi les plus durs au début de la Révolution ( il avait tenté d'assassiner Dumouriez suspect de modérantisme alors qu'il inspectait ses troupes ) , avait fini par installer autour de lui une cour digne d'un souverain avec...chapelain et aumônier.
A propos de la Pologne ,relevons encore que Davout ambitionnait de s'en faire nommer vice-roi et que , pour cette raison , il fut un des plus mauvais génies de Napoléon avides de le pousser à la guerre contre la Russie , ce qui n'était pas non plus après coup un grand titre à la reconnaissance du maître.

Enfin , Davout , républicain , puis bonapartiste , fut aussi légitimiste , n'échappant pas , contrairement à une légende tenace , aux retournements d'opinion plus ou moins sincères qui furent communs à peu près à tous les Français de cette époque , ce qui reste pour nous un grand sujet de modestie nationale.
Faut-il rappeler l'adresse à Louis XVIII écrite par Davout rendant Hambourg en mai 1814 ?
" Sire , les voeux de la France entière appellent Votre Majesté et son auguste dynastie au trône de France...Sire , que sous votre règne , la France se repose de ses longues agitations ; que ses plaies se cicatrisent ; que son sort soit à jamais fixé ! et que les justes bénédictions des peuples complètent pour Votre Majesté la plus belle gloire à laquelle un souverain puisse arriver.Pénétrés de l'espoir consolateur que commandent vos vertus...nous jurons obéissance et fidélité à Votre Majesté." Le temps était loin où Davout soulevait les soldats du Royal-Champagne contre leurs officiers en 1790 , et où il surprenait Dumouriez dans une embuscade en 1793...!
Mais ce temps était proche de la déclaration suivante adressée aux généraux le 1 mai 1815 par Davout :
" Le peuple et l'armée se sont prononcés unanimement contre un gouvernement qui voulait flétrir leur gloire..." et comme la Vendée s'était à nouveau soulevée , il fulmine contre "les partisans de la guerre civile , ces gens qui n'ont d'autre patrie que leur vanité , et d'autre religion que la féodalité et la dîme , ces mêmes hommes qui depuis 25 ans ont fait cause commune avec les étrangers..."
Le 30 juin 1815 , alors qu'il négocie l'armistice avec Wellington etBlücher , Davout écrit encore : " Nous jurons de défendre jusqu'au dernier soupir la cause de notre indépendance et l'honneur national.On voudrait nous imposer des Bourbons mais ces princes sont rejetés par l'immense majorité des Français..."
Le 10 juillet 1815 , Davout renie sa signature en bas de ce texte.Et le 14 juillet , alors qu'il signe l'acte de soumission au Roi de l'armée de la Loire , il faut "l'arrêter" pour qu'il n'ajoute pas au texte des injures contre Bonaparte et l'engagement de le livrer s'il tombait en son pouvoir !...
La coupe n'avait pas encore été bue jusqu'à la lie . Le dernier acte politique de Davout fut accompli lorsqu'il fut nommé à la chambre des pairs par Louis XVIII : il y combattit avec véhémence la pétition ( pourtant fort bien venue ) d'un sieur Vincent qui demandait l'abrogation de la loi de proscription...des régicides . Davout crut sans doute ainsi rendre à Louis XVI un hommage ...de saison.

François
Mercredi 26 décembre 2001 à 16:34:37


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