L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : L'impulsivité de l'Empereur.
Message Publié : 27 Juil 2004 12:46 
Cela se passe en août 1808 – la guerre d’Espagne.

(extraits de l’Histoire du consulat et de l’Empire – Adolphe Thiers – vol 9, p 244, 247 – Paulin, 1849)



"II arriva ici ce qui arrive souvent : un malheureux, qui avait sa part dans une série de fautes, mais rien que sa part, paya pour tout le monde.


Napoléon, profondément irrité contre le général Dupont, apercevant avec son coup d’œil supérieur les fautes militaires que celui-ci avait commises et qui suffisaient pour tout expliquer, mais se laissant aller à croire tout ce que la malveillance y ajoutait de suppositions déshonorantes, s’écria que Dupont était un traître, un lâche, un misérable, qui pour sauver quelques fourgons avait perdu son armée, et qu’il le ferait fusiller.

Du reste sa colère, sincère en grande partie, était feinte aussi à un certain degré.


Et bientôt la bassesse des courtisans, se ployant à sa volonté, se déchaîna en jugements implacables il l’égard du général Dupont.


Bientôt, au surplus, le déchaînement contre le général Dupont parce qu’il avait succombé, devint tel autour Napoléon, que, la générosité se réveillant chez lui après le calcul, il s’écria plusieurs fois : L’infortuné ! quelle chute après Albeck, Halle, Friedland ! Voilà la guerre ! Un jour, un seul jour suffit pour ternir toute une carrière !

Et se contredisant ainsi lui-même, il se prenait à dire que Dupont n’avait été que malheureux, et son génie, découvrant les dures conditions de la vie humaine, semblait voir sa destinée écrite dans celle de l’un de ses lieutenants."

:yeux:


La carrière de Dupont - extraits - (dictionnaire du Consulat et de l’Empire, p 741)

"Dupont, surnommé « le général audacieux » est fait grand Aigle de la légion d’Honneur, comte d’Empire en juillet 1808.

Il capitule à Bailen, le 22 juillet 1808. Ses soldats sont emmenés en captivité sur les pontons.

Le général Dupont est destitué, privé de son titre de comte et de ses décorations, interné au fort de Joux puis à la citadelle de Doullens.

Ayant été l’objet de trop de polémiques, le nom de Dupont de l’Etang ne figure pas sur l’arc de triomphe de l’Etoile."




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 Sujet du message : La générosité a ses limites
Message Publié : 27 Juil 2004 13:10 
CC a écrit :
la générosité se réveillant chez lui après le calcul, il s’écria plusieurs fois : L’infortuné ! quelle chute après Albeck, Halle, Friedland ! Voilà la guerre ! Un jour, un seul jour suffit pour ternir toute une carrière !

Cela n'a pas empêché Pierre Dupont de l'Etang de rester "longtemps" en prison, mais lui a aussi sans doute valu le ministère de la Guerre lors de la première Restauration.


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 Sujet du message :
Message Publié : 27 Juil 2004 13:26 
Citer :
Lorsque Louis XVIII arrive à Paris, il le nomme ministre de la Guerre, ce qui a le don de faire enrager les vieux soldats napoléoniens. En fuite durant les Cents-Jours, il revient comme ministre d'Etat à la deuxième Restauration.


Source:
http://perso.wanadoo.fr/buddyop/napoleon/personnages/Aigles/Dupont.htm

Pourquoi les faire enrager?
Par vengeance?
Pour bien se faire voir par le régime en place?

En fait, je lis (dans le dictionnaire): "Durant son ministère, de mai à décembre 1814, il se fait haïr par les mises en demi-solde qu'il décide."

:yeux:

"Rester longtemps en prison"... Il est arrêté en 1808 et ne sera jugé qu'en février 1812. Le crime de trahison est alors écarté.


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 Sujet du message :
Message Publié : 27 Juil 2004 22:41 
[Message supprimé à la demande de son posteur]


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Message Publié : 28 Juil 2004 10:49 
averell00 a écrit :
L’Empereur feignait souvent ses colères.

La colère de Napoléon Bonaparte était-elle feinte quand, à l'annonce du verdict condamnant le général Moreau, il s'exclame : "Ces animaux me déclarent qu'il ne peut se soustraire à une condamnation capitale; que sa complicité est évidente, et voilà qu'on me le condamne comme un voleur de mouchoir. Que voulez-vous que j'en fasse ? Le garder ? Ce serait encore un point de ralliement. Qu'il vende ses biens et qu'il quitte la France. Qu'en ferai-je au Temple ? J'en ai assez de lui".
averell00 a écrit :
il n'etait pas aussi dur que son entourage le croyait.

Qu'est-ce qui vous fait penser que son entourage le croyait plus dur qu'il n'était ? N'avait-il pas l'habitude de maltraiter son entourage ? Le pauvre Berthier par exemple auquel il répondit au moment où celui-ci le suppliait pour l'accompagner dans le traîneau qui devait le ramener à Paris lors de la retraite de Russie en invoquant le fait qu'il était vieux et qu'il ne servait plus à rien qu'il n'avait jamais servi à rien mais que c'était sans importance puisque personne ne le savait.
averell00 a écrit :
on me croit dur et même sévère; tant mieux, ça me dispense de l'être

Pourquoi le 11 février 1810 en écrivant à Eugène Napoléon Bonaparte n'a-t-il pas cru nécessaire de se dispenser d'être "dur et même sévère" ?
"Mon fils, je vous avais demandé de faire venir Hofer à Vincennes. Mais, puisqu'il est à Mantoue, envoyez l'ordre de former sur-le-champ une commission militaire pour le juger et le faire fusiller, à l'endroit où votre ordre arrivera. Que tout cela soit l'affaire de vingt-quatre heures"


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 Sujet du message : Lecture
Message Publié : 28 Juil 2004 13:21 
[Message supprimé à la demande de son posteur]


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 Sujet du message :
Message Publié : 28 Juil 2004 18:19 
L'exil, la torture, les condamnations à mort, les représailles, la guerre, les massacres de population et de prisonniers, l'étouffement des institutions parlementaires, la manipulation des élections, ce sont aussi des formes de gouvernement comme les colères "feintes". Sont-ce de bonnes méthodes ? On peut en douter. Heu... non... je veux dire : A vous d'en juger !


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 Sujet du message :
Message Publié : 30 Juil 2004 12:51 
Voici encore quelques réflexions de Louis Chardigny (L'homme Napoléon" - Perrin 1999 p 189 - 190)

:yeux:

Napoléon aimait à persuader, se fâchait de n’y point parvenir, mais son mécontentement durait peu. Sa maxime était que « les souverains ne doivent jamais ôter aux hommes tout espoir de pardon ». Il lui fallait bien, quoi qu’il en eût, revenir souvent en arrière, car sa première réaction était de méfiance. Il soupçonnait d’intérêt personnel ceux qui osaient avancer une opinion éloignée de la sienne, et il croyait avec peine aux sentiments sincères. Très tôt Napoléon était arrivé à ce degré de puissance où les grands n’aiment personne. Sa défiance s’étendait à ses plus intimes collaborateurs.

:yeux:

Mais je vois aussi ceci:


:yeux:


A la sévérité, Napoléon mêlait des agaceries, des facéties même, qui, reçues comme des ordres, augmentaient la peur qu’on avait de lui.

:yeux:

Dans la vie privée, Napoléon ne ménageait guère plus ses proches quand l’envie le prenait d’être taquin.


:yeux:

Je relève surtout le terme "taquin" :4: :langue:

Il est évident qu'on ne ressent pas la "taquinerie" de la même manière losqu'elle vient du fait d'égaux ou, comme dans le cas qui nous occupe, de l'Empereur.

:napo1:



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