Nous donnons un aperçu des effectifs, par Henri Houssaye :
[1] Marmont : 12.726 hommes. Macdonald : 10.200. Victor : 6.300. Ney : 7.240. Cavalerie (1er, 2e et 5e corps) : 9.750. Total : 46.216 hommes. — Situation de la grande armée au 1er janvier 1814. Arch. nat., AF., IV*, 1317, et situations de 1814. Arch. de la guerre. — Nous ne comptons naturellement ici que les corps opposés, en rase campagne, à Schwarzenberg et à Blücher, dans les quinze premiers jours de leur entrée en France.
[2] Grande armée de Bohème, commandée par Schwarzenberg : 1er corps (Collorédo) : 15.708 hommes. 2e corps (prince Aloys Lichtenstein) : 12.708. 3e corps (Gyulai) : 14.732. 4e corps (prince royal de Wurtemberg) : 14.000. 5e corps (de Wrède) : 34.200. 6e corps (Wiggenstein) : 21.066. Divisions légères (Bubna et Moritz Lichtenstein) : 11.240. 6e corps d'Allemagne 13.250. Réserves autrichiennes (prince héritier de Hesse-Hombourg) : 18.500. Grandes réserves russes et prussiennes Barclay de Tolly : 38.696. Cosaques de Platow : 6.000. Total : 200.100. Armée de Silésie commandée par Blücher : Corps prussien (York) : 19.560. Corps russe (Sacken) : 19.400. Corps russe d'Olsufjew : 5.697 (détaché du corps de Langeron) et 2.000 cavaliers de line (détachés du même corps). Total : 46.657. Total général pour les Alliés entrée en France dans la première quinzaine de janvier 246.757 hommes.
Il faut ajouter à ce chiffre : 1° Pour la grande armée de Bohème : la division Prohaska : 9000 ; la division wurtembergeoise de Doring : 10 600 ; le 8e corps d'Allemagne (Hoche berg) : 10 330. — Ces troupes n'entrèrent en France qu'au mois de février. 2° Pour l'armée de Silésie : le corps Kleist : 20.000. Le corps Langeron 19.500 hommes (déduction faite des troupes de ce corps déjà entrées en France et de celles laissées devant Mayence). — Les corps Kleist et Langeron passèrent la frontière, le premier, à la fin de janvier, le second, en plusieurs détachements, en février et en mars. — 4e corps allemand : 12.000. 5e corps allemand : 9.320. — Ces deux corps n'entrèrent pas en France. 3° L'armée du nord, commandée par Bernadotte : Corps de Bülow : 30.000. Corps de Winzingerode : 36000. Corps du prince de Weymar : 23.000. Corps de Valmöden : 15000. Corps suédois : 23000. Corps du duc de Brunswick : 32.000. — Seuls les corps Bülow et Winzingerode, réduits ensemble à 42.800 hommes, entrèrent en France au mois de février. 4° Les armées de seconde ligne, Russes de Beningsen et de Rostowsky, Prussiens de Tauenzien, landwehr, réserves autrichiennes, etc. Ces diverses troupes, évaluées à plus de 300.000 hommes, firent le siège des places d'Allemagne ou restèrent dans les garnisons. Elles ne prirent pas part à l'invasion. 5° L'armée d'Italie (Bellegarde) : 74.000, opérant contre le prince Eugène. 6° Anglais, Espagnols, Portugais, Napolitains : 160.000. Rapport de Barclay de Tolly, 25 décembre 1813 ; tableau de la composition des armées alliées en 1814. Arch. topogr. de Saint-Pétersbourg, n° 46692, 22 854 et 22 860. Cf. Plotho, III, annexes, pp. 1-15, 29-40. En résumé, les Austro-Prusso-Russes envahirent la France au commencement de janvier avec 243.000 hommes, et — s'il n'y avait eu les pertes à défalquer — les nouvelles troupes qui passèrent la frontière de la fin de janvier aux premiers jours de mars auraient élevé ce chiffre à 420.000 hommes, y compris les 72.000 Anglo-Espagnols de Wellington. Si l'on ajoute à ce total les troupes de seconde ligne et de réserve, et les armées des Pays-Bas, d'Espagne et d'Italie, l'on doit compter plus d'un million d'hommes. Les forces françaises, d'après les états de situation, s'élevaient au milieu de février à 650.000 hommes, y compris, naturellement, les armées de Catalogne, des Pyrénées, d'Italie, des Pays-Bas, les garnisons des places fortes an delà et en deçà du Rhin et tous les dépôts, mais non compris les gardes nationales. (Situation générale an 15 février. Arch. nat., AF., IV*, 883 ; situations journalières du 15 au 22 février, et état sommaire des troupes françaises en avril. Arch. de la guerre.) Il est inutile, sans doute, de faire remarquer que, tant du côté des Alliés que du côté des Français, il y a de la fantasmagorie dans ces chiffres. Les effectifs y sont établis d'après des situations journalières parfois antérieures de deux mois aux tableaux récapitulatifs ; il n'y est tenu compte ni des pertes, ni des désertions, ni des indisponibles. On peut sans crainte réduire ces chiffres d'un quart et peut-être même d'un tiers. En portant à 400.000 hommes pour les Français et à 750.000 hommes pour les Alliés le nombre des soldats présents sous les armes et disponibles par toute l'Europe, on sera dans la vérité.
_________________ "Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."
Napoléon.
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