Un nouveau témoignage qui laisse à penser que Junot perdait peu à peu la raison :
"Le vice-roi était d'avant-garde, il passa le premier et éclaira la route. Le duc d'Abrantès venait ensuite avec les huit cents hommes qui composaient les débris du corps qu'il avait commandé. Arrivé à une chaussée coupée de ponts qui traverse pendant un espace -de cinq à six lieues des marais impraticables, il fait défiler ses huit cents hommes et ordonne qu'on brûle le pont. Le comte de Grouchy accourt pour l'en empêcher et lui représente que l'Empereur et l'armée sont derrière le duc d'Abrantès répond froidement qu'il en sera plus en sûreté, et que tout le reste lui est indifférent. M. de Grouchy insiste et enfin, pendant cette discussion, les premiers hommes du corps de bataille arrivent, et le duc d'Abrantès cède à l'approche de l'Empereur. On ne peut penser sans frémir à l'horrible désastre qu'aurait causé une action de ce genre c'en était fait, et aucun de nous n'aurait revu la France."
L'épisode se situe après le passage de la Bérésina. Témoignage de AMÊDÊE DE PASTORET : De Witebsk à la Bérésina ; La Revue de Paris, 1902, p.496.
A noter qu'après le passage de l'armée, l'arrière-garde mit le feu à ces ponts, pour empêcher la poursuite des Russes. Malheureusement, le lendemain, il se remit à geler, ce qui permit aux Russes, de passer sur la glace ainsi reformée...
_________________ "Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."
Napoléon.
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