Il découvrait attentivement tout cé qui pouvait alarmer, mais il était muet sur ce; qu'il nous restait de ressources, et ne trouva rien de ce qui pouvait consoler.Il ne dit pas un mot de plus de dix mille hommes de troupes qui .occupaient ta route de Versailles à Vendôme, où il les avait envoyés d'avance ayant sàns doute, arrête le départ de l'impératrice. Il ne dit pas., entre autres choses, un mot de la situation de l'arsenal de Paris!, dans lequel il y avait cinquante-quatre mille fusils de, munition réparés, à neuf. Il garda le même silence sur un parc d'artillerie de deux cent cinquante, pièces de; canon de différens calibres qui étaient~ montées sur leurs affûts, et accompagnées dé' leurs caissons, de munitions, chargés, et. rangés avec les pièces dans le Ghamp-de-Mars, et cela indépendamment dë l'artillerie qui se. trouvait aux barrières:; mais il prévint soigneusement-que l'empereur n'avait pas.laissé un seul cheval d'artillerie dont on pût disposer; qu'il avait successivement appeléi à l'armée tous;.ceux que l'on. était parvenu à réunin. En cela le'mihistre n'accusait pas vrai les. chevaux d'artillerie.que l'empereur avait~fait venir de Paris .à. l'armée, avaient été réunis par les soins, du' prétët du département de la Seine pour le service de l'artillerie des barrières, si l'on avait.eu.besom.dë la mouvoir; mais le ministre de là guerre, à qui aucun moyen de témoigner plus de zèle qu'un autre n'échappait, ne négligeait rien de tout'ce qui pouvait faire croire à l'empereur que lui seul savait le servir, et enlevait d'autorité à la préfecture de la Seine les chevaux de trait qu'elle parvenait à réunir.
En écoutant parler.Ie ministre de la guerre, il était.difficile dé se défendre de mauvais pressentimens c'était un mélange de loyauté de prudence, d'adulation et d'indépendance auquel on ne comprenait rien il semblait vouloir dire: Je vous ai prévenus de tout, je me lave les mains du reste.
_________________ "Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."
Napoléon.
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