L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : 1812 - campagne de Courlande
Message Publié : 24 Jan 2015 9:56 
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Appendices Auschitzky







1812 - LA CAMPAGNE DE COURLANDE





I - PRÉLUDES





Avril 1811. Napoléon fait demander tous documents relatifs à la topographie, à la cartographie, à la géographie de la Prusse, de la Pologne, de la Lithuanie, des Pays Baltes. Est empruntée au ministère des Affaires Étrangères une des deux cartes de Russie qu'on y trouva. Elle se composait de 106 feuillets. Priorité absolue est donnée à l'établissement d'une nouvelle carte de Russie en 54 feuilles, puis en 21. Deux graveurs se relayant alternativement y travaillaient sans interruption.



Il s'avérait difficile de transcrire en français les noms des villes baltes. Par exemple Neuhausen devenait Neiahaouzen meilleure approximation russe de la prononciation des voyelles allemandes.



Que va faire la Prusse ? Le roi, Frédéric-Guillaume, joue sur les deux tableaux :



Bien sûr, il souhaite une victoire russe. Au printemps 1811 il a dépêché très secrètement par des itinéraires détournés, son chef d'état-major, le célèbre général von Scharnhorst qui se cache à Tasrkoie-Selo, dans le village, déguisé en colonel russe blessé. Il est chargé de savoir quelle aide apporterait la Russie à la Prusse au cas où la France l'envahirait. Son interlocuteur est le général Barclay de Tolly, ministre de la Guerre. Les rapports des deux généraux deviennent vite excellents, le Prussien est très bien perçu par le Balte. Ils arrêtent une convention militaire. Le tsar l'approuve. Une alliance militaire est signée par eux le 18 octobre 1811. Il est prévu, notamment, qu'en cas d'hostilités aucun des deux pays ne pourrait proclamer une paix séparée. Mais parvenu à Berlin, le document n'est pas ratifié par le roi qui diffère son accord. Il est assailli de propositions d'alliance de la France, on fait toutes sortes de pression sur lui. La Prusse est l'objet de menaces de plus en plus fortes. La 1ère Armée Française, commandée par le maréchal prince d'Eckmül, né d'Avout, une terrifiante machine de guerre, est forte des six meilleures divisions de l'Empereur, et d'une division de cuirassiers, toutes à effectifs renforcés, massées sur l'Elbe, prêtes à intervenir. Dans les chancelleries et les cours d'Europe on parle déjà de la disparition de la dynastie des Hohenzollern et du partage des territoires et possessions prussiennes. Le roi et ses diplomates gagnaient du temps.



÷



22 février 1812. L'Ambassadeur de Prusse à Paris, le baron von Krusemarck, est sommé de signer un traité faisant de son pays un État vassal de l’Empire Napoléonien. L'armée de Davout vient de se mettre en marche. La Poméranie suédoise est brusquement occupée. Suivent trois villes prussiennes sur la Baltique. Très officiellement, avec répercussions médiatiques, la division Gudin avait quitté Magdebourg. L'Ambassadeur, effrayé, signe le 24. Pris à la gorge, le Roi signe lui aussi à Berlin le 5 mars.



Et il fait préparer, meubler, orner le Palais Sacken pour y accueillir avec pompe, et y loger avec agrément, le maréchal duc de Reggio, Oudinot. Toute une « maison » attend ses ordres quand il arrive : valets de chambre et maîtres d'hôtel, cuisiniers et valets de pied, deux voitures et leurs attelages prennent ses ordres. L'arrivée d'Oudinot à Berlin, le 26 mars, ne passa pas inaperçue, il y pénétra à cheval, à la tête de l'état-major de son corps d'armée (le deuxième) et d'une de ses divisions en grande tenue.1



Tout paraît donc être un coup de force lorsque le roi se soumet à Napoléon.



Mais le roi ménageait ses arrières avec le tsar. Le 31 janvier il lui avait envoyé son aide de camp favori, le colonel von Knesebek. Il se sacrifiait pour la paix, disait-il, "pour ne pas compromettre le grand but », et déclarait dans une lettre personnelle : « rien n'égale la tendre amitié et la haute estime avec lesquelles je ne cesserai d'être, quels que soient les événements( ...) ». Nouvelle lettre le 31 mars : « Si la guerre éclate, nous ne ferons de mal que ce qui sera d'une nécessité stricte ; nous nous rappellerons toujours que nous sommes unis, que nous devons un jour redevenir alliés ».



Et pour le présent, il préservait le royaume et conservait son trône. Pour l'heure, il « collaborait », et si Napoléon était vainqueur, il retiendrait le prix de sa collaboration. Jomini l'a affirmé : Si le roi de Prusse « avait plus à espérer de Napoléon, que de ses ennemis, il pouvait s'attacher sincèrement à sa cause. Et l'Empereur prit un moyen terme ; celui de s'attacher le roi de Prusse par des espérances d'indemnités sur la Courlande ». Jomini, ce Suisse général et illustre, a été aux meilleures sources de son époque, un observateur privilégié2. Le savant Jomini ne lance pas un propos en l'air, il a bien connu les milieux prussiens bien informés, a reçu les confidences de tous les grands personnages de son époque : empereurs, rois, princes souverains, commandants en chef de toutes armées qui recherchaient un entretien avec lui pour en soutirer avis et conseils.



Le grand historien russe s'appuie sur un document relatant que le roi de Prusse avait bien demandé à Napoléon la Courlande, la Livonie et l'Estonie.3



Alexandre vaincu, pourquoi laisser aux Russes cette riche contrée de Courlande, encore indépendante 17 ans plus tôt ? Et les Courlandais ne font-ils pas partie de la germanité ? Ils étaient faits pour mieux s'entendre avec les Prussiens qu'avec les Russes. Pourquoi ne pas ressusciter le duché avec pour duc le roi de Prusse ? et laisser gouverner le pays par un conseil de gouvernement et un chancelier courlandais siégeant à Mittau ?



Nos amis Lettons nous apporterons, peut-être, des lumières sur les compensations que la Prusse aurait trouvées en Courlande, pour prix de sa collaboration.





II - LE DISPOSITIF





Le Xe Corps





La Prusse disposait de 20 000 hommes, deux divisions d'infanterie (von Kleist et York von Watembourg) et une brigade de cavalerie (von Massenbach), avec pour chef d'état-major von Grawert. Cette force était placée au sein du Xe corps d'Armée sous le commandement du maréchal Macdonald, duc de Tarente (qui l'année passée commandait l’armée de Catalogne et gouvernait Barcelone), arrivé en Prusse en avril pour prendre son commandement.





Bibliothèque Nationale



Jacques-Etienne-Joseph-Alexandre Macdonald, duc de Tarente, maréchal et Pair de France (1765-1840) avait en Russie le commandement du 10ème corps.

Pendant près d’un mois il livra près de Riga de sanglants combats. Il fit retraite en décembre sans être entamé. On le retrouvera en 1813 se couvrant de gloire à Mersebourg, Lutzen, Bautzen et Leipzig, où, plus heureux que Poniatowski, il réussit à traverser l’Ester à la nage.





Le Maréchal disposait, outre les Prussiens, de la 7e Division détachée du 1e Corps de Davout, une unité à gros effectifs qu'avait entraînée Davout comme il savait le faire. Elle comptait 11 000 hommes et trois brigades ; quatre régiments polonais, un régiment bavarois et un régiment westphalien ; le général de division Grandjean, formé à l’armée Moreau, divisionnaire en 1805, blessé à Wagram ; le général de brigade Ricard, général en 1806, il a servi au Portugal et en Espagne puis en 1813 sous Ney en Allemagne, et le général Bachelu qui commandera une division à Waterloo. Cette division ne comporte pas que des Polonais, comme on peut le lire dans presque tous les ouvrages. Macdonald le dit clai­rement1. En tout 31 000 hommes et 60 canons.



Le premier objectif du Xe Corps est de rejeter les Russes en arrière de Niemen et d'assurer la sécurité de la navigation sur ce fleuve. L'offensive de Napoléon n'était possible que grâce à l'extraordinaire réseau de fleuves navigables et de canaux qui, depuis l'Elbe, permettait d'atteindre la Vistule et Dantzig, et de là, par le Frische-Haff et Königsberg, puis par le canal Frédéric et le Curisch-Haff, l'embouchure du Niemen. Par ce fleuve les bateaux remontaient par Tilsit et Grodno jusqu'à Kowno. Des embarcations plus légères, de là, gagnaient Wilna par la Wilia. Le contrôle du Niemen était donc d'une importance vitale pour permettre de faire de Wilna la base logistique de la Grande Armée s'avançant en Russie.2



Le deuxième objectif est, après la traversée de la Samogitie (province étirée entre le Niemen au sud et la Courlande au nord) d'occuper la Courlande, de contrôler ses ports sur la Baltique, de tenir la rive gauche du fleuve la Duna, et de prendre les deux places fortes des Russes sur la rive droite : Riga et Dinabourg (tout à fait à l'est de la Semigalle, aux confins du duché et de la Livonie polonaise).



Pour prendre des places fortes, il faut des équipages de siège pourvus en artillerie lourde (gros obusiers) et matériels spécifiques. Napoléon a donné à leur sujet des instructions précises (lettres au général d'artillerie Lariboisière des 23 février et 14 mars 1812, et lettre à son major-général, le prince de Neufchâtel et de Wagram, maréchal Berthier du 24 mars 1812) :



« L'objet de cette lettre est de vous faire connaître que mon intention est de débuter dans la campagne par le siège de Dinabourg et celui de Riga. Je destine l'équipage de siège de Dant­zig pour Riga et l'équipage de siège de Magdebourg pour Dinabourg ».3



« (...) Donnez ordre pour que les cent bouches à feu qui forment l'équipage de siège de Magdebourg soient embarquées à Magdebourg. 60 à 80 bateaux doivent être suffisants ».3



Il convient de préciser aussitôt que l’Empire Français ne possède pas d'autres équipages de siège que ceux de Dantzig et Magdebourg. Le premier suivra le Xe Corps, et le second l'aile gauche de la Grande Armée, qui sera aux ordres du roi Jérôme de Westphalie.



Macdonald devra tenir une ligne de 70 lieues, assurer la sécurité de la navigation sur le Niemen et le Curische-Haff, occuper la Courlande, avec sa corne, ses ports, Mittau, la Dwina, faire les sièges de Riga et de Dinabourg : une tâche immense. Peut-être pouvait-on espérer que l'aile gauche de la Grande Armée couvrirait ces sièges, appuierait le Xe Corps, avec le IIe Corps du maréchal Oudinot (44 000 hommes, dont la division Merle, 5 régiments suisses et un régiment croate) et le VIe Corps du général Gouvion-Saint-Cyr (le contingent bavarois, 25 000 hommes).





les Russes





Dès l'été 1811 le tsar avait fait passer une de ses divisions de Finlande en Courlande.1



L'armée principale des Russes, sa droite et son centre à la fois, c'est la Ie Armée, aux ordres de Barclay. Sa base d'opération est très loin derrière le Niemen, c'est la Dwina. Elle s'appuie sur les places de Riga et Dinabourg, en Livonie russe, de Drissa et de Polotsk, en Livonie polonaise, enfin de Witebsk, en Russie-Blanche (Biélorussie).









le général comte Wittgenstein (1768-1843).

Devenu général en chef de l’armée russe à la mort de Kutusov le 16 avril 1813,

après avoir commandé en chef l’armée russo-prussienne.





La place de Dinabourg n'existait pas - on dit que les Russes y travaillaient depuis trois ans. Il a été créé un vaste camp retranché, à Drissa, entre Dinabourg et Polotsk, dix neuf redoutes, appuyées par des batteries, trois lignes de défense, des ouvrages fermés couvrant quatre ponts sur le fleuve. Il était dû à un conseiller militaire du tsar, le général Pfuhl, un allemand. En cas de retraite ce serait là un refuge où s'enfermerait l'armée russe. Ce formidable verrou garderait le passage de la Dwina et ce serait un rempart sur la route de Saint-Pétersbourg. La Dwina était le barrage à l'envahisseur. Mais ce camp fameux qui s'achevait au printemps 1812 « avait l'inconvénient d'être dominé par la rive droite, et intenable dès que l'ennemi passerait la rivière sur la gauche, et le prendrait à revers »2, ce que Napoléon savait parfaitement.



Les Russes seraient-ils offensifs ? Barclay savait que les Russes seraient battus s'ils affrontaient sur le Niemen, ou près de ce fleuve, le fer de lance de la Grande Armée. Il préconisait d'attirer celle-ci vers l'intérieur de la Russie. Alors cette énorme masse fondrait au fur et à mesure qu'elle s'éloignerait de sa base, du Niemen. Sa tactique se résumait en peu de mots : refuser la bataille.



Barclay rejoignit le quartier général du tsar, à Vilna, à deux pas du Niemen. Et il donna des ordres très clairs sur la conduite à adopter face à l'ennemi :



« Ne rien laisser, à commencer par les hôpitaux, qui soit de nature à favoriser ses actions, lui ôter toute possibilité de mettre la main sur les approvisionnements et transports, brûler ou détruire ponts, bateaux et magasins ; enlever ou détruire tous les harnais ou chariots en état de servir ; ne laisser aux habitants que ce qui est d'une nécessité stricte pour leur subsistance ».1



L'extrême droite de l'armée de Barclay sur le cours inférieur du Niemen, couvrant la Samogitie, était tenue par le Ie Corps d'armée du général Wittgenstein.



Avant-garde : Général Koulnef. 3 divisions d'infanterie : généraux von Berg, Kaahofskoï et Sazonof. Cavalerie : général Schakowokoï.



Ce corps est concentré en Tilsit, sur le Niemen et Rossiena (au nord-est de Tilsit), sur la route de Mittau et Riga. Au total 23 00 hommes à la mi juin.



Mais s'y ajoutait :



· La garnison de Riga, dont Napoléon disait : « (...) commandée par le général Essen, est composée de 33 bataillons, chacun de 200 à 300 hommes, tous recrues de cette année, et qui ne mérite aucune considération »2. Cette garnison sera renforcée et passera sous le commandement du général Lawis (qui, en janvier 1813, commandera l'armée importante qui fera le siège de Dantzig), Essen restant gouverneur de Riga.



· et la garnison de Dinabourg, sous le général Hammen (12 bataillons). 3



Le corps recevra bientôt les renforts de la brigade du général prince Iachwill et la cavalerie du prince Repnin, enfin des unités de Finlande et des recrues de Novgorod.





III - DÉBUTS DE CAMPAGNE





Les peuples, saisis, voyaient se lever des contrées les plus éloignées de l'Europe, puis se mettre en marche et traverser l'Allemagne, les légions du grand Empereur, Portugais et Suisses, Napolitains et Bavarois, Espagnols et Milanais, Danois et Romains, Saxons et Vénitiens, Croates et Hollandais, Piémontais et Badois, Polonais et Belges. « Une conception nouvelle de Bonaparte ; plus extraordinaire que les autres, l'Europe en mouvement, une pensée exprimée par la bigarrure des effec­tifs ».1 « Le maniement de cette énorme machine ferait l'émerveillement des siècles ».2









Tout le monde cependant croyait jusqu'au dernier moment qu'on éviterai la guerre. Napoléon paraissait espérer faire accepter au tsar « sa » paix, devant la puissance de ses armes. Alors qu'en deux endroits déjà à Niemen est franchi le 24 juin. La belle-sœur de l'Empereur, la reine Catherine de Westphalie (née Princesse de Wurtemberg) note dans son journal : « On parle d'une entrevue entre les deux empereurs, sur les confins de la Courlande »3... La Courlande terre de paix ?



Le 24 juin, le Xe Corps franchit le Niemen, à Tilsit, sans rencontrer d'opposition. Le même jour, le gros de la Grande Armée ne rencontrait pas plus de difficulté pour passer le fleuve au nord de la forêt de Wilkowisk, près de Kowno.



Le 25 juin de Kowno, Napoléon à Macdonald : « marcher avec la plus grande activité sur Rossieny ».1 Le Maréchal entra sans hâte en Samogitie et pour le principe quelques coups de canon furent tirés. Le premier objectif du Xe Corps était atteint : contrô­ler le Niemen, le mettre à l'abri des Russes pour laisser libre sa navigation.



Au quartier-général du tsar, à Wilna, dès le passage du Niemen connu, ordre était donné de se replier, comme prévu, sur le camp retranché de Drissa pour tous les corps, sauf pour le Ie qui devait gagner Dinabourg. Macdonald avançait tranquillement poussant devant lui un rideau russe d'observation. Le 30 juin il occupait sans combat Rossieny (ou Rossiena, ou Rossienz)2. Napoléon ordonnait d'occuper des villes de Samogitie proches de la Courlande (Poneveje, Chavli [sur la route de Mittau] et Telchi au nord-est de Memel), de mettre en état la place de Memel, de préparer la marche sur Mittau. Le Maréchal quitta Rossieny le 8 pour se porter vers Riga. Grawert passa à Szawli et Bauske, envoya des détachements sur Telchi pour nettoyer le pays. Macdonald avec la division Grandjean se dirigeait sur Jacobstadt (sur la Dwina). Les troupes légères russes, laissées en arrière-garde, détruisaient en se retirant les magasins de l’armée russe. Ceux de Poneveje (ou Ponièwiej) seuls furent préservés, le détachement qui les gardait fut surpris et fait prisonnier. Les divisions prussiennes prenaient possession de la Courlande et entraient dans Mittau abandonné par les Russes, à la mi-juillet.3



Napoléon, de Wilna le 9 juillet : « L'ennemi paraît se concentrer à Dinaburg. Le prince d'Ecmül (Davout) est arrivé à Minsk. L'Empereur est dans l'intention de marcher sur Moscou et Saint-Pétersbourg, et, par là, obliger l'armée qui est à Dinaburg de remonter et d'affranchir toute la Courlande et la Livonie. Portez-vous sur Jacobstatd et Fredrischstadt, et menacez d'y passer la Dwina ; ce mouvement aura l'avantage d'obliger l'armée russe, qui est à Dinaburg, à faire des détachements pour couvrir les deux points de passage ».3



R



Le général Essen, gouverneur de Riga, avait envoyé le général Lewis et 6 000 hommes, prendre position à Eckau, sur la route de Bauske (à l'est de Mittau). Le général Grawert l'y attaqua vivement le 19 juillet et le contraignit à se retirer sur Dahlenkirchen. Les avant-postes prussiens avaient l'appui de leur droite sur la Dwina (un peu au dessus de Dahlenkirchen), leur gauche à Schlock, sur la route de Mittau à Riga. Ils s'avançaient jusqu'à Olaï.



Macdonald avait fait occuper Bauske par une des trois brigades de la 7ème Division, les deux autres étant à Schœnberg. Après le retrait des Russes devant les Prussiens, le 20 juillet, il s'avança sur la Dwina et établit son quartier général à Jacobstadt le 21 juillet. Il était là à 31 lieues de Riga et 20 de Dinabourg. Immédiatement il fit travailler à la construction de deux ponts sur la Dwina.4



Quittant Wilna, le 16 juillet, l'Empereur ordonnait : contenir la garnison de Dinabourg avec une division de 8 à 9.000 hommes. En cas d'évacuation de cette place par l'ennemi, passer la Dwina entre Riga et Dinabourg.5



Wittgenstein allait être laissé à ses seules forces. Arrivé au camp de Drissa le 9 juillet, il était clair pour Barclay que Napoléon déborderait le camp par la rive droite de la Dwina et les prendrait à revers. Le 17 il décidait l'évacuation. Le 18 au soir son armée bivouaquait à Polotsk, carrefour de routes. Allait-il se diriger vers Petersburg, au nord ? Ou aller à l'est à Vitebsk sur la route de Smolensk et Moscou ? Quatre jours plus tard il était, le 23 juillet, à Vitebsk. Sa décision lui avait été dictée par la nécessité de se réunir à la 2ème Armée russe de Bacration, dont Davout faillit couper la retraite. Wittgenstein était isolé sur la basse et la moyenne Dwina.



Macdonald dirigea un régiment sur Dinabourg qui parvint le 25 juillet, sans résistance, devant la tête de pont sur la rive gauche, en face de la place. Dans la nuit du 29 au 30, les Russes abandonnèrent la tête de pont, aussitôt occupée. Dans la journée du 30 les Russes évacuèrent la place où se transporta un détachement.1





Comportement des unités prussiennes





C'est ce qu'écrit Tarlé, le grand historien russe spécialiste de cette période. Il confirme le propos de Jomini sur la récompense convoitée par les prussiens en Courlande. Le gouverneur de Riga, le général Essen, écrivait au tsar, dans un rapport du 9 juillet :



« J'étais en droit de supposer que seule la contrainte pourrait amener les Prussiens à se battre contre la Russie, et qu'ils n'opposeraient qu'une faible résistance à nos troupes ; j'essayai donc de manifester des sentiments amicaux à leur égard, espérant de la sorte renforcer leur sympathie pour nous. Mais je constate lors des attaques de l'ennemi contre les troupes sous mon commandement que les Prussiens opposaient une résistance désespérée et se battaient farouchement ».2









IV - PREMIERS COMBATS





Le Xe Corps va se rapprocher de Riga. Macdonald fit tâter l'ennemi. La cavalerie prus­sienne traversa à gué la Dwina. Le Maréchal relate : « Une reconnaissance que je fis faire au delà de la Dwina, entre les deux places (Riga et Dinabourg) jeta l'alarme sur la droite de cette rivière et détermina les généraux russes à incendier le faubourg de Riga qui eut pu favorises nos approches de la citadelle et à évacuer la tête de pont de Dinabourg que je fis occuper ». Le Maréchal ne donne jamais de détails1. On peut situer cette reconnaissance à fin juillet. Ce n'est donc que début août que les Prussiens purent observer Riga de la rive gauche de la Dwina.



C'est le général Hammen qui tenait Dinabourg, avec 12 bataillons. Dès qu'il fut prévenu de l'évacuation de cette place le Maréchal s'y rendit. C'est la brigade du général Ricard qui occupa Dinabourg. On put alors constater que ses fortifications n'avaient guère dépassé le stade des projets : quelques terres remuées, ça et là.2



L'équipage de siège venant de Magdebourg et destiné à prendre cette place était inutile. Ordre fut de le faire rétrograder3. Pour celui destiné au siège de Riga « il ne fallait pas moins de 40.000 chevaux en relais pour le faire arriver ; il vint parquer à Grafenthal, en attendant les troupes et les moyens nécessaires pour franchir la Dwina et investir Riga ».3



Les Prussiens observaient du côté de Riga. Le 7 août les Russes attaquèrent Schlock et s'en emparèrent. Les Prussiens les en délogèrent. Le 22 les Russes attaquèrent sur toute leur ligne, soutenus par des chaloupes canonnières, ils reprirent Schlock, et remontèrent l'Aa. Ce n'est qu'à Volgunt, village à trois lieues de Mittau, qu'ils furent repoussés. Mais ils occupèrent Schlock durant deux jours.



Dès qu'il fut instruit de cette attaque Macdonald envoya la brigade Hunerbein (deux régiments polonais) à Fridrichstadt, avec ordre de porter des détachements sur Jacobstadt et Tomsdorf. Il ordonna la construction de deux redoutes sur les bords de l'Aa, à une demie lieue au dessous de Mittau.4



Les Prussiens occupent toute la Courlande, et une partie de la Samogitie, ils sont sur la Dwina vers Riga, à Frederichstatdt (ou Fridrichstadt) et Jacobstadt. La division Grandjean couvre l'est de la Samogitie avec une tête de pont à Dinabourg en Livonie polonaise.



÷



Le Xe Corps couvrait une très vaste ligne : 70 lieues de Riga à Polotsk. Le contingent prussien s'étirait : à Tilsit sur le Niemen, à Memel, sur le Kurische-Haff, à Mittau et en Courlande. Il ne restait pas 10.000 hommes sur la Dwina et en avant de Riga. Napoléon avait prévenu Macdonald : « L'Empereur ne peut point vous donner d'ordre positif mais seulement des instructions générales, parce que l'éloignement est déjà considérable et qu'il va le devenir encore davantage ».5



Qu'allait faire Macdonald ? « Je soumis plusieurs plans ; mais, l'Armée s'éloignant davantage sur la route de Moscou, on me laissa dans l'attente et l'indécision » écrit-il1. Il ne pouvait garder ses lignes de communication avec Tilsit, occuper l'ensemble de la Courlande et de la Samogitie, se garder de l'armée de Wittgenstein, et entreprendre un siège en règle de Riga, de l'autre côté de la Dwina, avec ses seules forces.



Le maréchal Victor constituait un nouveau corps d'armée aux environs de Danzig et El­bing. Macdonald demanda en vain son renfort.1 Victor reçut l'ordre de couvrir Smolensk. Berthier écrivait à Macdonald le 27 août : « On ne suppose pas que la communication puisse être menacée par la Dwina. Le siège de Riga va nécessairement fixer l'attention de l'ennemi sur la basse Dwina. Saint-Cyr parait plus que suffisant pour tenir l'ennemi en respect ».2



Wittgenstein avait porté ses efforts sur la moyenne Dwina, sur Polotsk, tenu par les Bavarois de Gouvion-Saint-Cyr (VIe Corps) et le IIe Corps d'Oudinot. Mais il fut repoussé, après deux jours de combat. Oudinot, blessé le 17 août, laissa le commandement des deux corps à Saint-Cyr qui, victorieux le lendemain, y gagna son bâton de Maréchal d'Empire. A la mi-août Wittgenstein - outre la forte garnison de Riga - disposait de 50 bataillons, 36 escadrons, 12 pièces d'artillerie et plus de 30 000 hommes.3



÷



Après la terrible et sanglante bataille de Borodino (la Moskowa), en route vers Moscou, Napoléon transmettait ses ordres au nouveau maréchal : « Il faudrait vous concerter avec le duc de Tarente (Macdonald), et alors vous pourriez attaquer Wittgenstein et le culbuter en tournant »4. Saint-Cyr répercutait sur Macdonald dans une longue lettre, de Polostk, le 19 septembre : « Il serait nécessaire qu'un détachement du Xème Corps, fort de 10 000 à 12 000 hommes, se portât sur Drissa ; de mon côté j'en réunirais 12 000, et de concert nous attaquerions l'ennemi par son flanc droit ».5 Macdonald, de Kalmen, lui répondit le 21 : Les 3/4 de son corps sont concentrés face à la tête de pont de Riga, il est très faible sur ce point vis-à-vis de « la garnison de Riga, qui déjà dans son enceinte renferme un nombre de troupes égal à celles qui forment l'investissement sur la rive gauche. Le quatrième quart, environ 6 000 hommes, est répandu de Jacobstadt à Dinabourg. Je devrais en laisser un sixième au moins pour garder le pont de Dinabourg. Ce ne serait qu'avec 5 000 hommes que je pourrais marcher contre le général Wittgenstein. Vous présumiez, sans doute, que j'avais beaucoup plus de monde de disponible ; s'il en était ainsi, je ne serais pas resté si longtemps dans l'inaction sur toute cette ligne de 70 lieues. En rappelant toute ma gauche sur ce point je pourrais alors déboucher avec toutes mes forces, c'est-à-dire 20.000 hommes ; mais ce serait livrer la Courlande, la Samogitie et le Niemen aux incursions de la garnison de Riga. Ce projet n'est ni proposable ni réalisable, attendu la réunion près Bauske des équipages de siège, non attelés, seraient pris ou détruits. Des rapports m'informent qu'une colonne de 8.000 hommes sont en marche pour se rendre à Vouichka, où sont déjà quatre escadrons, dans l'intention de nous chasser de Dinabourg ».5



Le Xème Corps n'a sur la Dwina que des effectifs assez réduits. En face, l'ennemi dispose de forces beaucoup plus importantes. Le maréchal peut tenir une ligne de 70 lieues et manœuvrer. Saint-Cyr constate : « En ordonnant le renvoi sur les derrières de l'artillerie destinée au siège de Riga on aurait rendu disponible la majorité du Xème Corps que paralysait la nécessité de garder cet immense matériel ».6



Macdonald est doublement immobilisé : par l'observation de la rive gauche de la Dwina face à Riga et à sa tête de pont, et par la garde d'un précieux équipage de siège dont on n'a pas les moyens de se servir.





V - OFFENSIVES RUSSES





Le tsar avait rencontré, du 27 au 30 août, à Abo, en Finlande, le prince de Suède (ex-prince de Ponte-Corvo, maréchal Bernadotte) : trois jours de francs entretiens. Le tsar avait réuni des troupes qu'il comptait mettre à la disposition de la Suède pour conquérir la Norvège alors possession danoise. Le fin béarnais dit : « Votre général Wittgenstein défend la ligne de la Dwina comme un lion, mais il a besoin de renforts ».1 17.000 soldats russes traversèrent le golfe, débarquèrent à Revel (Tallin) et par Pernou rejoignirent Riga, aux ordres du général Steingell.



Au 18 septembre les Russes, protégés par les chaloupes canonnières, renouvelèrent l'attaque déjà tentée un mois plus tôt sur la gauche des Prussiens. A l'arrivée de Steingell une action coordonnée entre ce dernier et le général Lewis fut décidée avec pour objectif la destruction de l'équipage de siège destiné à prendre Riga.2 Les magasins de vivres étaient à Mittau, distante de 9 lieues de Riga. Les parcs de l'artillerie et du génie se trouvaient à Rund@le3 et Borsm¬nde, village au delà de l'Aa, à trois journées de Riga, et à une demie-lieue l'un de l'autre. Essen destina 18 000 hommes à son attaque : Steingell (ou Steinheil) avait 10.000 hommes, la garnison de Riga près de 11 000. York disposait de 16 000 Prussiens, dont la majeure partie en position entre Mittau et Olai.



C'est le 26 septembre que les Russes lancèrent leur attaque. Steingell avec 12 000 hommes marcha sur Eckau, le 28 de Bauske, et s'avança à deux lieues en dessous de la ville, sur la rive droite de l'Aa. Il n'était plus qu'à une demie-lieue du parc de siège, l'Aa était guéable en beaucoup d'endroits. York ne pouvait à la fois conserver Mittau et sauver le parc. Il évacua Mittau et concentra toutes les troupes qui s'étaient retirées devant Steingell et hâta l'arrivée de la brigade polonaise Hunerbein (3.000 hommes, éloignée de deux jours de marche). Il se massa à hauteur de Meschten, sur la rive droite de l'Aa et fit construire un pont en face de ce village.



Le 29 septembre, York, après avoir laissé Kleist et 3 000 hommes sur la rive gauche de l'Aa pour couvrir Rundãle, passa l'Aa. Les Russes s'appuyaient à leur gauche sur la rivière, leur droite à cheval sur la route de Bauske à Mittau. York attaqua à 3 heures de l'après midi, l'on combattit jusqu'à la nuit, mais mollement. Steingell recula d'une demie lieue. La seule charge de cavalerie prussienne qui fut exécutée lui enleva deux bataillons, faits prisonniers.



Le 30, au petit matin, Steingell fit passer l'Aa à une partie de ses troupes, et tenta un coup de main sur Rundãle. York l'attaqua aussitôt. Le combat fut court, peu disputé. Steingell repassa l'Aa, se retira sur Eckau sans que York l'inquiéta. Et le premier octobre il fit sa retraite sur Riga. Hunerbein était arrivé le 30, après le second combat, retardé par un détour qu'il avait dû faire pour éviter Bauske.



Pendant ce temps, le 29 septembre Lewis avait occupé Mittau. Il n'y resta qu'un jour. Steingell se retirant il dut, lui aussi, faire sa retraite. Macdonald après avoir laissé une faible garnison à Dinabourg se porta le 30 sur Eckau par Ocniszty. Lorsqu'il fit sa jonction avec York tout était rentré dans l'ordre.4



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La tentative pour s'emparer du parc de siège ayant échoué, Steingell dirigea ses troupes vers Polotsk pour rejoindre Wittgenstein. Macdonald installa son quartier général à Stalgen, village sur la rive droite de l'Aa, entre Mittau et Bauske. Il fit rétrograder Grandjean, avec une brigade, sur Illuks, près de la Dwina, à une journée en deçà de Dinabourg.



York s'étendait de la Baltique à Eckau. La brigade polonaise Hunerbein, portée à huit ba­taillons, une brigade prussienne et six escadrons prussiens, occupaient Eckau et s'étendaient sur la droite jusqu'à Fridrischstadt, près de la Dwina. A Mittau, Stalgen et Anenburg des unités prussiennes occupaient Olaï, Baldon et Neîgut.1



Macdonald a raconté : « Un corps de 10.000 Russes, venant de Finlande, tenta d'enlever le parc de siège, qui fut vaillamment défendu par les Prussiens. J'avais, par ordre, mon quartier général dans un château non meublé et sans vitres, non loin de Dinabourg. J’accoure avec quelques troupes ; mais l'affaire était déjà terminée à notre avantage, la saison était trop avancée, cet immense et précieux matériel trop exposé ; on me transmit l'ordre de le renvoyer à Dantzig".2



Les Russes s'étaient bien tirés des combats des 29 et 30 septembre. York s'étant gardé de les inquiéter. Après cette sérieuse affaire il y eut quelques rencontres aux avant-postes. Friderichstadt fut pris par les Russes, début octobre. Repris quelques jours après et enfin ré­oc­cupé le 31 par les Russes. Il n'y eut pas d'opérations le restant du mois d'octobre et la pre­mière quinzaine de novembre.1



Macdonald, dans le courant d'octobre, fit évacuer le parc de siège.



Saint-Cyr a estimé que Grandjean, avec la brigade Ricard, aurait dû suivre les mouvements de Steingell qui, après son échec en Courlande, marchait vers Polotsk. Grâce à ce renfort de Steingell, Wittgenstein, du 17 au 20 octobre, attaqua vigoureusement Saint-Cyr à Polotsk. Les munitions manquèrent. Il fallait, pratiquement, un mois pour en recevoir de Wilna3. Saint-Cyr dût se replier sur Kamen par Lepel pour être recueilli, très affaibli, par le IXème Corps de Victor, arrivé en renfort et qui comptait 25.000 hommes, le 30 octobre à Smoliani.



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Le retrait vers l'est, et vers la Berezina, de Saint-Cyr laissait Macdonald complètement isolé.



8.000 Russes de la garnison de Riga occupaient la rive gauche de la basse Dwina, de Schlock à Fridrichstadt, et avec une concentration à Neigut. La ligne des avant-postes suivait la Mis et l'Aa. Macdonald voulut couper la retraite des Russes qui se trouvaient à droite sur la route de Riga à Bausk. Il se transporta à Eckau. Il plaça à la tête des troupes qu'il y avait concentré le général Bachelu, à la place du général Hunerbein. Celui-ci conserva la tête de sa brigade polonaise. Le général Horn commandait la brigade prussienne. Les deux brigades et les six escadrons prussiens, soit 8.000 hommes, furent réunis le 14 novembre au soir, en avant d'Eckau. Dès avant le jour, le 15, Bachelu attaquait, prenait Baldon, et, refoulant les Russes prit position à Dahlenkirchen. De fausses attaques sur Olaï et Neigut dissimulaient le mouvement du général Massenbach, avec la réserve d'Anenburg sur Fridrichstadt. Le général Lewis fit sa retraite sur Riga, et manqua d'être pris par l'ensemble des mouvements de Macdonald, Hunerbein lui prit un bataillon. Le froid, devenu tout à coup très rigoureux, rendit la glace assez forte pour lui permettre de passer la Dwina, même avec son artillerie. Sans cette circonstance il aurait dû mettre bas les armes. Massenbach le 17 novembre, à 9 heures du soir, s'empara de Fridrichstadt, où il prît un bataillon et un escadron. Le général Lewis dut son salut à une erreur du mouvement exécuté par Hunerbein et sa brigade.4



Tout n'était donc pas calme plat en Samogitie. Les dispositions prises par Macdonald étaient parfaites, la malchance fut pour lui au rendez-vous.



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Pour le Xème Corps, la vie est facile en Courlande qui n'a pas été dévastée. C'est une situation enviable, et enviée par Saint-Cyr : « Le Xème Corps restera continuellement en Courlande, dans la province la plus riche, ou aucune troupe amie ou ennemie n'avait séjourné avant lui. Ce corps put, jusqu'à la fin de la campagne, recevoir ses distributions de vivres et de fourrages, d'autant plus régulièrement qu'il n'a été obligé, pour ainsi dire, à aucun mouvement ».1





le général de division, baron Ricard le maréchal Macdonald, duc de Tarente





Quels furent les rapports des habitants de Courlande avec le Xème Corps ? La division de Grandjean est dans la région de Dinabourg, à l'extrémité de la Semigalle. Ce sont les Prussiens qui occupent l'ensemble de la Courlande, Mittau. Les Courlandais eurent-ils un sentiment de libération après le départ des Russes ? Les troupes Prussiennes furent-elles bien accueillies par les Courlandais ? On peut penser que le contact des soldats prussiens avec la population courlandaise se fit sans heurt, facilité par la langue, la culture, la religion.



A l'est de la Semigalle, aux confins de la Livonie polonaise, quels étaient les rapports avec les soldats de la 7ème division de Grandjean, des Polonais, des Bavarois, des Westphaliens ?



Il y a tout lieu de penser que les Courlandais n'eurent pas de heurts avec les Prussiens et que ceux-ci devaient s'employer à ne pas apporter de perturbations et de détériorations dans un pays qui, en cas de victoire de Napoléon, tomberait sous leur coupe, peut-être, et au moins sous leur influence.





VI - FIN DE L'OCCUPATION





Lorsque Napoléon regagna Smolensk, le 9 novembre, Macdonald aurait bien voulu pouvoir porter secours à cette armée qui refluait : « j'eusse offert mes services et le secours de mes troupes intactes, bien nourries et chaudement vêtues. On me laissa stationnaire ».1



Les Russes commencèrent à devenir agressifs : « Je commençai à resserrer mes postes, à me concentrer davantage. L'ennemi se mit en marche en divers points pour me harceler ; je prépare un piège dans lequel il donna tête baissée. Je me retournai, je fis vivement attaquer et rompre sa ligne ; il s'enfuit avec une perte considérable. Cette affaire aurait eu de beaucoup plus grands résultats si le général prussien, York, eût exécuté mes ordres réitérés de se porter rapidement de Mittau dans la direction de Riga, sur le derrière des Russes, au moment où je renversais leur ligne ».2



L'Empereur avait passé la Berezina. Le Maréchal ne pouvait différer sa retraite, car les Russes pourraient être avant lui à Tilsit. Il concentra la division Grandjean autour de Bausk. York occupait Mittau. Le quartier général était à Stalgen. Macdonald prépara sa retraite.



Le roi Murat était à Wilna le 9 décembre. On se souvint alors qu'il y avait, là-bas, un Xème Corps en Courlande. Le 10 décembre ordre fut donné à Macdonald de se diriger sur Tilsit, avec la recommandation de faire une retraite sans hâte (on croit rêver !)3. Un major prussien fut chargé de porter cet ordre. De Wilna à Mittau, en ligne directe, un trajet de 30 heures. Le major fila sur Tilsit par la route de Königsberg, puis de Tilsit à Memel. Il arriva à Mittau le 18 décembre. Macdonald était prêt à partir, même sans ordre, « comme j'avais tout préparé, tout prévu d'avance, toutes mes colonnes s'ébranlèrent le lendemain 19 »2. A cette date les survivants de la Grande Armée étaient déjà en Vieille Prusse.



Grandjean et la 7ème division ouvraient la marche avec la cavalerie prussienne. York suivait avec son infanterie à une journée. Les Russes ne poursuivirent pas. Le général Palucci se dirigea sur Memel dont il s'empara le 27 décembre. La retraite de Macdonald se faisait sur plusieurs routes qui se rejoignaient deux lieues avant Tilsit. Le 27 avant le jour, l'avant garde trouva le village de Piklupene, joint de rencontre des routes conduisant à Tilsit, occupé par une brigade de Wittgenstein qui se retira. La cavalerie prussienne chargea, et prit deux bataillons. La journée du 27 se passa à concentrer la division Grandjean. Le Maréchal entra à la nuit avec cette division dans Tilsit, abandonnée par les cosaques qui l'occupaient.



Le lendemain, Macdonald reprenait contact avec Murat, mais restait sans nouvelle de York. Il n'en eut pas davantage les 29 et 30 décembre. Le 31, un peu avant le jour, le général Massenbach repassa brusquement le Niemen avec la cavalerie et un régiment d'infanterie prussienne qui marchaient avec Grandjean. Et presque aussi tôt parvenait au Maréchal une lettre d'York l'avertissant que les troupes prussiennes, qu'il commandait, devenaient un corps neutre « les événements à venir, écrivait-il, suite des négociations qui doivent avoir lieu décideront de leur sort futur ».4



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La retraite du Xème Corps avait été exemplaire. « Il fallait forcer de marche et mes troupes n'avaient que quelques heures de repos dans les 24 ; mais, en revanche, elles étaient bien vêtues et ne manquaient pas de vivres par la précaution que j'avais prise, dès le mois de juillet, de faire établir des magasins partout », écrit le maréchal. Il a l'expérience des cam-­





Rencontre des généraux York et Diebritsch avant la signature de la convention de neutralité du 30 décembre 1812, dite convention de Tauroggen.

Cette défection, dont le retentissement sera considérable dans toute l’Allemagne et décidera le tsar au principe de la collaboration russo-prussienne, avait été préparée par des pourparlers secrets entamés entre le général prussien et le général Essen, gouverneur de Riga, dès novembre 1812, puis avec son successeur le général marquis Paulucci, et enfin avec Carl von Clausewitz, envoyé du général Diebitsch. Détestant son chef direct le maréchal Macdonald, et les Français, le général York s’était laissé convaincre de faire marcher son corps suffisamment lentement pour être séparé du gros du 10ème corps, puis se laisser encercler de façon à paraître devoir, par nécessité, signer une convention de neutralité. Cette convention, qui ne prévoyait pas le désarmement des Prussiens, conservait ainsi à la Prusse - mais en privait son allié français - 18 000 soldats aguerris, noyau d’une future armée destinée à libérer l’Allemagne.





Le lieutenant-général York (1759-1830).

Commandant la division d’infanterie du corps auxiliaire prussien, il avait remplacé à la fin août 1812 le général Grawert, malade, au commandement en chef de ce corps. Patriote ardent, il déteste les Français et entretient les plus mauvais rapports avec son chef le Maréchal Macdonald. Aussi, dès le début novembre, il accepte d’ouvrir des pourparlers secrets avec les Russes qui, sur l’instigation des officiers allemands servant dans leurs rangs, projetaient de séparer le corps français de l’armée française.



A la nouvelle de la ruine de la Grande-Armée, il prend la décision de se placer dans une situation qui lui fournirait le prétexte de conclure une convention dictée par les circonstances. Bien que sans réponse aux demandes d’instructions qu’il avait sollicitées de son roi, tenu au courant, il décide le 30 décembre de signer la convention de Tauroggen neutralisant le corps prussien, mais qui en réalité équivalait à passer aux Russes. Saluée avec enthousiasme par ses soldats, la conduite du général sera désavouée et condamnée par le souverain prussien, toujours indécis et soucieux de détourner les soupçons de Napoléon, tant il craignait de perdre son trône par une action prématurée. Moins de deux mois plus tard, entraîné par la nation toute entière, Frédéric-Guillaume bascula dans l’alliance russe, tandis que York, épaulé par le baron Stein, après avoir été élu sous les acclamations gouverneur de la Vieille Prusse, reprenait le commandement de son corps d’armée à la tête duquel il devait particulièrement s’illustrer pendant la campagne.



Le général-major comte Diebitsch Zabalkanski (1785-1831).

Quartier-maître général de Wittgenstein, prussien de naissance, il poursuivra les négociations secrètes entamées avec le général York, auquel il dépêchera le lieutenant-colonel Clausewitz et le convaincra, sous la réserve de la ratification du roi de Prusse, de souscrire à la convention du 30 décembre 1812, qui, sous prétexte de la neutralisation du corps auxiliaire prussien, préparait en réalité son adjonction à l’armée russe.



pagnes d'hiver : 1794. 1795, en Hollande, et surtout les Grisons en 1800. C'est ce qui l'a « porté à acquérir 30.000 pelisses de mouton des paysans polonais et russes (sic) en rendant, en retour, les peaux des moutons consommés par nos troupes. Cette sage précaution les sauva de la faim et du froid, le thermomètre Réaumur descendit jusqu'à 27 et 28 degrés ; je ne perdis que quelques hommes qui s'enivrèrent et périrent, engourdis par le froid dans le sommeil éternel ».1



Le Maréchal ramena 4 à 5.000 hommes, armés, équipés des 11.000 de la division Grandjean2. Le VIème Corps de Saint-Cyr, constitué de Bavarois, avait 25 105 hommes le 15 juin. Il restait sous les armes 7.814 hommes au 15 septembre. 2 607 au 15 octobre. Le général de Wrède n'avait que quelques centaines d'hommes le 10 décembre pour couvrir Wilna2. Le corps exemplaire c'est le Ier, celui de Davout : 69.000 hommes le 24 juin... 1.385 à Thorn, sur la Vistule, le 30 décembre.3



Les Prussiens ramenaient plus de 16.000 hommes. Évidemment il n'y avait eu aucune bataille et les combats livrés n'avaient jamais été très meurtriers pour le Xème Corps, mais ceci prouve aussi que des troupes en bonne santé, bien nourries, bien équipées et vêtues pour les grands froids, purent traverser sans dégâts aucun les froids sévères de décembre 1812.



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Le sous-quartier-maître général de Wittgenstein était le général-major comte Diebitsch Zabalkanski, qui devint le gendre du prince Barclay de Tolly, un Prussien. Il commandait une avant-garde de 1.200 Russes et Cosaques qui avait avec lui deux autres officiers prussiens : le major Carl von Clausewitz (le célèbre tacticien et critique militaire) et le comte Friedrich Dohna, gendre du non moins célèbre général Scharnhorst. Le général prussien de l'armée russe se fit conduire auprès du général York von Wartenbourg qui suivait, d'un jour, Macdonald. York était bourru. Mais entre hobereaux prussiens de tradition militaire le dialogue finit par se nouer. Ils se comprirent. Causewitz sut être tout à fait convaincant, et, au moulin de Tauroggen, à quelques lieues en avant de Tilsit, le 30 décembre fut signée une convention qui neutralisait les deux divisions prussiennes et la brigade de cavalerie déjà passée de l'autre côté du Niemen. Tout le contingent prussien avait été peu éprouvé par la campagne de Courlande.4



Macdonald apprit cette défection avec sérénité. Il permit même à un officier de liaison prussien de son état-major de rejoindre York avec 30 chevaux. Il put atteindre Königsberg tenu par une division fraîche, celle du général Heudelet, et, avec ce dernier, arriva à Dantzig où il remit ses troupes au général Rapp « ce n'est que par miracle que moi, mon état-major et la 7ème division n'avons pas été détruits : nous étions livrés, nos jambes nous ont sauvé »..5



On peut penser que la défection de York ne fut pas aussi soudaine qu'il peut paraître. Des pourparlers avaient été engagés, dès le 24 septembre entre York et le général Essen, gouverneur de Riga, prolongés avec le successeur de ce dernier, le marquis Paolucci, gentilhomme italien conseiller écouté du tsar. York écrivait à son roi : « Le pas que j'ai fait a été fait sans ordre de Votre Majesté : les circonstances et les nécessités les plus impérieuses doivent pourtant le justifier, même si la politique exige que ma personne soit jugée ». Et le 13 janvier 1813, dans une lettre à Bülon : « C'est avec un cœur qui saigne que je déchire les liens de l'obéissance. Le Roi n'est pas libre, l’armée doit lui rendre sa liberté. Je marcherai avec 50.000 hommes contre Berlin et l'Elbe ; sur l'Elbe je dirai au Roi : “Voici, Sire, votre armée et ma vieille tête” ».



L'ordre des valeurs a changé. « La fidélité au souverain ne venait qu'en second lieu ». « La nation est éternelle et immortelle ». C'est la primauté du devoir national. Des idées nouvelles proclamées par le « catéchisme pour soldats allemands » conçu par le secrétaire de Stein. La « conversion » de York est l'œuvre des idées de Stein et des théories subversives mises en pratique par la convention de Tauroggen.1



Le 1er mars 1813 la Prusse déclara la guerre à Napoléon. Von York de Wartenbourg reprit avec joie le combat. Bientôt le prince Repnin entrait à Berlin libéré.



Wittgenstein avait fait preuve de beaucoup de talent et d'efficacité, ménageant le contingent prussien mais menant la vie dure à Oudinot d'abord, à Gouvion-Saint-Cyr ensuite, sur sa gauche, en Livonie polonaise, autour de Polotsk. Ainsi, après le décès de Kutuzov (28 avril 1813) le tsar désigna comme général en chef de ses armées en Allemagne l'entreprenant et direct Wittgenstein paré, non sans exagération, du titre de « sauveur de Saint-Petersbourg ».





Conclusion - moralité





La guerre qui s'est déroulée devant Riga, en Courlande, sur la Dwina en Sémigalle, ne ressemble en rien à ce qui s'est passé pendant la campagne de Russie. Sur le tragique chemin parcouru par Napoléon pour atteindre Moscou et en revenir, mais aussi à ce qui s'est passé en Livonie polonaise autour de Polotsk.



L'armée de Macdonald vit bien en Courlande. Elle a des vivres, des fourrages, des moutons pour confectionner des pelisses. La tactique de la terre brûlée, ordonnée par Barclay, n'a pas été appliquée en Courlande. Le baron balte, manifestement, a épargné ce pays où il est né. La campagne de Russie c'est une chose. On détruit, on brûle en Russie. En Courlande, c'est différent, on n'y brûle pas, on n'y détruit pas.



York ménage les Russes. En cas de victoire du tsar, il retrouverait la Russie alliée de la Prusse et il changerait de camp. Pour le moment il collabore, mais après ? Il ne fallait donc pas dévaster la riche Courlande qui redeviendrait province russe. Cependant en cas de victoire de Napoléon, c'est en Courlande que la Prusse toucherait le prix de sa collaboration. Il valait mieux laisser au roi de Prusse une Courlande épargnée, ou presque, par la guerre. York doit ménager la Courlande, la sauvegarder, quoiqu'il arrive. Ça c'est la politique.



Le commandant du Ier Corps de l'armée de Barclay n'est pas russe. Non. C'est un bon Allemand d'origine prussienne, né en 1768. Entré comme sergent dans la garde russe en 1781 il est colonel de hussards en 1798. Un Allemand pouvait-il livrer aux flammes et à la destruction la Courlande, terre balte, terre faisant partie intégrante de la germanité ? En cas de victoire du tsar il retrouverait les Prussiens comme alliés. Fallait-il accabler les troupes prussiennes devant Riga, et sur la Dwina jusqu'à Jacobstadt alors qu'on les aurait à ses côtés pour entrer dans Berlin ? Tout naturellement cet Allemand a, nous l'avons vu, des officiers Prussiens dans son état-major.



Les Prussiens ont trouvé en Courlande un pays dont les villes, mais aussi les moindres hameaux, portent des noms allemands, à côté de leur nom lette ou coure. Ils conversent avec des habitants dont toute la classe dirigeante parle et écrit en allemand. Ici tout le monde est imprégné de culture germanique.



Il y a des fraternités qu'on ne peut bafouer. Ici la fraternité issue de la germanité a joué à plein.



Cette campagne ne ressemble pas du tout à la campagne de Russie. C'est « La Campagne de Courlande », dont l'histoire est une belle leçon de l’Histoire : au dessus de la politique, dirigée par quelques grands chefs, ici a triomphé la fraternité de peuples issus de la germa­nité.



La défection d'York déclencha l'action révolutionnaire des patriotes allemands.1




1 - "Le Maréchal Oudinot, duc de Reggio", d'après les souvenirs inédits de la Maréchale. p 150 & suite.

2 - Jomini : Suisse, né en 1779, engagé dans l’armée helvète, chef de bataillon à 20 ans. Entre au service de la France en 1804 et Ney le prend comme aide de camps. La pertinence de ses jugements, sa science de la tactique et de la stratégie, ses brillants écrits le font re­marquer dès 1807 de Napoléon qui le fait baron (le 27 juillet 1808). Il est le premier aide de camps de Ney en Espagne et quitte ce dernier. En 1812, sert au Quartier Impérial, il est général. Puis il sera gouverneur de Wilna près de Smolensk. En butte à l’aversion de Berthier, en août 1813, avant la fin de l’armistice, il change de camps. Le tsar le nomme lieutenant-général et le prend dans son état major. Rien n’est décidé sans le consulter. Ses ouvrages historiques, ses traités sur la tactique et sur la stratégie eurent une grande in­fluence dans toute l’Europe, et longtemps après sa mort survenue en 1869.

3 - E. Tarlé. "La Campagne de Russie. 1812". p 30.

1 - Macdonald. "Souvenirs du Maréchal Macdonald". p 180 et 185. Lt-colonels Delmas et Lesouef. "Napoléon Chef de Guerre". Tome VI. p 112.

2 - Nous avons étudié le rôle des voies de navigation et les problèmes de logistique dans : "24 juin 1812. Le Passage du Niemen".

3 - Lts-colonels Delmas et Lesouef. op. cit. p 145, 148 et 149.

1 - Louis Madelin. "Histoire du Consulat et de l'Empire". Tome III. p 122.

2 - Jomini. op. cit. p 75.

1 - Josselson. "Le général Hiver. Barclay de Tolly". p 164.

2 - Général Gourgaud. "Napoléon et la Grande Armée en Russie. Examen critique". Edition 1825. p 515.

Lettre au major-général Vilna. 9 juillet.

3 - Maréchal Gouvion Saint-Cyr. "Mémoires. 1812-1813". Tome I. p 80.

1 -Jacques Bainville."Napoléon". Tome II. p 167.

2 -Louis Madelin. op. cit. Tome XII p 40.

3 -"Mémoires du roi Jérôme et de la reine Catherine". Tome VI. p 38.

1 -Jean Thiry. "La Campagne de Russie", lettre du Major-Général. p 15 et p 21 et 22.

2 -Abel Hugo. "France Militaire. 1792-1837". Tome V. p 44 et suite. Delloye éditeur 1838.

3 - Gourgaud. op. cit. Lettre au major-général. p 515 et 516.

4 - A. Hugo. op. cit. p 44 et 50.

5 - Jean Thiry. op. cit. Lettre au Major-Général. p 43.

1 - A. Hugo. op. cit. p 44 et 50.

2 - E. Tarlé. op. cit. p 80.

1 - Macdonald. op. cit. p 180.

2 - Saint-Cyr. op. cit. p 56. Macdonald. op. cit. p 180.

3 - Macdonald. op. cit. p 180, 181.

4 - A. Hugo. op. cit. p 45.

5 - Gourgaud. op. cit. Wilna. 9 juillet. p 515.

1 - Jean Thiry. op. cit. p 156.

2 - Gourgaud. op. cit. Berthier à Victor. p 521.

3 - Saint-Cyr. op. cit. p 80 et 81.

4 - Saint-Cyr. op. cit. p 298, 299 et 301. Mojaïsk. 10 septembre.

5 - Saint-Cyr. op. cit. p 301 et 304.

6 - Saint-Cyr. op. cit. p 180.

1 - Sir Dunbar Plunket Barton. "Bernadotte". p 271-274.

2 - Colonel Boutourlin, aide de camps du tsar. "Histoire de la Campagne de Russie". Tome I. p 244. Saint-Cyr. p 31.

3 - Rundãle. Célèbre par son palais et son musée, dont le directeur actuel est notre ami, Imants Lancmanis.

4 - A. Hugo. op. cit. p 65 et 66.

1 - A. Hugo. op. cit. p 65 et 66.

2 - Macdonald. op. cit. p 181. Saint-Cyr. op. cit. p 126.

3 - Saint-Cyr. op. cit. p 186.

4 - A. Hugo. p 93.

1 - Saint-Cyr. p 63 et 64.

1 - Macdonald. p 181.

2 - Macdonald. p 181, 182 et 183.

3 - Saint-Cyr. p 233.

4 - A. Hugo. op. cit. p 99 et 100.

1 - Macdonald. p 183.

2 - Saint-Cyr. op. cit. Pièces justificatives n° 30.

3 - "Journal du capitaine François". Tome II. p 840.

4 - Curtis Cate. op. cit. p 424. Macdonald. op. cit. p 184 à 194. Louis Villat. "La Révolution et l'Empire". Tome II p. 244 (Collection "Clio". P.U.F.)

5 - Rapp. "Mémoires". (édition 1823). p 254.

1 - Constantin de Grunwald. "Stein. L'ennemi de Napoléon". p 218 à 222. Philipp Bouhler. "Napoléon". p 195.

1 - G. Lefèbvre. "Napoléon". p 520 et 521. Tome XIV de "Peuples et Civilisations". P.U.F.

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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