Le 1er décembre 1804, Napoléon reçoit des mains du Sénat, venu aux Tuileries, le «vote du peuple français, en faveur de l'hérédité impériale dans sa famille.»
Les Français avaient été consultés par plébiscite, et leurs suffrages exprimaient nettement leur volonté de changement :
- OUI : 3 521 675
- NON : 2 579
Même la Vendée royaliste avait voté en faveur du «pacificateur» !
Constant, le premier valet de Chambre de Napoléon, écrivit en la circonstance :
«Si l'Empereur a usurpé le trône, il a eu plus de complices que tous les tyrans de tragédie et de mélodrame ; car les trois-quarts des Français étaient du complot.»
Le Président du Sénat, Monsieur Neufchâteau, en ce premier jour de décembre entérina le vote des Français. Napoléon lui répondit, en un signe d'acquiescement, qu'il acceptait de monter sur le «trône» où venaient de l' appeler «les vœux unanimes du Sénat, du peuple et de l'armée.»
Le soir même, dans une chambre aux Tuileries, le cardinal Fesch unissait religieusement Napoléon et Joséphine. Cette bénédiction, d'un quart d'heure et sans témoin, fut exigée par le pape, du fait que l'Impératrice Joséphine venait de lui confier qu'elle n'était pas mariée religieusement. Pie VII ne pouvait en effet concevoir que, sans les liens du mariage religieux, Joséphine pût se faire couronner. .