L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 20 Sep 2010 22:58 
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http://www.archive.org/stream/projetset ... 4/mode/1up ( vol 1 )
http://www.archive.org/stream/projetset ... 8/mode/1up ( vol 2 )
http://www.archive.org/stream/projetset ... 5/mode/1up ( vol 3 )
http://www.archive.org/stream/projetset ... 8/mode/1up ( vol 4-1 )
http://www.archive.org/stream/projetset ... 3/mode/1up ( vol 4-2)

Tout est là : les projets et les tentatives de débarquement aux îles britanniques jusqu'à Trafalgar... Je désespérais de le trouver sur internet. C'est fait ! :salut:

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"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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Message Publié : 24 Sep 2010 20:08 
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joli coup en effet. il y a un peu de lecture tout de même...
Heureusement arrivent les longues soirées d'automne et d'hiver !! :salut:

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"L'histoire est un mensonge que personne ne conteste."(N)

J'ai la tête près du bonnet parfois...(M)

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Bien à vous.

Nicolas DESCOURS.


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Message Publié : 27 Sep 2010 8:47 
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Oui, de quoi se passionner... Heureusement, ces liens sont consultables ici. A propos, cher BRH, que penser de l'intention de Napoléon de se servir des obusiers pour tirer sur la coque des navires anglais ?


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Message Publié : 27 Sep 2010 9:34 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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Napoléon préconisait de s'attaquer aux oeuvres vives des vaisseaux par l'obus. Il s'interrogeait sur la possibilité d'installer des obusiers de 8 pouces sur les chaloupes-canonnières, voire certains bateaux-canonniers. Il semble bien que des expériences aient été réalisées pour apprécier le résultat d'un tir de ces obus de plein fouet dans la coque des navires. Le calibre de ces obusiers de 8 était de 220 mm, ce qui pouvait occasionner des dégâts.

Toutefois, il semble qu'il fallait tirer d'assez près, à une portée de pistolet (soit 20 pas). Les marins n'appliquèrent pas cette préconisation : on installa bien des obusiers de 6 pouces sur les gaillards d'avant ou à la poupe, mais ils n'étaient pas assez puissants. De plus, ayant une trajectoire plongeante (vers le bas), ce n'était pas le meilleur moyen pour fracasser la coque des vaisseaux anglais à hauteur de la ligne de flottaison...

Napoléon préconisa également de remplir les obus avec de la roche à feu.

La roche à feu était une composition incendiaire, solide et qui brûlait lentement, même sous l'eau. Elle se composait de soufre fondu (8 kg), de poussier (3 kg), de salpêtre (2kg), de camphre (0,5 kg), de poudre grainée (1 kg). Ces substances étaient fondues ensemble et coulées dans des moules pour obtenir des cylindres de différentes grosseurs.

L'intuition de Napoléon était bonne, mais il fallut attendre les résultats des travaux du commandant Paixhans qui mit au point les premiers obus explosifs en 1824 et créa le canon-obusier pour cet emploi, révolutionnant ainsi le combat naval.

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Napoléon.


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Message Publié : 27 Sep 2010 9:44 
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Inscription : 13 Nov 2007 13:45
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Faites-vous allusion à cette lettre, entr'autres ?


Aix-la-Chapelle, 6 septembre 1804

Au vice-amiral Decrès

Je désire qu'on place sur chacun des vaisseaux de guerre six ou même dix obusiers de 8 pouces, installés comme ils le sont sur les canonnières. Je pense que le résultat n'en pourrait être qu'avantageux, car les vaisseaux, à 1,000 toises, pourraient se servir de ces obusiers comme de six ou dix mortiers jetant un obus ou bombe de 44 livres pesant; à 300 toises, ils pourraient les tirer dans le bois et même avoir quelques coups de mitraille; mais je conçois le principal avantage en les tirant en bombes ; ils équivalent à des pièces de 72. Vous savez combien cette arme est aujourd'hui utile à nos canonnières. Le mât du brick anglais, au Havre, a été cassé par un de ces obusiers. Faites envoyer le modèle de l'affût à Brest, Rochefort et Toulon, et faites-en faire l'essai. On peut tirer cet obusier du milieu des vaisseaux, à bâbord, à tribord, sur l'avant, sur l'arrière, selon les circonstances, et il ne pèse que 1,100 livres; j'oserais m'en promettre un bon effet. Pour en faire l'essai, les directions de
la terre de Toulon, Rochefort et Brest pourront en prêter de ceux de l'armement de la place, et d'ici à un mois il serait très-facile d'en fournir autant qu'il serait nécessaire pour armer tous nos vaisseaux de guerre. Faites-moi connaître les objections que les ingénieurs ou vous, pourriez avoir contre cette idée. Il est de fait que nos vaisseaux ne sont pas assez armés. Mon idée serait de placer ces obusiers en supplément de l'armement actuel des vaisseaux, sans diminuer une seule bouche à feu.




:salut:


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Message Publié : 27 Sep 2010 9:49 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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En effet, chère Rose, merci pour cette référence incontournable ! Voilà du vrai travail d'équipe ! Mais votre intérêt et votre compétence pour tout ce qui concerne la flottille de Boulogne ne m'avait pas échappé... :2: :20:

BRH a écrit :
Le plan de Napoléon après avoir débarqué en Angleterre

Le plan de Napoléon était tout tracé. Dès qu'il aurait pu réunir 50 000 hommes dans sa main, il comptait marcher droit sur Londres.

Il estimait pouvoir affronter jusqu'à 100 000 Anglais, qui auraient eu d'ailleurs du mal à se rassembler assez vite pour atteindre ce nombre. La prise de la capitale signait pour lui la fin de la guerre.

Napoléon s'est exprimé sur ce sujet, notamment auprès d'O'Meara qui le mentionne dans son ouvrage "a voice from Saint Helena".

En définitive, la stratégie anglaise reposait essentiellement sur la Royal Navy. C'est ce que disaient les amiraux aux ministres anglais: "il est possible que Napoléon puisse marcher sur Londres, mais ce ne sera pas par la mer..."

Pour le reste, la stratégie était plutôt de repousser l'ennemi sur les plages (à la Rommel, si on me permet cet anachronisme). Les troupes anglaises avaient donc adopté un dispositif en cordon. Il y avait certes une réserve, mais elle ne dépassait pas 20 000 hommes sous le commandement du duc d'York.

Les généraux anglais ne croyaient donc pas vraiment à un débarquement massif des Français, mais au cas où il se fût produit, ils estimaient avoir suffisamment de temps pour rassembler au moins 100 000 hommes.

Nelson soutenait une opinion bien arrêtée. Les Français ne pourraient pas débarquer sans perdre au moins la moitié de leur effectif. Mais s'ils y parvenaient, il ne donnait pas cher de l'armée anglaise, ajoutant que les troupes de Boney pilleraient le pays sans se soucier du ravitaillement...

L'un des meilleurs ouvrages sur la question est celui de Desbrières: "Projets et tentatives de débarquement aux îles britanniques". Voir aussi les différents bulletins de Fernand Beaucour sur le camp de Boulogne.

Ce que je voulais dire, c'est que le principal obstacle, c'était franchir la Manche effectivement.

Napoléon avait une arme secrète pour harponner les frégates anglaises. Du moins, il n'y a pas de document à ce sujet, mais l'amiral Dupont avait sa théorie sur ce point (on ne la trouve pas dans son ouvrage remarquable, consacrée à la flottille de Boulogne. Economica).

Le problème, c'est que les Anglais avaient la leur aussi: leur fameuse flottille défensive. Seulement, je crois qu'avec cette fumeuse "contre-flottille", ils ont réussi à intoxiquer Napoléon. Qui s'est décidé à ne plus compter sur la flottille seule, mais sur le concours d'une escadre qu'il fallait faire entrer dans la Manche.

C'était la quadrature du cercle...

Pour le reste, certes: le roi pouvait bien se réfugier dans Edimbourg; mais la gentry et la finance n'en avaient guère envie.


Rose a écrit :
Bonsoir,

Après lecture de vos intéressantes interventions, j'ajouterai que ce magistral projet préoccupa déjà Bonaparte, devenu Premier Consul, en 1801 lorsqu'il réussit auprès des Anglais une grande manoeuvre d'intimidation.
Par la construction d'une troisième flottille, après une première, en Octobre 1794, ordonnée par la Convention Thermidorienne, et une deuxième zn Janvier 1798 ordonnée cette fois par le Directoire.

Tous avaient le même projet de solder ses comptes avec la Perfide Albion.

Et pendant que s'organisaient toutes ces constructions de flotilles, quel était l'état d'esprit des Anglais ?
Et si, comme l'exprime Stéphane, ces derniers ne donnaient aucune chance à Napoléon de débarquer sur leurs îles, il n'en reste pas moins vrai, qu'au vu des armements extraordinaires dont ils se dotèrent, leurs craintes ne devaient pas être totalement évacuées ...

Quoi de plus étonnant, en somme ? Le génie du Grand Homme n'avait-il pas déjà frappé tous les esprits ?

Si un débarquement avait réellement paru irréalisable, aurait-on armé en force un nombre aussi considérable d'hommes , et équipé tant de vaisseaux ?

Je ne le crois pas. Les inquiétudes de l'Angleterre se firent bien ressentir.

Quant à Napoléon, croyait-il réellement que cette opération fût réalisable ?

Déjà, en Avril 1798, il faisait cette déclaration au Directoire exécutif :

"Opérer une descente en Angleterre, sans être maître de la mer, est l'opération la plus hardie et la plus difficile qui se puisse faire.
Si elle est possible, c'est en surprenant le passage , soit en échappant à l'escadre qui bloquerait Brest, ou le Texel, soit en arrivant sur des petits bateaux pendant la nuit , et après une traversée de sept à huit heures, sur un des points de la province de Kent ou de Sussex"....

La surprise était donc de mise dans l'élaboration du plan de débarquement.


BRH a écrit :
Vous avez bien fait, chère Rose, de rappeler cette phrase de Bonaparte. Ceci prouve qu'il avait déjà réfléchi au problème, notamment celui qui consistait à préparer une flottille de ces petits bateaux qui pourraient franchir la Manche par surprise et de nuit...

Comme rien n'était prêt en 1798, il avertissait aussi le Directoire qu'il ne fallait pas songer à une invasion cette même année de 1798.

Ce qui le porta à considérer avec attention la possibilité de conquérir l'Egypte sur la route des Indes.


Rose a écrit :
Ce qui le porta à considérer avec attention la possibilité de conquérir l'Egypte sur la route des Indes. (Bruno) ...

Tout-à-fait, et ceci imposa l'ajournement du projet de descente que le Directoire préconisait, comme je le rappelle plus haut, après la construction de la deuxième flotille qui était composée de 170 chaloupes susceptibles de prendre à bord et de transporter quelques 30.000 hommes, à l'échéance fixée du 22 Mars ...

Concernant les effectifs cités par différents auteurs, s'il est assez courant d'y trouver des écarts, c'est que sous cette appellation de "Camp de Boulogne", certains désignaient les corps prêts à prendre la mer, tandis que les autres comptabilisaient également les troupes installées sur les terres.
La deuxième appréciation me paraît être la mailleure, car, en cas d'urgence, ces dernières pouvaient se réunir pour embarquer églament.

On peut facilement admettre que, même avec environ 100.000 soldats, Napoléon pouvait déjà faire quelque chose de positif, surtout dans un pays quasiment exempt de milices régulières.

Toujours concernant le "plan de débarquement" de l'Armée de Boulogne en Angleterre, il est intéressant de se remémorer l'explication de ce vieux marin boulonnais qui disait un jour :

"Si Napoléon a réuni beaucoup plus de bateaux qu'il n'en fallait pour porter hommes, chevaux et munitions, c'est parce qu'il avait la pensée d'employer par un jour de brume, ou une nuit noire, la feinte suivante :

"On aurait fait partir d'avance dans une fausse direction prévue, une quantité de bateaux portant des lumières sourdes et montés par quelques artilleurs seulement qui, dans l'obscurité, eussent tiré des coups de canon pour attirer l'escadre ennemie ; et, pendant ce temps-là, la vraie flotille aurait tenté la traversée du détroit".

Sans vouloir formuler de conclusion hâtive, à cette époque-là, il est assez légitime de penser que Napoléon avait bien été convaincu, un temps, d'un débarquement réalisable, et pour sûr, il l'avait réellement voulu.

Et, si plus tard encore, ses intentions ont changé, ce fut surtout dû à la passivité d'hommes indispensables, mais réfractaires à ses ordres ...


BRH a écrit :
Napoléon avait le souci d'éviter des pertes excessives, contrairement à ce que le commun peut penser. Or, plusieurs amiraux admettaient -du bout des lèvres- que la flottille pourrait passer. C'était le cas de Decrès, parce que Bruix le reconnaissait... Mais tous estimaient que la traversée ne pourrait s'accomplir sans voir précipiter dans les flots une dizaine de milliers d'hommes, au minimum. Et le chiffre dramatique des pertes pouvait doubler, en fonction des circonstances, du temps, etc.

Il est certain que ce souci, associé à la menace de la flottille défensive des Anglais (un leurre, en réalité), le poussa à retenir l'intervention d'une escadre. Un Latouche-Tréville l'aurait conduite jusqu'au Pas de Calais.


Rose a écrit :

Est-ce raisonnable de penser qu'un débarquement d'une telle ampleur puisse s'effectuer dans de telles conditions en si peu de temps ??

Concernant la suprise...

Je reste, comme certains spécialistes, assez perplexe. (Stéphane) ...

Bonsoir Stéphane,

Comme je l'indiquais au cours de ma précédente intervention, cette réflexion n'est pas la mienne, mais celle d'un ancien marin boulonnais, certainement plus rêveur que réaliste, je vous l'accorde.

Pour le reste, il appparait évident que des amiraux se montrèrent réticents, discutant des ordres reçus au lieu de s'y conformer, tout simplement parce qu'ils avaient considéré le plan dans son ensemble, sans en connaître sa conception qui, dans l'esprit de Napoléon se résumait en une série d'attaques, visant à disperser les forces concentrées de l'ennemi, sur toutes les mers, et tendant, par la même occasion , à réduire l'effectif qui formait la protection de l'escadre anglaise dans la Manche contre une éventuelle attaque de l'escadre française.

Les deux Marins les plus réticents furent sans doute Bruix et Decrès.

La méfiance de Decrès se retrouve d'ailleurs dans une lettre qu'il adressa à Napoléon, le 7 Janvier 1804 :

"-... Quant à la traversée, c'est votre affaire. Vous en savez plus qu'eux et vos yeux valent mieux que leurs lunettes.
Ils ont, pour tout ce que vous ferez, la foi du charbonnier" ...

Ainsi, divers facteurs décidèrent Napoléon à ne jamais mettre son plan à exécution.
Il eût, pour cela, le courage de renoncer à un projet dont l'audace s'accommodait bien avec son tempérament entreprenant.

Il écrivit à Barbé-Marbois, le 9 Août 1805 :

"- Je ne veux point soumettre à des hasards la prospérité de mon peuple" ...

Quant à douter de ses troupes, ... , jamais un seul instant cette idée ne m'a traversée l'esprit !
Ce serait oublier, pour ne citer qu'un seul exemple, l'escalade extraordinaire du Saint Bernard, à 2300 mètres d'altitude avec toute l'artillerie ...

Avec un tel Chef, et une telle Armée, les plans les plus extraordinaires pouvaient voir le jour, et Napoléon nous a maintes fois démontré que, la plupart du temps,leurs réalisations n'avaient rien de chimérique.


BRH a écrit :
Il n'en demeure pas moins que si Villeneuve était bien parvenu à entrer dans la Manche ou à permettre à Ganteaume de s'échapper de Brest pour gagner le Pas-de-Calais, il est certain que l'Empereur aurait tenté le passage.

C'est bien pourquoi l'Angleterre fit tout son possible à prix d'or pour ménager une nouvelle coalition avec la Russie et l'Autriche. Les dirigeants de cette dernière -aveuglés par leur haine de la Révolution- ne songèrent même pas qu'après une éventuelle tentative de traversée, l'armée française serait fortement diminuée. Ils poussèrent leurs généraux à venir s'offrir à nos coups sans attendre l'entrée en ligne des Russes !

Pourquoi ? Ce n'est pas seulement par stupidité... Mais bien par cupidité. L'Angleterre achetait non seulement les états, mais encore les ministres pour appliquer "Sa Politique" ! Telle était la puissance de la "cavalerie de Saint-Georges".



Rose a écrit :
C'est bien pourquoi l'Angleterre fit tout son possible à prix d'or pour ménager une nouvelle coalition avec la Russie et l'Autriche. (BRH) ...

Ceci reflète bien la réalité, en effet, et la preuve la plus flagrante demeure la réponse de l'Angleterre faite à Napoléon, suite à la lettre qu'il adressa à "Monsieur son frère d'Angleterre". datée du 2 Janvier 1805.

Napoléon incitait plus que jamais son coriace rival à opter pour la paix.

Ce à quoi le Cabinet anglais répondit le 14 janvier, par une menace, habilement formulée, de susciter, au contraire, une nouvelle coalition !...
Estimant ne pouvoir donner aucune réponse particulière à l'ouverture qu'il venait de recevoir ...

Dès cet instant, Napoléon, bien conscient de l'état d'esprit anglais, poursuivit de plus belle son projet de débarquement, par le biais d'innombrables ordres donnés à Villeneuve, Ganteaume, Decrès etc ...



Rose a écrit :
"Que nous soyons maîtres du détroit pendant six heures, écrivait Napoléon à un grand Marin de son temps (Latouche-Tréville), et nous serons les maîtres du monde !"

La chose la plus délicate restera sans nul doute cette traversée, mais c'était une excellente stratégie que de vouloir attaquer l'Angleterre avec une armée et de la contraindre à se battre sur terre, elle qui n'avait de puissance que dans la flotte et dans l'armée navale ... !

Ceci dit, je reste persuadée qu'il ne s'agissait pas d'un "bluff" ; Napoléon n'aurait pas employé tant de forces et d'énergie dans la construction navale, et ce jusqu'à Paris.

La difficulté de l'entreprise, certes, il en a toujours été conscient ; simplement le temps lui a manqué et les évenements l'ont rattrapé :
Avec une activité fébrile, l'Angleterre s'était empressé de réorganiser ses troupes militaires et maritimes ; l'Autriche avait dévoilé son hostilité : la Russie se déclarait prête à participer aux représailles ; quant à l'Espagne, on est en droit de se demandr si elle pût être une alliée efficace pour faire opposition à une telle coalition, de nouveau formée ...










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Napoléon.


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Message Publié : 28 Sep 2010 12:22 
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Inscription : 09 Nov 2005 14:28
Message(s) : 1311
Pour revenir au projet de Napoléon d'utiliser les obusiers sur des navires, il faut rappeler qu'il existait déjà des navires, appelés "galiotes à bombe", équipés de mortiers. Une paire de gros mortiers (parfois des obusiers), réservée au bombardement des villes côtières du fait de l’imprécision de leur tir. Ces navires étaient dotés d'une structure renforcée pour résister au choc des coups de départ, les étais étant doublés par un chainage en fer. Ils ne pouvaient pas tirer en mouvement, leur position étant garantie par des ancres affourchées. De plus, un des mâts était amovible pour ne pas gêner le tir. Impossible donc d’envisager des chaloupes canonnières faisant route se servant de ce type d’artillerie contre la marine anglaise, surtout contre des bâtiments en mouvement. Mais il pouvait en être autrement pour des obusiers disposés sur des affûts marins.

Il existe pourtant à Rochefort un manuscrit daté du 9 Germinal An IX par Chevillard le Cadet constructeur, décrivant précisément les importantes modifications de structure à apporter à la chaloupe canonnière pour l’équiper d’un mortier, renforcement général des membrures sur l’avant, assorti comme dans les galiotes à bombe d’un système d’amortissement du mortier composé d’un entrecroisement de forts madriers posé sur un lit de gros câbles de marine.

Il ne semble pas que le système ait été monté sur de nombreuses chaloupes. Un mortier plus les modifications apportées devait peser terriblement sur l’avant du bateau et sensiblement modifier son comportement à la mer. Sans compter que ces bâtiments étant de structure légère, ils n’auraient pas résisté longtemps aux chocs causés par les départs et n'auraient pas tardé à aller par le fond.


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