L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 02 Déc 2010 20:20 
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Inscription : 09 Nov 2005 14:28
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Les raisons de penser que l'empereur a été trahi par ses généraux se précisent. Je n'en ai jamais douté : trop d'erreurs, de courriers perdus, le manque de zèle et d'enthousiasme des "grosses épaulettes", etc.... :11:


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Message Publié : 02 Jan 2011 13:52 
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Bruno Roy-Henry a écrit :
Il résulte de différentes sources que Zenowicz a bel et bien manoeuvré pour obtenir de porter un message d'une importance capitale à Grouchy. Il semble bien que Soult ou tout au moins une personne rattachée à son état-major ait favorisé l'entreprise de Zenowicz, tout en ralentissant au maximum son départ. De plus, il apparaît que Zenowicz a choisi le chemin le plus long qui soit pour porter un pli considéré comme urgentissime ! En outre, il est démontré qu'il a plutôt musardé en chemin que fait diligence !!

Pouvez-vous nous dire de quelles sources vous faites état ? Vu que Zenowicz faisait partie de l'état-major, il était normal qu'à un moment ou un autre, il soit désigné pour porter un message, et dans les circonstances, tous les messages étaient d'une importance capitale. Un autre officier aurait-il agi d'une façon différente ?

Bruno Roy-Henry a écrit :
Il semble donc certain qu'un complot ait visé à imposer Zenowicz comme porteur d'un message de Napoléon pour Grouchy, message que l'on savait inévitable et qui conditionnait le salut de l'armée et la victoire ! La complicité de Soult ne saurait faire de doute : il était à même de jauger le personnage et de lui substituer éventuellement un autre porteur, ce qu'il n'a pas fait : abstention curieuse pour ne pas dire coupable...

La question est de savoir s'il s'agit de comprendre ou de juger, de prendre parti.
Par exemple, quand on lit :
"Waterloo fut certainement une catastrophe pour tous ces Français qui réclamaient leur Empereur exilé à Elbe, et en qui ils avaient mis, à juste titre, toute leur confiance pour protéger le pays de la main mise des Bourbons."
...on peut se demander ce qu'on fait des Français qui avaient mis "à juste titre" leur confiance dans les Bourbons... Ils étaient nombreux, et notamment dans l'état-major et dans les cadres de l'armée.
Qui avait tort, qui avait raison ? Chacun avait raison... de son point de vue.
Pour nombre de militaires, Napoléon avait provoqué la ruine et l'invasion de la France par sa politique démesurée. Ayant abdiqué, il avait délié les militaires de leur serment et leur avait prescrit de servir les Bourbons. Son retour de l'île d'Elbe n'apparaissait, à leurs yeux, qu'une aventure qui allait entraîner la ruine définitive de la France. Voici ce qu'écrivait le capitaine Aubry, du 12e régiment de Chasseurs à cheval :
"On est fort embarrassé avec un pareil homme. Il avait été vaincu à cause de ses excès de pouvoir dont il avait fait un si grand abus. Il était la cause de l'envahissement de la France par les armées coalisées de l'Europe qu'il avait poussée à bout par son ambition insatiable ; le sol de la patrie n'aurait jamais dû être violé par l'étranger surtout à cette époque où elle était puissante, avec une innombrable quantité de soldats et des meilleurs qu'on ait jamais vus. Louis XVIII avait succédé à Napoléon. On le disait très bon et très capable; mais il y avait dans la masse de la nation une répulsion pour les Bourbons, surtout dans l'armée; enfin, de gré ou de force, le Roi avait été reconnu, on lui avait prêté serment. Au moment du débarquement de Bonaparte de l'Ile d'Elbe, tous les régiments, toute l'armée ont fait au roi des adresses de dévouement ; tous les officiers ont signé le renouvellement de leur serment. Quel embarras pour eux ! Voilà deux souverains en présence ! Auquel obéir ? Le soldat criait: Vive l'Empereur ! l'officier ne disait mot."
Je pense qu'il y a eu une sorte de conjuration pour écarter Napoléon du pouvoir, mais j'éviterais l'emploi des mots "complicité" et "coupable" qui ne relèvent pas de l'analyse historique. Je ne traiterais pas davantage de "traîtres" ou de "renégats" ceux qui avaient prêté serment à Louis XVIII et qui se sont ralliés à Napoléon. A l'époque, il fallait avoir une tête bien construite pour savoir ce qu'il fallait faire : voir la citation du capitaine Aubry (qui en vaut bien une autre).
:louche:
_ :hahaha:
:république: :VR: :VE:

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J'appelle un chat un chat, ... (Boileau, Satires, I)


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Message Publié : 02 Jan 2011 14:56 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15598
Quelle source ? :grands yeux: Mais je m'en suis expliqué p.6 du présent sujet... JE ne vais pas recommencer ! En outre Zenowicz ne faisait pas partie de l'état-major. Il n'y a été rattaché qu'à la veille de Waterloo, après avoir rencontré Bassano à Charleroi...

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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Message Publié : 14 Jan 2011 11:45 
bastet a écrit :
Et moi je pense que le maréchal Soult n'avait à être "convaincu" de rien, son boulot, son seul boulot, était d'obéir aux ordres de l'Empereur point barre, je pense donc que s'il a agit ainsi volontairement :beurk: c'est un traître. :baton:

:salut:

Bonjour,

Cette remarque est intéressante car elle rappelle le fonctionnement de l'état-major impérial. C'est très différent de ce que l'on connaîtra plus tard ou même dans d'autres armées ou sous d'autres commandements.
Tout dépend toujours du seul choix de Napoléon ce qui a pour conséquence que, s'il est moins au sommet de son talent, le système se grippe rapidement.
Cette campagne présente peut-être bien l'exemple le plus clair de cette situation.
:salut:


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Message Publié : 14 Jan 2011 13:18 
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Inscription : 13 Nov 2007 13:45
Message(s) : 1912
Tout dépend toujours du seul choix de Napoléon ce qui a pour conséquence que, s'il est moins au sommet de son talent, le système se grippe rapidement. (Randonneur) ...

Bonjour,

Peut-être ai-je mal compris votre pensée, Randonneur, mais je ne vois pas en quoi le "talent" de Napoléon peut influer sur le choix des hommes, ou du moins, sur le fait que soient sélectionnés des personnes intègres plutôt que des traîtres, et inversement ... :ah!?:




:salut:


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Message Publié : 14 Jan 2011 18:03 
Bonjour "Rose",

Excusez-moi, je me suis peut-être mal exprimé, je vais essayer d'être plus clair.
Il m'apparait que le système de commandement au sein de l'état-major impérial était très pyramidal: Napoléon ordonne, les autres exécutent.

Ce que je voulais dire c'est que lorsqu'il est "en forme", le système fonctionne bien mais, lorsqu'il l'est moins (et de nombreux ouvrages et témoins relatent la mauvaise santé de Napoléon au cours de cette campagne), le système se grippe car il ne semble laisser à personne le soin de prendre la moindre initiative et encore moins d'assumer le commandement de l'armée lorsqu'il est moins en état de le faire.

D'ailleurs ses généraux/maréchaux semblent soumis à ce mode de fonctionnement vu, par exemple, le manque d'initiative de Grouchy qui aurait peut-être eu mieux à faire les 17-18 juin que de suivre aveuglément les ordres reçus...

:salut:


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Message Publié : 15 Jan 2011 14:57 
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Inscription : 24 Juin 2009 11:00
Message(s) : 86
Bonjour,

Personnellement je n'avais pas en tête cette question de commandement, je pensais seulement qu'au poste qu'il occupait Soult n'avait pas à se laisser aller à ses états d'âme de quelque ordre qu'ils fussent, son "boulot" était celui de Berthier et je constate qu'il ne l'a pas accompli comme ce dernier l'eût fait :15: . Quant à Grouchy il aimait trop les fraises.... :3: D'ailleurs, lequel de ces hauts gradés eût pu assumer le commandement de l'Armée, c'est-à-dire, soudain, là d'un coup, sur le terrain, dans le climat délétère de trahison qui régnait, devenir l'égal du Maître?
:salut:


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Message Publié : 15 Jan 2011 23:19 
Bonsoir,

Je ne comprends pas bien: "devenir l'égal du Maître"? Mais, cette campagne, Napoléon l'a perdue! Vous demandez qui était capable de perdre une campagne dans l'état-major français?
Et puis si Soult "n'obéissait pas" ou trahissait, si l'ambiance était à la trahison, comment Napoléon ne s'en rend-il pas compte? Était-il à ce point diminué, malade? Avait-il des moments de faiblesse, de fatigue...?
Mais alors qui commandait l'armée en campagne pendant ce temps?

J'ai l'impression que Napoléon n'était plus "l'égal du Maître" en 1815 sinon comment expliquer qu'à Ligny, où il commande en personne, il pense les Prussiens en déroute pour plusieurs jours alors qu'ils se replient et ont un corps intact à proximité?
Comment expliquer qu'à Mont-St-Jean, où il commande en personne, les attaques sont décousues, mal organisées et, finalement repoussées?
Et puis les Prussiens "hors jeu" qui déboulent dans son flanc...

Berthier aurait changé tout cela?
Il s'était pourtant montré bien incompétent à la tête de l'armée en 1809 avant l'arrivée de Napoléon comme Davout semble le dire...

Maintenant si on admet que les maréchaux et généraux, ralliés quelques semaines auparavant, sont pour la plupart en train de trahir c'est qu'il y aurait eu une sorte de conspiration contre Napoléon.
Comment l'expliquer?
S'ils ne voulaient pas de lui ils n'avaient pas besoin de se rallier (beaucoup ne l'ont pas fait) donc ce n'est probablement pas l'explication.
S'ils trahissent lors de la campagne ce serait donc que celle-ci n'a pas leur assentiment. Auraient-ils été opposés à une nouvelle campagne offensive?

La trahison est un acte fort, on ne le pose pas sans raisons mais quelles seraient-elles puisque ces officiers se sont ralliés de leur plein gré (enfin, il me semble)?


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Message Publié : 16 Jan 2011 12:26 
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Inscription : 24 Juin 2009 11:00
Message(s) : 86
Bonjour,

La bataille de Waterloo,- « Un des lieux de mémoire les plus denses de l’histoire européenne », 8 juin 1815, date mythique pour bien des napoléoniens-, une bataille si souvent réécrite qu’il en devient difficile, je présume, pour un historien, de la traiter avec un regard neuf, et puis il y a le champ de bataille, tant parcouru, tant visité,(y compris en camion Bedford équipé si on le souhaite !) du dernier quartier général de l'Empereur à la ferme du Caillou, de l'observatoire près de la Belle-alliance à l'emplacement de l'ambulance du Docteur Larrey, du monument de l'Aigle blessé aux fermes de la Haie Sainte, Hougemont, la Papelotte…Waterloo, qui fut cette « fin d'un monde" ,comme l'a écrit le commandant Henry Lachouque , est à un haut degré imprégnée de mythe, à en devenir elle-même un mythe, ce qui n’infirme en rien sa terrible réalité car le mythe n’est jamais une fiction, ça c'est ce que je sais.

Par ailleurs, on peut déplacer la réflexion au plan de la psyché, au plan du sujet, Napoléon:

"Etait-il "diminué, ..malade....Avait-il des moments de faiblesse ? ...." son moi avait-il perdu de sa liberté ? Subissait-il l'emprise plus ou moins importante de l'inconscient source d'angoisse? Ses probmèmes de vessie ou d'hémorroïdes n'étaient-ils pas peut-être que le symptome d'une âme malade, tout en étant bien réels?
Maintenant on sait combien psyché et soma dépendent l'une de l'autre, l'un de l'autre, comme l'on connaît maintenant l'autonomie des complexes et leur faculté à soustraire de l'énergie à la conscience.
A cela s'ajoute le climat de trahison parisien, la trahison de certains hauts gradés de l'armée, la "perte" de sa femme et de son fils.....Ne vivait-il pas une situation affective détériorée? Quel en fut l'impact sur son potentiel énergétique ? Il ne faut pas oublier combien ce qu'on appelle les affects, les irruptions de l'inconscient, exercent d'emprise sur le moi, cheminant du monde psychique obscur et finissant par émerger, à l'improviste parfois, dans la conscience, et de cela il n'était pas maître car l'émotionnel est rétif aux injonctions du moi et à sa domination.... :15:

Celà ne restant qu'une réflexion ....

:salut:


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Message Publié : 16 Jan 2011 13:17 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15598
Réflexions quelque peu hors-sujet, chère Bastet... Ce salon n'est pas un cabinet de psychanalyse, ici... :hahaha:

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"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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