Il est de grands hommes par leurs valeurs intellectuelles et morales, leur courage et leur détermination au service de leur Chef et de leur pays, qui restent toujours un peu dans l'ombre, l'on ne sait trop pourquoi.
Il me revient à l'esprit la mission, ô combien périlleuse de ce jeune capitaine, devenu colonel d'Empire sur la nomination reconnaissante du Premier Consul ...
Il s'agit de
Vincent-Yves BOUTIN.Il est de coutume de parler de lui comme le "précurseur de l'Algérie française" par hommage à
ce militaire nantais méritant qui, bien que n'étant resté à Alger que 53 jours, déposera un volumineux rapport chez Decrès, ouvrage intitulé :
"
Reconnaissance de la ville et des forts d'Alger".Ce rapport trouvait en sa conclusion de précieux conseils à destination des futurs Corps expéditionnaires : la célérité, la vigueur, l'unité de commandement, etc ...
Au moment même où Napoléon organisait son débarquement au Golfe Juan pour vivre l'épopée des fameux Cent Jours, le brave Colonel BOUTIN qu'Il avait apprécié à sa juste valeur, connaissait une mort tragique, assassiné en 1815 par des bandits, près d'El-Blatta ...
Quelques années plus tôt, lors de son passage à Alexandrie, il s'était trouvé convié à une grande fête, au cours de laquelle il croisa une très jolie femme, de surcroît "nièce de William Pitt" : Lady Hester Stanhope ...
En 1817, cette élégante écrira à Joseph Boutin, alors boulanger à Nantes :
"
Je vois toujours les choses en grand et l'amitié que j'ai toujours portée à votre Nation, et l'admiration que m'a inspirée un homme qui avait toute la vertu et la fermeté d'un Romain, les talents et l'honneur d'un Français."Vous l'aurez compris, à l'heure où le "rêve oriental" pouvait encore se concrétiser, Napoléon avait confié à cet agent secret des missions en Egypte et en Syrie, dans le but de lui rendre compte de la situation militaire et politique de ces pays.
Et bien des années plus tard, comme le plan d'attaque d'Alger , les préceptes de colonisation de cet homme perspicace furent suivis...
