L'Énigme des Invalides

Imaginez vous dans sa situation Francois !
qu'auriez vous faits ?

Voilà un jugement sévère pour... Louis XIV !

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" Mes amis comptent plus que mes idées "

et laisser courrir l'infamie Anglaise ?
la trahison de l'Autriche ?

Oui, mais la paix d'Amiens a été violée par la perfide Albion !

Rois ou empereurs, elle n'a jamais cessé de les considérer comme de mortels ennemis !

Pour bien comprendre le sens profond de mon message, il faut se reporter dans l'esprit de l'époque.
Dans les milieux populaires s'était conservé le souvenir de Napoléon.
Malgré la conscription qui donna naissance à la légende de l'Ogre, la condition ouvrière s'était en effet considérablement améliorée sous l'Empire dans les villes et les campagnes. Protégée par le Blocus continental, assurée de larges débouchés, l'industrie française a connu jusqu'en 1811 un prodigieux essor. Les appels d'hommes sous les drapeaux résorbaient le chômage et favorisaient la montée des salaires, tandis que le gouvernement veillait à maintenir le pain à bas prix. La hausse des salaires touchait également les campagnes où la raréfaction de la main d'oeuvre happée par la guerre ou attirée par la ville permettait au journalier de vivre mieux et parfois d'acheter quelque lot d'un bien national.
A cette phase d'expansion a correspondu après 1817 une récession due au renversement de la conjoncture. L'industrie française fut balayée comme à la veille de la Révolution par la concurrence anglaise. les salaires baissèrent; les progrès du machinisme contribuèrent à développer encore le chômage. Le prix du pain s'envola.
En février 1817, on redouta un soulèvement du faubourg Saint-Antoine.
La police signala les propos séditieux tenus par certains chômeurs : "Vive l'Empereur ! se serait exclamé un artisan; il ne nous a jamais laissés manquer."
Les campagnes ne furent pas épargnées. A la suite des mauvaises récoltes de 1816 et 1817, des troubles agraires éclatèrent en Basse-Normandie, dans le Bourbonnais et le Lyonnais, dans le Nord et le bas Poitou. Des bandes de mendiants terrorisaient le département de l'Eure. Le 30 mai 1817, des violences se produisirent dans l'Yonne. Sur des tracts on lisait : "Vive l'Empereur, m.... pour le roi et sa clique infernale" ou encore "Vive l'Empereur, le bon père des Français."
Par rapport à la monarchie restaurée, l'Empire devint dans l'imagination populaire une sorte d'âge d'or.
On se rappelait les interventions de l'Empereur dans les questions d'approvisionnement, on se rappelait les victoires militaires et la gloire qu'elles avaient entraînée derrière elles. Nul doute que les invasions de 1814 et 1815 n'aient favorisé en France le chauvinisme et que Napoléon en fut le seul bénéficiaire.
Les légendes napoléoniennes commencèrent à fleurir.
Dans les goguettes, on chantait "Le Petit Caporal". On mettait l'accent sur la simplicité de sa mise et de ses moeurs, on le présentait comme un homme du peuple par opposition aux "aristocrates" qui gouvernaient la France depuis Waterloo.
La disparition de Napoléon de la scène politique a certainement contribué à embellir son histoire et à cristalliser les espoirs des mécontents. On comparait volontiers l'Empire à la Restauration, pour ne retenir de Napoléon que ses victoires et faire porter la responsabilité des invasions aux Bourbons.
"France, qu'as-tu fait de ta gloire ?" interrogeait Debraux.
Dans une pareille lutte, Louis XVIII ne pouvait rien. Il eût fallu Henri IV.
Ce mouvement populaire envers Napoléon fut spontané. Il a touché surtout, en dehors des anciens soldats, les journaliers agricoles, les petits propriétaires de biens nationaux et les ouvriers parisiens. Il n'en reste pas moins que la propagande bonapartiste a su exploiter au mieux ce courant.

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" Mes amis comptent plus que mes idées "

Je ne dégage pas cette idée mois Francois !

Pour votre gouverne, sachez François, que les sources sur lesquelles s'appuie mon message sont extraites des ouvrages suivants :
- Chabert : "Le Mouvement des Revenus et l'Activité économique de 1798 à 1820".
- Lucas-Dubreton : "Le Culte de Napoléon"
- Gonnard : "Les origines de la Légende napoléonienne"
Le tout rapporté par Tulard himself.
Alors, si vous mettez en doute les conclusions de ces illustres historiens, je ne vois plus guère quel argument vous opposer...

Les soldats, rentrés chez eux, parlaient de l'épopée, le soir, en famille.

Cela aussi a contribué à la légende.

Les souvenirs des victoires, les courses à travers toute l'Europe, ce n'était pas rien!