Très amusant, en effet, Cher Bruno ...
Toutes ces "nudités" à la grecque sont restées un moment en faveur, avant que ne se dessine contre elles une campagne.
On avait en effet tenté de faire comprendre aux Parisiennes, qu'ainsi vêtues sous la transparence de leurs robes, elles offraient aux curieux (comme aux autres d'ailleurs !), des "découvertes trop faciles" ...
A l'époque, JB Salgues, chroniqueur bien connu, leur a fait comprendre les dangers du contre-jour, de la manière suivante :
"Lorsque le bel astre qui nous éclaire se tient presque perpendiculairement au-dessus de nos têtes, il n'en résulte aucun inconvénient : l'ombre se projette sur la terre dans une direction verticale, et la pudeur de nos dames est en sûreté. Mais lorsque, changeant de position, son char s'incline sur l'horizon, alors ses traits étincelants, se projetant à travers les voiles légers qui leur sont opposés, en éclairant le tissu trop perméable et, à l'insu de la beauté, découvrent à l'oeil profane des charmes dont la vue ne lui était pas destinée" ...
Comme nous le savons, dès l'avènement du Consulat, le Maître de l'époque ne tarda point à réagir contre cette mascarade galante, exigeant avant tout que les femmes de son entourage affichent un luxe du meilleur goût ...
A ce propos, Madame Tallien se vit sévèrement tancée d'être apparue au balcon de l'Opéra, en costume de Diane.
Et l'anecdote connue de cette soirée dans le salon du Luxembourg, lorsque les amies de Joséphine se présentent dans des robes au décolleté par trop généreux ...
Bourrant alors la cheminée de bûches, le Premier Consul, exaspéré par tant de liberté, s'exclame :
"Vous voyez bien que ces dames sont nues !"
Peu après, les robes changèrent d'allure, et la métamorphose s'avèrera déjà sensible lors d'une fête donnée par Berthier, en 1801.
Les dames présentes à cette soirée seront dignes de figurer, le jour du Sacre, sous les voûtes de Notre-Dame.
