Puisque nous sommes aujourd'hui le 15 Août 1808, j'en profiterai pour rappeler que cette journée était devenue, depuis le Consulat, la grande fête publique annuelle, très souvent accompagnée du beau temps , été oblige !
C'était alors un enchaînement de réjouissances, salves, pétards, joutes sur la Seine, théâtres en plein vent au carré Marigny, pantomimes, acrobates, sauteurs ou encore tournois de chevaliers cueillant des bagues du bout de leurs lances.
Le soir venu, place était faite au traditionnel feu d'artifice, avec l'enlèvement d'un ballon lumineux, le tout suivi d'un grand bal donné à Tivoli.
Au cours des 15 Août de l'Empire, celui d'après Tilsitt est considéré comme étant le plus brillant de cette période.
Dans les rues, en effet, la gaieté se lisait sur tous les visages aussi bien que sur les maisons qui, pour la circonstance, s'étaient vues recouvertes de plusieurs mètres de calicot représentant diverses allégories et des formules dithyrambiques.
Et pour célébrer le Grand Homme qui venait d'éccéder à la paix, il y eût même des commerçants qui se sentirent l'âme d'un poète.
Ainsi, sur la boutique de l'ingénieur Chevallier, marchand de thermomètres, on pouvait lire cet élogieux quatrain :
Je ne sais quel génie osera se permettre
De chanter un héros guidé par la victoire.
Pour moi, je ne saurais construire un thermomètre
En état de marquer le degré de sa gloire !
