C'est ainsi que Napoléon nommait souvent l'Angleterre, et c'était bien là résumer le comportement d'un pays qui n'a eu de cesse de mettre des bâtons dans les roues d'une politique qui avait toujours recherché la paix et les intérêts communs de l'Europe ...
L'Angleterre, puissance dirigeante et instigatrice des coalitions visait quant à elle, un seul objectif : l'éparpillement des forces continentales, ne reculant devant aucuns moyens pour tenter de renverser l'Homme jugé "dangereux" à ses propres yeux...
Dès lors, la perfide Albion se mit en devoir de refuser catégoriquement toutes les tentatives d'entente proposées par Napoléon, de soutenir tous les complots qui setramaient en France contre la vie du Premier Consul, et de précipiter le continent dans de nouvelles guerres.
Non contente d'obliger Napoléon à la guerre en 1803, après s'être réinstallée à Malte, en violation de la paix d'Amiens, au moment où Il formait activement le projet d'un débarquement sur les îles britanniques, l'ennemie du Monde poussa l'Autriche dans une guerre sans issue, dont seule, l'Autriche, dût faire les frais ...
L'Angleterre, indéniablement, voulait la guerre.
De son côté, Napoléon devait relever son défi.
C'est ainsi que les combats incessants qu'Il avait à soutenir sur le continent, très souven,t contre sa volonté, n'étaient rien d'autre en fait que des étapes successives en vue du but final : la destruction de la prépondérance anglaise.
Ainsi, lorsque Napoléon battait les armées autrichiennes en Italie et en Allemagne, lorsqu'Il rejetait les Prussiens et les taillait en pièces, lorsqu'Il s'assurait l'obéissance des princes allemands groupés dans la Confédération du Rhin, lorsqu'Il attaquait la Péninsule Ibérique, ou enfin, lorsqu'il se risquait à lancer ses Armées dans l'immense étendue de l'empire des tsars, c'était bien toujours l'éternelle et même ennemie, l'Angleterre, qu'Il voulait atteindre, que ce fût par la guerre proprement dite, ou par la pression économique du Blocus Continental ...
Il s'était en effet rendu compte qu'il ne pourrait y avaoir de règlement de comptes définitif avec cet adversaire séculaire, que lorsque le continent européen serait en sûreté.
Sa faute, si tant est qu'on puisse lui faire supporter en totalité, consista peut-être à vouloir toujours "s'entendre" avec les princes qu'Il venait de battre, dans l'espoir de pouvoir les intégrer dans son système ...
Mais n'eût-Il pas mieux fait de les envoyer plutôt au diable, tout en s'appuyant sur les peuples qui eux aspiraient vraiment à la liberté, et à qui Il aurait eu bien plus à offrir que tous leurs rois et empereurs "de droit divin" !...
La France d'un côté, l'Europe de l'autre ...
Pourtant leur intérêt les liait à la cause de l'Angleterre...
Napoléon succomba parce que les puissances alliées avaient réussi, dans la lutte finale, à détacher leurs peuples du front qui se formait déjà contre l'Angleterre et à les mener dans une nouvelle lutte contre l'Empereur ...
