Chère Rose,
Il me semble que nous pouvons trouver dans l'exil hélénien une consolation : celle de la Légende.
De la Première Campagne d'Italie à Waterloo, il fut déjà
DE SON VIVANT un Mythe colossal, un espoir pour les peuples asservis (Polonais et Italiens).
Or l'exil hélénien c'est l'entrée de plein pied dans la LEGENDE,...et toujours de
SON VIVANT .
L'Aigle, sur cette île perdue au milieu de l'Océan Atlantique...Emprisonné dans de mauvaises conditions....avec une lutte de TOUS les instants pour faire respecter sa Dignité....
Et bien, ses vainqueurs, les empereurs de Russie, d'Autriche, les roitelets de petits états d'Europe le craignaient encore. Le Congrès de Vienne, ce sont des vainqueurs qui tremblent au souvenir de l'Epopée..Exilé au bout du Monde....Sa Gloire et celle de la France rayonnait...Cette titanesque Aventure laissa des traces inneffaçables, elle marqua les esprits....
Le Peuple, non pas les notables qui en très grande majorité avaient choisi leur camp...celui des leurs intérêts...non le Peuple, les humbles qui ont composé ses Glorieuses phalanges, les artisans, les ouvriers gardaient un souvenir illuminé de l'Epopée....Humilié par le retour des émigrés qui n'avaient pas compris ce Reve de Gloire, le Peuple se réfugiait dans le souvenir du Grand Homme.
Et l'on voyait de petites gens se recueillir sur le lieu de l'exécution de Ney, sur la tombe de La Bédoyère...Et l'on se racontait, à voix basse, pour ne pas être arrêté par les argousins de la police royale, l'exécution de Mouton-Duvernet...
Non, Rose, nous devons appréhender l'exil à Sainte-Hélène, non comme un évènement attristant, mais comme le début de la Légende...A partir de ce moment, l'âme du Grand Homme appartient à l'Humanité.
De son rocher, l'Aigle était MORALEMENT plus fort que jamais...
VIVE L'EMPEREUR !!!!
Cordialement
