Inscription : 13 Nov 2007 13:45
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Vous l'avez reconnue, c'est bien sûr l'Hôtel de la Rue initialement appellée "Rue Chantereine", que Marie-Josèphe Rose Tascher de la Pagerie loua à Julie Carreau, ex-épouse de l'artiste Talma ...
Il n'était pas bien grand cet Hôtel, et avait été construit vers les années 1776 pour le Vicomte de Ségur, alors "protecteur" de Julie Carreau.
Après l'avoir meublé avec les moyens dont elle disposait à ce moment-là, elle s'y installa seule, jusqu'au jour de son inoubliable rencontre avec Bonaparte.
De ce moment-là, soit de la mi-octobre 1795 jusqu'en Mars 1796, jour de leur mariage, Bonaparte y passera toutes ses soirées.
Mais déjà, le jour du départ pour l'Italie approche : le 11 Mars de la même année, Bonaparte partira démontrer son génie militaire dans la belle Italie ...
Devenu un hôtel richement meublé, dans la "Rue de la Victoire", au retour du jeune Général victorieux, ce lieu connut de nombreux autres occupants.
Acheté juste avant l'Expédition d'Egypte, soit le 26 Mars 1798, par Bonaparte qui n'y reviendra que le 16 Octobre 1799 ...Il n'y trouvera pas son Epouse ...
La maison est vide ... Joséphine, partie à sa rencontre, ayant emprunté un chemin différent, ils se croisèrent sans se rencontrer.
C'est là que se situe la fameuse scène durant laquelle Bonaparte évoque le divorce, suivie deux jours plus tard de la réconciliation des deux Epoux...
C'est également dans cet Hôtel que se prépara le coup d'Etat du 18 Brumaire ; Bonaparte devait quitter définitivement la Rue de la Victoire, au lendemain des évènements, soit le 11 Novembre, pour aller s'installer au Petit Luxembourg, puis aux Tuileries, en Février 1800.
Toutefois, ce petit Hôtel, qu'Il n'aura habité que cinq mois, entre Mars 1796 et Novembre 1799, restera l'objet de tous ses soins.
Lors du mariage de son frère Louis avec Hortense, Il mettra la demeure à la disposition du jeune couple.
Le 15 Avril 1804, il décidera de l'agrandissement du jardin, par l'achat d'un terrain attenant.
En Septembre 1805, c'est l'Impératrice qui cette fois y logera son Oncle, en la personne de Robert-Marguerite Tascher de la Pagerie ; il y mourra le 15 Mars 1806 ...
Enfin, en Mai de la même année, Napoléon en fait ôter les cheminées et le mobilier qui rejoignent le garde-meuble de la Couronne, avant d'offrir l'Hôtel comme cadeau de mariage à l'un de ses écuyers, Charles Lefebvre Desnouettes, le 1er Juillet 1806.
Au décès de ce dernier, sa veuve revendra le petit Hôtel, en 1857.
Démolie en 1862, pour le percement de la Rue de Châteaudun, l'on s'étonne encore aujourd'hui que Napoléon III, qui avait toujours à coeur de conserver et de restaurer tous les lieux où planait l'ombre de son Oncle, n'ait rien fait pour empêcher la destruction de la petite maison des jours heureux, toute remplie des magnifiques souvenirs du vainqueur d'Italie ...  
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