C'est le Général de division Savary, Duc de Rovigo, qui représentait en 1808 le Colonel de la Gendarmerie d'élite de la Garde Impériale, cette dernière étant commandée par le Colonel-major Jacquin.
Leurs compagnies quittant la caserne des Célestins, se mirent en route pour l'Espagne.
Une partie de la cavalerie de la Garde se trouvait bien sûr rattachée au Corps du grand Maréchal Bessières ...
Un détachement qui était resté à Madrid prit part à la répression de l'insurrection du 2 Mai.
La Compagnie restée près de la cavalerie de la Garde se distingua à la bataille de Meldina-del-Rio-Secco où un autre grand cavalier, Lasalle, culbuta avec sa division le centre de l'armée espagnole et le mit en déroute ...
Lorsque le Général Dupont capitula à Baylen, le 22 Juillet 1808, obligeant le roi Joseph à se retirer, les Espagnols, forts de ce succès et de l'héroïque défense des habitants de Saragosse, ces Espagnols venant d'accepter l'aide offerte par l'Angleterre, espéraient pouvoir résister encore plus efficacement aux troupes françaises ..
Cest là que cachun prit conscience que seule la présence de Napoléon, devenue si nécessaire, pouvait donner l'impulsion victorieuse aux opérations militaires, et atténuer ainsi l'effet du désastre de Baylen...
Arrivé le 3 Novembre à Bayonne, après s'être fait précédé de vieilles troupes, l'Empereur reprit donc l'offensive ...
Afin d'annihiler les obstacles pouvant survenir lors de sa marche sur Madrid, Napoléon décida de diriger en personne le centre de l'armée, formé de la Garde, et dont la cavalerie était commandée par le brave Maréchal Bessières, ainsi que par le Corps du Maréchal Soult.
La Gendarmerie d'élite prenant part au combat et à la prise de Burgos, le 10 Novembre, vit se distinguer les valeureux cavaliers de Bessières qui culbutèrent les Espagnols, et les pousuivèrent en les sabrant ...
Madrid enfin, où arriva Napoléon le 2 Décembre, capitula le lendemain, après la victoire de Tudela, sans oublier le glorieux combat de Somo-Sierra du 30 Novembre précédent ...
L'armée anglaise se trouvant alors à Salamanque, et l'Empereur en ayant été informé, Il fit prendre à sa Garde le chemin de Segovie, pour s'y diriger lui-même le lendemain ...
C'est par un froid très rigoureux que les troupes françaises franchirent avec difficulté la sierra de Guadarrama enneigée.
A ce moment, les Anglais avertis de la marche offensive de nos troupes, retraitèrent sur la Corogne.
Lancé à leur poursuite, en passant par Valladolid, l'Empereur fut avisé par des dépêches provenant de Paris, que l'empereur d'Autriche fomentait un nouveau conflit.
Sarrêtant alors à Benavente, Il confia la poursuite de l'ennemi au Maréchal Soult, avant de reprendre, le 7 Janvier 1809, le chemin de la France, contraint de nouveau à des préparatifs de guerre ...
Il dût alors rappeller une grande partie de sa Garde de la Péninsule Ibérique, afin de l'emmener avec Lui en Autriche.
De fait, cette Gendarmerie d'élite se trouva fortement réduite.
En Mars 1810, elle était commandée par deux Capitaines, Weber et Jamin, et ne disposait plus que d'un effectif de 6 Officiers et 101 cavaliers, dans Burgos et la Puebla.
Les Gendarmes d'élite, que nous évoquons trop peu souvent, montrèrent un rare courage, lors des attaques de guérilleros, car attaqués le plus souvent en petit nombre face aux Espagnols .
Le 21 Avril, elle rejoignit la cavalerie à Logrono pour des opérations menées contre les guérillas.
De Burgos, le 5 Septembre, c'est le Général Dorsenne qui fit partir un détachement d'une quarantaine de Gendarmes d'élite, commandés par Jamin, pour aller rechercher une guérilla signalée.
En effet, ils trouvèrent une centaine de guérilleros à cheval, rangés en bataille sur une hauteur, exécutant un feu vigoureux sur les éclaireurs ...
Loinde se décourager, le Capitaine Jamin entama la charge, mais à la vue impressionnante des hauts bonnets à poils des Gendarmes de la Garde, les cavaliers espagnols s'enfuirent avant le choc ...
Nos cavaliers, extrêmement bien montés finirent par les atteindre, et les sabrèrent tout en les poursuivant jusque dans les montagnes de Villafranca ...
Le Général Dorsenne, après cet exploit, cita le Capitaine Jamin comme "
s'étant distingué en dirigeant cette brillante charge".
Au début de 1811, ces Gendarmes restés en effectif réduit en Espagne, était toujours sous les ordres du Capitaine Jamin, et accompagnaient le Général Dorsenne dans ses tournées ou autres expéditions contre ces terribles guérillas, tout en effectuant le service de force publique auprès de la Garde.
Le 22 Septembre, Dorsenne rejoignit,avec ses troupes, celles du Portugal que conduisaient Marmont.
Ainsi réunies, les deux armées françaises débloquèrent et ravitaillèrent Ciudad-Rodrigo, qui se trouvait assiégé par Wellington ...
Dans cette harassante Campagne, les Gendarmes d'élite perdirent de nombreux chevaux.
C'est vers la fin de l'année 1811 que l'Empereur fit revenir les Gendarmes d'élite restés en Espagne, dans le but qu'Il préparait d'envahir la Russie ...
